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 FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA

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MessageSujet: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyJeu 31 Mai - 4:39

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.Plus de 6 ans plus tôt.

« Tu plaisantes ? Qu'est-ce que ça a à voir dans l'étude du cas ? Tu te sentais vraiment obligée de sortir une anecdote aussi grotesque ? En quoi ça les regarde bon sang ? » Noam restait à peine concentré sur la route, les mains crispées sur le volant. Il tournait de temps en temps la tête vers sa passagère pour vérifier qu'elle lui était toujours attentive. Il roulait à une allure folle et c'était bien une initiative destinée à déplaire à la jeune femme à ses côtés. Celle-ci passait une main distraite dans la grosse masse de cheveux blonds qui lui tombaient en cascade sur son buste. Contrairement au conducteur, Juliann ne paraissait pas du tout préoccupée par la situation aberrante sur laquelle Noam bloquait depuis des heures. Elle avait remarqué à son regard critique qu'elle aurait le droit à une scène de ménage sur le chemin du retour, juste parce qu'elle était un peu trop spontanée à son goût. Se regardant dans le petit miroir de la voiture, elle gardait une sérénité étonnante : « Noam, tu as fini de faire le rabat-joie. C'est sorti, c'est sorti. Peu de gens l'ont remarqué, tu vas pas tourner en boucle jusqu'à demain ? » Juliann avait parfois le don pour oublier de séparer vie privée et vie professionnelle. Après tout, son mari travaillait avec elle à longueur de journée. Qu'est-ce qu'il y avait de mal à laisser quelques détails de leur quotidien échapper aux oreilles des collègues ? Ils n'étaient pas dupes, elle s'appelait Juliann Fritz Wilder-Smith. Elle continuait de se contempler, se trouvant tantôt un air fatigué tantôt une imperfection par-ci par-là. Elle le savait : la colère de Noam retombait aussi vite qu'elle survenait. C'était son côté ours grognon et même si elle avait de plus en plus souvent à une dispute ces derniers temps elle y survivait toujours. « Ca n'est pas une question de ça. Ce qui est à la maison reste à la maison ! Bientôt tu leurs amèneras les vieilles couches d'Avery aussi ? » A ces mots, il avait tapé le volant du plat de la main, arrachant un sursaut à sa femme. Enfin, la voiture tourna le coin de la rue pour entrer dans leur quartier. Sitôt sur le chemin de leur doux foyer, la routine devenait la même : ils s'arrachaient les yeux.

Vexée dans son égo de se faire taper sur les doigts comme une enfant, Juliann claqua la portière de la grosse voiture noire. Elle retira les talons qu'elle avait porté toute la journée puis, chaussures en main, elle se détourna de Noam pour se précipiter jusqu'à la maison. « Oui c'est ça boude Juliann, qu'est-ce que tu sais faire d'autre dis-moi ? » Elle laissa la porte ouverte et s'arrêta en plein chemin en découvrant une silhouette sur son canapé. L'étudiante en médecine lui adressa un sourire qui se voulait chaleureux malgré le contraste avec sa moue enfantine : « Bonsoir Althéa ! J'espère que ça a été avec Avery ? Je suppose qu'il dort en haut vu l'heure ? Je vais aller l'embrasser. » Elle lâcha ses talons qui tombèrent sur le sol puis ignora l'adolescente qu'elle avait embauchée il y a quelques semaines comme baby-sitter – pour remplacer la vieille nourrice qui malheureusement avait pris sa retraite à son plus grand soulagement. Elle grimpa deux à deux les escaliers puis disparut à l'étage pour aller rendre visite à sa progéniture endormie. Noam avait suivi derrière et s'était arrêté sur le pas de la porte afin d'observer son petit manège. Chaque fois qu'elle était blessée, elle faisait preuve d'une grande hypocrisie envers le voisinage comme si elle n'avait jamais le droit de paraître agacée. Juliann devait toujours avoir l'air irréprochable. Mais la baby-sitter n'était pas stupide : elle aussi assistait régulièrement à leur retour alors qu'ils étaient en froid et il la remerciait pour sa discrétion. Il finit par entrer à son tour et ferma la porte. Tournant le dos à Althéa, il retira son manteau et vida ses poches sur le comptoir. « Tout s'est bien passé aujourd'hui ? Il n'a pas été trop agité ? » Déjà à son âge, Avery était un bébé très vif et très curieux. Il avait eu un an il y a quelques semaines seulement et semblait déjà avoir hâte de pouvoir gambader partout. Sortant quelques billets de son portefeuille, il finit par lui faire face. C'était une jeune fille qui semblait aussi sympathique que bien dans sa peau. Elle n'était pas très bavarde quand il la rencontrait mais il ne lui demandait pas plus que de bien s'occuper de son fils en leur absence. « Comment ça se fait que vous êtes libres des journées entières comme ça, vous n'avez pas de cours à cette période de l'année ? » Non pas qu'il s'intéressait particulièrement à Althéa mais il était surtout curieux de savoir qui abritait-il sous son toit ? Juliann trouvait toujours tout le monde gentil et doté de bonnes intentions. Elle donnerait grâce au pire des criminels s'il avait l'intelligence de feindre des larmes devant elle. Elle leur donnerait le bon dieu sans confession pour peu qu'elle se laisse embobiner lors d'une conversation. Noam était quant à lui plus méfiant. Il avait déjà eu des mésaventures avec les américains et pourtant ça ne faisait que quelques années qu'il avait immigré ici. Son accent était encore fort et distingué par rapport aux autres. Il n'était pas encore tout à fait habitué aux coutumes américaines et c'était parfois difficile d'accorder sa confiance. Un interrogatoire en bon et du forme n'embarasserait pas Althéa sauf si celle-ci avait quelque chose à cacher : consommation de drogues illégales, tendance à l'exhibitionnisme, à l'école buissonnière ?
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyJeu 31 Mai - 7:40

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2006.   «  Mais non Anna, c'est l'insuline qui régule le diabète sucré... Bon toute façon, on verra ça plus tard, il est l'heure pour moi de me la jouer baby-sitter. Ce soir tu dors toujours chez moi ? » Mon amie Anna et moi suivions les mêmes cours et avions pour habitude de réviser ensemble. Nous bûchions sérieusement sur nos leçons ces temps-ci, la première année de médecine était connue pour être la plus difficile. Heureusement, nous faisions preuve de malice pour nous entraîner de façon plus attrayante : jeux, quizz... Tout était bon pour nous faire étudier dans la bonne humeur. Cependant voyant l'heure, je dus me presser afin de ne pas être en retard. Les Wilder-Smith étaient très ponctuels et je me devais d'agir de la même manière. Rassemblant mes affaires, j'enfilai une simple robe blanche que mon amie m'avait prêtée : tête en l'air comme j'étais, je n'avais pas pris le temps de prendre une autre tenue que mon uniforme pour le lendemain.   «  Tu prends ton poste très tôt dis-moi. Ce ne serait pas pour apercevoir Monsieur je suis une médecin trop canon ? Quoi que je te comprends...  » Je cherchai mes clefs seulement, je m'interrompis immédiatement pour poser ma main sur sa bouche afin de lui couper la parole et de ne pas devoir subir ses moqueries.   «  Stop ! Ces révisions te montent à la tête, tu dis n'importe quoi. Bon, il est peut-être pas désagréable à regarder mais dois-je te rappeler que je vais garder son fils que sa femme me confie chaque jour ? » J'accentuai les derniers mots de ma phrase afin de lui faire comprendre la situation actuelle. Je pris soin d'arranger ma chevelure rapidement histoire de ressembler à quelque chose et, tenant ma montre entre mes dents, j'enfilai mes chaussures : la mâtiné commençait sur les chapeaux de roues. Ma copine quant à elle, prenait un malin plaisir à m'observer sans pour autant m'aider : c'était typique de sa personne.   «  Althéa, n'oublie pas de dégrafer les deux premiers boutons de la robe en fin d'après-midi. Je dis ça, je dis rien.  » Anna n'en lâchait pas une et c'était bien ce qui me plaisait chez elle. En guise de réponse, je lui balançai un coussin en pleine figure afin de la faire taire une bonne fois pour toute. Il était temps pour moi de partir.

Je fus sur place rapidement et j'avais croisé brièvement mes voisins en rentrant dans leurs propre maison. Juliann m'avait laissé quelques dernières recommandations pendant que son mari manœuvrait sa voiture. Noam était quelqu'un de discret, je n'avais pas pour habitude d'entretenir de longues discussions avec lui mais quelque part ce n'était pas pour me déplaire: sa présence avait tendance à m'intimider, il était donc préférable de garder mes distances pour conserver toute crédibilité. J'entamai alors une longue journée même si garder Avery n'était pas un supplice, bien au contraire. Ce jeune garçon, tout juste âgé d'un an, était une merveille et savait me redonner le sourire grâce à ses petites mimiques bien à lui. Aux alentours de sept heures, je le mis au lit puis je regagnai le salon en prenant soin de brancher le baby-phone. Ces petits moments de répits étaient propices aux révisions mais celui-ci fut rapidement interrompu. Les jeunes parents étaient de retour et, comme à toujours, ils se chamaillaient. C'était monnaie courante désormais et je commençais à y être habituée, je trouvais seulement ça un peu gênant de me retrouver au milieu d'un couple en pleine querelle. Juliann fut la première à entrer et je me levai alors aussitôt du canapé afin de venir à sa rencontre.   « Oui, il s'est endormi il y a une dizaine de minute. Tout s'est bien passé, il a juste un peu mal aux dents ces temps-ci mais c'est la période. » J'esquissai alors un petit sourire rassurant tandis qu'elle grimpait les marches des escaliers me laissant seule dans le hall d'entré. J'allais retourner vers la table basse seulement Noam fit son apparition derrière moi, me questionnant sur ma journée. Je lui fis face - même si techniquement, je parlais à son dos à ce moment là - avant de croiser mes mains devant moi en lui offrant un sourire aimable.   «  Tout s'est déroulé à merveille mais comme je disais à votre femme, Avery a mal aux gencives ces temps-ci du coup il était un peu ronchon mais c'est tout à fait normal.  » Aussitôt, il me questionna sur un aspect plus personnel de ma personne. Je fus quelque peu intriguée par ses interrogations, enquêtait-il sur moi ? Pointant mon pouce en arrière sans pour autant me détourner son regard, je lui répondis d'un ton guilleret.   «  Je suis en période de révision, c'est justement pour ça qu'il y a un tas de fiches sur votre table basse.  » Esquissant un petit rire, je me dirigeai à nouveau vers le fauteuil afin de rassembler mes cours, je n'allais très certainement pas tarder à rentrer chez moi. Discrètement, je m'approchai de Noam qui se trouvait actuellement dans la cuisine et, appuyant une main sur le plan de travail, je voulus lui faire part des quelques progrès de son fils.   «  Oh d'ailleurs ! Je pense qu'Avery ne va pas tarder à faire ses premiers pas. Tout à l'heure, il était à quatre pattes sur le tapis d'éveil et il a tenté de se relever. Bon il est tout de suite retombé mais à mon avis ce n'est qu'une question de jours.  » Fière, j'arborai un sourire aimable, étrangement heureuse de partager cette information avec mon voisin en personne. Juliann refit soudain son apparition et, en un clin d'oeil, l'ambiance fut quelque peu glaciale. Ils n'échangeaient aucun mot, aucun regard et je me sentis immédiatement de trop dans cette pièce. Par chance, j'entendis depuis le baby-phone les pleurs d'Avery, je m'empressai alors de rejoindre sa chambre, heureuse de ne pas devoir assister à la suite des événements. Il avait seulement perdu sa sucette mais, en refermant la porte derrière moi, j'entendis une énième dispute pointer le bout de son nez. Comment allais-je pouvoir redescendre incognito ?
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyJeu 31 Mai - 9:35

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Toutes les questions aussi rares soient-elles que Noam posait à Althéa étaient souvent destinées à tester ses capacités d'attention. C'était simple d'être baby-sitter du moment qu'on couchait le gosse avant de vaquer à des activités plus ludiques au risque d'en oublier le bien-être de l'enfant à charge. L'ancienne nourrice avait le talent pour s'endormir à son tour sitôt qu'Avery dormait. Un incident était si vite arrivé, il n'aurait pas supporté plus longtemps ses négligences. Il ne connaissait pas beaucoup Althéa. Il la croisait à l'occasion quand il rentrait avec Juliann puis laissait à cette dernière le soin de la rémunérer avant qu'elle ne s'éclipse avec un nouveau rendez-vous le lendemain. Quand elle lui expliqua à propos des premières dents du bébé qui commençaient à se faire sentir, il eut un faible sourire. Elle avait raison. Ces derniers jours, Avery était plutôt d'humeur lunatique et capricieuse. Il pleurait souvent et s'il restait un bébé adorable, on comprenait qu'un changement s'opérait. Il grandissait comme tous les nourrissons. Ainsi Althéa faisait attention à son fils et interprétait le moindre chagrin pour mieux y remédier. Juliann ne faisait pas toujours des mauvais choix au fond... « Exact. » Se contenta-t-il de répondre alors qu'il examinait le courrier qu'il avait récolté en revenant jusqu'à la maison. Enfin, il songea à sortir son portefeuille pour lui régler ses honoraires. Il l'interrogea à propos de ses cours : quelle genre d'adolescente était-elle ? A la manière d'un policier, il jeta un bref coup d’œil sur la table basse pour confirmer ses dires. Lui aussi avait connu l'horreur des révisions il fut un temps. Elle n'était certainement pas en médecine et ne connaissait pas la véritable horreur des révisions. C'était peut-être mieux pour elle. Elle aurait le temps de profiter de sa jeunesse comme lui n'avait pas pu le faire. Sitôt immigré aux Etats-Unis, sitôt l'université puis Juliann leur avaient mis la corde au cou. Aujourd'hui, il était complètement enchaîné à ses responsabilités à 23 ans tout juste. Althéa évoqua la propension d'Avery à vouloir se hisser sur ses deux pattes et malgré lui, le père arbora une mine passablement attendrie : « Il paraît oui. J'ose espérer qu'il ne me fera pas l'affront de marcher en mon absence. Il défierait déjà son père à cet âge-là. » Il leva ses yeux verts en direction de la baby-sitter et lui adressa son premier sourire de la journée. Dès qu'il parlait d'Avery, Noam perdait toute trace de colère en lui.

Mais le répit fut de courte durée. Juliann finit par descendre de son refuge. Elle arborait ce visage hautain qui apparaissait dès qu'elle était contrariée. Dieu qu'il le détestait ce visage... Sentant la foudre prête à s'abattre de nouveau, Althéa préféra aller voir Avery qui pleurait à travers le baby phone. Si seulement il était capable d'en faire de même : de fuir tant qu'il en était encore temps. Juliann attendit que l'adolescente ne monte à l'étage puis posa ses coudes sur le comptoir avant de poser sa tête dans ses mains. Avec un sourire mesquin, elle déclara d'une voix lasse : « Je trouve qu'on la paie trop cette gamine. Nous ne sommes pas encore résidents, on a pas les moyens de payer la maison, de nourrir Avery et de donner à cette ado l'occasion d'aller faire la fête avec ses copains. » Abasourdi, Noam resta interdit. « Tu plaisantes ? Elle garde un œil sur lui toute la journée. » Visiblement frustrée qu'on lui tienne tête sur les décisions familiales, elle contourna le comptoir pour s'approcher de son mari. Elle posa sa main sur son torse et empoigna le tissu de sa chemise d'un geste à la fois aguicheur et malsain. Approchant son visage du sien, elle lui souffla au visage : « Allons, tu sais que j'ai raison. Elle ne sert à rien. J'ai toujours raison. Et puis qui a le plus d'argent ici, mon cœur ? » L'éducation stricte de Juliann lui rappelait chaque jour ô combien l'argent était important. Elle descendait d'une famille riche et aimait bien le faire savoir. Hormis ce gros défaut, les autres la trouvaient plutôt agréables à l'hôpital. Il n'y avait que Noam qui avait le droit à ses réflexions aberrantes. Dégageant violemment la main de la jeune femme, il pointa un doigt tremblant vers elle : « Ne joue pas à ça. » Ca montait. Ca montait bien trop vite, il y avait trop de monde dans cette maison pour qu'il puisse cela arriver. S'écartant d'elle, il fit de grands pas jusqu'au salon pour s'apprêter à grimper les escaliers. C'est à ce moment qu'elle se mit à hurler : « Australien de mes deux, tu me regardes quand je te parle ? » Elle savait comment attiser sa rage. Restant bloqué la main sur la rambarde, Noam ferma les yeux. Elle n'osait donc pas... « Il y a du monde là-haut Juliann... » Disait-il d'une voix la plus contrôlée possible. Il ne fallait pas qu'il redescende. Seulement deux marches le séparaient de l'étriper sur place. Elle provoquait sans cesse dispute comme si elle en avait besoin pour se sentir observée de son mari. Elle attaquait toujours sur les mêmes choses : ses origines, sa jalousie de son rapport aux femmes. Juliann était parfois une vipère, prête à tout pour avoir ce qu'elle voulait. C'était souvent lui des deux qui passaient pour le plus intolérant mais elle cachait bien son jeu comme tout le monde ici. « J'en ai rien à faire de l'autre. Qu'elle fasse son boulot. »
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyJeu 31 Mai - 11:42

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Noam et Juliann Wilder-Smith semblaient mener une vie presque idyllique. En général, les voisins les voyaient comme un couple respirant le bonheur. Ils avaient tous deux réussis professionnellement parlant et ils étaient parents depuis peu d'un petit garçon nommé Avery. Belinda Vinson par exemple, partisane des foyers d’antan, était très heureuse d'avoir comme voisin ce jeune couple marié. Ils représentaient parfaitement l'image lisse de Mount Pleasant, cette petite bourgade où il faisait bon d'y vivre au quotidien. Néanmoins, depuis peu j'avais eu l'occasion d'entrer dans les coulisses de ce ménage frôlant la magnificence et un constat c'était définitivement imposé à moi : rien de tout cela n'était vrai. Au tout début, lorsque j'avais surpris une petite dispute entre le jeune couple, je m'étais dit tout simplement que c'était parfaitement légitime : qui arrivait à ne pas se disputer avec son conjoint dans une relation ? Je me doutais bien que l'arrivé de leurs petit garçon n'était pas faite pour arranger les choses. Bien sur, une naissance est toujours – ou la plupart du temps- un heureux événement seulement cela entraîne également un chamboulement au quotidien. Noam et Juliann n'avaient pas manqué à la règle. Je n'avais pas fouiné dans leurs passé bien évidemment, seulement je pensais secrètement que ces querelles ne dataient pas de la veille. Je ne me permettrait jamais d'émettre aucun jugement à haute voix mais je ne pouvais m'empêcher de penser que leurs histoire touchait le fond, cela sonnait comme évident. Lorsque la jeune femme passa l'entré, elle prit à peine le temps de m'adresser un mot. Je commençais à être habituée à son air quelque peu hautain et, même si cela pouvait sonner comme agaçant, j'avais appris à ne pas y prêter trop attention. C'était dans sa nature, voilà ma conclusion. Heureusement, Noam arriva quelques secondes plus tard et opta pour quelques marques de sympathies à mon égard. Il restait tout de même mon voisin à l'allure glaciale – ne daignant pas m'adresser un seul regard - seulement il avait ce petit quelque chose qui me rendait liquide lorsque je le voyais. Secrètement, j'enviais beaucoup sa femme. Après-tout, la majorité de mes ex petits amis étaient on ne peut plus puérils, j'aspirais donc à d'autres horizons. Je commençais à croire que les hommes plus mûrs étaient dans mon optique. Pendant que Noam jetait un œil à son courrier, je lui expliquai donc brièvement la journée que j'avais passé aux côtés de son fils. Il se contenta seulement d'approuver mes dires pour ensuite filer vers sa cuisine. Après une seconde d'hésitation, je le suivis pour lui faire part des progrès des son fils. Soudain, je pus observer une tout autre personne : son regard avait changé et un sourire divin éclairait son visage. Je me contentais alors d'émettre un petit rire à sa remarque. Avery avait déjà des pupilles qui pétillaient de malice, il ne serait donc pas surprenant qu'il s'amuse à marcher en l'absence de ses parents.

Juliann refit donc son apparition telle une matrone régnant fièrement sur son foyer. Je sentis une nouvelle altercation pointer le bout de son nez et grâce aux pleurs du petit garçon, je pus m’éclipser rapidement. Visiblement, je m'étais trompée, je n'entendis rien de là où j'étais. C'était un bon point, preuve que j'allais pouvoir disparaître discrètement sans pour autant m'imposer entre eux. Je redonnai alors sa sucette à Avery en prenant soin d'activer la musique de son mobile afin qu'il puisse s'endormir paisiblement. Seulement, c'est en refermant la porte que j'entendis vaguement parler le jeune couple : rien de préoccupant apparemment. Je voulus descendre les escaliers mais à peine deux marches plus loin, j'entendis la jeune femme hurler à travers la pièce. L'accostant de manière plutôt vulgaire, je voyais petit à petit le masque de cette chère Juliann tomber sous mes yeux. Mordillant ma lèvre inférieure, j'hésitais à rester à ma place ou bien descendre tout simplement pour m'en aller une bonne fois pour toute. Cependant, je crus entendre à nouveau le petit garçon pleurer. Me précipitant vers sa chambre, je compris qu'il était victime d'une poussée de douleur dû à ses gencives.   «  Chut Avery, ne t'inquiètes pas ça va passer. J'arrive bonhomme. » Un seul moyen de le soulager : du froid. Heureusement, j'avais tout prévu et je descendis donc en trombe pour aller chercher une nouvelle sucette que j'avais judicieusement mise au frigo mais je fus quelque peu réticente en voyant Noam, clairement à bout de nerfs. Je voyais le moment où la rambarde s'effriterait sous sa paume. Manifestement, la femme de mon voisin ne m'avait pas remarqué puisqu'elle n'hésita pas à me surnommer « l'autre ». Je lui devais un certain respect, certes, mais à cette seconde précise, quelques pensés meurtrières traversaient mon esprit. Feignant l'indifférence, je franchis à grands pas la pièce afin de prendre ce que je voulais au frigidaire. Sans un mot, je remontai alors vers la chambre d'Avery et manifestement, cette astuce eut le don d'apaiser ses souffrances. Satisfaite, je caressais sa chevelure brune lorsque j'entendis un bruit au rez-de-chaussé. Quelque chose s'était brisé. Par chance, cela n'avait pas perturbé le sommeil du petit garçon mais je fus tout de même intriguée par ce tapage. Fermant la porte derrière moi, je descendis lentement les escaliers mais je vis Juliann monter les marches à son tour. Elle ne m'accorda aucun regard et, pour cause, elle manqua de s'embroncher à mon épaule. Voulait-elle se réfugier dans sa chambre ? Je n'en savais rien mais par contre, en détournant mon regard vers le sol, je compris que cet étrange vacarme était bel et bien réel. Noam quant à lui, se tenait juste à côté des morceaux de verres éparpillés sur le planché, visiblement troublé par cette situation. Mon voisin semblait éteint, tout du moins c'est ce que je crus percevoir du haut des marches. J'ignorais s'il avait remarqué ma présence mais je m’empressai alors de le rejoindre lorsque je le vis se baisser, certainement pour ramasser les morceaux de ce vase qui n'en n'était plus un désormais.   « Laissez-moi vous aider. » Que dire dans ce genre de situation ? Je ne voulais pas m’immiscer maladroitement dans leurs couple, je devais seulement me rendre transparente. Attrapant les plus grosses pièces de verre pour enlever le plus gros, je me doutais bien que Juliann redescendrait très certainement d'une minute à l'autre pour un nouveau round.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyJeu 31 Mai - 22:48

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Beaucoup de jeunes gens du début de la vingtaine devaient envier le couple Noam et Juliann. Ils avaient tout juste 23 ans, un âge où l'indépendance parfois compliquée marque le début de la vie. Normalement ils devraient trimer nuit et jour pour avoir les moyens de se payer un appartement, cumuler deux jobs à côté des études de longue haleine. Ils auraient du se battre pour avoir tout ça. Mais le père Fritz en avait décidé autrement. Il avait d'abord renié Noam qui lui arrachait sa jeune fille bien trop tôt à son goût. Il l'avait traité de voyou, d'indigène qui l'escroquerait toute sa vie – Noam avait été mort d'envie de lui clouer le bec en disant qu'il voulait dire aborigène plutôt. Puis convaincu par Juliann, il avait grandement contribué à l'achat de cette maison à Mount Pleasant, ''une ville relativement calme sitôt que tu ne regardes pas des voisins''. L'Australien s'était retrouvé propulsé dans un quartier où il rencontrait chaque jour l'avenir étouffant qui l'attendait. Il aurait du prendre peur, freiner les choses avec sa petite amie. Mais aujourd'hui c'était trop tard. Avery était là et si c'était le meilleur bonheur qu'il ait connu depuis son arrivée ici, il se demandait parfois quelle vie il aurait eu célibataire. Aurait-elle été plus palpitante ? Juliann était pour beaucoup dans ces nouveaux regrets. Elle aussi avait changé. Elle était passée de l'étudiante d'une fraîcheur naïve et d'un dynamisme époustouflant à une jeune femme presque aigrie qui préférait encore les potins superficiels à l'étude des cas intéressants en médecine. Combien de fois ne s'était-elle pas battue pour obtenir le droit d'assister à une opération ou le privilège de pouvoir s'exercer sur un patient ? Elle semblait totalement déconnectée de son ambition professionnelle et le pire dans tout ça, c'était qu'elle réussissait quand même les examens haut-la-main. Juliann était devenue blasante. Sitôt qu'ils avaient un désaccord, elle se plaisait à jouer les fortes têtes avant de finir soit en boudant comme une gamine, soit en usant de ses charmes pour tenter de calmer Noam. Elle avait découvert une facette peu recommandable de lui ces dernières semaines et elle ne souhaitait pas la revoir de si tôt.

C'est pourquoi en descendant de nouveau les escaliers, elle avait joué les séductrices pour mieux le corrompre. Comment pouvait-elle croire que quelques caresses suffiraient à lui faire oublier l'enfer qu'elle lui faisait vivre ? Noam la repoussait sans ménagement et s'échappait de son emprise : elle ne le supportait pas. Quand Juliann se lâcha, l'insultant sur ses terres natales, elle posa ses deux mains sur sa bouche d'abord, surprise elle-même qu'elle n'ose dire ça. Puis voyant la réaction que cela provoquait chez son mari, elle retrouvait une assurance certaine. L'interne se crispait de plus en plus sur le bois de la rambarde, elle ne tiendrait pas longtemps le choc si ça durait une minute de plus. Il leva les yeux juste assez pour apercevoir Althéa en haut qui avait voulu descendre. Il distinguait des pleurs dans une chambre, Avery devait faire une nouvelle crise de poussée. Lui soumettant un regard qui l'assurait qu'elle pouvait descendre, il s'écarta et fixa Juliann durant tout ce moment afin qu'elle ne s'avise pas de faire une remarque. Celle-ci souriait en coin, observant la baby-sitter avec mépris. Quand elle fut remontée, elle déclara d'une voix mielleuse : « Elle est à ton goût hein ? Elle me ressemble un peu à son âge, c'est pas faux. C'est pour toi que je l'ai prise, pour que tu te rappelles tous les jours ce que tu rates pour ton engagement. Tu me dois tellement. » Soudain rouge de rage, Noam fit volte-face et sauta les deux dernières marches qui le séparaient de sa femme. Il la pointait du doigt à nouveau, frémissant de fureur : « Ca suffit !! » D'une volée, il envoya valser le vase le plus proche, héritage de la grand-mère de Juliann ou d'une parente quelconque. L'objet se fracassa au sol en mille morceaux. Cette vue arracha un frisson d'effroi à Juliann qui changea tout d'un coup d'expression. Elle avait peur. Elle avait vu en ce geste le nouveau signal d'un moment d'horreur et elle ne supporterait pas de le revivre à nouveau. Mettant ses deux mains devant elle pour calmer le jeu, elle bégaya : « Ok Noam... Je... Je vais monter. Tu vas te calmer et... Et après on en reparlera. Calmement. Hein ? » Tandis qu'elle parlait, elle tentait de le contourner. Les mâchoires de Noam étaient contractées à lui en faire mal, certainement pour qu'il ne se laisse pas aller à de geste plus répréhensibles. Il ne la quittait pas du regard et demeura aussi raidi jusqu'à ce qu'il ne la perçoive plus. Il fallut plusieurs instants pour qu'il se calme. S’agrippant au comptoir, il mettait en œuvre les exercices que jadis on lui avait recommandés pour retirer toute trace de cette colère destructrice. Ca ne marchait pas mais l'arrivée d'Althéa le força à reprendre contenance pour ne rien laisser paraître. Il se précipita sur les morceaux du feu vase pour les ramasser. Il n'y avait rien de pire pour Avery si toutefois il tombait sur ces débris. La jeune fille le rejoignit pour lui donner un coup de main mais Noam lui répondit sur un ton autoritaire : « Laissez, ça n'est pas à vous de le faire. » Il ignorait si elle avait vu la scène, si elle avait compris que c'était lui l'auteur de ce massacre mais il était honteux. Honteux de céder à tant de provocation alors que Juliann faisait tout pour le pousser à bout. Il apporta les restes dans la poubelle de la cuisine en même temps qu'Althéa qui n'avait pas renoncé. Quand ils eurent fini, il passa une main dans ses cheveux avant de s'adresser à la jolie blonde : « Je suis désolé si vous avez entendu tout ça. Ca n'arrive pas souvent, vous êtes un peu au mauvais endroit au mauvais moment. » Pensait-il vraiment qu'elle allait gober ce vieux mensonge ? Apparemment. C'était la seule manière pour qu'il lui reste un peu de dignité dans ce foutu pays.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyVen 1 Juin - 2:29

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Les disputes de Noam et Juliaan sonnaient comme routinières. J'étais la baby-sitter d'Avery depuis quelques semaines déjà et je m'étais aperçue au fil du temps que le quotidien de ses parents était fort mouvementé. Querelles, disputes, j'avais du mal à me souvenir du jour où je les avais vu souriants et amoureux. Même s'ils vivaient sous le même toit, j'avais l'impression qu'ils étaient simplement colocataires, élevant un petit garçon et vivant dans une maison à la hauteur de leurs ambitions. Bien sur, je ne m'étais jamais risquée à leurs en parler car d'une part, ça ne me regardait pas et d'autre part, je me considérais comme une baby-sitter et non comme un conseiller conjugal. J'essayais d'endormir Avery dans sa chambre lorsque j'entendis deux voix hausser d'un ton au salon. « On est reparti pour un tour » pensai-je intérieurement. J’espérais cependant que cette dispute ne réveillerait pas le petit garçon, il avait besoin de récupérer ces derniers temps et entendre ses parents s'hurler dessus n'était pas forcément la plus jolie des berceuses. Heureusement, ce brouhaha ne semblait pas le perturber puisqu'il tomba rapidement dans les bras de Morphée. Je constatai alors une accalmie au rez-de-chaussé, je me devais donc de partir pendant qu'il en était encore temps. Cette situation était cruellement embarrassante, je me sentais telle une intrus, m’immisçant dans leurs vie contre mon gré. C'est en descendant que je pus constater l'ampleur de cette énième altercation. Noam semblait à bout de nerf, prêt à exploser à tout moment. Je n'étais pas habituée à le voir dans un tel état, habituellement, mon voisin était quelqu'un de très diplomate, faisant preuve de beaucoup de calme et de sérieux. Ce soir-là, je découvrais pour la première fois une nouvelle facette de sa personnalité ce qui eut le don de me figer sur place. Il me lança cependant un regard approbateur, m'autorisant en quelque sorte à descendre si je le voulais. Mais Avery, victime d'une seconde crise, accapara immédiatement mon attention.

Voyant que la situation allait s'envenimer, j'avais pris soin de me munir d'une nouvelle sucette que j'avais judicieusement mise au frigidaire afin de calmer la douleur du petit garçon. Je voyais ce soir-là une toute autre facette de Juliann : aguicheuse, vulgaire, je n'aurais jamais pu me douter que cette jeune femme cachait de telles ruses pour arriver à ses fins. Son image de voisine bien élevée et aux principes stricts contrastait inéluctablement avec ce que j'avais vu, il y a de ça quelques minutes. Je me pris alors de compassion pour ce petit garçon qui allait devoir vivre dans de telles circonstances. L'ambiance familiale était quasi inexistante contrairement aux hurlements qui arrivaient à tire-larigot et qui habitaient les quatre murs de cette demeure. C'est alors que j'entendis un bruit strident résonner dans le hall d'entré. Leurs dispute avait-elle réellement pris une telle ampleur ? Mordillant ma lèvre inférieure, je tentai une nouvelle approche après avoir refermée délicatement la porte derrière moi. Il fallait bien que je retourne au salon un jour ou l'autre et je crus constater une certaine quiétude, c'était le moment ou jamais. Doucement, je descendis les marches une à une tandis que Juliann s'appliquait à faire la même chose dans le sens inverse. Manifestement préoccupée, je jetai un œil à mon voisin qui semblait quelque peu confus, tentant de se calmer comme il le pouvait. Pourquoi ce genre de situation tombait sur moi ? Néanmoins, mon hypothèse se confirma : un vase avait été détruit en mille morceaux. Tentant d'apporter mon aide à Noam, je ramassai les débris au sol malgré sa remarque. J'étais sur place et contourner ce champs de bataille pour chercher mes affaires aurait été très prétentieux de ma part. Nous nous retrouvâmes à nouveau dans la cuisine et mon voisin tenta de s'excuser maladroitement. Je n'étais pas dupe, je savais pertinemment que les accrochages entre eux étaient fréquents mais je me devais de garder le silence. Je me doutais bien que cette situation ne devait pas être facile pour lui. Passant également une main dans ma chevelure blonde, j'haussai mes épaules pour simuler une certaine décontraction.   « Oh non je comprends parfaitement, c'est le genre de chose qui arrive. » Mordillant ma lèvre inférieure, j'entendis soudain les pleurs d'Avery : il n'était vraiment pas en forme ce soir. Me dirigeant vers l'escalier, j’aperçus Juliann entrer dans la chambre de son petit garçon. Faisant demi-tour, elle m'interpella en montrant uniquement son visage dans l'encadrement de la porte.   « Althéa, où est le sirop d'Avery ? » Je m'agrippai à la rambarde afin de lui répondre doucement.   « Sur la table à langer juste à côté des... » Inutile de finir ma phrase puisqu'elle s'éclipsa à la seconde où elle sut où était le fameux médicament. Soupirant, je me dirigeai vers le salon afin de récupérer mes quelques fiches pour les ranger dans une pochette cartonnée. Je la mis alors contre ma poitrine avant de m'approcher de Noam.   « Ah, j'oubliais, j'ai déposé les deux autres sucettes d'Avery au frigo, ça soulage sa douleur. Et hum... si vous n'avez plus besoin de moi, je pense que je ne vais pas tarder. » Esquissant un petit sourire, je me dirigeai vers l'entré, espérant que Juliann ne fasse pas son apparition afin de ne pas subir une autre dispute sous mes yeux. Je me retournai afin de faire face à mon voisin et, étrangement, je me sentis aussitôt distraite. Habituellement, je le voyais furtivement lorsqu'il rentrait de l'hôpital mais je ne m'attardais pas à discuter avec lui, intimidée par son aspect glacial. Malgré tout, il y a quelques minutes, j'avais cru percevoir une certaine fragilité dans son regard et secrètement, je me sentais plus proche de lui à cet instant même, chose qui ne m'étais jamais arrivé auparavant.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyVen 1 Juin - 5:12

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La scène était tout bonnement pathétique. Dès leur arrivée, le couple avait représenté l'image de la jeunesse florissante et ambitieuse qui se prévoyait déjà un avenir épanouissant et assurait ses arrières. Mount Pleasant en souffrait d'aucune mauvaise publicité et si des caméras s'étaient infiltrées dans la famille Wilder-smith quelle aurait été la stupeur générale. Juliann et Noam laissaient plutôt penser à une union au bord du gouffre, prêt à divorcer après quelques années de mariage. Comme si tout ça avait été fait sur un coup de tête, comme s'ils n'avaient pas été assez matures pour supporter cette nouvelle vie. Noam avait cru pouvoir y parvenir. Chacun avait ses défauts mais ils avaient appris à vivre avec ceux de l'autre. Aujourd'hui c'était comme si tous les deux jouaient à qui ferait craquer l'autre en premier. Bien sûr ils vivaient parfois de très bons moments. Sitôt qu'Avery était éveillé et que tous étaient réunis, l'ambiance était plus sereine. Le bébé était sans aucun doute le lien principal qui reliait encore les deux jeunes gens. Tout n'était pas détestable dans cette routine : parfois Juliann savait se montrer conciliante et discrète et de son côté Noam tentait de se dérider un peu et d'être plus avenant. Althéa avait vraiment mal choisi son jour pour demeurer toute la journée dans la maisonnée. A présent, elle supportait malgré elle le duel qui opposait les deux chefs de famille et il ne lui en voulait pas de vouloir fuir à tout pris la demeure avant que tout ça ne se reporte sur elle. L'australien n'aspirait pas à lui donner une mauvaise image de la vie à deux, elle qui devait être encore dans les joies de l'adolescence et de l'insouciance.

L'homme s'était jeté sur les brisures du vase pour effacer toute trace de dispute. Cet acte de violence avait eu pour effet de calmer les ardeurs de Juliann. Il avait vu la lueur de peur traverser son visage comme si elle était mariée au pire des hommes. A chaque fois qu'il sentait la rage l'envahir, il percevait clairement qu'elle craignait qu'il ne lève la main sur elle. Il se souvenait de cette fameuse soirée où il avait frappé dans tous les objets et le mobilier qui s'étaient trouvés sous sa main parce qu'une nouvelle fois elle l'avait poussé dans ses retranchements. Par malheur, elle s'était prise une écharde dans l’œil et il lui fallut beaucoup de soins et plusieurs jours pour que tout rentre dans l'ordre. Depuis, elle redoutait chacune de ses montées d'humeur et aussi vite qu'elle déclenchait la bataille, elle finissait par la fuir. Malgré le refus de Noam, Althéa s'entêta quand même à l'aider. Quand ils eurent fini, il ne trouva rien de mieux que de s'excuser pour le spectacle. La baby-sitter fit mine de comprendre et n'ajouta rien quant à la fréquence de ces altercations. C'était mieux pour son ego. Avery recommençait à pleurer et alors qu'Althéa se redirigeait vers les escaliers, elle fut arrêtée dans son élan par Juliann qui semblait soudainement très absorbée par l'état de son fils. Elle ne prenait même plus la peine de descendre, elle ne voulait pas affronter Noam maintenant. Ce n'était pas plus mal. Finalement, il la regardait rassembler ses affaires en vue de partir. Il ne lui en voulait pas, elle avait fait ce qu'elle pouvait malgré l'ambiance glaciale. Elle se tourna vers lui pour lui expliquer ses initiatives puis demanda à partir. Noam reprit le portefeuille qu'il avait délaissé sur le comptoir puis suivit Althéa à l'entrée. Posant une main sur son épaule, il détendit l'atmosphère du mieux qu'il pouvait malgré son visage encore mal à l'aise : « C'est très gentil de votre part, Althéa. Demain nous n'aurons pas besoin de vous mais après-demain en revanche, si vous pouviez passer juste l'après-midi ici. Il fera beau, vous pourrez peut-être l'emmener au parc si le cœur vous en dit, ça sera plus agréable pour réviser que l'ombre de la maison. » Parfois il s'étonnait de pouvoir osciller entre le dédain et l'empathie en si peu de temps. Il y a quelques minutes il aurait étranglé Juliann de ses propres mains et dès qu'Althéa était descendue, il paraissait s'être métamorphosé. Volonté de gérer son apparence ou réelle influence sur lui ? Sortant le compte pour la journée en billets, il en ajouta deux de plus pour la remercier en quelque sorte de supporter tout ça. Il prit la main de la jeune femme et déposa l'argent au creux de celle-ci avant de la refermer doucement. Tout en gardant ce contact dont il n'avait même pas conscience, il ajouta : « Pour votre efficacité. N'en dites pas un mot à Juliann, elle a horreur qu'on mange des pâtes tous les mois. » Il plaisantait sur le fait qu'Althéa les mettait sur la paille mais il n'en était rien. La fortune de la famille Fritz suffirait à embaucher les 50 meilleures nourrices les plus onéreuses de la terre sans même craindre des dettes. Aussi proche d'elle, Noam en profita pour l'observer un instant. Il n'avait jamais fait réellement attention à elle. Si elle ne faisait pas partie du décor, Noam s'inquiétait plus du bien-être de son fils en rentrant chez lui que de celle qui veillait sur lui. Et c'est maintenant qu'il se rendait compte qu'il faisait une grosse erreur que de l'ignorer : elle avait cet aura irrésistible qui donnait l'envie de tout lui confier, votre vie, votre confiance sans même craindre qu'elle ne les piétine. Elle n'était pas comme Juliann.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyVen 1 Juin - 7:20

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Cette fin de journée était assez théâtrale. Les disputes entre Noam et Juliann s’enchaînaient à une vitesse fulgurante et, même si j'y étais dorénavant habituée, je devais le reconnaître : celle-ci était un peu la cerise sur le gâteau. Jamais je n'avais surpris un accrochage d'une telle envergure. Je remarquais petit à petit que la vie qu'il menait était loin d'être idyllique et quelque part, je me rendis compte que ma première impression était la bonne. Il y a un moment, ma tante Elizabeth m'avait annoncé que nous avions de nouveaux voisins. Partageant la même clôture, il était donc tout naturel d'en connaître un peu plus sur le couple qui possédait quasiment une cloison commune avec la notre. Non pas que nous étions méfiantes – il ne se passait rien de bien méchant aux alentours de Mount Pleasant – mais c'était une marque de politesse sur laquelle ma tante de transgressait pas. Nous n'étions pas comme Belinda Vinson, cette fameuse ménagère qui amenait un panier de muffin orné d'un jolie ruban en soie pour souhaiter la bienvenue dans le quartier. Ou bien comme madame Brount, qui demandait n'importe quel ustensile de cuisine afin de se renseigner innocemment – ou pas – sur les habitants de la maison voisine. Cependant, j'étais réticente à l'idée de m’immiscer entre deux cartons afin de récolter quelques informations, ce n'était pas mon genre. Je préférais encore les rencontrer au détour de leurs allée afin d'engager la conversation naturellement. Il fallait agir avec parcimonie afin de ne pas rentrer dans le stéréotype même de la ville : hypocrisie et curiosité. Elizabeth m'avait seulement détaillé leurs physique en précisant qu'ils avaient seulement une vingtaine d'année à première vue et qu'il y avait très certainement un nouveau-né dans leurs petite famille depuis peu. Ma première réaction avait été nette et précise : «  Mariés et parents aussi jeune ? Ils ne vont pas faire long feu ». J'ignorais si cette remarque leurs avait malencontreusement porté malheur mais je pouvais le certifier à présent : j'avais raison. Même s'ils cachaient bien leurs jeu, la réalité ne pouvait pas être ignorée, leurs vie de couple était quasi inexistante.

Je pris soin d'aider Noam à se débarrasser de ces débris éparpillés au sol, preuve d'une dispute qui avait très certainement mal tournée. Tout du moins, c'est ce que j'en avais déduis mais je n'étais pas devin, je ne savais pas ce qui était arrivé pendant mon absence et quelque part, je ne voulais pas savoir. Je fus à nouveau seule avec mon voisin, une situation peu commune. Depuis que je côtoyais le jeune couple, j'avais pu dialoguer avec Juliann de temps à autres mais Noam n'avait jamais pipé un mot en ma présence. Un bonjour et un au-revoir, voilà à quoi s'arrêtaient nos conversations. Je me doutais bien qu'à ses yeux, je devais être seulement une jeune adolescente en proie de rêves irréalisables et qui jetais un œil de temps en temps à son fils pas plus haut que deux pommes. Une image que je haïssais. Je n'aimais pas entrer dans un certain moule, je voulais me différencier et, pour cause, j'étais à l'opposé de mes amies. Plus mature, moins volage. Cela me rendait quelque peu aigrie de savoir que mes collègues me considéraient seulement comme la grande blonde élancée ayant quelques ambitions douteuses. J’espérais seulement que l'homme qui était à présent face à moi dans le hall d'entré puisse voir autre chose que mon apparence de fille insouciante. Doucement, je lui expliquai alors où se trouvaient les sucettes d'Avery afin qu'il ne puisse pas avoir de mauvaise surprise au dernier moment. Il me tint au courant de la suite des événements, m'informant que demain j'aurais une journée de libre. J’acquiesçai à sa dernière remarque tout en jetant un coup d'oeil par la fenêtre, le ciel se couvrait petit à petit, cachant ce merveilleux soleil qui nous avait surveillé tout au long de la journée.   « D'accord c'est noté. Je passerai très certainement en début d'après-midi dans ce cas. J'ai vu la météo pour les prochains jours et je comptais justement l'emmener au parc ou du côté de Rockwater. C'est un peu plus ombragé et vu les températures du moment, ce sera plus agréable pour lui. » Reportant mon attention vers mon voisin, je lui souris volontiers jusqu'à ce qu'il me tourne le dos une nouvelle fois afin de prendre son porte-feuille. Je serrai ma pochette un peu plus contre moi, une manière de me sentir un peu moins gênée par cette situation. Je venais d'une famille plutôt aisée, je n'étais pas dans le besoin et, pour cause, cette initiative me rendait quelque peu mal à l'aise. Je n'aimais pas me sentir redevable d'une telle manière et ce n'était pas faute d'avoir prévenu le jeune couple. Néanmoins, ils continuaient à me rémunérer au quotidien, par respect très certainement. Il prit alors ma main pour y déposer l'argent – plus un bonus- et la referma sans pour autant briser cette minuscule étreinte. Je restai fixée quelques secondes sur ce geste, consciente que ce moment là était unique. Je n'avais pas pour habitude que Noam soit tactile envers moi, c'était à peine si on s'adressait la parole et instinctivement, cette sensation réveilla en moi un sentiment étrange. Les illusions de l'adolescence certainement. Remontant mon regard vers le sien, j'essayais tant bien que mal d'évaluer la distance entre nous sans pour autant paraître idiote ou stupide. J'émis un rire à sa remarque sans pour autant rompre ce contact.   « Vous pouvez varier avec du riz. » plaisantai-je avant de sourire simplement. Mon bras qui blottissait ma pochette contre mon buste vint alors reprendre sa place initiale le long de mon corps. Était-ce là une invitation à le laisser s'approcher d'autant plus ? Je n'en savais rien, je n'étais pas le genre de fille à interpréter les moindres faits et gestes d'autrui pour en arriver à une conclusion cependant, cette fausse nature me rattrapait indéniablement.  « Je ne dirai rien, c'est promis. Merci beaucoup en tous cas. Et... » Et quoi ? Aucune idée. J'étais comme subjuguée par sa présence, me rendant compte finalement que ses yeux verts s'approchaient définitivement de la couleur d'une émeraude. Je me surpris à détailler son visage inlassablement. Comme hypnotisée, un sourire en coin s'était dessiné sur mes lèvres. Même avec la meilleure des volontés, je n'arrivais plus à décoller mes chaussures du sol, Anna avait peut-être raison en fin de compte.

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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyVen 1 Juin - 8:10

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C'est en lui donnant ses dernières directives pour les jours à venir que Noam sentit un changement s'opérer en lui. C'était étrange de se retrouver aussi près d'une inconnue et de discuter avec elle d'un sujet très intime pour lui : Avery. Bien sûr c'était sa baby-sitter depuis plusieurs semaines, elle commençait à connaître les mimiques de son fils et à anticiper ses petites sautes d'humeur de bébé. Elle avait su gérer la crise des gencives et ce sans même que Juliann ne lui en parle au préalable. Elle avait un vrai talent avec les enfants ou peut-être était-ce juste avec Avery avec qui elle avait un très bon feeling. Parfois Noam se languissait de plus en plus que son fils ne grandisse. Il avait hâte de l'emmener jouer au football à l'extérieur, de lui apprendre le vélo et qu'ils discutent ensemble de ses amoureuses à l'école. Il avait hâte de tout partager avec lui car pour l'instant c'était surtout sa mère qui avait droit à des moments privilégiés. Il se souvenait de la joie immense qui l'avait submergé quand il avait appris que son premier enfant serait un fils. Noam avait toujours voulu prendre sa revanche sur une relation père/fils à laquelle il n'avait pas eu droit. Très vite le sien s'était désintéressé de lui ce qui avait contribué en grande partie à son départ pour les États-Unis. Il ne souhaitait pas reproduire ce schéma et s'investissait de son mieux dans l'éducation d'Avery. C'est après qu'il se décida enfin à payer Althéa pour ses services. D'habitude, c'était Juliann qui s'en occupait mais elle semblait absorbée par ce qui se passait à l'étage, elle ne descendrait pas avoir qu'ils ne soient seuls c'était certain. En lui remettant le compte et un petit pourboire pour sa patience, il enveloppa la main de la jeune fille dans ses deux propres mains. C'était le premier contact qu'il avait avec la baby-sitter et étrangement elle avait fait s'envoler toute trace d'agacement. Il s'essaya maladroitement à une petite boutade pour relaxer Althéa avant son départ : rien n'était pire que de se quitter sur une mauvaise impression. Elle finirait par venir à reculons... Par chance, elle rentra dans son jeu et ne critiqua pas la médiocrité de la plaisanterie d'autant plus que leur manque d'argent n'était pas criant de vérité au vu de la maison qu'ils habitaient à leur âge.

C'était maintenant l'heure de la laisser partir. De lui ouvrir la porte poliment et de la laisser rentrer chez elle à l'autre bout de la rue. Ils l'avaient aussi choisi pour ça, elle ne perdait pas de temps dans les transports puisqu'elle habitait dans le quartier. Elle était disponible pour toutes les urgences. Pourtant Noam préféra prendre le temps de la contempler, de détailler la jeune fille qui occupait sa maison presque plus longtemps que lui parfois. Son regard vert était inquisiteur et avide de détails. Elle était resplendissante et lumineuse, un peu comme Juliann à son âge. C'était une vérité bien dure à avaler quand on remarquait ce qu'était devenu sa femme : son charme époustouflant d'autrefois était complètement fané par l'aigreur de sa personnalité. Althéa aussi semblait découvrir son hôte et en quelque sorte son employeur. Alors qu'elle le remerciait, Noam faisait enfin attention à son visage sans imperfection légèrement bronzé. Il remarquait enfin ses cheveux blonds brillants et qui avaient l'air soyeux au toucher. Elle devait prendre des heures à en prendre soin, elle avait le temps après tout elle n'était qu'à l'aube de sa vie. Quand elle laissa sa phrase en suspens, le cœur de Noam prit un rythme accéléré et anormal sans raison. C'était étrange comme il avait besoin de... Malgré lui, il jeta un regard bref aux escaliers derrière lui qui demeuraient vides. Vérifiait-il une présence ? Puis il reporta son attention sur Althéa. Délaissant la main qui lui avait prise, les deux siennes vinrent se loger dans la nuque de la jeune fille, ses pouces touchant à peine sa mâchoire. Sans demander la permission, sans réfléchir, sans même y penser, il approcha alors ses lèvres pour embrasser les siennes. Un baiser dénué de toute réflexion. Un baiser qui dura peut-être dix secondes, peut-être deux minutes, il était incapable de le déterminer. Ses lèvres embrassaient les siennes timidement presque chastement comme s'il craignait les représailles. Mais avait-il seulement songé une fois aux possibles représailles ? Il ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam, ils avaient échangé plus de paroles cette journée même que depuis le début de leur collaboration. Et voilà qu'il lui donnait un baiser qui venait de nulle part qui ne signifiait rien. Peut-être une façon d'échapper à l'emprise de Juliann ou bien une véritable envie qu'il avait eu de nouer cette étreinte avec celle qui veillait sur son fils, qui foulait sa cuisine et s'asseyait dans son canapé ? Les possibles explications étaient nombreuses et pourtant Noam n'y méditait pas une seconde. Il se sentait juste libre et apaisé comme il ne l'avait pas été depuis fort longtemps.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck → ALTHEA   FLASHBACK ★ N°4001, unforgettable bad luck  → ALTHEA EmptyVen 1 Juin - 10:15

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Noam et moi étions dans le hall, en train de discuter des prochaines sorties d'Avery. Plus tard, il n'avait pas hésité à me lancer une petite plaisanterie afin de peut-être détendre l’atmosphère. Jusque là, rien d'anormal et pourtant, cette scène là était clairement inédite. Je n'avais jamais eu l'occasion de m'adresser directement à mon voisin, préférant discuter avec sa femme qui avait tendance à tenir une conversation pendant un long moment. Il n'était donc pas difficile d'échanger sur tout et n'importe quoi. Or, avec son mari, c'était une tout autre histoire. Son aspect glacial me rendait quelque peu réticente et, même si je lui avais demandé une fois en passant son avis sur un début de dissertation, je n'avais jamais osé lui adresser la parole. En règle générale, je n'étais pas le genre de fille très timide ou mal à l'aise dans son corps. Non pas que je me prenais pour une déesse grecque, mais je n'avais pas spécialement de complexes ce qui avait le don de me rendre avenante et sympathique auprès des autres. Néanmoins, face au médecin qui était également mon voisin, je me sentais quelque peu intimidée à chaque fois que je croisais son regard. Étrange, peut-être était-ce notre différence d'âge - qui n'était pas énorme en soi ou peut-être était-ce tout simplement une attirance que je me cachais à moi-même. Je n'avais jamais pris le temps de détailler longuement monsieur Wilder-Smith seulement, c'était indéniable, il avait un physique on ne peut plus attrayant. C'était le mot de tout le monde et je n'était certainement pas l'exception qui confirmait la règle. Au contraire. Mon amie Anna l'avait d'ailleurs très vite remarqué et n'hésitais pas à me charrier à ce propos. Jusqu'à présent, j'avais pris ces remarques à la légère, sortant différentes excuses afin d'éviter le sujet. Néanmoins, je devais l'admettre, je commençais à croire qu'elle avait bel et bien raison sur ce point. Les pétillants yeux verts de mon voisin m'électrisaient sur place, c'était évident et pourtant, je n'arrivais pas à en être consciente. Tout du moins, jusqu'à présent.

A quelques pas de la porte d'entré, je fus surprise d'échanger un premier contact physique avec Noam. Pour la première fois, j'avais réellement l'impression de ne plus être qu'une baby-sitter à ses yeux. Quelque part cela me conforta, peut-être s'était-il servit de ces quelques billets pour serrer ma main, peut-être que ce geste n'était qu'anodin. Quoi qu'il en soit, aucun de nous ne rompait cette étreinte, nous étions bien trop occupée à nous détailler mutuellement. Étrangement, j'avais l'impression de le découvrir pour la première fois. Auparavant, j'avais pu remarquer que mon voisin avait une prestance et une classe à toute épreuve. Je pouvais également deviner un corps très bien sculpté. Je m'étais seulement attardée sur sa personne dans sa globalité, n'ayant pas l'occasion d'en voir d'avantage. Or cette fois-ci, j'avais la chance d'admirer son visage de plus près. Ses traits angéliques contrastaient indéniablement avec sa mâchoire imposante. Sa barbe naissante lui donnait un air plus mature tandis que son regard pétillant évoquait charme et séduction. Je n'y avais jamais fait attention préalablement. Enfin, mes yeux eurent le malheur de s'attarder sur ses lèvres. Bon sang, n'était-ce pas là la pire des tentations pour une jeune fille de mon âge ? Je me maudissais d'avoir de telles pensées à son égard sachant que j'avais face à moi un homme – un père - marié. Cependant, je crus percevoir le même désir dans ses yeux. Je commençais vraiment à me soucier de ma santé, comment mon voisin aurait-il pu songer une seconde à s'approcher d'avantage de moi ? C'était absurde. Toutefois, après avoir projeté son regard en arrière comme pour vérifier que nous étions bel et bien à l’abri de tous regards, il vint alors lâcher ma main une bonne fois pour toute. Je crus au tout début qu'il voulut faire demi tour afin de vaquer à ses occupations mais, lorsque je sentis ses mains se loger autour ma nuque, je crus voir un mirage. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre ses intentions. Je vis son visage s'approcher dangereusement du mien et, instinctivement, mes paupières se fermèrent à l'instant même où je sentis ses lèvres sur les miennes. J'avais l'impression que ce baiser nous était tout simplement destiné, comme si cette action avait été écrite dès notre naissance. Plus aucune notion du temps ni de l'espace, je savourais simplement ce moment qui nous appartiendrait pour toujours. Cela sonnait comme une simple caresse et, tout en me hissant sur la pointe des pieds, mes mains lâchèrent ma pochette et vinrent alors délicatement se poser sur ses poignets. C'était une manière de prolonger ce moment et de m'assurer que tout était bien réel, que je n'étais pas en train de rêvasser sous ma couette. Lorsque j'en fus certaine, je lui rendis dès lors son baiser d'une façon un peu plus accentuée. Je l'embrassais véritablement. Au bout d'un certain moment – secondes, minutes, heures ? -, je m'écartais un peu de son visage, mon regard se voulait confus mais mes lèvres réclamaient clairement les siennes. C'est alors que j'entendis au dessus de nous des pas : Juliann était de retour. Aussitôt, je m'éloignai de Noam afin de n'éveiller aucun soupçon, ramassant mes cours au passage. La jeune femme s'approcha donc de nous – très certainement pour me faire prendre congé - et m'interpella immédiatement :   « Pour demain, ce ne sera pas la peine de vous déranger. Bonne soirée Althéa. » Elle paraissait presque aimable, comme si rien ne s'était passé. Jetant un bref regard à mon voisin, je me mis à sourire afin de ne rien laisser paraître. Je commençais à croire que j'avais un don pour les apparences.   « Noam m'a prévenu oui. Bon eh bien... Bonne soirée. » N'osant plus le regarder pour aujourd'hui, je feignais l'indifférence en sortant de leurs demeure. Dès lors, en me dirigeant vers mon chez moi, je compris que j'allais devoir vivre avec ce secret à tout jamais.
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