✖ EZRA & LULLA✖
« lucky I'm in love with my bestfriend »

Cela faisait déjà quelques jours que la jeune femme ne se sentait pas dans son assiette. Elle avait vomi un matin à l’hôpital et se sentait toute patraque. Elle avait du chopper un virus à l’hôpital elle en était certainement. Seulement elle ignorait qu'elle avait totalement tort. Il y a quelques semaines de cela, après une soirée trop alcoolisée, assez pour qu'elle n'ait aucun souvenir de cette fameuse nuit, elle avait couché avec son meilleur ami et était en fait, tout bonnement enceinte. Etonnant pour une étudiante en médecine de ne pas se rendre compte des symptômes types de la grossesse mais c'est bien connu on voit mieux ce qu'il se passe chez les autres que sous son toit. Mais si elle n'avait pas le moindre doute c'est tout bonnement parce qu'elle n'avait pas eu de copain depuis plusieurs mois et donc pas de relations sexuelles qui pourraient la mettre enceinte. Lulla n'est pas du genre à croire à l'immaculée conception en plus, en tant que bonne scientifique. Ce soir Lu' était de repos ce week end et elle avait envoyé un sms à Ezra pour lui proposer de passer la voir ce soir. En ce moment elle enchainait les gardes et n'avait pas eu beaucoup de temps pour elle et donc pour son meilleur ami également. Ils étaient inséparables depuis toujours et si leur relation plus que fusionnelle, elle ne plaisait pas à tout le monde.

En effet, s'ils avaient eu chacun de leur coté des relations amoureuses leur compagnons acceptaient très peu la place que Ezra avait dans le cœur de Lulla et vice versa. Souvent cette relation d'amitié mit fin à leurs histoires d'amour, mais qu'importe, si la personne qui partagerait leur vie n'était pas capable de comprendre ça alors tant pis pour eux. Ils continueraient à se voir et rien ni personne ne semblait pouvoir changer ça. Lulla avait passé sa journée chez elle, dans un short et un débardeur qui lui faisaient office de pyjama. Elle en avait profiter pour faire une grasse matinée bien méritée et avait juste pris sa douche. Dure dure la vie d'interne. Alors que sa télé était allumée, elle se leva pour ouvrir son frigo, depuis quelques temps la jeune femme mangeait un peu tout et n'importe quoi. Plus les aliments ne s'accordaient pas pour une personne normale plus elle en raffolait. Mais avant qu'elle ne puisse se faire à manger la sonnette de son studio indiquait que son meilleur ami était arrivé. Elle ferma le frigo rapidement avant de courir vers l'entrée pour lui ouvrir. « Ez ! Entre chouchou ! » L'invita-t-elle alors, heureuse de le voir. Elle se poussa pour le laisser entrer dans l'appartement avant de refermer la porte. Elle n'avait pas besoin de lui dire, il faisait toujours comme chez lui. Elle retourna dans la cuisine et sortit tous un tas d'aliments. « Alors quoi de neuf ? J'ai l'impression qu'on ne s'est pas vu depuis des mois ! » Pourtant cela ne faisait qu'une semaine. Mais ils n'avaient jamais été habitués à être séparés depuis leur plus tendre enfance. Elle posa son regard sur son fromage blanc, sa bouteille de sauce chocolat et son sirop de menthe, cherchant quel mélange culinaire farfelu elle avait envie. Puis elle fixa de ses yeux chocolats le jeune homme qui était en face d'elle, observant la scène en fronçant les sourcils. Elle se contenta de lui sourire en lui proposant un bol. « Tu en veux un peu ? »

lucky i'm in love with my bestfriend / Lulla&Ezra

Ezra était d'une humeur plus que joyeuse aujourd'hui. Il n'avait pas cours et venait à l'instant de recevoir un sms de Lulla lui indiquant qu'il pouvait passer chez elle. Chose qu'il n'allait sûrement pas hésiter à faire. Depuis qu'il l'avait croisée dans le couloir l'autre jour et qu'il était parti précipitamment à la suite de vision étrange envers le visage et les lèvres - plus qu'attirantes - de la jeune femme sur lui, il ne l'avait pas revue. Et il avait besoin à présent de changer cela.

« Ez ! Entre chouchou ! » Elle l'appelait depuis toujours ainsi et cela prenait même une autre signification avec elle. Ezra s'avança avec un sourire et l'entendit refermer la porte derrière lui. De manière tout à fait naturelle, il se laissa tomber sur le canapé de Lulla et l'écouta s'affairer dans la cuisine. « Alors quoi de neuf ? J'ai l'impression qu'on ne s'est pas vu depuis des mois ! » Ezra lâcha un petit rire. C'est vrai que, de son côté, il avait à peu près la même impression de ne pas l'avoir aperçu depuis beaucoup trop de temps. Ils aimaient passer du temps ensemble et un vide se créait facilement quand ce n'était pas le cas. « Et pourtant cela ne fait qu'une semaine ! Mais bon, nous sommes des inséparables, que pouvons-nous y faire ? » Quelques secondes plus tard, Lulla posait délicatement une tonne d'aliments tous plus différents les uns que les autres ce qui choqua particulièrement Ezra. Mais que lui arrivait-il ? Le jeune homme leva un regard interrogateur vers elle, son sourire ayant quelque peu disparu en la voyant regarder avec envie ce qu'elle avait amené. « Tu en veux un peu ? » Ezra haussa les sourcils en mesurant le sourire qu'elle lui adressait avant de se passer une main sur le visage et se mit à rire. Il n'arrivait jamais à être sérieux bien longtemps. « Je pense ne pas t'apprendre quelque chose, mais tout de même : il faut manger, et cela, même si tu es en médecine. » Posant de nouveau son regard sur les victuailles apportées, il se mit attentivement à observer de quoi il en retournait : du fromage blanc, une bouteille de sauce chocolat et du sirop de menthe - aliment consommé depuis leur enfance par la jeune fille qui n'en avait toujours pas perdu l'habitude. Il lui lança un sourire en coin. « J'aurai su, je t'aurai amené des gâteaux ou quelque chose dans le genre. » Rigolant de nouveau face à la proposition qu'il avait presque failli oublier, il se recula un peu plus dans l'imposant fauteuil deux places. « Et non, tu peux tout manger si tu le désires. Rien que d'imaginer le mélange me donne la gerbe. » Il croisa les bras pour tenter de ne pas céder à une crise de rire. « Mais bon, chacun ses trucs ma Lulla. »

Le jeune homme jeta un regard à la télévision avant de reporter son attention sur elle. « Ah oui, le quoi de neuf. » Il lui adressa un clin d'oeil. « Pour ma part, je vais bien même si la fatigue de la fête est encore présente. Tu me connais, je n'aurai jamais assez de toute une vie pour remplir mon quota sommeil. » Ce qu'il révélait lui arracha d'ailleurs un bâillement. « Tu devrais tout de même y aller mollo avec ça, conseil d'ami. » Nouveau clin d'oeil de sa part, accompagné d'un petit sourire. Il n'avait surtout pas envie de la savoir malade. Rien que quand ils étaient enfants, le fait de ne pas la voir arriver au portail de l'école le rendait plus qu'inquiet et préférait se porter malade à son tour pour pouvoir aller la voir chez elle dans les minutes qui suivaient. .

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La jeune femme avait enfin l'impression de respirer à nouveau, Ezra était un peu son oxygène, sa bouffée d'air pur comme si elle pouvait enfin revivre en sa compagnie. Il était vitale pour elle, elle avait besoin de lui dans sa vie, aussi bizarre que celui puisse paraître. « Et pourtant cela ne fait qu'une semaine ! Mais bon, nous sommes des inséparables, que pouvons-nous y faire ? » Sa remarque la fit sourire même si elle transpirait de vérité. C'est vrai, dès leur première rencontre, ils s'étaient trouvés tout de suite des points communs et des atomes crochus. « Oui carrément, on est tellement incompris en plus ! » Finit-elle en souriant, bien qu'elle se fichait de ce qu'on pouvait bien dire de leur relation qui portait souvent à confusion chez les autres, alors que pour eux, tout avait toujours sembler être très clair. Elle attrapa un bol et une cuillère pour transvider une peu de fromage blanc et y mélanger du sirop de menthe. Le fromage passa du blanc maculé à un vert pétant. Elle attrapa ensuite la sauce chocolat et y dessina un visage, telle une enfant s'amusant avec sa nourriture. « Je pense ne pas t'apprendre quelque chose, mais tout de même : il faut manger, et cela, même si tu es en médecine. » Elle rit, avant d'attraper sa cuillère et de se délecter de son petit plat qui lui semblait pourtant appétissant. « Mais regarde, je mange, la preuve. » Plaisanta-t-elle à son tour. Depuis quelques temps elle avait ce besoin étrange de faire un tas de mélange immangeable. Et avait toujours une envie culinaire bizarre. Surement un problème de décalage, elle travaillait trop et dormait peu. « J'aurai su, je t'aurai amené des gâteaux ou quelque chose dans le genre. » Ses yeux se mirent à briller, maintenant qu'il parlait de gateau, elle avait bien envie d'un gâteau avec tout plein de chocolat et de fraises. Il refusa son offre, préférant l'observer manger plutôt que de gouter à son quatre heures. Tant mieux il y en aurait plus pour elle. « Tsss tu sais pas ce que tu rates c'est bon. » Lui expliqua-t-elle en se gavant comme si elle n'avait pas manger depuis des jours. A manger comme ça elle allait finir par prendre du poids c'était certain. Alors qu'il se moquait d'elle, elle lui tira la langue, enfantine et amusée. Il lui fit part de sa fatigue et elle se mit à rire, se moquant ouvertement de lui.

Ezra était une vraie marmotte, une chance pour elle qu'elle était différente sur ce point car quand on veut être médecin et travailler à l’hôpital, il ne faut pas avoir peur d'enchainer plus de trente six heures d'affilées sans se reposer. « T'es vraiment une grosse marmotte tu le sais ça ? » Lui lança-t-elle entre deux cuillères. « Tu devrais tout de même y aller mollo avec ça, conseil d'ami. » La mit-il en garde alors qu'elle venait de terminer son bol. Elle leva les yeux au ciel avant de lui répondre : « Si tu avais vu tous les mélanges bizarres que j'ai fais ses derniers jours... Y a eu pire je t'assure ! » Il aurait eu de quoi se faire du souci pour elle, c'était certain. Elle se servit un verre d'eau, la menthe et le chocolat l'avaient assoiffé. Elle déposa la vaisselle sale dans l'évier et se dirigea vers Ezra avant de prendre place vers lui, dans le grand fauteuil. Elle se cala contre son meilleur ami, posant sa tête sur son torse. Elle aurait pu rester ainsi durant des heures, les deux amis étaient tellement complices que parfois, ils n'avaient même pas besoin de parler pour se comprendre. « Je te préviens faudra qu'on commande à manger pour ce soir, j'ai pas eu le temps de faire les courses. » Lui expliqua-t-elle, même si elle savait que ce n'était pas bien grave puisque la plupart du temps ils commandaient une pizza ou des petits plats dans le genre. Elle releva la tête pour croiser le regard du jeune homme pour le questionner un peu, comme à leur habitude. Alors que le travail de la jeune femme ne lui laissait pas vraiment le temps d'avoir des histoires d'amour sérieuses, il n'en était pas ainsi pour son meilleur ami. D'après ce qu'elle avait compris il avait une nouvelle copine, la grande question était : pour combien de temps ? Elles ne s'étaient pas rencontrées et ce n'était peut être pas plus mal pour le moment. Lulla n'avait jamais été vraiment jalouse de toutes ces filles, elle savait qu'Ezra serait toujours la pour elle et vice versa. C'était plutôt les petites amies qui se sentaient menacées par elle, demandant souvent au jeune homme de choisir entre elle ou sa meilleure amie. « Au fait comment va... je ne me souviens plus de son prénom, enfin ta nouvelle copine quoi ? » S'enquit-elle, par politesse.

lucky i'm in love with my bestfriend / Lulla&Ezra

Lulla termina son bol prestement. « Si tu avais vu tous les mélanges bizarres que j'ai fais ses derniers jours... Y a eu pire je t'assure ! » Ezra se mit à rire même s'il portait toujours un regard étonné sur sa meilleure amie. Bon, il ne pouvait pas la blâmer, il lui arrivait parfois à lui aussi d'avoir des heures de fringales incontrôlées. Après avoir bu le verre d'eau qu'elle avait amené en même temps que son attirail, la jeune femme partit ramener sa vaisselle dans la cuisine. Ezra l'observa se lever et ne détacha pas son regard de son... derrière ?!!

Alors qu'elle n'était manifestement plus dans la pièce, Ezra se remémora une danse de sa meilleure amie dont il ne se rappelait point la date. Il la voyait de nouveau danser au rythme de la musique tout en lui souriant, dans une robe la rendant encore plus magnifique qu'à l'ordinaire. Secouant la tête, le jeune homme écarquilla les yeux en fixant ces derniers sur l'émission se déroulant en direct à la télévision. Ses lèvres, maintenant ses courbes... Mais que lui prenait-il enfin ! Ta meilleure amie Ezra, ta meilleure amie ! Il avait pourtant quelqu'un en plus.

Lulla revint quelques secondes plus tard et cala sa tête sur le torse de son amie. Retrouvant son calme, ce dernier poussa un mince soupir. « Je te préviens faudra qu'on commande à manger pour ce soir, j'ai pas eu le temps de faire les courses. » « Pas de souci, tu sais que j'adore ça de toute manière ! » Il fit un clin d'oeil même s'il savait qu'elle ne pouvait le voir et regarda ses longs cheveux bruns tombaient en cascade contre lui. Avant qu'il ne puisse réagir, Lulla releva son regard vers lui. Et cela lui indiqua directement ce qui allait se passer : les fameuses et nombreuses questions. « Au fait comment va... je ne me souviens plus de son prénom, enfin ta nouvelle copine quoi ? » Ezra serra les dents. Une réponse courte et brève. « Myriam », lui indiqua-t-il avec un mince sourire, « Et bien, elle va bien. Même si elle commence à avoir la même attitude que pas mal. Mais bon, tu connais le truc. » Nouveau clin d’œil à son attention. Ce n'est pas qu'Ezra enchaînait les conquêtes, enfin, peut-être que si. Mais c'est vrai qu'à force, son entourage avait du mal à suivre.

« Et toi, un nouvel interne est-il arrivé à l'hôpital ces temps-ci ? » Il savait très bien que Lulla n'était pas à partir avec le premier venu. Il avait posé cette question - bien rapidement à son coup d'ailleurs - juste pour savoir. Juste pour cela. Ce n'est pas que cela le dérangerait qu'elle se trouve quelqu'un, loin de là. Non, c'est juste qu'il ne supporterait pas qu'un espèce de primate enragé lui fasse du mal ! Ou ne soit tout simplement pas aimable avec elle.
Sa mâchoire se contracta à cette pensée. S'il apprenait ne serait-ce qu'une fois de sa part qu'elle avait eu un souci dans le genre, il ne savait pas exactement quelle serait sa réaction. Mais elle ne serait pas positive en quoi que ce soit. Non, il n'était pas jaloux, pas du tout.

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« Pas de souci, tu sais que j'adore ça de toute manière ! » la rassura-t-il. Ils étaient vrai que souvent, lorsqu'il avait la chance de pouvoir passer un peu de temps ils préféraient profiter de l'autre plutôt que de perdre leur temps à des futilités. Et puis même pour elle, Lulla était souvent trop fatiguée pour se faire à manger alors bon. Alors qu'elle le questionnait sur sa nouvelle conquête du moment, qui s'appelait Myriam, il lui fit part qu'elle avait elle aussi, du mal à supporter leur relation. Il lui adressa un sourire et un clin d'oeil mais elle voyait bien qu'il était fatigué de se retrouver toujours face aux mêmes situations. Elle ne doutait pas un instant que son meilleur ami voudrait un jour se caser, se poser avec une femme et fonder sa propre famille. Pendant le temps de quelques secondes, Lulla réfléchit à ce futur. Un sourire triste s'installa sur ses lèvres avant qu'elle ne lui pose une question qui lui faisait peur, réellement. « Tu crois qu'un jour... on devra se voir moins, je veux dire, comme les autres, pour pouvoir faire notre vie ? » Cette perspective était loin de l'enchanter, peut être même que ca la briserait de se séparer de son meilleur ami, mais ils ne pourraient pas enchainer les conquêtes sans jamais avoir quelque chose de sérieux. Bien sur, pour le moment, ils étaient encore jeunes mais ca ne durerait pas. Elle reposa sa tête contre lui, fermant les yeux un instant, sentant cette odeur qui lui était tant familière. Dans un flash flou, elle crut se voir, dans les bras de son meilleur ami, l'embrassant avec passion. Elle ouvrit les yeux dans un sursaut, surprise et gênée par cette image.

Que lui prenait-elle, Ezra était son meilleur ami, ils n'avaient jamais dépassés les limites, malgré ce que beaucoup pouvaient croire. Ils s'étaient toujours contentés de câlins, de bisous sur la joue, totalement innocents. Il n'y avait jamais eu de sous entendu, de jalousie et c'était certainement là, la clé de leur amitié indestructible et fusionnelle. Myriam n'avait surement pas apprécié leur petit rendez vous de ce soir. Même si elle aurait du se sentir coupable de mettre le bazarre dans le couple d'Ezra, elle se sentait tellement bien quand ils étaient ensemble, comme si enfin, elle était entière avec elle. Après tout elle le voyait tous les jours, ce n'était malheureusement plus le cas pour Lulla en ce moment avec ses gardes à l'hopital. « Et toi, un nouvel interne est-il arrivé à l'hôpital ces temps-ci ? » La questionna-t-il en retour. Elle sourit, c'est clair que si elle voulait se trouver quelqu'un il devrait travailler aussi à l'hopital puisqu'elle y vivait pratiquement en ce moment. Elle leva les yeux vers lui, puis se redressa en rigolant. Le monde de la médecine était assez spécial, elle l'avait compris dès son premier jour à la fac. « Non toujours pas. » Répondit-elle avec un air faussement triste, puis elle reprit, amusée. « Par contre je t'ai pas dis ! J'ai carrément halluciné lundi, il y a le chirurgien en cardiologie qui m'a fait comprendre clairement qu'il accepterait que je participe à son intervention si en retour on passait... un bon moment. Je lui ai fais comprendre que je n'avais pas envie de coucher avec un homme qui avait l'âge de mon père. »

Lui expliqua-t-elle, plus amusée par cette anecdote qu'autre chose. Elle ne doutait pas un instant que si elle, elle avait refusé, beaucoup d'autres devaient accepter. Mais Lulla avait tout de même des valeurs et elle était loin d'être désespérée au point de coucher avec des médecins qui avaient le double de son âge pour assister à une opération où elle ne pourrait jamais certainement faire quelque chose de concret.

lucky i'm in love with my bestfriend / Lulla&Ezra

« Tu crois qu'un jour... on devra se voir moins, je veux dire, comme les autres, pour pouvoir faire notre vie ? » Ezra n'avait pas répondu à cette question-là. Il n'avait pas envie de penser à cela, à un futur comme celui-là. Il ne pouvait s'imaginer quelques minutes sans elle, il trouvait déjà cela trop compliqué. Presque impossible.
Bien sûr, ils faisaient déjà leurs vies chacun de leur côté en ce qui concernait le travail. Mais en ce qui concernait la vie courante, ils étaient plus que souvent ensemble. Et cela depuis bien longtemps pour que ça change à présent.
Ezra s'y complaisait de toute manière, pourquoi changer ? Il passait d'excellents moments avec Lulla comme avec personne d'autre. Comme il l'avait dit précédemment, ils étaient tels des inséparables.

Ezra savait qu'en choisissant des études de médecines, Lulla s'aventurait dans une vie un peu plus complexe qu'avant. Cela se traduisait par le fait qu'ils se voyaient moins, bien évidemment. Mais Lulla était heureuse ainsi et c'était évidemment l'essentiel pour son meilleur ami.
Lorsque ce dernier la questionna sur une possible rencontre sur son lieu de travail, elle se releva avec un sourire franc et amusé. « Non toujours pas » Ce n'était peut-être pas très loyal, mais cela rassura instantanément le jeune homme. Ce n'est pas qu'en posant cette fameuse question se voulant plus qu'innocente, il souhaitait une réponse négative, loin de là, mais il espérait sûrement quelque chose de correct.

Ce qui ne fut pas du tout le cas de la suite des paroles de la jeune femme. « Par contre je t'ai pas dis ! J'ai carrément halluciné lundi, il y a le chirurgien en cardiologie qui m'a fait comprendre clairement qu'il accepterait que je participe à son intervention si en retour on passait... un bon moment. Je lui ai fais comprendre que je n'avais pas envie de coucher avec un homme qui avait l'âge de mon père. » Ezra manqua sûrement de faire une attaque à plusieurs reprises durant sa déclaration. Son supérieur lui avait proposé quoi ?

« Tu plaisantes j'espère ? » Il observa de nouveau son sourire amusé. « Ça ne me fait pas rire à moi ! Pour qui se prend-il cet espèce d'ignoble personnage ! » Ezra serra les points. Il n'avait jamais vu cet homme mais, s'il le croisait, il était sûr de le reconnaître sans difficulté tant il imaginait ses traits grossiers et repoussants de vieux médecin.

Le jeune homme se leva prestement avant de se saisir du verre d'eau encore présent sur la table et de partir le remplir. Il en but plusieurs gorgées et revint s'asseoir. Il posa ses mains sur ses genoux pour tenter de se décontracter un maximum et lança un nouveau regard à Lulla. « Mais, dis-moi », il avala sa salive, « Tu l'as giflé j'espère ? » Il s'attendait à une réponse plus que positive, elle n'aurait qu'une seule chance. Remarquant qu'elle était quelque peu blanche, il passa une main délicate sur sa joue. « La prochaine fois appelle-moi et je viendrai sur-le-champ pour lui botter l'arrière-train à celui-là ! » Il lui accorda un regard. « D'accord ? »

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« Tu plaisantes j'espère ? Ça ne me fait pas rire à moi ! Pour qui se prend-il cet espèce d'ignoble personnage ! » S'énerva-t-il alors sans qu'elle ait pu s'y attendre. Elle qui avait pensé le faire sourire, c'était plutôt raté pour le coup. Une petite moue s'installa sur son visage. Le jeune homme ne semblait pas accepté ceci, c'était normal il n'y avait rien de charmant à faire ce genre de propositions mais les médecins savaient comment jouer de leur pouvoir avec les étudiants. Il serrait les poings et se leva rapidement pour aller se désaltérer avant de revenir près d'elle. Elle passa un bras autour de ses épaules, glissant ses doigts dans les cheveux du jeune homme afin de l'apaiser un peu. « Chouchou t'énerves pas, tu sais malheureusement à l'hôpital ce genre de choses est plutôt courante, aussi pervers que cela puisse être. » Elle se rapprocha un peu plus de lui pour déposer un baiser sur sa joue. Elle était touchée par sa réaction, depuis toujours Ezra se battait pour son honneur, il avait même provoqué une bagarre au lycée, lorsqu'un de ses petits copains l'avait trompé et s'en était vantée. Non elle ne pourrait jamais vivre sans lui où même loin de lui. Il faisait partie de sa vie depuis son enfance, il était son point de repère dans ce monde de fous. « Mais, dis-moi, tu l'as giflé j'espère ? » S'inquiéta-t-il en l'observant.

Elle savait parfaitement ce qu'il voulait entendre en réponse à sa question, malheureusement la jeune femme n'était pas en mesure de lui offrir. Elle baissa les yeux quelques secondes, elle n'allait pas lui mentir puisqu'ils ne se mentaient jamais mais elle savait que sa réponse l'irriterait profondément. « Tu sais très bien que même si ce n'était pas l'envie qui me manquait, je n'en avais pas le droit. C'est un peu comme un patron, ça aurait été ma parole contre la sienne. » Autant dire qu'elle se serait faite virée et qu'il aurait été plutôt compliqué de retrouver un poste dans un autre hôpital avec cet accident mentionné dans son dossier. Il caressa sa joue doucement, « La prochaine fois appelle-moi et je viendrai sur-le-champ pour lui botter l'arrière-train à celui-là ! D'accord ? » lui promit-il. Définitivement le garçon le plus prévenant qu'elle ne connaissait. Un sourire apparut sur le visage de la jeune femme. « Je te propose de camper à l'hôpital alors, j'ai peur que cette mésaventure ne soit pas la dernière. Mais tu sais que j'ai un minimum d'estime de moi même pour refuser. »

Elle plaisantait mais ses études allaient durer encore six ans et au fond d'elle même elle savait que ce genre de propositions allaient s'enchainer. Peut être qu'elle louperait des cas intéressants face à ses refus mais tant pis. Elle fronça les sourcils, une odeur de cuisine arrivait à ses narines, surement les voisins de paliers. Elle ne se sentait pas dans son assiette, presque nauséeuse à l'odeur. Elle planta son regard dans celui du jeune homme cherchant à savoir s'il était toujours en colère. Son regard s'arrêta sur ses lèvres et lorsqu'elle s'en rendit compte elle détourna le regard rapidement. Elle attrapa la main d'Ezra pour qu'il lâche du lest et qu'il ne se casse un doigt à serrer ses poings comme ça. « Est ce que tu as faim ? Tu as envie de quoi ? Je te laisse choisir. » Lui proposa-t-elle.

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« Je te propose de camper à l'hôpital alors, j'ai peur que cette mésaventure ne soit pas la dernière. Mais tu sais que j'ai un minimum d'estime de moi même pour refuser. » Ezra eut un petit sourire. Si elle lui demandait, il le ferait sans sourciller. Mais il ne lui dirait pas aujourd'hui car elle ne le voudrait sûrement jamais ! « Oui, bien sûr. » Il lui adressa un nouveau regard qui termina en un immense sourire.

Elle était incroyablement belle, comme à son habitude. Même en pyjama spécial week-end, elle était resplendissante. Ezra lui faisait quelque fois des compliments mais avait quelque fois peur de dire une ânerie digne de lui et préférait souvent se taire. Mais il ne la laisserait par exemple jamais se rabaisser ou quoi que ce soit dans le genre. Parole d'Ezra !

Soudain, il la vit froncer légèrement les sourcils. Puis elle se tourna vers lui avec un regard un peu perdu avant de lui demander avec une voix des plus enjouées s'il n'avait pas faim, tout en lui prenant délicatement une de ses mains plus que serrées par l'énervement. Le jeune homme retrouva le regard interloqué qu'il avait auparavant et fronça à son tour les sourcils. « Non mais Lulla », il se mit à rire, « t'as vraiment encore faim là ? » Dans un même élan, il posa une main sur son front en prenant une mine de médecin hyper concentré. Il frissonna quelque peu au contact de la jeune femme mais essaye de ne rien laisser paraître. Il remonta ensuite des lunettes invisibles tout en serrant les lèvres dans un sourire. « Mademoiselle, je crois bien que plus rien ne va. » Il se mit à rire devant la mine mi-désespérée, mi-rieuse de sa meilleure amie. « Je ne ferais jamais un bon médecin hein ? »

Il se redressa quelque peu dans le canapé avant de reposer son regard sur elle et de lui caresser lentement la joue. « Lulla, tu me le dirais si quelque chose n'allait pas, n'est-ce pas ? »
C'est à ce moment-là que de nouvelles images troublantes l'assaillirent brutalement, lui ordonnant presque de retirer sa main de son emplacement. Il ne comprenait pas d'où venaient ces espèces de souvenirs dont il ne savait manifestement pas la provenance. Fronçant les sourcils un instant pour tenter de se remémorer quelque chose de cohérent, il adressa un sourire rassurant à Lulla.

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« Non mais Lulla t'as vraiment encore faim là ? » Lui demanda-t-il en posant une main sur son front. Il se la joua super médecin, ce qui lui arracha un sourire. Elle prit un petit air angélique et lui fit son regard de chien battu. « Bah quoi... Tu m'aimeras toujours, même si je me change en baleine hein ? » Le questionna-t-elle avant de rire. Ces temps ci elle mangeait comme deux, et elle était loin d'imaginer pourquoi mais ils finiraient par savoir, bientôt. Alors qu'il tentait une imitation des docteurs elle secoua la tête désespérée mais pourtant amusée. « Je ne ferais jamais un bon médecin hein ? » Elle se mit à rire, c'est clair qu'il ne ferait pas vraiment un bon médecin. « Tu ferais à peine une bonne infirmière. » Se moqua-t-elle sans se gêner. Elle ne prenait jamais de pincette avec lui et elle aimait le taquiner et c'était réciproque. Ils pouvaient être de vrais gamins tous les deux, tout était tellement si simple. Lulla se leva rapidement pour attraper le téléphone et un annuaire et les déposa sur la petite table basse devant eux. A nouveau il caressa sa joue qui lui provoqua un petit frisson qui parcourut tout son corps.

Elle plongea son regard dans le sien et sans s'en rendre compte elle caressa avec douceur son bras. « Lulla, tu me le dirais si quelque chose n'allait pas, n'est-ce pas ? » S'inquiéta-t-il bien qu'il lui offrait un sourire. Elle avait cette sensation de déjà vécu, peut être parce que ces petits gestes tendres n'étaient pas nouveau. Pourtant elle avait l'impression que c'était autre chose, quelque chose d'un peu plus... fort. « Bien sur, tu sais très bien que je te dis tout. Ne t'en fais pas j'ai juste du chopper un virus résistant à l’hôpital ou quelque chose comme ça. » L'informa-t-elle en lui adressant un sourire. Il était tellement mignon quand il se faisait du souci pour elle. Mais elle ne pouvait guère se moquer de lui puisqu'elle agissait de la sorte aussi quand le situation était inversée, voire pire parfois. Elle devenait une vraie maman poule quand le garçon était malade et il ne semblait jamais s'en plaindre.