She knew that she belonged to this man, body and soul. Every trace of shame departed; it was burnt out by the fire that consumed her. She gave him a thousand opportunities; she fought to turn his words to serious things. He baffled her with his shallow smile and ready tongue, that twisted all topics to triviality. By six o’clock she was morally on her knees before him; she was imploring him to stay to dinner with her. He refused...

Je roule vers elle. Je sais que je ne devrais pas : enchainer deux jours de garde m’a foutu les batteries à zéro, et je ne devrais pas. Elle est l’opposé même de ce que je veux, ce que je recherche. Je veux que les choses soient simples, ne pas avoir à donner d’explication en passant la porte, je veux de la distance, je veux du sexe, pas de l’amour. Et pourtant… ça fait quelques semaines déjà que nous ne nous sommes pas revus. Intimement, j’entends. Parce que le rendez-vous de ce matin n’était qu’une banalité d’usage dont je me serais bien privé. Si je ne l’avais pas vu… peut-être aurait elle fini par sortir de mon esprit. Foutaises ! cette fille, cette femme, m’obsède. Un peu trop pour que je m’accroche, un peu trop pour que je m’éloigne. Et je reste là, comme un con, impuissant. Tout ce que je me refuse, je le lui donne : ne pas faire souffrir, ne pas donner d’espoir, ne pas la revoir… je ne peux pas m’en empêcher, d’accord ? Depuis Katia… j’ai du mal, avec les gens. Mais Danaé est simple, et j’aime la fraicheur qui se dégage de nos étreintes. Seulement encore une fois, je n’ai pas le droit. Étrangement, je la respecte trop pour l’engrener dans un passé qu’elle n’a pas choisi. Mais elle ne demande rien ; ne demande jamais rien… alors je me retrouve là, garé à quelques mètres plus haut dans sa rue, descend de ma voiture, laissant les doutes s’envoler. Les remords, ce sera pour demain matin. C’est toujours, le lendemain matin.

Je remonte la rue en même temps que mes souvenirs : la première fois que j’ai croisé son regard, la profondeur de celui-ci, la peur que j’ai pu lire en elle, la peine qu’elle a du lire en moi. Nous nous étions bien trouvé il faut dire ; au moins une bonne chose à retenir de la maladie de son père. Un peu plus d’un an plus tôt, je n’étais plus rien, et j’avouerais aujourd’hui qu’elle m’aide à aller mieux. Dans un sens. Elle est de cette perfection discrète que l’on aimerait cacher, et si Katia n’était pas seule détentrice de mon cœur, j’aurai aisément pu tomber amoureux d’elle. Pas d’une femme, comme elle. Mais d’elle. Danaé Damico, la précieuse, magnifique, humble et délicate Danaé Damico. Je presse le pas, il me tarde de retrouver la texture de sa peau. Je sers un peu plus le dossier que j’ai dans la main, excuse dérisoire pour me pointer chez elle. Ça fait longtemps, j’vous ai dit, c’est pas comme si je pouvais me pointer comme une fleure. Peut-être qu’elle a quelqu’un, après tout… ça expliquerait beaucoup de choses. Et ce serait d’une logique implacable. Dans un sens, j’espère qu’un homme ouvrira cette porte à sa place. Comme ça, je pourrais passer à autre chose, l’oublier, aussi simplement. Tant qu’elle restera à m’attendre – ou du moins, sans personne pour me barrer la route – je ne suis pas sûr d’être capable de résister. Alors que ce soit un autre qui ouvre. Qu’on se jauge du regard, qu’il me fasse comprendre qu’elle est sa putain de propriété en passant un bras langoureux autour de sa taille de guêpe. Oui, s’il te plait… ne viens pas m’ouvrir.

Et je frappe. Et j’attends, priant. Non, finalement j’ai envie d’elle. De son parfum, du goût de sa peau, de ses mains sur la mienne. Qu’il aille se faire voir, l’apollon de tout à l’heure, qu’il ouvre la porte un autre jour. Je frappe une seconde fois, de peur qu’elle n’ait pas entendu. Et elle ouvre, majestueuse. Je tente de rester impassible, comme toujours, mais sa beauté me coupe à chaque fois le souffle. J’ai l’impression de tromper le monde – et ma femme – par ma simple présence, mais ce soir, cette douleur me fait du bien. Je suis en vie. Depuis que nous partageons le même air, je respire de nouveau. « J’ai modifié le dossier de ton père, il me faut une signature. » connerie, ou du moins, ce n’était pas impératif, on aurait pu te le faxer, ou bien attendre que tu reviennes. Mais pas moi. Je pouvais pas attendre. J’en peu plus, d’attendre.

La chaleur ayant finit de me convaincre de rentrer chez moi, je referme la portière de la voiture en me faisant de l'air avec le courrier ramener de la boutique. Un vrai four cette voiture, quelle idée de la garer au soleil ?! Déjà ce matin à l'hôpital retourner à l'intérieur après le rendez-vous de papa était dur. Je soupire en pénétrant dans l'immeuble puis grimpant à l'appartement je soupirant en sentant la fraicheur des lieux. Fantastique. Le silence n'étant que seul maître des lieux je ferme un instant les yeux. Du calme, du silence, personne autour de moi. Je vire mes chaussures et ma robe pour enfiler un simple short de jean et un top plus large me permettant de ne pas fondre encore par ce temps. Non pas qu'il fasse un temps caniculaire, seulement passé d'un temps de printemps à un temps d'été en une journée c'est un peu trop. Surtout lorsque évidement c'est la journée où il faut courir partout. Regardant le courrier dans la cuisine mes idées m'échappent un instant en repensant au début de la journée. Je soupire. Je devrais m'en douter, chaque fois avant d'y aller je sais ce que ça va faire de le voir, de croiser son regard, son visage aux traits tiré que je ne cesse de voir depuis quelques temps, que je ne cesse de regarder. Et chaque fois après ça ma journée est tendue, alors que je passe mon temps dans un univers encore plus éloigner que mon habitude. Pourtant ce matin c'était différent. Ça va faire des jours, des semaines que je ne l'ai pas vu, pas une visite, pas un coup de fil. Je pourrais dire que c'est du Cole tout cracher, mais non. Parce qu'il n'est pas le type qui vient et disparait, il est d'aucun type c'est ça le problème. Et même après des semaines sans l'avoir réellement vu, sans qu'il soit venu j'arrive pas à vraiment me dire qu'il se fiche bel et bien de ma tête. C'est faux, je le sais très bien... pourtant parfois, ça serait tellement plus simple. S'il était encore marié pour de vrai, si c'était un connard qui trompait sa femme, si il avait je-ne-sais quel plan douteux. Je pourrais le quitter en me disant que c'est un salaud. Point. Mais là ? Comment quitter un homme qui même après la morte reste autant fidèle et amoureux de sa femme ? Comment en vouloir à un homme dont le regard m'évoque tout ce qu'il vit ? Je soupire en me rendant compte que ça va faire bien cinq minutes que je songe à cela m'étant arrêté dans mes mouvements. Passant une mains pour rejeté mes cheveux en arrière je remplis d'eau la gamelle de mon chaton avant d'aller à la terrasse alors que j'ouvre la baie vitré en grand pour faire profiter du beau temps à mon appartement.

M'accoudant à ma table, je me relance dans les dessins de robes pour petites filles que j'ai débuté à la boutique. J'ai devant moi le cahier de compte de la-dite boutique, mais disons qu'entre ma collection et les comptes pour le moment le choix a été rapide. Assise à moitié en tailleur sur ma chaise je me concentre sur mon travail pour ne permettre aucunement à mes idées de s'évader une énième fois. Seulement au bout d'un moment des coups à la porte me sorte de mon boulot et je finit par relever la tête en fronçant les sourcils, m'étirant légèrement, mes muscles ankylosée par tant de minutes sans bougé. Qui est-ce qui peut venir dérangé à cette heure là de la journée ? Je regarde l'heure avant qu'un deuxième coup résonne et je me lève me dirigeant vers la porte pour ouvrir. Sur Cole. Je le dévisage réellement surprise de sa présence bien qu'instantanément mon rythme cardiaque s'accélère. Non pas de stresse ou de gêne mais par sa simple présence qui me bouscule autant que m'apaise. Il est là, bel et bien présent, après des soirées entières à me demandé si il passerait. Oui je suis peut-être trop accro, beaucoup trop. je le reconnais y'a un truc qui tourne pas rond dans mon cerveau; peu importe. J’ai modifié le dossier de ton père, il me faut une signature. Pas de bonjour, non juste cette justification balancé avant même que j'ouvre la bouche pour m'étonner de sa présence. Et un sourire se glisse sur mes lèvres à la fois heureuse et amusé de cela. Cole, je ne m'attendais pas à ta visite... vas-y entre... Je finis par pousser la porte. Bien évidement que je ne le laisserais pas sur le palier, ce n'est ni un psychopathe, ni rien du tout. juste Cole, l'homme capable de me faire plonger encore plus dans la complexité de ma vie sentimentale. Vie sentimentale, je ne pense pas d'ailleurs que cela s'accorde à nous deux, mais je préfère ne pas y songer. Tu... vas bien ? Je demande en refermant la porte légèrement décontenancé oui par sa visite, non pas qu'il me prévienne d'habitude certes mais... après autant de temps.