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MessageSujet: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyMar 8 Mai - 5:51



« Fritz, je vous confie cette petite horreur. » Le médecin, la bouche couverte mais les yeux rivés vers ses mains, acheva sa tâche. Qu'on le croit ou non, il avait été assis à son bureau il y a quelques minutes à peine. Sur son ordinateur et entouré de quelques internes qu'il avait pris sous son aile, il étudiait le cas important d'une patiente. Peu d'entre eux osaient donner leur avis – parce que Noam était d'une célèbre autorité dans l'hôpital mais ils buvaient ses paroles et acquiesçaient ses suppositions. Pourtant ce moment de réflexion et de répit n'avait pas duré puisque l'instant d'après, son bipeur avait résonné dans la pièce. Beaucoup de médecins étaient occupés à d'autres opérations ou consultations importantes et on le sommait d'arriver au plus vite. Noam avait congédié ses internes à la section de leur choix, pour qu’ils se sentent plus impliqués puis avait accouru à les rescousse. Le voilà maintenant en tenue de chirurgien qui opérait une appendicite qui s'était aggravée. Quand on était résident et qu'on se spécialisait en pathologie, autant dire que cette opération n'était pas des plus effrayantes. C'était serein et confiant qu'il était entré dans la salle malgré l'urgence d'intervention. Entouré de ses collègues, il fit son travail à merveille et c'est au bout d'une heure seulement voire un peu plus qu'il confia la fin du travail à ses subordonnés. Il s'éclipsa dans le sas pour retirer ses gants et son masque qu'il laissa tomber dans la poubelle de l'entrée. Il s'essuya le front de son bras puis finit par retirer ses vêtements stérilisés afin de se retrouver de nouveau en chemise rayée bleue et blanche. Il se lava les mains à plusieurs reprises avec une vigueur qui en étonnait toujours plus d'un. Il avait besoin de se sentir immaculé qu'il rentre dans la salle ou bien qu'il en sorte ; que l'issue soit favorable ou qu'elle ait été malheureuse. Maintenant que l'adrénaline s'était emparée de lui comme à chaque fois qu'on appelait à ses compétences, il se sentait revigoré de bonne humeur et s'il avait pu il aurait fait trois fois le tour de l'hôpital en courant pour se calmer.

« Mr. Wilder-Smith, apparemment une collègue vous attend dans votre bureau pour un cas urgent. » Une infirmière l'avait interpellé et sitôt qu'elle eut fait passer son message, elle disparut visiblement pressée. Interloqué, Noam se hâta jusqu'à son bureau. Il n'avait pourtant pas prévu de rendez-vous avec une quelconque résidente de l'hôpital. Il osait espérer que ce n'était pas un nouvel imprévu à ajouter à la liste car à ce rythme-là son euphorie aurait rapidement fait de se dissiper pour une humeur maussade. Quand il parvint près de la porte, il jeta un coup d’œil à la vitre pour apercevoir la dite collègue. Pourtant il n'aperçut personne. Depuis quand on bizutait les résidents ? N'avait-on mieux à faire que de le faire tourner en bourrique alors que la journée était des plus remplies ? De plus en plus agacé, il ouvrit la porte et la referma derrière lui. Il n'y avait décidément aucune âme qui vive bien qu'un parfum capiteux typiquement féminin régnait dans la pièce. Noam poussa un soupir las avant de lâcher d'une voix contrariée : « Ils ont décidé de me rendre fou ou quoi ? » Au moment même où il prononça ces paroles, son siège à roulettes se retourna pour laisser dévoiler la fameuse collègue qui l'attendrait. Il reconnut immédiatement ses cheveux blonds bien que cette fois-ci elle ne fut pas en nuisette mais en blouse blanche. Surpris, Noam fit un bond en arrière et manqua de se cogner à la porte derrière lui. La main sur son cœur, il s'exclama, visiblement sur les nerfs : « A chaque fois qu'on se rencontre, tu manques de me tuer. Après l'allergie, la crise cardiaque. Au moins j'étais sur place au cas où... C'est toi qui a inventé cette histoire aberrante de cas urgent ? » Sans même attendre qu'elle ne lui réponde, il s'occupa de fermer les rideaux qui donnaient sur le couloir. S'il y avait quelque chose qui se répandait plus vite que la maladie ici c'était bien les rumeurs. Que ce soit dans son quartier ou sur son lieu de travail, l'homme vivait dans un environnement très basé sur les apparences et sur les bouche-à-oreille. Il n'avait rien à cacher mais les autres se chargeraient bien de lui trouver quelque chose à se reprocher. Quand il eut fini, il se retourna vers Althéa et croisa les bras, toujours debout. Il était clair qu'il n'était pas le même homme et si leur dernière rencontre datait d'il y a quelques jours, elle n'allait pas affronter la même personnalité. Il finit par désigner d'un geste de la tête l'accoutrement de la jeune femme avant de demander : « Alors ce stage est enfin commencé ? C'est qui ton supérieur ? »
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyMar 8 Mai - 21:45

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« Liza ! Je peux savoir où sont mes escarpins crèmes ? Je pars dans cinq minutes ! Bon sang pourquoi est-ce que tu dois toujours toucher à mes affaires ? » J'avais fouillé ma chambre de fond en comble afin de trouver cette paire de chaussure. Bien évidemment, ma tante les avait certainement portées pour ensuite les ranger dans sa chambre.
Aujourd'hui était un jour important. J'étais à nouveau en stage à l'hôpital de Mount Pleasant et manifestement, j'allais avoir beaucoup plus de responsabilités. Etudiante en biochimie, j'allais très certainement être encore au premier étage dans les laboratoires. Je trouvais ça particulièrement ennuyeux. A croire que ma seule capacité était de regarder dans un microscopes afin de découvrir quelques particules non identifiées. Or, je ne voulais pas faire ça. Tout du moins, pas à plein temps. Ce que je voulais moi, c'était travailler à l'étage afin de mener une enquête sur un patient. Le monde était peuplé de maladies inconnues ou de cas difficiles à identifier : j'étais normalement formée pour trouver la solution au problème. Voilà ce qui me passionnait.
Ce matin, je m'étais levée sereine et confiante. J'aimais beaucoup être en stage car cela me permettait de mettre à l'oeuvre mes connaissances et, soyons honnête, cela rajoutait une ligne sur mon CV. Je pris donc un bon petit déjeuner histoire de commencer la journée du bon pieds. J'étais le genre de femme à ne pas pouvoir me passer de ce petit repas matinal. Par la suite, voyant l'heure tourner, je pris rapidement une douche. La grande question était : comment allais-je m'habiller ? Je me devais d'avoir une apparence sérieuse mais, étant habituée à mettre beaucoup de couleur et à mélanger les style, le choix fut difficile. Je ne voulais pas quelque chose de trop court car certains regards d'infirmiers devenaient pesants et je ne voulais pas quelque chose de trop long car ce genre de jupe ne m'allait pas. Mon choix se porta vers un chemisier de couleur framboise, une jupe crayon beige m'arrivant mi-cuisse et des escarpins crèmes. Au moins, j’égaierai les couloirs des bâtiments. Ma chevelure blonde cascadait sur mes épaules mais j'avais tout de même prévu un élastique autour de mon poignet où.
Une fois mes chaussures trouvées, je pris ma voiture direction l'hôpital.

En arrivant, on m'attribua à nouveau un casier où une blouse m'attendait. Étrangement, j'aimais beaucoup cette uniforme, je trouvais qu'il apportait une certaine prestance à une tenue. Ridicule allez-vous me dire, cette blouse n'était pas faite pour être jolie à la base mais après-tout certains uniformes n'étaient vraiment pas un cadeau du ciel. Mon chef de stage m'annonça par la suite une grande nouvelle. J'allais enfin pouvoir être au troisième étage. Les diagnostics allaient certainement couler à flot ce qui me rendait plus qu'heureuse. L'hôpital abritaient de grands chirurgiens et un service irréprochable, il était donc normal que les patients se ruaient ici. Je mis quelques stylos dans ma poche, pris une pochette contenant les dossiers de certaines personne pour ensuite prendre l'ascenseur. Un sourire espiègle se dessina sur mon visage lorsque j'eus toutes les informations en poche. Je pris donc l'initiative de rendre une petite visite à Noam afin de lui annoncer la nouvelle. Malheureusement, j'avais trouvé son bureau vide.« Excusez-moi, pouvez-vous prévenir Mr Wilder-Smith que je suis dans son bureau. C'est assez important. » J'étais d'humeur joueuse apparemment puisque je m'assis sur son fauteuil, dos à la porte histoire de lui faire la surprise. Jetant un oeil à ses diplômes, j'entendis par la suite la porte s'ouvrir. Un sourire aux lèvres, je lui fis face quelques secondes plus tard. Malheureusement, il ne prit pas cette petite farce du bon pieds. J'aurais du m'en douter, Noam était quelqu'un d'assez spécial lorsqu'il travaillait. Néanmoins, son visage eut le don de me réconforter. « Et bonjour à toi également, je vais bien merci. Si ça peut te réconforter, te voir mourir n'est pas dans mes objectifs.» dis-je sur le ton de l'humour, esquissant un petit sourire. « Cas urgent ? J'ai seulement dit que c'était important mais après tout... pourquoi pas. Je... » Je n'eus pas le temps de finir ma phrase puisqu'il se mit dos à moi afin de fermer le petit store derrière lui. Je riais intérieurement. Me levant du siège afin de me diriger vers lui, mes doigts glissaient sur le bureau au fil de mes pas. Toutefois, il ne bronchait pas. La porte devait être confortable. M'appuyant sur sa table de travail, je le regardais longuement. « Mon supérieur ? C'est toi. Enfin, toi et Monsieur Selfried évidemment. Je m'explique. Par contre, je pense que ton siège sera bien plus confortable pour parler. » dis-je le sourire aux lèvres. M'asseyant sur le fauteuil en face de lui, j'ouvris ma pochette cartonnée en lui exposant les dossiers qu'il devait très certainement déjà connaitre.
« On a décidé de me transférer ici afin que je puisse vous aider au diagnostic sur ces cas en particulier. Etant donné que je suis dans la recherche et donc en biochimie, on a pensé que mes services seraient bénéfiques. Donc Noam, tu devrais te promener avec un défibrillateur à partir d'aujourd'hui. » Je ne pus m'empêcher de rire. Mon voisin allait donc devoir me supporter pendant un long moment et quelque part, j'appréhendais un peu de l'avoir comme supérieur. Néanmoins, ce qu'il ne savait pas c'est que j'étais quelqu'un de coriace, tout autant que lui.


Dernière édition par Althéa Handerson le Mer 9 Mai - 9:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyMer 9 Mai - 2:13



A vrai dire, Noam ne s'était pas préparé à la revoir de sitôt. La dernière soirée qu'ils avaient passé ensemble fut très agréable et très intéressante : il avait compris qu'elle n'était pas indifférente au duo père/fils et qu'elle faisait partie de l'entourage sur lequel il pouvait compter en cas de coup dur. Il n'était pas homme à demander de l'aide sitôt qu'il en avait besoin mais c'était toujours réconfortant même pour Avery de savoir qu'il n'y avait pas que son père dans la vie. Cette rencontre n'avait pas soulevé de questions mais il devait avouer que leur relation avait été quelque peu transformé. Ils n'étaient plus ces simples voisins qui papotaient à l'occasion. D'ailleurs était-elle réellement obligée de venir le voir à son bureau alors qu'il avait mieux à faire que de converser de tout et de rien ? Oui de toute évidence l'euphorie avait disparu pour laisser place à une nervosité désagréable. Il avait horreur que sa vie privée vienne se mêler à sa vie professionnelle et quand bien même ça n'était pas la première fois qu'ils se croisaient dans les couloirs de l'hôpital il avait comme l'impression que cette soirée changerait à jamais les rapports qu'ils entretenaient. Il ne savait pas quoi lui dire, il ne saurait être impartial si toutefois elle venait un jour à collaborer avec lui. En tant que médecin il se devait de la traiter comme tous les autres mais était-ce possible ? C'était bien ce doute qui avait le don de l'agacer. Althéa lui expliqua qu'elle n'avait pas exigé l'urgence quand elle avait demandé à ce qu'on somme Noam dans son bureau. Tandis qu'il baissait les stores, il ne put s'empêcher de sourire. Il comprenait mieux pourquoi ce regard de la part de l'infirmière, pourquoi elle s'était hâté de s'éclipser comme si elle voulait justifier n'avoir rien dit. C'était peut-être une vision réduite et machiste des événements mais il croyait réellement que le personnel féminin contribuait à toutes ces péripéties du bâtiment. On avait simplement demandé à le voir et son interlocutrice avait changé ça en un cas urgent : au cas où Noam aurait des envies pressantes de retrouver quelqu'un qui lui était cher. C'était pathétique et si elle l'apercevait à nouveau, elle aurait droit à des remontrances bien senties. Noam n'était pas aussi tolérant quand il s'agissait de la médecine. Que ce soit en terme de diagnostic, de gestion du patient, de maîtrises de ce que les internes étaient censées apprendre, il en demandait beaucoup. Il exigeait le meilleur d'abord venant de lui – ce qui provoquait grosse pression et stress quotidien et ensuite venant des autres.

Quand l'homme lui demanda qui elle suivrait durant son stage, il ne s'attendit pas à ce qu'elle lui réponde que c'était lui-même. « Pardon ? » Fut la réaction immédiate que ceci provoqua. Il n'avait absolument pas le temps de prendre une autre stagiaire en plus des étudiants qu'il avait déjà à sa charge. Si elle avait le sourire pendant qu'il se laissait tomber sur son siège, lui ne l'avait plus du tout. La journée était rude et la satisfaction du travail bien fait il y a quelques minutes à peine avait laissé place à l'angoisse des prochains jours qui promettaient encore plus remplis. Il cligna plusieurs fois des yeux en zyeutant les dossiers que lui présentait Althéa. On avait même choisi sans son accord les cas sur lesquels elle avait travaillé. Si certains seraient bénéfiques pour sa formation, il doutait fortement des autres. Monsieur Selfried l'avait apparemment jeté dans la fosse aux lions, désireux de transférer ses propres apprentis vers d'autres bureaux. Par chance, Noam était du service de pathologie. C'était lui qui diagnostiquait la plupart des cas les plus difficiles. Il étudiait les raisons et les conséquences pour l'organisme. A ce stade de sa carrière, il avait eu plus ou moins de réussite. Parfois il n'avait pas su trouver à temps, les issues étaient souvent fatales et Noam se promettait à chaque fois de ne plus jamais être aussi mauvais. Il lança alors à l'attention d'Althéa d'une voix moralisatrice : « Je te conseille de faire connaissance avec l'allié caféine, tu vas en avoir besoin. » Il tira les dossiers médicaux jusqu'à lui et prit plus le temps de les étudier en diagonale. Lorsqu'elle rit, Noam se frotta le visage de ses deux mains. Ces prochaines semaines allaient être difficiles, il ne voulait pas lui donner une image réductrice de lui mais il savait qu'elle allait certainement le haïr parfois lors de journées particulièrement éprouvantes et il ne pourrait s'empêcher de demander encore plus. « Y-a-t-il un patient qui t'emballe plus qu'un autre ? Il faut savoir faire des choix, nous ne pourrons pas tous les traiter en même temps. » Sans même se préoccuper de savoir si elle était en service ou si elle venait juste lui annoncer la nouvelle, il fit rouler sa chaise un peu en arrière et fit un geste de la main pour qu'elle passe de son côté du bureau. Il rechercha les analyses sur son ordinateur et sortir la chemise qui contenait tous les informations sur la patiente : « En ce moment, nous étudions cette patiente. Il faudrait que tu connaisses les moindres détails sur elle d'ici demain. Nous irons la voir. Tu me feras également des propositions quant à ta spécialité pour tenter d'approcher du diagnostic. »
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyMer 9 Mai - 7:51

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Noam et moi allions devoir coopérer pendant quelques semaines. Plusieurs dossiers étaient à notre porté mais étrangement, j'étais entrée dans ce bureau avec une certaine appréhension. J'allais devoir travailler avec mon voisin qui était connu pour être quelqu'un de très exigeant au travail. Bien sur, ça ne me faisait pas peur puisque moi-même, j'étais habituée à donner tout ce que j'avais afin d'arriver à l'aboutissement d'un projet. Néanmoins, travailler avec lui était une chose totalement différente. J'entretenais déjà des rapports assez proches avec lui tout comme avec son fils alors comment trouver le juste milieu entre la voisine et la collègue de travail ? Je me demandais encore comment j'allais faire, j'hésitais entre agir naturellement ou bien avoir une certaine retenue. Toutefois, rester de marbre face à Noam était une mission quasi impossible, il dégageait quelque chose de bien trop fort pour que je puisse l'ignorer. J'allais très certainement devoir m'adapter à sa façon d'être seulement cela risquerait de ne pas être une tâche facile.
Alors que je lui expliquais la raison de ma présence, il fermait les stores afin que personne ne nous voit... Etranger sachant que désormais nous étions partenaires au travail. Je ne pus m'empêcher de sourire discrètement en replaçant une mèche derrière mon oreille. Sa surprise cependant ne fut pas des moindres lorsque je lui annonçai la nouvelle. Levant les yeux au ciel, j'essayais d'oublier son "pardon" afin de lui expliquer plus en détail le programme qu'on l'on nous avait réservé.

Après avoir repris nos places habituelles, je pris donc soin de lui présenter les dossiers que j'avais en main. Apparemment, cela semblait assez énorme pour qu'il me propose d'opter pour le caféine. « N'est-ce pas... Je pense même que les nuits blanches vont être mes meilleures amies. » Il est vrai que j'étais l'une des meilleures étudiantes de ma promotion, néanmoins, je ne savais pas encore comment user de mes connaissances à bon escient. Si ça se trouve, j'allais devoir bûcher sur un cas pendant toute une nuit en connaissant la réponse dès le première lecture. Cette perspective m'angoissait terriblement et j'essayais tant bien que mal de la verrouiller dans un coin de mon esprit. Je contemplais donc Noam jeter un coup d'oeil aux dossiers, bon sang, comment pouvait-il disposer d'un tel pouvoir d'attraction ? C'était peut-être bête à dire, mais la soirée que nous avions passé ensemble était restée encrée dans ma mémoire. Je m'étais remémorer un moment interdit que nous avions partagé autrefois, chose que je ne m'étais pas permise depuis des lustres. Ceci dit, je devais avoir les idées claires au maximum, pour le bien des résidents de cet hôpital. « Je ne sais pas trop, pour l'instant j'ai seulement jeté un coup d'oeil rapidement mais ce cas m'a l'air plutôt intéressant à traiter. » Fièvre importante, anémie, douleurs aux membres... Cette patiente se voyait dépérir de jours en jours. Bien sur, j'avais déjà de nombreuses suppositions en tête mais je les avais seulement notées sur un petit carnet. Noam paraissait très sérieux, ça en était même troublant. Je le vis alors se reculer légèrement afin de me laisser regarder l'écran d'ordinateur. M'appuyant sur mes deux bras tout en étant debout à ses côtés, j'étudiais le fichier. J'étais désormais obnubilée par les résultats de cette patiente. « D'accord... Ok... Hum, aurais-tu ses derniers résultats neurologiques ? » Malheureusement, il n'avait jamais été question de ce scanner ce qui me rendit la tâche d'autant plus difficile. Pour une fois, il pouvait lui aussi apercevoir une toute autre facette de ma personne. Lorsqu'il s'agissait du travail, j'étais on ne peut plus assidue et impliquée. Je ne lâchais pas des yeux l'écran. Rassemblant mes idées, je marchais dans le bureau d'un pas lent, les yeux dans le vide. Soudain, je lui fis face. «Ecoute, je vais étudier son dossier ce soir. Mais serait-il possible de lui faire cet examen ? C'est peut-être bête mais d'après ses symptômes et ce que tu m'as montré, je pense à la maladie de Charcot. » Quelque part, ce n'était pas forcément une bonne nouvelle puisque cette maladie ne pouvait pas être soignée, l'échéance approchait de jour en jour. Manifestement mon idée pouvait tenir la route.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyMer 9 Mai - 11:02



Althéa ne croyait pas si bien dire quand elle plaisantait sur ses futures nuits blanches. Il y avait un fossé entre travailler dans un laboratoire pour effectuer des analyses successives et travailler sur un cas précis qui demandait plus que de simples expériences. Ce que Noam appréciait dans son métier c'était de réfléchir des semaines voire des mois sur une maladie inconnue, un mal qui rongeait la vie et l'organisme d'un patient sans que personne ne puisse mettre le doigt dessus. Ce qu'il préférait encore plus c'est cette nuit où à 3 heures du matin il meurt d'envie de réveiller tout le quartier avec ses hurlements de victoire. Ce qui l'excitait plus que tout c'était de ne pas savoir quand il trouverait la réponse ni comment, de se trouver sur le fil du rasoir avant de pouvoir enfin clamer qu'il était capable de soigner cette personne. Le meilleur des sentiments c'était de pouvoir annoncer à son patient que l'hôpital avait enfin les capacités de le guérir et ce, grâce à un long labeur et travail d'équipe. D'ordinaire, la plupart de ses nouveaux collaborateurs appréhendaient de travailler avec lui. Sa réputation le précédait parfois et s'il n'y remédiait pas, il aimerait que les gens soient plus souvent sereins. Après tout il ne mordait pas et ils œuvraient pour la même cause. Althéa semblait assez assidue et volontaire. Le fait de le connaître en dehors du boulot était peut-être avantageux pour elle, elle subissait moins de pression. Seulement il ne fallait pas attendre de lui qu'il la favorise ou qu'il soit plus indulgent. Au contraire il connaissait ses capacités et ce pourquoi elle était là, il n'allait pas lui faire de cadeaux. Noam la laissa choisir le cas qui l'intéressait le plus mais il lui reprit les devants lorsqu'il lui parla de la patiente qu'il étudiait avant qu'il ne soit appelé à cette appendicite dangereuse. Voilà quelques semaines qu'elle était admise à l'hôpital et son état empirait de plus en plus. Elle souffrait d'une paralysie progressive et subissait parfois des absences plus ou moins graves. Il avait fallu faire appel à sa famille pour obtenir tous les renseignements nécessaires à son admission. Aujourd'hui, on avait décidé de la mettre sous calmant pour qu'elle se repose et pour tenter de ne pas aggraver les symptômes avec son stress général. L'homme s'inquiétait beaucoup pour elle et il craignait que son état ne fasse qu'empirer dans les prochaines semaines si toutefois ils ne trouvaient pas quelle maladie la consumait petit à petit.

Noam s'écarta légèrement pour qu'elle puisse accéder à son bureau. Althéa jetait un coup d'oeil sur les analyses qu'il avait enregistré sur son ordinateur et malgré lui, il ne put retenir un bref coup d’œil jusqu'à ses jambes. Ces blouses étaient un crime pour l’œil masculin. Elles dissimulaient tout ce qu'on pouvait considérer comme inapproprié pour une relation patient/médecin mais elles omettaient ces jambes élancées qui parcouraient les couloirs de l'hôpital à longueur de journée ! Althéa lui demanda ses derniers résultats neurologiques, ce qui sortit Noam de sa rêverie. Il retrouva toute sa concentration. « Nous n'y avons pas songé encore. Disons qu'elles ne sont pas prévues pas avant demain. » Tandis qu'il parlait, Noam griffonna sur un carnet pour se rappeler d'exiger l'examen. Il est vrai que de tels symptômes laissaient penser à une maladie neurologique mais il fallait mieux le vérifier avant de tirer des conclusions hâtives. Il l'observa calmement faire les cent pas dans son bureau. Elle était efficace, efficace et particulièrement engagée, c'était une très bonne qualité pour une future biochimiste. « La maladie de Charcot a souvent des incidences héréditaires. On peut déjà écarter cette possibilité, il n'y a aucun antécédent. Après ça peut être un cas sporadique. Si c'est ça, il faut vérifier le système moteur et la moelle. Tout ça après l'examen neurologique. » Tout en parlant, il se gratta la tête. Elle n'avait pas tort, cette maladie plutôt rare n'était pas à exclure. Même si la jeune femme ne rentrait pas du tout dans les personnes sujettes : elle dépassait tout juste la trentaine et les risques augmentaient avec l'âge. Mais l'hypothèse n'était pas à exclure. Un de ces internes l'avait déjà maladroitement suggéré mais il n'avait pas encore eu le temps de confirmer cette supposition. « De toute façon, nous ne pouvons rien faire sur elle avant demain. Elle est trop épuisée, nous l'avons soulagée comme nous pouvions jusqu'à demain. » Noam laissa le silence s'installer. Il prit sa tête entre ses mains et plongeait ses doigts dans la masse de cheveux avant de fermer les yeux. La fatigue lui tombait soudainement sur les épaules. Après autant d'années il avait réussi à affronter la difficulté de voir la souffrance et la mort mais il ne parvenait toujours pas à aller au-delà de la tension qui pesait sur lui dès qu'on lui remettait un cas peu commun. « Bien sûr, ne t'investis pas à corps perdu dans ce cas. N'oublie pas que tu as également de la recherche à faire plus bas dans les laboratoires. Tu ne dois négliger aucun détail de ton stage et avoir la tête et le corps partout à la fois. C'est dur mais c'est comme ça que tu prouveras ce que tu vaux. On n'a pas le temps d'attendre ton adaptation ici. Pour l'instant, tu te débrouilles bien. Attends-toi seulement dans les jours suivants à être débordée. Ne confond jamais les dossiers, tu pourrais provoquer un faux diagnostic et comme tu sais l'attente peut-être fatale ici. » Toujours la tête dans ses mains, il releva juste ses yeux verts vers elle pour la fixer intensément. Là il l'angoissait volontairement pour qu'elle sache résister à l'impatience de ses supérieurs. Althéa devait être irréprochable.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyVen 11 Mai - 6:30

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Mon stage commençait à merveille. J'avais pour acolyte Noam, un génie de la science. C'était un homme admirable et j'étais on ne peut plus fière de travailler à ses côtés. Après tout, il était connu pour être un médecin brillant et reconnu. Je comprenais pourquoi : ses capacités intellectuelles étaient impressionnantes. Il avait de quoi se venter et pourtant il savait rester humble, modeste, ce que j'appréciais énormément. Il n'était pas bien plus âgé que pour moi et pourtant, je le voyais comme un modèle : son parcours m’impressionnait et j’espérais un jour pouvoir faire, à mon tour, mes preuves en médecine. Je pensais être tout autant passionnée que lui et je voulais également aider mon prochain. C'était quelque chose dont j'avais besoin, cela me permettait d'avoir un but dans la vie et quelque part, peut-être était-ce un moyen de me racheter. Mon passé m'avait causé de nombreux tords et je n'aurais très certainement pas été prise au sérieux dans un tel établissement si j'avais révélé mes nombreux déboires. J'essayais par tous les moyens de flouter mon passé afin qu'il devienne insaisissable aux yeux des autres. Je m'étais tout simplement enveloppée d'un fin brouillard qui me rendait on ne peut plus énigmatique. Certains me demandaient autour d'un café « Et tes parents ? », ma réponse était quasi automatique : « décédés. ». D'autres, pendant un entretien d'embauche me questionnait sur mon parcours scolaire : « Pourquoi n'y a-t-il aucune précision sur votre parcours scolaire cette année là ? » je me devais d'inventer un mensonge afin de ne pas passer pour une élève volage. « Oh j'ai voyagé histoire de parfaire mes connaissances. » Mécaniquement, un sourire robotique s'inscrivait sur mes lèvres. Il est vrai que parfois, mes atouts physiques me permettaient également de changer de sujet facilement. Ces réflexes étaient monnaie courante désormais et bien évidemment, j'avais l'intention de continuer sur cette voie.

Nous nous attardâmes ensemble sur un cas en particulier : Noam m'avait soigneusement présenté son dossier que j'avais pris soin de parcourir rapidement. Cette patiente était en effet un cas on ne peut plus intéressant même si, à son grand désespoir, son cas s'aggravait de jours en jours. Voilà ce que j'aimais : découvrir les nombreux mystères du corps humain et aider au maximum le résident en question. Mon avis était également d'une grande importance puisque mes expériences permettaient aux médecins d'établir à leur tour un diagnostic. Minutieusement, j'évaluais chaque points même si j'allais très certainement étudier son cas pendant la soirée. « Exact. C'est pour ça que je vais me concentrer d'abord sur tous ses antécédents. Selon ses résultats neurologiques, on pourra peut-être lui faire une biopsie par la suite histoire de vérifier l'état de sa moelle. C'est un peu mon domaine de prédilection. » Un petit sourire aux lèvres, je ne voulais pas paraître prétentieuse, au contraire. Seulement, les examens microscopiques c'était un peu ma tasse de thé, la base de mes études en biochimie. Sortant à mon tour un petit carnet en m'appuyant sur son bureau, je notais les points importants qui me venaient à l'esprit. Je ne voulais omettre aucun détail, la moindre petite information avait son importance. Tout en écrivant, je reposai mon regard vers Noam en grimaçant : « Je comprends oui... vu son bilan sanguin, elle doit être complètement épuisée. » Revenant à ses côtés, je notai à nouveau quelques renseignements tout en écoutant Noam. Il me donnait quelques conseils que je pris au sérieux immédiatement. Il avait beaucoup plus d’expérience que moi et avait dû apprendre considérablement au fil des urgences qu'il avait du gérer. Heureusement, j'étais quelqu'un de très organisée, chaque chose avait sa place chez moi et je ne comptais pas détourner cette règle ici. J'avais des post-it de couleurs, des stabilos, des pochettes cartonnées, des casiers... Je savais parfaitement comment j'allais procéder. Alors qu'il me fixait d'un regard on ne peut perturbant, je lui répondis d'une voix posée. « Je ne me tromperai pas Noam. Je sais aussi qu'en s'acharnant sur un travail, on finit automatiquement par divaguer et perdre la notion des choses. Je serais une bonne élève, promis. » Je lui adressai un petit sourire en guise de persuasion pour ensuite retourner à mes notes. Je ne voulais pas le décevoir et je voulais encore moins perdre un patient à cause de ma maladresse. Détournant mon regard vers lui, je le vis à nouveau la tête dans ses mains. Quittant mon stylo sur la table, ma main vint par la suite se poser délicatement sur son épaule. « Est-ce que ça va ? Tu veux que je t'apporte quelque chose ? » Son état me perturbait un peu, c'était assez inhabituel de voir Noam ainsi mais j'en conclu que la fatigue avait prit possession de son corps. Quelques secondes plus tard, une infirmière entra dans le bureau après avoir toquée. Elle avait quelques feuilles en main, sûrement des résultats, qu'elle déposa sur la table. Cette jeune femme ne devait pas être insensible à son charme. Un sourire figé sur ses lèvres, des paroles délicates afin d'exposer la situation, elle semblait vouloir s'attarder. Je trouvais sa voix insupportable, beaucoup trop aiguë et j'étais certaine que d'ici peu, j'aurais une migraine en l'écoutant. Cependant, je me hâtai de rassembler quelques informations supplémentaires afin d'ignorer sa présence.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyVen 11 Mai - 8:01



La médecine était un domaine à la fois si intéressant et à double tranchant. Elle mettait en œuvre toutes les capacités intellectuelles et humaines de chacun pour participer au bien-être de toute une population. Parfois Noam se demandait si l'Australie regorgeait des mêmes cas. Il aurait aimé savoir s'il aurait été un médecin encore plus occupé ou bien si le soleil australien et le climat rude les préservaient d'épidémies et autres pathologies fréquentes ici. Il regrettait parfois d'avoir choisi d'offrir ses compétences aux États-Unis alors que le continent océanien avait terriblement besoin d'emplois. Encore beaucoup trop de gens immigraient sur le sol américain beaucoup plus riches en terme d'offre d'emplois. Comme beaucoup, il avait abandonné son pays natal pour les joies d'une carrière riche et épanouissante. Non seulement dans la branche hospitalière, il fallait savoir jouer sur tous les fronts mais il fallait également faire preuve d'un grand recul sur tous les horreurs qu'on voyait à longueur de journée. Au début de ses études, quand il étudiait les plus grandes maladies et symptômes qui rythmaient la vie d'un docteur, Noam s'était trouvé tous les problèmes du monde. Il était devenu si hypocondriaque qu'il s'était souvent ausculté puis fait des analyses pour détecter la moindre anomalie. Aujourd'hui, il était guéri. Si toutefois il venait à tomber malade, il serait le premier à le remarquer réellement sans paranoïa. La sale manie de se laver les mains toutes les heures ne venait pas de la crainte d'attraper quelque chose mais il se lavait plutôt d'un parasite qui le hantait depuis longtemps. Sauver les autres permettraient de se réconforter sur le fait qu'il ne pourrait jamais se sauver lui-même... Quand Althéa émit l'idée d'une biopsie, Noam réagit immédiatement : « Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. J'aimerais bien trouver ce qui la ronge avant de commencer à l'ouvrir. J'aimerais qu'elle ne passe sur le billard qu'une seule fois et ça sera pour la guérir. Nous attendrons les résultats d'abord. » La blonde était si enthousiaste à l'idée de participer à un cas précis qu'elle s'emballait peut-être un peu trop. Lui aussi au début avait envie d'ouvrir tout le monde, de procéder à mille examens à la fois tout ça dans l'espoir que ce soit plus rentable. Mais l'expérience lui avait bien appris que ce n'était pas la vitesse des procédés qui allaient ralentir la progression de la maladie. Il sourit faiblement quand elle parla de son domaine de prédilection. Il allait rapidement le vérifier et espérait ne pas être déçu.

Althéa lui promit d'être une bonne élève et Noam la gratifia d'un sourire satisfait. Il le remarquait déjà qu'elle en était une et il était même frustré qu'elle ne soit pas une interne en médecine. La biochimie était très enrichissant en terme de savoir mais elle n'aurait pas la même adrénaline à travailler sur un patient sitôt qu'il ne représenterait que l'étude d'échantillons et de probabilités. Plus tard, le laboratoire deviendrait son meilleur allié et on n'exigerait que l'aide d'Althéa dans les grandes lignes. Bientôt elle ne verrait plus la tête de ses patients. C'était dommage il aurait aimé qu'elle soit toujours à ses côtés dans les cas difficiles, un peu comme dans les séries américaines qui passaient à la télévision et dont Avery raffolait. Il ne cessait de demander à chaque scène à son père : « Tu aurais trouvé ça ? » « Est-ce qu'ils font réellement comme ça ? » « Est-ce que tout le monde tombe toujours amoureux dans un hôpital ? » Mais jamais il n'exprimait le désir d'être docteur plus tard. Il avait tout compris ce gosse. La tête dans les mains, Noam prenait le temps de se reposer. Il était sur les nerfs ces derniers temps et il redoutait effectivement comment il évacuait cette tension. Ces crises de colère n'étaient pas survenues depuis un moment, peut-être trop longtemps et il ne souhaitait pas y faire face de nouveau. La main fine d'Althéa se posa sur son épaule tandis qu'elle s'inquiétait de son état. Il la laissa faire – non pas qu'il avait besoin de réconfort mais elle contribuait à l'apaiser un peu plus. « Non ne t'inquiète pas Althéa. Ca va pass... » La porte s'ouvrit sur une infirmière. Ginger Drett, l'infirmière collante qui tombait sous le charme de tous les trentenaires qui allaient et venaient dans l'établissement. Noam n'y avait malheureusement pas coupé. Elle lui exposa la situation d'une voix lente pour gagner du temps comme toujours. D'autant plus qu'une autre femme se trouvait dans la même pièce et en travaillant ici, il avait compris ô combien la rivalité féminine était destructrice. « Merci Ginger, c'est très gentil de votre part. » Cette dernière sembla trépigner de joie tout en gardant sa discrétion puis finit par ajouter d'une voix hautaine : « Qui est votre nouvelle collègue ? Je ne l'ai jamais... vu ici. Une débutante j'imagine. » Il suffisait de jeter un coup d'oeil à Althéa qui faisait pourtant semblant de ne pas se préoccuper de la conversation pour comprendre qu'elle n'appréciait pas l'attitude de l'infirmière. Noam se leva de son siège. Il contourna le bureau et Althéa, posant une main sur sa taille pour avoir le passage. Ce détail ne fut pas épargné au regard de l'infirmière qui observait maintenant la blonde avec un certain dédain. Elle remit en place ses longs cheveux bruns et reporta son attention sur Noam qui la raccompagnait jusqu'à la porte : « C'est une stagiaire. D'ailleurs merci encore, nous avons beaucoup de travail urgent. Bon courage pour le reste de la journée. » « Bien Mr Wilder-Smith. Au revoir, stagiaire. » Elle disparut enfin à la porte que Noam s'empressa de refermer. Laissant sa main sur la poignée, il tourna sa tête vers Althéa et finit par rire légèrement pour la première fois de la journée : « Un personnage hein... Je te laisserai le soin de découvrir les autres par toi-même. »
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyVen 11 Mai - 9:12

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Pendant longtemps, j'avais douté de mon choix. Néanmoins, plus j'avançais dans ma vie professionnelle, plus je me rendais compte que ce domaine était fait pour moi. Bien sur, j'avais longtemps hésité, j'eus du mal à trouver ma voie. La médecine était un domaine si vaste qu'il était parfois difficile de se convaincre soi-même. Mes premières années se passèrent à merveille mais je ne me sentis pas la force de continuer. Être chirurgienne aurait été un rêve, j'avais beaucoup d'ambition mais je ne me sentais pas à la hauteur. Cette discipline étant on ne peut plus intransigeante, je ne pouvais me permettre de douter. La biochimie fut disons un bon compromis. De plus c'était quelque chose qui me plaisait beaucoup, je ne regrettais pas mon choix. Toutefois, j'espérais ne pas avoir de regrets plus tard à me demander ce qu'aurait été ma vie si j'avais choisi tout autre chemin. J'essayais de vivre au jour le jour même si, dans ma profession, anticiper était une valeur fondamentale. D'ailleurs, je dus d'ores et déjà m'armer de courage. Une pile de dossier m'attendait déjà mais étrangement ça ne m'effrayait pas. Bien au contraire. J'étais impatiente d'attaquer mon travail même si je savais que ça allait très certainement me prendre des heures. C'était le prix à payer et je ne m'en plaignais pas : je m'étais battue corps et âmes afin d'obtenir cette place et je comptais bien être digne de ce nom. De plus Noam me faisait confiance ce qui n'était pas négligeable et je ne voulais certainement pas le décevoir.
J'avais donc proposé une biopsie par la suite afin d'établir un compte rendue un peu plus solide. Manifestement, mon acolyte trouvait cette idée trop hâtive. Je trouvais cependant que cet examen était plutôt bénin, une simple piqûre afin d'extraire un peu de tissu histoire de l'analyser. Cependant, je ne pouvais qu'approuver son avis : mieux valait prendre nos précautions afin de ne pas rendre le séjour de cette patiente plus pénible qu'il ne l'était déjà. « Bien sur oui, une fois tous les résultats en main. Mais disons que cet examen pourrait peut-être être envisageable par la suite. J'espère qu'on trouvera. » D'un ton las, je rangeais certains documents dans ma pochette cartonnée. J'avais à vrai dire peur d'éprouver de la compassion. Dit comme ça, cela pouvait sembler assez prétentieux et j'aurais très certainement pu passer pour une femme sans cœur. Or, en médecine nous nous devions d'être le plus objectif possible. Agir avec ses sentiments, c'était courir à la perte et du médecin, et de nous-même. Je savais très bien que si un jour ma tante devait être hospitalisée, je donnerai le dossier à un autre clinicien. Il me serait impossible d'agir correctement, je ne m'en sentirais pas capable. Comment se résoudre -et par la même occasion prendre le risque- de perdre un de nos proches à cause de notre mauvais diagnostic ? Voilà quelque chose que je ne me pardonnerais jamais si cela venais à arriver. Évidemment, l'erreur serait humaine mais ma conscience serait -quant à elle- très certainement heurtée.

Alors que je tentais de récolter un tas d'information par la biais de son ordinateur, mon attention se porta par la suite vers Noam. Il semblait en position de faiblesse et j'avais besoin de savoir si tout allait bien pour lui. Mon geste ne le gêna pas apparemment ce qui me rassura. J'étais le genre de fille assez tactile, je ne pouvais m'empêcher d'être proche d'autrui seulement aujourd'hui, j'étais sur mon lieu de travail et Noam était mon supérieur. Seulement, mon geste ne fut pas calculé et manifestement, mon voisin n'y prêta pas d'importance.
Ce petit moment fut interrompu par une infirmière. Je ne la connaissais pas et, au son de sa voix, je compris immédiatement que je ne voulais pas la connaître. Feignant d'étudier un dossier, j'écoutais toutefois cette discussion qui commençait à s'attarder selon moi. Voulait-elle gagner des secondes ? Très certainement. Je riais intérieurement, c'était plutôt pathétique mais à la fois, assez amusant. Cette Ginger remarqua par la suite ma présence. Relevant mon regard vers elle d'un air nonchalant, je sentis la main sur Noam sur ma taille afin de me contourner. Ce contact bref eut le don d’éveiller une pointe de jalousie dans son regard. Je jubilais. Cependant, je n'aimais pas son ton, pourquoi s'adresser tout le temps à Noam ? Je savais parler également, je n'étais pas simplement un vase faisant office de décoration. « Althéa. Vous allez très certainement me voir souvent ici, au plaisir. » dis-je d'un ton faussement sympathique mais toutefois piquant. Noam coupa court à la discussion puisqu'il la ramena gentiment à la porte. Je fus d'office surnommée de stagiaire : avait-elle une mémoire de poisson rouge ? « Althéa ! » répétai-je avant qu'il ne ferme la porte. Aussitôt, je reposai mon style sur la table puis contournant le bureau, j'appuyais mes mains contre celui-ci. Voir Noam rire me redonna le sourire. « Merveilleux, j'en suis toute excitée ! » D'un ton faussement ironique, je remis une mèche derrière mon oreille. Cette jeune femme était le stéréotype même de l'infirmière en pinçant pour le charmant médecin. Souriante, je m'avançai vers Noam et, d'un geste complice, ma main vint se poser sous son épaule. « Je crois que je vais souvent me réfugier ici ou dans les vestiaires dans ce cas ! » Le rire aux lèvres, je tournai les talons afin de m'asseoir de nouveau sur mon siège. Je repris donc en main les dossiers, sentant mon ventre gargouiller. Je n'y fis pas gaffe pour me concentrer un peu plus sur les autres cas à notre disposition.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyVen 11 Mai - 10:13



Les rapports entretenus avec les collègues faisaient partie du quotidien à l'hôpital. Noam ne cachait pas que lorsqu'il avait fermé la porte il s'était trouvé soulagé que l'infirmière ne reste pas plus longtemps. Ces derniers temps, elle venait un peu trop souvent à son bureau pour apporter des résultats qui auraient pu attendre ou qu'il serait allé chercher lui-même. Elle n'avait même pas hésité à entrer sans même attendre son consentement, intervenant alors au beau milieu d'un débat de Noam avec ses internes une fois. Elle n'avait pas conscience de déranger et n'en avait cure surtout. Les couloirs des hôpitaux étaient le territoire des infirmières. Elles contribuaient à ses chuchotements, à ses urgences, à ses victoires et ses défaites. Certains avaient beau dénigrer leur rôle, le leur allait au-delà de la simple prise de sang ou des patients à prendre soin. C'est la raison pour laquelle il ne lui avait pas encore remonté les bretelles à propos de son comportement. Les autres s'en chargeaient déjà et l'homme n'était pas désireux de voir des représailles survenir. Observer deux femmes s'échanger des paroles cordiales tout en se maudissant intérieurement l'une et l'autre c'était de l'ordre du spectacle. Noam n'avait jamais été féru des démonstrations publiques que ce soit des disputes ou des effusions affectives. Lorsqu'il sortait avec Juliann et que tous deux se retrouvaient ici pour leur période d'internat, il avait toujours refusé de l'embrasser devant les autres ou ne serait-ce que lui tenir la main. Pareil lorsqu'ils étaient en désaccord, ils attendaient d'être rentrés et d'être seuls pour laisser leur colère s'exprimer. Sa défunte femme caractérisait ça pour de la pudeur qu'il ne voulait pas avouer mais lui trouvait simplement que c'était de la politesse et du respect d'autrui. Il avait vu tellement de fois ses parents se traiter mutuellement de noms d'oiseaux devant lui. Mais là Althéa et Ginger lui avait offert une petite distraction de tout ce sérieux médical. Il paraissait toujours investi, toujours prêt à plonger dans ses dossiers qu'on le croyait parfois trop raisonnable. Il ne plaisantait jamais avec ses collègues, il dérivait peu du sujet principal. Althéa pouvait s'estimer heureuse d'avoir reçu un bref rictus de sa part, ça n'arriverait que peu souvent à l'avenir.

La joie feinte de l'étudiante blonde lui arracha une légère expression de soulagement. Il devait avouer qu'elle l'apaisait parfois. Là où il aurait été d'une humeur massacrante pour combler les heures de sommeil manquantes, elle parvenait à le rendre un peu plus supportable. A trop de courtoisie, de tolérance et de camaraderie, Noam mourrait parfois d'envie d'égorger un ou deux collègues trop agaçants. Althéa était un peu le vent de fraîcheur qu'il manquait parfois à ces murs immaculés. « Je crains que tu n'aies déjà fait le tour des bureaux. Les premiers temps risquent d'être durs ici tu viens de contrarier l'infirmière la plus influente de l'étage. » La jeune fille posa sa main sur son épaule avant de déclarer qu'elle trouverait refuge ici. Le médecin ne bougea pas et haussa les épaules : « Je suis certain que tu trouveras la force de traverser les couloirs. Tu n'as que quelques semaines à tenir. Tu peux toujours venir ici mais crois-moi bien souvent il n'est pas vide. Je laisse beaucoup d'internes m'accompagner dans mes réflexions, ça aiguise leur sens de la critique. » Il se dégagea d'elle pour se diriger vers un lavabo surmonté d'un miroir qu'il avait fait installé dans la pièce. Il avait toujours besoin d'avoir de quoi se laver les mains, il ne supportait pas la curiosité des autres quand il le voyait se frotter la peau pendant de longues minutes. Pourtant il ne résista pas et en profita pour les savonner. Qu'elle n'aille pas croire que le moindre contact avec elle le poussait à se purifier. Elle avait compris que c'était de l'ordre du toc désormais. Il s'essuyait les mains quand il se retourna pour apercevoir Althéa retourner à ses dossiers. Elle avait le travail dans le sang celle-ci, à la moindre minute de répit, elle replongeait dedans. Malgré lui, il entendit également son ventre gargouiller. Elle travaillait au dépit de sa faim. Voilà une bien triste faiblesse. Il s'approcha de la chaise de la blonde et s'arrêta juste derrière pour la regarder de sa hauteur. « Je te proposerai bien un petit tour rapide à la cafétéria histoire de grignoter quelque chose parce que j'ai des consultations bientôt. Mais je te propose plutôt d'aller chercher quelque chose au snack et de revenir ici. Ce sera bien plus sympa que la grande salle bondée d'employés affamés et bavards. » Pour être franc, Noam ne tenait pas à être vu en compagnie d'une nouvelle stagiaire publiquement. Il ne voulait pas alimenter les conversations et d'habitude c'était seul dans son bureau qu'il déjeunait. Il ne voulait pas prendre le risque de perdre une seule minute si toutefois elle pouvait être utile à venir en aide à un patient. Si toutefois ils se présentaient en fleur devant tout le monde – en plus de l'épisode avec Ginger, Althéa serait directement catégorisée comme la stagiaire vénale qui convoitait les privilèges. Et il n'y avait rien de pire que d'étudier dans un environnement malsain où les gens se retournaient à votre passage.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyVen 11 Mai - 22:35

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Peu importe le domaine, il était toujours difficile de travailler entre femmes. J'en savais quelque chose. Malheureusement, il y avait constamment une rivalité naissante et les crêpages de chignons étaient monnaie courante. Je m'étais longtemps demandée pourquoi : moi, jeune fille venant tout droit de Pennsylvanie et ignorante du monde extérieur. S'il y avait un homme à la clef, c'était pire. Après tout, la gente féminine était très rusée et savait user de nombreux pouvoirs afin d'arriver à leur fin. Moi-même, j'eus toujours du mal à bien m'entendre avec mes autres collègues, que ce soit au niveau professionnel ou personnel. Certaines jeunes filles avaient du mal à m'apprécier ; pourtant, ce n'était pas faute d'être quelqu'un de polie et de sympathique. Peut-être étaient-elles méfiantes ? De quoi, je n'en savais trop rien mais j'en étais venue à cette conclusion. D'ailleurs, en regardant de plus près, je remarquais que je m'entendais beaucoup mieux avec les hommes. Non pas que j'étais une séductrice hors pair mais j'arrivais plus facilement à me détendre et à profiter du moment présent. Les femmes étaient autodestructrices, c'était un fait. D'ailleurs, ma théorie fut rapidement vérifiée. Lorsque Ginger interrompit notre discussion, une ambiance tout juste tendue s'était installée. Je jouais à la carte de l'indépendance, prétendant être obnubilée par mon travail. J'aurais été sympathique avec elle si elle ne m'avait pas semblé hautaine. Bien évidemment, j'avais raison : elle me regardait d'un air dédaigneux ce qui avait le don de m'exaspérer. Sous prétexte d'être infirmière, pensait-elle réellement avoir tous les droits ? Cependant -et pour mon plus grand bonheur-, Noam coupa court à la discussion en lui ouvrant poliment la porte. Si j'avais été non-conventionnelle, j'aurais très bien pu le couvrir de baisers pour le remercier. En quelques secondes, cette jeune femme m'avait fatiguée et je me réjouissais de retrouver mon calme et ma tranquillité aux côtés de Noam. J'allais peut-être passer pour quelqu'un de misanthrope mais la seul présence de mon voisin me suffisait aujourd'hui.
« Mince... il risque d'y avoir de nombreuses batailles de seringues dans ce cas ! » Bien sur, je plaisantais. J'étais plutôt du genre pacifiste et je ne tenais pas à m'embrouiller avec le personnel : ce n'était pas mon but. D'autant plus que je trouvais tout ça monstrueusement puéril. M'approchant de Noam, je lui fis une petite confidence. J'allais très certainement faire de ce bureau ma seconde maison histoire d'éviter tous regards critiques. Croisant mes bras sous ma poitrine, j'haussai mes épaules à mon tour. « Tant mieux ! Et je me ferai un plaisir d'assister à tout ça. » Le sourire aux lèvres, je repris ma place initiale. Alors que je me concentrais sur mon dossier, j'entendis le robinet d'eau s'enclencher. Étrangement, je ne fus pas surprise : Noam devait encore se laver les mains. Je le comprenais parfaitement : à l'hôpital nous nous devions d'avoir une hygiène parfaitement irréprochable. Moi-même, je me désinfectée continuellement afin de propager le moins de microbes. Cependant, cet acte banal était devenue une manie pour Noam. Ça en était même maladif.

Par la suite, je sentis la présence de mon acolyte derrière moi. Cette proximité me perturbait légèrement mais je tâchais de rester sérieuse et appliquée. Néanmoins, il me fit une proposition que je ne pus refuser. Aussitôt je me remis debout. « Mon ventre m'a trahi... Bonne idée ! Puis ça m'évitera de recevoir une tomate en pleine figure. » Riant légèrement, je pris mon porte monnaie en main. Au fond, je savais parfaitement que c'était une solution de facilité : voyant la réaction de notre chère infirmière, il ne voulait très certainement pas que l'information se propage. De plus, je ne voulais pas non plus passer pour la stagiaire pistonnée, ça ne me plaisait pas.
Afin d'arriver à ce fameux snack, nous devions passer par les urgences, c'était le chemin le plus court et ça nous permettait de ne pas contourner tout l'hôpital. Une fois sur place, mon choix se porta vers une salade composé plutôt énorme. Je me demandais déjà si j'allais la finir en voyant tout ce qu'elle contenait. Une fois notre repas en poche, nous reprîmes le chemin inverse tranquillement. Il faisait tellement bon que je me serais volontiers étendue sur la pelouse afin de prendre l'air mais le devoir m’appelait. « Si ça continue, je vais me mettre à étudier les dossiers dans l'herbe. » Le sourire aux lèvres, je profitais du soleil. Malheureusement, nous fûmes rapidement de retour au bureau. Posant ma salade sur la table, je pris immédiatement la direction du lavabo afin de me laver les mains. Vu tout ce que nous avions touché, c'était nécessaire. Puis, je pris un peu de désinfectant juste à côté pour le faire pénétrer entre mes mains. Pendant que Noam faisait de même, une question me brûlait les lèvres et je ne mis pas longtemps à la lui poser. « Comment tu fais ? Je veux dire... Toute cette pression, toutes ces responsabilités. Comment arrives-tu à gérer ta vie professionnelle avec autant de brio ? C'est presque épatant. Après tout, tu as une vie à côté. Ne va pas croire que tous ces dossiers me stressent déjà, c'est juste que... je ne sais pas, je te trouve vraiment admirable alors j'essaye de percer ce mystère. » Malgré un petit sourire, mon regard se voulait sérieux et prenant. Je ne pouvais m'empêcher de contempler sa personne.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 0:51



Althéa semblait si enchantée de demeurer à ses côtés. Chaque fois qu'il lui proposait de rester avec lui ou bien de passer voir Avery, elle ne refusait jamais. Noam ne comprenait pas tellement pourquoi une jeune femme telle qu'elle aimait passer son temps avec un père trentenaire avec son gosse de 7 ans. Il n'était pas ce qu'on pouvait appeler des hommes les plus drôles. Il était constamment absorbé par son travail, il ne vivait que par ça et le bonheur de son fils. Quand il ne travaillait pas, il se dédiait entièrement à a progéniture et même s'il restait avenant envers son voisinage, bien souvent il aurait préféré vivre reclus dans un endroit isolé rien qu'avec Avery. Autrefois il était bien plus capable de se détendre, aujourd'hui il avait toujours l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête et cette menace permanente se répercutait sur sa faculté à relativiser. En l'espace de quelques jours, elle s'était immiscée dans sa vie sans même qu'il ne puisse s'y préparer. D'abord cette rencontre au détour de leur quartier, cette invitation à venir chez lui alors que d'ordinaire il recevait très rarement. Maintenant, il y avait cette intervention divine qui l'avait choisi lui pour être son supérieur et en quelque sorte son mentor durant son stage. Ils allaient se côtoyer tous les jours, passer des heures ensembles à réfléchir sur la santé d'une patiente, à débattre sur ce qui serait mieux pour elle, à se contredire pour finir par s'accorder. Oui en un si court laps de temps, il devait apprendre à ne plus gérer pour deux mais pour trois. Noam redoutait ce changement mais il n'allait pas se trahir. Rester professionnel et totalement impassible demeurait encore la meilleure solution à cet inconnu qu'il craignait tant. C'est pourquoi il l'avait invitée à déjeuner. L'atmosphère serait détendue et ils pourraient aisément se remettre au boulot plus tard, après avoir été dérangé par la fameuse Ginger.

Althéa accepta la proposition, apparemment rassurée qu'elle n'ait pas à affronter la foule avide de curiosités de la cafétéria. Elle aurait bien encore le temps d'y mettre les pieds et d'évaluer combien l'ambiance différait de celle des couloirs des urgences ou des étages qui abritaient les patients les plus malheureux. Ils sortirent alors de son bureau et se dirigèrent vers le snack qui avait ouvert à l'extérieur. Il ne servait qu'à partir d'avril où les jours se faisaient plus agréables. De toute façon, les plats se valaient dans l'un comme dans l'autre. L'hôpital brillait plus par ses résultats médicaux que par la nourriture servie. Au détour du service d'urgences, Noam se fit interpellé par un médecin qui voulait rapidement son avis quant à un jeune garçon fraîchement débarqué. Puis une infirmière lui demanda de signer un formulaire pour la sortie d'un de ses patients. Une fois qu'il se fut exécuté, il n'oublia pas de lui rappeler que le patient devait revenir dans les deux semaines qui suivaient afin de vérifier que tout allait bien. Il rejoignit enfin Althéa au snack qui achetait déjà son déjeuner. A son tour, il n'eut même pas besoin de parler que la vendeuse le reconnut et lui servit ce qu'il prenait déjà habituellement : une pièce de viande tout juste passée sur le grill du snack et environ deux trois cupcakes sucrés aux fruits rouges. Noam était indubitablement plus sucré que salé. Il n'avait pas les mêmes goûts que ces Américains qui se délectaient d'un bon fast food ou d'un repas copieux, lui attendait toujours le dessert avec impatience. Sur le chemin du retour, Althéa émit le désir de rester dehors pour déjeuner. Au vu du soleil qui tapait sur la nuque de l'homme, laissant quelques reflets roux apparaître dans ses cheveux bruns, il n'aurait pas été contre. Mais le soleil était tout aussi attirant que contre-productif : sitôt qu'ils se seraient installés sur l'herbe qu'ils en oublieraient le devoir qui les appelait à l'intérieur des locaux. Ils regagnèrent le bureau et tandis que la stagiaire se lavait les mains – excellente initiative, Noam ouvrit la fenêtre qui donnait sur l'avant de l'hôpital, baigné par l'astre solaire. Ne pas succomber à l'extérieur ne signifiait pas qu'ils n'avaient pas besoin eux aussi de sa lumière. De plus, le bureau du médecin se trouvait au quatrième étage ce qui signifiait une légère brise fraîche qui aérerait la pièce. Il se relava les mains à son tour puis se retourna vers Althéa, tout en défaisant légèrement sa cravate qui l'étouffait depuis déjà trop longtemps. Elle l'interrogea sur sa capacité à gérer toutes ses responsabilités. L'art ne résidait pas de les gérer avec brio mais de faire croire qu'il y parvenait. Il s'assit sur le petit sofa qu'il avait fait installé puis répondit sur un ton nonchalant : « Tu ressens ce sentiment parce que tu viens de commencer. Tu n'es qu'à l'aube de ta carrière, tu as l'impression que tôt ou tard tu n'arriveras plus à gérer tout ça mais ça sera le contraire. Il suffit de trouver ce qui te vide la tête en sortant de l'hôpital. Ma vie avec Avery c'est mon échappatoire. Ça n'est pas une responsabilité, c'est un soulagement. » Il commença sans gêne par grignoter le dessert, il mourrait de faim. « Ça n'est pas admirable, Althéa. Ça fait partie du monde des adultes. Lorsque tu auras fini tes études, crois-moi, ça te paraîtra presque normale d'être toujours aussi débordée. » Noam n'aimait pas qu'on l'admire, il n'aimait pas servir de modèle. Tout juste acceptait-il qu'Avery prenne certaines de ses propres mimiques. Il n'avait rien d'exceptionnel, sa personne était juste comme les autres elle tentait de survivre. Il essayait de ne pas montrer ses faiblesses, de ne pas laisser les autres découvrir qui il était vraiment. Et c'était loin du parfait homme qu'on se représentait en pensant à Noam.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 4:47

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Nous étions déjà en fin de mâtiné, était-ce moi ou bien le temps passait rapidement ? Noam était de bonne compagnie malgré ce que beaucoup de personnes pouvaient penser. Mount Pleasant était une source de commérages et mon voisin ne passait pas à la trappe. Certains étaient compatissant de part son statut de père célibataire, d'autres le trouvait quelque peu antipathique. J'avais passé de nombreuses heures à ses côtés dans ma vie et je ne l'avais jamais considéré comme tel. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, c'était une évidence mais en règle générale Noam était comme ça. On pouvait le croire distant, froid, hautain, solitaire cependant, j'étais certaine qu'il cachait quelques choses. J'étais à vrai dire curieuse de connaître cette autre facette de lui. Je me doutais bien que la tâche n'allait pas être si simple et encore, je m'entendais déjà très bien avec Noam. Son regard m'intriguait, sa voix me troublait et malgré son statut de médecin exemplaire, je voulais le voir différemment. Avait-il une part de dérision ? Il avait tendance à se prendre un peu trop au sérieux à mon goût -ce qui était compréhensible en soi- mais peut-être qu'avec persévérance, j'arriverai un jour à discerner un tout autre Noam.

Après avoir étudié en diagonale deux dossiers, nos furent brièvement interrompu par une infirmière. Heureusement, celle-ci s'en alla très vite pour mon plus grand bonheur. Plus tard, mon coéquipier me suggéra d'aller manger un morceau avec lui, à l’abri des regards. Je n'étais pas dupe, je savais que Noam était quelqu'un d'assez pudique en ce qui concernait sa vie privé. Bien évidemment, je n'avais pas la prétention d'affirmer que j'en faisais partie seulement il voulait très certainement préserver cette image d'homme seul à l'hôpital. Je ne voulais pas le contrarier, d'autant plus que ça m'arrangeait beaucoup : les cafétérias ce n'était pas trop ma tasse de thé. Je ne m'y sentais pas à l'aise bien qu'au lycée, mon statut de « fille populaire » m'avait permis de m'asseoir aux tables les plus huppées. Néanmoins, ce temps là était révolu et je me sentais bien mieux ainsi.
Tout en descendant, Noam rencontra de nombreux collègues, une signature par-ci, un petit conseil par-là, je restais malgré tout dans l'ombre adressant un petit signe de tête polie à ses compères. Ce n'était pas vraiment le moment de me faire remarquer.
Une fois nos commandes prises, nous remontâmes dans son bureau rapidement. Mon voisin avait eu la bonne idée d'ouvrir la fenêtre : une bonne initiative qui rafraîchirait certainement cette pièce. Après avoir pris quelques mesures d'hygiènes, je pris la parole. Noam me répondit tout de suite sincèrement. N'osant pas m'asseoir à ses côtés, de peur de paraître un peu trop envahissante, je pris place sur mon siège. «  Non en réalité je pense à ça depuis mes dix-sept ans. J'ai juste trouvé que ce moment était opportun. » Je pris tout de suite une bouchée de ma salade. Mes dix-sept ans... A cette époque là, je gardais Avery et, même si Noam n'était encore qu'un interne, j'admirais déjà sa capacité à tout gérer, à tout diriger. D'ailleurs, ce petit bonhomme permettait à mon voisin de se délasser, de penser à autre chose manifestement. Seulement moi, à quoi pouvais-je bien m'accrocher ? Ma tante était absence la plupart du temps, mes réels amis se comptaient sur les doigts de la main et je n'avais aucune attache sentimentale. J'étais tout simplement seule. Je n'avais aucun pilier sur qui me reporter, j'étais désormais vouée à moi-même.
« Je suis déjà pas mal débordée, les journées sont trop courtes ou peut-être que c'est moi qui suis trop longue. Quoi qu'il en soit, admirable dans le sens où tu sais être pertinent, tu ne cèdes pas à la panique et tu arrives à tout gérer avec aisance. Et même si ce n'est pas le cas, tu arrives à nous le faire croire ce qui n'est pas une chose facile. » Peut-être que Noam jouait avec les apparences et quoi qu'il puisse en dire, c'était déjà une tâche difficile. Tandis que je croquais dans un bout de tomate, j'entendis quelqu'un toquer à la porte. Après une bref instant, mon supérieur entra. Mr Selfried était très certainement en rapport d'âge avec Noam. Seulement c'était tout son opposé. Il n'hésitait pas à lancer quelques vannes ou à séduire indirectement certaines employées. C'était quelqu'un qui me mettait mal à l'aise à vrai dire. Je le trouvais fourbe bien que c'était un brillant chirurgien. Aussitôt je me remis debout, face à lui. « Bonjour Noam. Althéa j'ai quelques papiers à te remettre. » dit-il d'un ton faussement sympathique. Je me mis donc à ses côtés afin de jeter un œil aux documents. C'était tout simplement mon emploi du temps définitif et quelques informations à propos de l'hôpital, de la hiérarchie... « Merci. »Je pris tout ça en main en feuilletant toute cette paperasse. « Ah et Noam, je te remets sa feuille de stage histoire que tu puisses la remplir une fois qu'elle aura terminé. Ne sois pas trop sévère avec notre charmante stagiaire. » dit-il sur le ton de la rigolade. Je ne pouvais pas m'empêcher cependant de lever les yeux au ciel. Étais-je la seule à percevoir de la perversion dans son regard ? Il allait partir lorsqu'il nous interpella à nouveau en nous donnant deux feuilles cartonnées. « Et ça c'est pour vendredi, je compte sur vous, tout le personnel sera présent. » Il nous adressa un clin d'oeil avant de partir. Il prenait réellement son rôle à cœur. C'était donc une invitation à un gala de charité pour les enfants malades qui se déroulerait à l'hôpital. Typique de Mount Pleasant.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 6:34



Tandis que Noam dégustait son dessert en premier dans son coin, Althéa avait pris soin de s’installer toujours à la même chaise. Le craignait-elle ou bien ? Elle paraissait ne pas le redouter au boulot comme les autres le faisaient mais elle gardait toujours ses distances alors que la dernière soirée qu'ils avaient passé ensemble, elle n’avait pas été aussi farouche. Elle gardait de la retenue, il aurait pourtant préféré qu'elle s'assoit à ses côtés. Il se serait moins senti lui comme le boss et elle comme la subordonnée qui devait obéir à ses directives. Que ce soit clair il n'était pas son chef et ne le serait jamais. Il était juste son maître de stage qui la guiderait pendant plusieurs semaines. Jamais il ne se permettrait de traiter ses stagiaires et autres internes comme des serveurs qui apportaient café et papiers à longueur de journée et qui n'apprenaient rien sinon à se servir de la machine à expresso. Il ne lui proposa pas pour autant de se joindre à lui, elle était libre de ses mouvements. Noam lui répondit calmement, le plus sincèrement possible. Il enjolivait quelque peu la situation comme si la maturité illuminait tout à coup les interrogations qu'elle avait eu pendant toutes ces années. C'était faux. On ne réussissait pas à apprendre à manier vie privée et vie professionnelle d'un claquement de doigts. Malgré un quelconque moyen de se vider la tête, on pensait toujours à ce qui devait être fait, à ses devoirs en tant que médecin, biochimiste, facteur ou avocat. De plus, Althéa avait choisi un domaine particulièrement éprouvant et si déjà elle se posait des questions, d'autres s'ajouteraient plus tard. Bientôt elle ne se demanderait plus comment pouvoir gérer toutes ces responsabilités, elle chercherait comment s'en débarrasser, comment faire en sorte qu'elles ne menacent pas toujours sa conscience. Sa réussite se basait sur le nombre de vies qu'elle arriverait à sauver, sur le nombre de découvertes innovantes qu'elle ferait. C'était bête à dire mais le succès de sa carrière reposait uniquement sur un compteur qui hanterait nuit et jour son esprit. Mais elle n'était pas seule pour endurer ça, du moins il le croyait. Althéa respirait une certaine force de caractère et c'était ça qui allait changer la donne durant ses études. Elle avait compris qu'il fallait jouer avec les apparences dans la vie et Noam n'était pas le dernier à le faire. Engloutissant sa dernière bouche du premier cupcake qui était glacé d'un fuchsia vif, il articula tant bien que mal : « Tu n'as pas encore eu affaire à des urgences. C'est sur le moment que tu sauras si tu dois paniquer ou non. Ne te pose pas mille questions, contente-toi de faire ton travail. »

Alors que Noam se décidait enfin à se saisir de sa fourchette pour s'attaquer à cette viande saignante, on frappa à nouveau à la porte. Son bureau était devenu le nouveau moulin à la mode ou quoi ? Légèrement irrité, il posa son assiette puis se leva pour aller ouvrir. A une courte distance de la porte, celle-ci s'ouvrit néanmoins sans qu'il n'ait eu le temps d'atteindre la poignée. Mr Selfried. Allons bon, après l'infirmière collante, ils avaient droit maintenant au biochimiste relativement bizarre comme homme. Il devait être plus vieux que Noam de deux ou trois ans seulement et pourtant il portait déjà plus les marques de l'âge. Un détail bien appréciable. « Bonjour Henry. » Ce dernier le salua à peine et reporta son attention sur sa stagiaire visiblement bien plus intéressante. Il lui remit les documents nécessaires à son stage, des informations utiles puis tendit la notification de son séjour à l'hôpital que l'homme aurait à remplir plus tard. Il le remercia rapidement puis prit soin d'observer le manège autour d'Althéa. S'il esquissa un bref sourire à la remarque plutôt lubrique du chercheur, il le perdit bien vite quand il surprit le regard qu'il jetait à la jolie blonde. Certes elle était ravissante à l’œil mais était-ce une raison pour la déshabiller littéralement du regard ? Pendant sa formation, elle aurait sûrement beaucoup d'avances à affronter. Avant de partir, il leur donna enfin deux papiers cartonnés de couleur qui ne présageait rien d'autre qu'une future soirée à l'hôpital. Encore un gala de charité. Les mois de mai à juillet étaient les plus propices à recevoir des personnalités mondaines assez riches pour subventionner les recherches de Mount Pleasant. Ça permettait non seulement au personnel de l'établissement de s'échapper du pesant quotidien mais également d'amasser de quoi survivre en tant qu'entreprise privée. Mr Selfried disparut derrière la porte qu'il referma. Noam jeta un coup d’œil à l'invitation : il avait horreur de ces réceptions mais il y participait toujours. Il en allait du bon fonctionnement de l'hôpital et puis elles étaient toujours riches en événements. Son attention sur le papier, il lâcha d'une voix plutôt concernée : « Tu as ta propre Ginger c'est sympathique. Attends-toi à un florilège de compliments explicites, c'est comme ça qu'il procède. » Il releva ses yeux verts jusqu'à Althéa pour lui adresser un sourire complice. Il n'avait même pas besoin de prononcer son nom, ils savaient tous deux de qui ils parlaient. Il posa les documents sur son bureau puis son visage exprima soudain l'autorité : « En tant que superviseur de ton stage, j'exige que tu viennes à ce gala de charité. C'est le meilleur moyen pour t'intégrer au personnel. » Il lui adressa un clin d’œil. Noam n'ajoutait pas qu'il aimerait également la voir apprêtée pour l'occasion, passer du temps avec elle dans une toute autre atmosphère. Il serait certainement souvent alpagué ce soir-là mais il serait présent pour la voir évoluer parmi les autres.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 7:42

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Notre pause déjeuné se voulait étrangement sérieuse. Je n'avais pas hésité à questionner Noam à propos de son expérience professionnelle. Désormais, je pouvais voir à quel point mon voisin était un homme sérieux à l'hôpital. Lorsqu'il rencontrait un de ses collègues, il avait la prestance et l'assurance d'un médecin hors pair. Il l'était bien sur, mais ça en devenait même troublant. J'étais moi-même, au premier abord, quelqu'un de peu sympathique. Ce n'était pas faute d'essayer mais manifestement, il semblait difficile de m'accoster puisque mon regard ne se portait jamais sur autrui. Je préférais regarder droit devant, histoire de me frayer un chemin plutôt que d'avoir une vue plus panoramique sur ce qui m'entourait. Je dégageais donc une certaine assurance même si intérieurement, je restais quelqu'un de fragile. Adolescente, j'étais on ne peut plus fière. J'avais conscience de ma personne, de mes qualités physiques et j'en jouais beaucoup ce qui pouvait parfois être -aux yeux des autres- intimident. Néanmoins, j'avais beaucoup changé depuis ce temps et mes voisins en avait d'ailleurs conscience. J'étais quelqu'un d'aimable, quelqu'un à l'écoute sans pour autant être une personne naïve. J'avais beaucoup appris de la vie malgré moi et désormais, cela m'était bénéfique.
Noam eut le don de me rassurer sans même le savoir. Ses paroles étaient sages et réfléchies. Il dégageait quelque chose d'apaisant malgré lui. « Tu as raison oui. C'est en me posant mille et unes questions que je vais m'embrouiller plus qu'autre chose. »

J'attaquais enfin plus sérieusement ma salade lorsqu'on toqua à la porte. Décidément, il y avait beaucoup de mouvement par ici. J'ignorais si c'était habituel mais je trouvais ça plutôt dérangeant. Je n'aurais pas dû être surprise pourtant, après tout, Noam avait de nombreuses responsabilités ici et énormément de décisions se concrétisaient par le biais de son avis ou de son accord. Alors que je voulus prendre une dernière bouché, je reposai automatiquement ma fourchette. Mon supérieur. Il était peut-être séduisant, il était peut-être brillant mais bon dieu qu'est-ce qu'il était collant. J'avais l'impression d'être une poupée barbie à ses yeux et c'était vraiment frustrant. Je m'étais longtemps battue contre ce stéréotype : la grande blonde élancée n'a rien dans la cerveau et pourtant, il continuait à me regarder comme un morceau de viande en précisant à Noam qu'il se devait de ne pas être trop sévère. J'étais certaine que mon voisin ne l'écouterait pas mais cette remarque était très loin de me plaire. Mon coéquipier n'avait pas besoin de noter quelques mots doux sur cette feuille, je voulais faire mes preuves et je savais que j'y arriverais. Au fil du temps, cet homme m’insupportai. Je n'arrivais pas à le définir clairement et, si je l'aurais croisé dans la rue, j'aurais très bien pu le prendre pour un violeur. De plus, j'avais eu certains échos. Manifestement, cet homme avait tendance à ajouter de nombreuses conquêtes à leur tableau de chasse quitte à leur faire pression. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'avec moi, Mr Selfried était mal tombé. Je savais être coriace et il avait d'ailleurs tout intérêt à ne pas trop me titiller car je saurais, à mon tour, jouer de mes droits.
Noam et lui s'ignoraient presque ce qui, au fond, ne me surprit pas plus que ça. Ils étaient deux opposés et clairement, je préférais passer du temps avec mon voisin plutôt que d'entendre les pseudos compliments salaces de mon chef de stage. Lorsqu'il fut parti, je respirais à nouveau. Apparemment, Noam partageait mon avis. Je riais presque jaune en avalant une bouchée de ma salade toujours debout. « Ne m'en parle pas, je l'ai vu à l'oeuvre... Cet homme là me fou la chair de poule. Je le trouve faux, fourbe et malhonnête. »
Regardant le carton d'invitation, je me demandais déjà si j'allais être présente ou non. Je ne me sentais pas à l'aise lorsque je ne connaissais personne et je n'étais pas encore certaine que Noam y participe. Sa présence saurait très certainement me distraire. Cependant, j'eus rapidement ma réponse puisqu'il « m'ordonna » d'être présente. Mon regard rieur se posa donc à nouveau dans la sien. « Hum... Bon d'accord. En tant que stagiaire, je ne peux refuser. Bon et je suppose que c'est une soirée plutôt apprêtée. Et puis, je ne peux pas me permettre de rater Mr Wilder-Smith en costard noeud papillon. » Un sourire espiègle illumina mon visage. Peut-être y aurait-il de la musique et puis voir deux hommes riches s'affronter à coup de billets pour obtenir un voilier, cela n'avait pas de prix. J'eus tout à coup envie de me rapprocher de lui, ce petit moment de complicité m'avait aidé. Je prix donc ma salade et vint m'asseoir à ses côtés. Un petit détail me fit sourire d'avantage. « Bon eh bien si un jour je veux te faire plaisir, je sais désormais qu'un dessert te satisfera plus qu'un long plat cuisiné ! » Sur le ton de l'humour, je tâchais à présent de finir ma salade.


Dernière édition par Althéa Handerson le Sam 12 Mai - 10:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 9:30



Noam avait repris la dégustation de sa pièce de viande sans grand plaisir. Il en prenait toujours une histoire de dire qu'il ne se nourrissait pas uniquement de glucides et qu'il savait parfois se comporter comme les autres. Il assumait parfaitement ses goûts alimentaires, vestimentaires, automobiles on ne peut plus spéciaux mais il n'aimait pas du tout les regards interloqués qu'on posait sur lui ou son assiette dès qu'il daignait s'intégrer au groupe pour manger. Pendant ce temps, Althéa déblatérait sur son supérieur. Elle avait cerné le personnage semble-t-il. C'était mieux ainsi elle ne tomberait pas dans son pièce fleuri, agrémenté de compliments et de frôlements impromptus que Mr Selfried aimait à proférer lorsqu'il était seul avec une employée. C'était un homme à femmes, il accumulait les conquêtes et on ne pouvait pas dire que c'était sous la contrainte. Beaucoup de femmes succombaient à ce charme un peu dépravé et à cette façon d'être entreprenant. Contrairement à ce qu'on entendait, beaucoup de la gente féminine aimaient les hommes qui prenaient les devants et c'était clairement le cas du biochimiste. Tout l'opposé de Noam en fait. Il aimait les femmes c'était un fait – ceci dit il n'avait jamais eu l'occasion d'expérimenter autre chose et il n'en ressentait pas particulièrement le besoin. Seulement il avait appris la subtilité. Il préférait la discrétion quitte à ce que ça ne se remarque pas. Il n'était pas un grand séducteur qui invitait les femmes à dîner, qui jouait le parfait gentleman pour les faire succomber. Il préférait plaire qu'on lui plaise. Même s'il n'aimait pas les attitudes comparables à Ginger, il était littéralement insatiable en matière de compliments ou de gestes qui satisferaient son égo masculin. Bien sûr dès qu'il désirait quelqu'un, il savait se donner les moyens de l'obtenir. Mais il préférait encore la période de séduction, là où on se tourne autour sans jamais oser faire le premier pas. Sitôt cette étape passée, Noam avait tendance à être très rapidement lassé. Voilà pourquoi il était encore seul aujourd'hui. Il refusait de s'attacher à quelqu'un si c'était pour la repousser quelques mois plus tard parce qu'il ne supportait plus chaque détail de sa personne...

C'est sur le ton d'un faux ordre que Noam la somma de participer à ce gala. Il fallait qu'elle soit vue, remarquée et appréciée. Les études étaient les meilleures périodes pour se forger un carnet de contacts qui seraient bien utiles dans l'avenir professionnel. Noam avait rencontré la plupart de ses collèges à l'université déjà, ils avaient vécu l'internat en même temps et avaient été promus au même moment à un an ou deux près. Dès son arrivée, il avait connu son meilleur ami Marlon qui maintenant n'était plus vraiment de ce qu'on appelait un meilleur ami. Mais c'était à l'âge d'Althéa qu'il avait fait les rencontres qui marqueraient à jamais sa vie. C'était le moment pour elle de foncer. Elle émit l'impatience de le voir en costume et nœud papillon. La désignant de la pointe de sa fourchette, il déclara : « Ça c'est fourbe. J'ai l'air tout simplement d'un pingouin et avec une tignasse comme la mienne, j'ai l'air d'un pingouin des années 30. » Sa remarque était on ne peut plus véridique. Avec des cheveux trop longs pour les travailler, lors de soirées aussi Il posa son assiette sur une petite table carrée juste à côté du canapé. Il en avait assez des protéines. Il s'enfonça bien dans le sofa puis saisit la deuxième pâtisserie qu'il avait demandé. Althéa bougea enfin pour s’asseoir à ses côtés. Fallait-il se montrer détendu pour qu'elle daigne venir près de lui ? Elle parla à nouveau de sa tendance à la gourmandise et Noam s'efforça de prendre un air indifférent même s'il mourrait d'envie de sourire à sa réflexion. « C'est pas faux. En même temps je préfère l'odeur du sucré à l'odeur du brûlé. » Laissant tomber sa tête en arrière, il reporta son regard vers elle qui tentait de finir sa salade. Il lui adressa un sourire taquin, faussement moqueur. La voyant la tête dans sa salade arborer une moue boudeuse quand bien même il n'était même pas au courant de ses talents ou de ses désastres cuisiniers, il finit par laisser glisser sa tête contre son épaule avec un sourire presque enfantin. Il plaisantait bien sûr. « Je ne suis pas seulement un grand amateur de dessert, je les fais aussi à merveille. » Sous-entendait-il qu'un jour il la laisserait goûter à une de ses œuvres ? Peut-être bien.

Alors qu'il était silencieux, la porte s'ouvrit cette fois en trombe. C'était Ginger qui, haletant, parvint tout juste à s'exclamer : « Une de vos patientes, celle qui est sortie il y a une semaine, elle est là... Elle hallucine, elle s'est plantée elle-même le bras. Venez vite... » Noam se redressa immédiatement pour courir sur les talons de l'infirmière. Il savait qu'Althéa le suivrait tant bien que mal. Il en avait même oublié sa blouse qui était pourtant de rigueur et indispensable. Il eut à peine passé la porte des urgences que des hurlements se firent entendre. Il reconnut immédiatement la fameuse patiente, une adolescente de 15 ans qu'il croyait guérie. Elle était assise sur le sol, freinant des quatre fers alors que ses parents tentaient tant bien que mal de la relever. Un infirmier s'était joint à la cause pour essayer de la soulever sur un lit mais elle se débattait tellement qu'ils récoltaient des coups à chaque tentative. Le bras de la jeune fille était salement tailladée, le couteau était encore planté dans la chair. « Personne n'a osé le retirer encore, Noam. On ne sait pas si ça empirerait l'hémorragie ou non. » La vue du sang qui dégoulinait le long de son bras jusque ses jambes était assez répugnante au moment du repas surtout. Mais Noam lui s'en moquait. Il retrouva toute l'autorité et le sérieux qu'on lui connaissait et ne put s'empêcher de crier à l'intention de l'infirmière : « Vous êtes plusieurs sur une gamine de 15 piges et vous êtes incapables de la maîtriser pour la soigner ? » Il se précipita sur elle. La jeune fille hurlait de plus en plus, affolant les quelques patients installés plus loin. Il porta son attention vers l'infirmier complètement dépassé : « Si tu n'arrives pas à la relever, tu l'allonges bougre d'idiot. » Il posa son genou sur les cuisses de la fille pour s'appuyer de tout son poids. « Althéa, toi au moins es-tu capable d'aller me chercher de quoi la calmer ? Tu as les notions non contrairement à tous ces idiots. Les autres, je veux un endroit calme pour m'occuper de sa blessure. Maintenant !! » Se penchant sur la victime, il posa sans ménagement sa main sur son épaule pour la forcer à s'allonger sur le sol. Ses pieds cognaient dans tous les sens mais il parvenait tout juste à les maîtriser avec la force de son poids.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 10:33

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Comment agir envers Noam ? Voici la question qui trottait dans mon esprit depuis mon arrivé à l'hôpital. Lorsqu'on m'annonça que mon voisin allait être mon supérieur durant mon stage, je fus quelque peu perturbée. Nous avions pour habitude de nous voir brièvement à la sortie de nos maisons respectives. En prenant le journal, en rentrant du boulot ou bien en se promenant. D'ailleurs, notre dernière rencontre datait de mon escapade nocturne dans notre quartier il y a quelques jours. Un moment de complicité s'était installé entre nous et je m'étais fait un plaisir de partager une tisane à ses côtés. Depuis, certains souvenirs m'étaient revenus en mémoire. J'avais partagé son quotidien pendant tellement d'années que chaque détails de sa maison me paraissaient familier. J'avais pour habitude de m'amuser dans son jardin aux côtés d'Avery et je ne comptais plus le nombre de fois où il avait égaré son ballon chez un voisin. Je connaissais également l'endroit où Noam cachait sa clef de secours. Tous ces gestes routiniers me semblaient désormais lointains. C'était un moment rare que j'avais énormément apprécié. Un autre souvenir m'était revenu en mémoire, un souvenir que j'enfouissais automatiquement au fin fond de mon esprit. Je m'interdisais d'avoir ce genre de pensés envers Noam et pourtant, Dieu seul savait à quel moins celles-ci me turlupinaient. A présent, histoire de me rendre la tâche d'autant plus difficile, il était mon supérieur. Une seconde barrière s'interposait entre nous et ô combien j'avais envie de l'enjamber. Seulement je devais y aller en douceur et tout en subtilité comme je savais si bien le faire.
Après une minuscule discussion avec Mr Selfried, nous jetâmes un coup d'oeil à cette invitation qu'il m'avait offerte. C'était une bonne manière de m'intégrer plus facilement même si, en règle générale, je ne me sentais pas à l'aise dans ce genre d'occasion. Savoir que Noam serait présent me rassurait et il semblait tout autant heureux que moi... à sa manière ! D'ailleurs, je ne pus m'empêcher d'ajouter une petite touche d'humour : Noam en costard c'était à voir sans aucun doutes. Il me pointa d'un air accusateur à l'aise de sa fourchette et, levant les mains en l'air, je répondis tout en sympathie : « Tu as le cheveu soyeux voilà tout. Pingouin ou pas, j'ai hâte de voir ça. » D'un ton enthousiaste, je ne résistai pas longtemps à m'asseoir avec lui sur ce canapé afin de finir mon déjeuné. Je lui fis d'ailleurs une remarque qu'il confirma rapidement. Noam avait-il encore une âme d'enfant à préférer les sucreries ? Haussant mes épaules, je continuais à manger mais, manifestement, mon coéquipier était d'humeur taquine. Je sentis par la suite son visage sur mon épaule ce qui m'arracha un sourire. Passant une serviette sur ma bouche, je l'écoutais attentivement. « Dans ce cas, je prends ça pour une invitation ! » Je ne pus m'empêcher de rire brièvement : s'il était si doué en pâtisserie, alors j'avais déjà hâte de goûter à ses délices. Les yeux pétillants, je le regardais, un sourire espiègle aux lèvres. C'était assez rare de le voir ainsi et je me sentais assez fière de partager un tel moment de complicité avec lui. Intérieurement, j’espérais que Ginger fasse à nouveau une apparition histoire qu'elle puisse voir ça.

Malheureusement mon vœu fut exhaussé mais, voyant l'infirmière on ne peut plus paniquée, j'aurais préféré qu'elle reste là où elle était. Il n'était plus question de jouer désormais, la situation était grave et aussitôt, Noam traversa le bureau à une vitesse fulgurante. Son visage c'était métamorphosé et, sans avoir pris connaissance de ce qu'il se passait, je me mis à le suivre. Traversant le couloir d'une marche rapide et déterminée, je vis immédiatement la gravité du cas. Une jeune adolescente au sol, le bras mutilé par une arme blanche prise de spasme. La situation aurait pu être effrayante à la vue de tout ce sang mais étrangement, je tâchais de rester calme. Les infirmiers tentait de tout faire pour la relever, en vain. Noam prit donc les devants et je fus surprise par son autorité. Ses paroles étaient tranchantes, j'avais l'impression d'être une toute autre personne. Je fus vraiment surprise qu'aucun infirmier prit l'initiative de la soigner correctement. C'est là que mon voisin s'adressa à moi, certainement en désespoir de cause ou bien tout simplement parce qu'il avait confiance en moi, en me demandant de l'aider. Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je compris ce qu'il voulait. Filant vers l'infirmerie à toute vitesse, je pris une bassine en y mettant toute sorte de chose qui me semblait utile : compresse, désinfectant, morphine, médicaments... Je fus surprise par tant de détermination de ma part en pensant seulement au moment présent. En revenant et sans un mot, je me mis au côté de Noam qui était correctement installé sur la jeune fille afin qu'elle bouge le moins possible. Plaçant le bac vers mon coéquipier afin qu'il puisse avoir accès aux compresses histoire de stopper l'hémorragie, je dus m'armer de courage. Par chance, je trouvai la veine de la patiente immédiatement. Plantant la seringue dans sa main après avoir posé un peu d'alcool, je branchai l'aiguille au cathéter qui était lui-même relié à une poche de morphine. Je tournai la roulette de la perfusion afin que le liquide passe plus vite. En moins de quelques secondes, elle fut sous tranquillisant. Par mesure de prévention, je mis un cachet contre le tétanos dans sa bouche la forçant à avaler. Les infirmiers par la suite prirent enfin une initiative en la posant sur un lit. Désormais, je ne pouvais plus rien faire et j’espérais avoir été assez efficace. J'ignorais encore si Noam allait la suivre ou pas. Aucun mot ne put sortir de ma bouche, il me fallait un certain temps pour réaliser ce que je venais de faire. L'adrénaline très certainement. J'avais envie de m'écrouler au sol, je me sentais soudain épuisée.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 12:45



Noam ne savait pas vraiment la raison pour laquelle il se laissait aller en sa compagnie même sur son lieu de travail. Ils devraient être en train d'engloutir leur déjeuner afin de se remettre vite à leurs dossiers et au lieu de ça ils profitaient tranquillement de cette pause. Il ne voulait rien comprendre à son propre comportement. D'ailleurs il ne fallait pas qu'Althéa ne s’habitue à cette allégresse car elle était rare. Il ne comptait pas changer ses humeurs et devenir le médecin amical avec tout le monde. Cette journée restait exceptionnelle et dès le lendemain, il retrouverait sans aucun doute cette exigence et ce sens critique qui forgeaient sa réputation. Peut-être aurait-il pris le temps de réfléchir et jamais il ne se serait permis tout ça : les exceptions telles que celles-ci sous-entendaient bien des choses et Noam s'était trop conforté dans sa carapace d'homme inaccessible pour s'en débarrasser maintenant. Il sembla plus sur la réserve quand elle parla de ses cheveux et de son empressement à la date du gala. Il allait falloir être vigilant ce soir-là, ils ne seraient pas tous les deux dans un bureau à l'abri des curieux, ils seraient au milieu de la foule parmi les regards indiscret et les langues déliées par l'alcool qui coulerait à flots. Ils évoquèrent alors les possibles talents de Noam en tant que pâtissier puis il supposa qu'elle viendrait un jour ou l'autre goûter à ce qu'il était capable de cuisiner pour lui-même et pour le plus grand bonheur de son fils. En plus d'avoir un papa qui l'aimait de tout son cœur et qui œuvrait la plupart du temps pour lui, celui-ci savait concocter autre chose que des pâtes ou des plats surgelés. Dès la mort de Juliann, il s'était refusé à tomber dans ce cercle infernal de la facilité tout ça parce qu'Avery était encore très petit et qu'il ne remarquerait pas le changement. Bien sûr qu'il l'avait remarqué et Noam s'employait chaque jour à réduire cette différence. Encore aujourd'hui.

Qui aurait cru que la situation se retournerait en l'espace de quelques secondes ? Ils avaient à peine plaisanté une minute que Ginger avait débarqué soudainement pour alerter le médecin sur l'arrivée plutôt fracassante d'une ancienne patiente. L'homme n’avait pas hésité une seconde et s'était rué jusqu'au lieu de l'incident. Quelques badauds s'étaient réunis autour de la jeune fille en proie au délire qui hurlait de panique, ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait. Noam avait vite fait de dissiper la foule et de prendre les choses en main vu que personne ne semblait agir comme il l'aurait fallu. Etaient-ils tous empotés aujourd'hui ? Il retrouva aussi le masque du médecin intransigeant et terriblement efficace malgré ses ordres et ses critiques désagréables pour tous les employés autour de lui. Il envoya finalement Althéa chercher de quoi calmer la jeune fille et de quoi soigner sa plaie. Entre temps, il s'était à moitié avachi sur la patiente pour l'empêcher de bouger, à défaut de pouvoir la mettre sur un lit. La blonde était revenue avec le nécessaire et s'empressait de lui injecter de la morphine pour calmer douleur et agitation. Noam profita de cette distraction pour se pencher sur le bras de la demoiselle. Il saisit plusieurs compresses qu'on avait mis à portée de main. « Gale, tenez son poignet fermement au sol. Comme ça. » L'infirmier s'exécuta et il enroula sa main autour du manche du couteau de cuisine pour le retirer d'un coup sec mais précis de son bras. Un hurlement de douleur résonna dans toute la pièce malgré le calmant qu'on lui avait administré. Malgré sa concentration sur l'urgence, le médecin était de plus en plus enragé. Il était résident en pathologie, son rôle était de trouver les maladies, de les étudier, de les guérir, non pas de jouer les urgentistes auprès d'une jeune fille qui n'excédait pas le mètre soixante. Sitôt qu'il eut retiré l'arme qu'il posa dans le bac à côté de lui, son autre main appuyait sur la plaie avec les compresses pour juguler l'hémorragie. La victime se débattait de moins en moins mais il suffisait d'observer ses pupilles dilatées pour comprendre qu'elle évoluait toujours dans un autre monde. Peut-être même qu'elle ne voyait pas la situation telle qu'elle était réellement. A cet instant précis, un nouveau dossier important venait de s'ajouter à la liste. Et Noam s'en ferait une priorité : cet adolescente était un danger public non seulement pour les autres mais surtout pour elle-même. Elle ne souffrait pas de schizophrénie ou de maladie mentale, il l'avait déjà vérifié. Un autre mal la rongeait et lui faisait subir ses hallucinations destructrices. Elle était sa priorité. Enfin, d'autres internes s'ajoutèrent et ils parvinrent à la mettre sur un lit. Ginger revenait avec une salle attribuée pour réparer les dégâts à l'abri des regards. Essoufflé, Noam donna néanmoins les directives : « Monroe, je t'ai appris à recoudre ce genre de blessure. Vérifie comment le muscle est atteint et appelle le résident qu'il faut si nécessaire est. Les autres suivez-le et apprenez comment on gère une situation de crise. La prochaine fois, elle n'attendra peut-être pas que vous la calmiez pour se planter à nouveau. » Ses derniers mots étaient sur un ton méprisant, mais volontaire pour troubler un peu ses internes. Il reporta enfin son attention sur Althéa. Elle était pâle et semblait épuisée. Qu'elle ne croit pas que ce fut la fatigue due à la rapidité de la situation. Il saisit fermement son bras et l'attira jusqu'à une chaise sur laquelle il la fit s'asseoir : « Tu tournes de l’œil. C'est normal. Ça sert à rien de nous ajouter du boulot. » Il esquissa quelques pas plus loin pour servir un verre d'eau fraîche au distributeur. Il revint à elle avant de lui tendre. Son visage était de nouveau dur, fermé et peu enclin à la discussion. Pourtant il ajouta : « Tu as fait ce qu'il fallait. Tu étais peut-être même la seule. Tu vois que tu peux gérer les responsabilités toutes à la fois. Ça ne sera pas la dernière fois, ça sera peut-être pire. Mais j'ai bon espoir. » Noam attendit doucement qu'elle reprenne ses esprits. La crise était finie aussi vite qu'elle avait commencé. Mais un long labeur allait commencer à la suite de ces événements. Déjà l'esprit de Noam s'embrouillait sous les interrogations : comment avait-il pu laisser passer ça ? Comment avait-il pu la laisser sortir sans même se douter que tout ça recommencerait ? Il avait fait une erreur. Et c'était le plus dur à admettre.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptySam 12 Mai - 22:40

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Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée d'assister à ce gala de charité. Non pas que la cause n'était pas importante, bien au contraire, seulement la perspective de me retrouver au milieu de ces grandes figures de la médecine ne m'emballait pas. J'allais très certainement me sentir très seule, moi, nouvelle petite stagiaire en biochimie à côté de ces cadors. De plus, il ne fallait pas se leurrer, je savais très bien que Noam prendrait place aux côtés de ces géants de l'hôpital. Peut-être allait-il m'adresser rapidement la parole entre deux coupes de champagne mais j'en doutais. Mon coéquipier avait voulu que l'on déjeune dans son bureau pour, à mon avis, être à l’abri des regards indiscrets. Il semblait donc évident que nos regards se croiseraient brièvement à l'occasion de ces festivités. Voilà une des raisons pour laquelle j'hésitais encore. J'étais loin d'être à l'aise dans ces genre d’événements et, même si ce serait très certainement bénéfique pour mon carnet d'adresse, je ne désirais pas rester dans mon coin tout au long de la soirée. Il fallait que j'y réfléchisse encore et au pire des cas, j'inventerai un prétexte basique afin d'y échapper. Ma présence passera inaperçue dans tous les cas alors autant rester tranquillement chez moi pour la soirée. Cela pouvait sembler vieux jeu et pas digne de mon âge mais j'aimais les plaisirs simples.
Cependant, en partageant un tel moment de complicité avec Noam, je me remis tout à coup en question. Peut-être que finalement cet idée de gala s’avérerait plus sympathique que prévu. Je comptais bien sur me mettre sur mon trente-et-un comme ça l'était précisé et quelque part, j’espérais que cela plairait à Noam de me voir vêtue ainsi. Éventuellement afin de tester mon pouvoir de séduction et pour qu'il puisse découvrir un tout autre facette de moi. Après tout, j'étais une jeune fille discrète mais plaire à quelqu'un faisait toujours plaisir à entendre. Je me doutais qu'avec Noam la tâche ne serait pas si simple mais en fin de compte, c'était plutôt motivant.

Notre petit moment de complicité s'envola rapidement. Une urgence vint taper à notre porte et, avec un entrain hors du commun, nous traversâmes le couloir à une vitesse grand V. Tout d'un coup, je vis un masque se dessiner sur le visage de mon voisin. Il semblait sévère, déterminé et intransigeant. Ça aurait pu m’impressionner mais, étrangement, lorsqu'il me demanda de prendre une initiative que d'autres infirmiers n'avaient pas su prendre, je fus à mon tour, tout autant sérieuse que lui. Je n'aurais jamais pensé en être capable et pourtant, j'étais à ce moment même dans la pharmacie de l'hôpital à la recherche de nombreux médicaments que je connaissais sur le bout des doigts. Préparer la poche de morphine me sembla automatique alors que quelques minutes plutôt, je m'étais mise à douter de moi. Je compris immédiatement ce que Noam avait voulu dire et désormais tout ce que j’espérais, c'était de pouvoir apaiser les souffrances de cette jeune fille. Théoriquement, cela ne correspondait pas à ma section mais j'avais fait assez d'études de médecine pour pouvoir gérer une urgence comme celle-ci. M'armant d'un bac bien rempli, je revins vers eux et me mis à genoux afin d'être plus à l'aise. Je devais bien la piquer, elle était bien assez mutilée comme ça pour que j'en rajoute une couche. J'essayais de ne pas être déconcentrée en prenant conscience que Noam tentait d'enlever ce fameux couteau de son bras. Une fois la perfusion branchée, je me mis à calculer rapidement la dose de morphine qui lui serait nécessaire. Aussitôt, elle se sentit apaisée. Qu'est-ce qui pouvait bien être la cause de cette folie ? Apparemment, cette jeune adolescente avait déjà séjourné ici mais son mal-être avait très certainement dû reprendre le dessus. Les brancardiers prirent enfin leurs responsabilités en la mettant sur un lit afin de soigner correctement sa plaie. Quant à moi, j'entendais tous les bruits du couloir tel un écho. Les directives de Noam me semblait on ne peut plus lointaines. J'étais épuisée sans avoir fait grand chose au final. Tout à coup, je sentis une main s’emprisonner sur mon bras afin de me faire asseoir. « Non ça va... » Je n'étais même pas certaine des paroles que je venais d'articuler. J'avais seulement besoin de récupérer mes esprits, je ne devais pas flancher maintenant. Les infirmiers, les médecins, les radiologues devaient très certainement regarder ce spectacle de loin pour ensuite commérer sur la nouvelle qui à les jambes coupées après avoir branché une perfusion. Seulement, je n'en n'avais rien à faire. Frottant mes mains sur mon visage, j'essayais de faire disparaître ces petites particules blanches qui brouillaient ma vision. Mon acolyte me présenta par la suite un verre d'eau. Après avoir bu quelques gorgées d'eau, je posai le gobelet sur la table à côté de moi. Les paroles de Noam eurent le don de me réconforter. Après quelques secondes à regarder le sol, je détournai mon regard vers lui, un petit sourire aux lèvres. « Merci... J'espère en tous cas. L'adrénaline m'a pas mal aidée il faut croire. » Je bus une dernière gorgée d'eau l'air pensive. « Cette jeune fille... pourquoi était-elle rentrée à l'hôpital ? » J'étais assez curieuse de savoir quelques informations en plus sur son dossier. Manifestement, ce cas intriguait beaucoup mon voisin qui devait se poser un tas de questions. Moi-même, je me demandais déjà ce qui avait poussé cette adolescente à se mutiler de la sorte.
Soudain, Mr Selfried refit son apparition. Son bureau étant juste en face, il n'avait pas pu rater cette urgence qui avait mobilisé tout l'étage. Il se dirigea directement vers moi et me demanda d'un air faussement compatissant. « Althéa, est-ce que tout va bien ? Veux-tu prendre congé ? » Bien évidemment, il croyait certainement que cette tentative d'approche allait m'amadouer. Or c'était mal me connaître. Je n'étais vraiment plus d'humeur à l'entendre batifoler ou à me lancer quelques allusions. Concentrée et sereine à nouveau, je me remis sur pieds. « Je vais très bien. » dis-je d'un ton on ne peut plus tranchant. Ce n'était pas de moi de répondre de la sorte, mais j'étais bien assez préoccupée pour avoir en plus sa pression sur le dos. Manifestement, ma façon de lui répondre ne le dérangea pas puisqu'il me tapota sur l'épaule doucement. « Je t'ai vu à l’œuvre, tu as été très efficace. Je te félicite. Hum Noam, cette jeune fille était à l'hôpital il y a quelques jours... Je me demande pourquoi tu l'as fait sortir si vite. Il me semblait pourtant avoir vu quelques anomalies dans ses résultats. » Il ne tarda pas à rire légèrement même si quelque part, il était sérieux dans ses propos. Sûrement un moyen d'envoyer des pics encore une fois et de se montrer supérieur face aux femmes qui l'entouraient. Intérieurement, je lui aurais bien collé ma main en pleine figure. Pour qui se prenait-il ? Croisant mes bras sous ma poitrine, je le regardais longuement pour ensuite rire tout comme lui afin que ma remarque passe mieux.. « Puisque vous étiez si sur de vous, pourquoi est-ce que vous ne vous êtes pas interposé dans ce cas ? »
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyDim 13 Mai - 5:08



La pression était brutalement retombée. Les internes et autres infirmiers avaient suivi Ginger jusqu'à la salle qui leur avait été réservée pour prodiguer les premiers soins à l'adolescente. Noam avait voulu les suivre mais l'état d'Althéa était préoccupant – il ne souhaitait pas qu'elle s'évanouisse devant tout le monde parce qu'elle avait voulu jouer la super héroïne. Surtout qu'un nouvel arrivant qui défaillissait dans l'hôpital aurait droit à un bizutage dans les règles et à des rappels de cet instant pendant de longs mois qui allaient suivre. Combien de collègues à Noam avaient pâli devant leur première opération et qu'on omettait pas de le rappeler encore aujourd'hui par simple taquineries entre camarades ? Lui avait déjà endossé le rôle de l'interne impliqué et appliqué qui ne déviait jamais de sa tâche et à qui on pouvait tout demander même les tâches les plus ingrates. Il n'avait jamais rechigné à ses devoirs et c'était cette réputation forgée dès ses premiers pas dans les couloirs qui l'avait conduit jusqu'ici. On aurait très bien pu refuser sa candidature et le muter dans un autre hôpital pour qu'il y finisse ses études mais on avait apprécié son acharnement et son ardeur à garantir le meilleur quand on était admis dans l'établissement de Mount Pleasant. Il s'était coltiné les conférences les plus barbantes, avait voyagé dans plusieurs états pour aller chercher des greffes ou pour tout simplement jouer les représentants auprès des hôpitaux complémentaires et voisins avec qui parfois des accords étaient signés. Il avait obéi à tout ce qu'on avait exigé de lui et aujourd'hui c'était à lui de donner les ordres. C'était peut-être la raison d'autant d'exigences de sa part, il voulait qu'à son tour les personnes qu'il formait deviennent aussi excellentes et comprennent surtout qu'un hôpital ne leur devait rien. C'était eux qui devraient se mettre à leur service toute leur vie sauf s'ils préféraient les cliniques des bleds alentours où la plupart du temps se bousculaient des toxicomanes et des habitants dans le besoin social. Ces patients n'étaient pas à négliger non plus, l'atout d'un médecin était l'adaptation mais Noam avait trop besoin de diversité pour se contenter de peu.

Il remarqua la pâleur d'Althéa et s'employa à la faire se reposer un instant le temps qu'elle ne retrouve ses esprits. Tandis qu'elle buvait le verre d'eau qu'il lui avait tendu, elle tentait de se justifier. Il n'y avait rien à expliquer : elle avait fait du bon boulot mais l'adrénaline de l'urgence lui avait joué des tours. Aussitôt elle demanda des détails quant à la jeune fille qui avait son retour ici en grande pompe. Noam resta debout, tentant de collecter les souvenirs qu'il avait de son dossier puis finit par lui répondre d'une voix lointaine : « Elle était déjà venue pour ce genre de choses. J'avais fait des examens et des tests pour écarter toute déficience psychologique type double personnalité, schizophrénie, etc. Après lors d'une analyse, il s'était avéré qu'elle avait été empoisonnée. Elle avait fait un road trip en Europe de l'est avec des amis et ils avaient trouvé le moyen de tester quelques petites drogues locales pendant plusieurs jours. Dont la jusquiame noire qui provoque ce genre de problèmes. Elle est rentrée ensuite sauf que son organisme n'a pas su l'éliminer comme il fallait. Quelques semaines après son retour, les symptômes – dont les hallucinations – s'étaient déclarés. Nous l'avons donc traitée pour cet empoisonnement et elle a pu sortir. » Noam se gratta la tête. C'était une drôle de coïncidence tout de même. L'empoisonnement expliquait parfaitement les symptômes et il avait pu noter des améliorations lorsqu'il l'eut traitée mais depuis, il n'était plus sûr de rien. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier sa nouvelle admission ici ? Il allait le découvrir sous peu, il s'en faisait la promesse. « Mais il semble qu'une autre cause joue aussi un rôle. Il va falloir étudier ça de près et repartir de zéro. » Il ferma tout juste la bouche que Mr Selfried fit son apparition. Il avait certainement tout vu depuis son bureau qui était tout proche des urgences étrangement. C'était une vraie fouine. Il s’enquit de l'état d'Althéa avec un peu trop d'inquiétude. En silence, Noam observa son petite manège jusqu'à ce que l'homme ne daigne enfin lui adresser la parole pour lui faire des reproches. Voulait-il réellement jouer ce petit jeu ? Il croisa les bras et demanda sur un ton plutôt médisant : « Et dites-moi, vous rappelez-vous seulement le prénom de cette demoiselle ? Ou étiez-vous trop occupés à la regarder elle ? » Quelques murmures de surprise s'élevèrent dans la salle et pourtant tout le monde avait l'air soudainement occupé. Althéa tenta d'ajouter à la cause mais Noam l'entrava d'un geste du bras : « Attendez Althéa. » Le vouvoiement était ici de rigueur, publiquement. « Vous n'avez pas en charge le dossier à ce que je sache. Vous avez peut-être jeté un coup d’œil pour savoir ce qui clochait chez cette jeune fille mais vous n'avez en aucun cas participé à son cas. Sa sortie a obtenu tous les avis favorables que j'étais en mesure de demander, sa récidive n'était donc pas prévisible. Je vous recommande donc de retourner à vos microscopes, je m'occuperai bien assez de ma patiente. » Il ne manqua pas d'accentuer le possessif tandis qu'il s'était quelque peu rapproché de Mr Selfried.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyDim 13 Mai - 8:09

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Il y a quelques minutes, le personnel était en panique face à une telle urgence. Une jeune adolescente avait accaparé toute l'attention malgré elle. Prenant les commandes à la place des infirmières, j'avais, par chance, réussi à la calmer. J'en fus d'ailleurs on ne peut plus surprise. Je ne pensais pas être capable de faire face à une telle situation. C'était d'ailleurs à cause de ça que je n'avais pas voulu devenir chirurgienne. L'adrénaline était une hormone on ne peut plus joueuse : on pouvait se sentir très puissante pour, la seconde d'après, se sentir plus pas que terre. De peur de ne pas savoir me gérer, j'avais opté pour une médecine plus douce : la biochimie. Seulement, aujourd'hui j'en avais eu la preuve : lorsque l'on travaillait dans un hôpital, il arrivait parfois que la situation nous prenne de court. Voilà pourquoi il était nécessaire d'avoir toujours certaines compétences de bases. Qui sait, peut-être qu'un jour, je serai amené à manier un défibrillateur ou à poser quelques points sur une plaie. Je me devais donc d'être efficace et de ne pas perdre mes connaissances d'antan. Chaque ligne que j'avais étudié auparavant me serait très certainement utile tout au long de ma carrière.
La pression redescendit tout d'un coup, voilà ce qui me fit perdre pieds. Heureusement, Noam prit encore une fois les initiatives. Il semblait prévenant et délicat ce qui eut le don de me rassurer. Intérieurement, j'avais peur d'être une corvée de plus pour lui : après tout, il avait très certainement mieux à faire que de s'occuper d'une stagiaire. Je me maudissais. J'avais plutôt bien assuré et me voilà assise sur un fauteuil, un verre d'eau à la main, tentant de reprendre mes esprits. Ce n'était pas digne de moi, même si je me doutais qu'au fil du temps, j'arriverai à mieux gérer mon stress.
Quoi qu'il en soit, être aux côtés de mon voisin me consolé, il semblait comprendre ces réactions soudaines. Néanmoins, je me sentais observée. Décidément, tout le monde à Mount Pleasant avait le gêne du commérage. Ça en devenait presque désespérant. J'envisageais même de construire une étude à ce propos. J’espérais seulement que ce petit incident s'évacuerait très vite des esprits. Je ne tenais pas à avoir quelques réflexions à ce sujet. Noam m'expliqua par la suite le cas de cette patiente. Plutôt surprenant. Voilà un cas bien difficile à cerner et mon coéquipier semblait déterminé à découvrir ce qu'elle avait. Personnellement, je n'arrivais pas à poser un avis concret sur tout ça ce qui était plutôt normal : je n'avais rien entre les mains. Seulement, c'était assez préoccupant. Voilà un cas peu commun et qui s'avérait plutôt intéressant. Un vrai casse-tête en toute honnêteté. « Je vois... C'est étrange. Surtout que ça fait un petit moment qu'elle est sortie alors pourquoi maintenant ? » Cette question était purement rhétorique mais je ne pus m'empêcher de la poser à haute voix. Passant mes mains sur ma jupe histoire de reprendre du poil de la bête, je le regardais, il semblait pensif. « Quoi qu'il en soit, si tu as besoin d'aide... Enfin, je ne sais pas si ma présence changera grand chose mais au pire des cas, tiens moi au courant. » dis-je d'un air impliqué. En effet, j'avais déjà hâte de connaître la cause de cette crise mais je me doutais bien que cela risquait de prendre des jours.

Plus tard, nous fûmes interrompu par Monsieur Selfried. Décidément, c'était la journée aujourd'hui, à moins que cela soit comme ça tous les jours. Je ne supportais pas cet homme et je ne me gênais pas de le lui montrer. Bien sur, tout en courtoisie. Je tenais restais tout de même à ma place même si l'envie de lui dire ses quatre vérités devenait de plus en plus irrésistible. D'ailleurs, un jour ou l'autre, une conversation aurait forcément lieu. Je trouvais cet homme sexiste, hautain et monstrueusement hypocrite. Malheureusement, il était mon supérieur et je devais rester dans l'ombre malgré moi. Quoi qu'il en soit, il n'hésita pas à s'imposer entre Noam et moi afin d'exposer son avis et de me féliciter. Son petit geste sur mon bras me gêna tout particulièrement. Bon sang, j'aurais bien aimé lui coller un procès sur le dos. Il faisait bien trop d'allusions salaces envers ses collègues ce qui ne me plaisait pas. Il avait d'ailleurs tenté à plusieurs reprises de me séduise jusqu'à ce que je le remette en place. Il était peut-être quelqu'un d'important mais je ne comptais pas me laisser marcher sur les pieds. Par la suite, il s'adressa à Noam afin de lui faire part de son avis. Pour qui se prenait-il. Cela ne me concernait pas et pourtant je me sentis offusquée. J'eus envie d'applaudir. Mon coéquipier l'avait mis à sa place comme il le fallait. Seulement, mon supérieur faisait mine de ne pas comprendre ce qu'il venait de dire. Étonnant. De plus son sourire figé me donnait le haut le cœur, comment un médecin d'une telle renommé pouvait-il être aussi fier. «  Que tentez-vous d'insinuer Monsieur Wilde-Smith ? » A l'entendre parler, on aurait pu lui donner le bon dieu sans confessions. C'était monstrueusement pathétique. Tentant une approche à mon tour, Noam m'éloigna rapidement de cette discussion. Jetant un œil au couloir, quelques regards indiscrets se dirigeaient vers nous. L'urgence d'il y a quelques minutes n'avait pas rassasié les plus grandes bouches apparemment. Mr Selfried continuais à sourire innocemment, il allait très certainement encore une fois dévier le sujet pour le tourner en sa faveur. J'observais Noam qui s'était dangereusement approché de mon supérieur, lui faisant clairement comprendre ses intentions. Manifestement, cela ne le perturbait pas puisqu'il soutenait le regard de mon voisin. «  Très bien Noam. J'espère que cette fois-ci , cette jeune demoiselle ne sera pas de retour à l'hôpital une troisième fois. » Après m'avoir adressé un rire complice, il tourna les talons. Cependant, je restais de marbre, plus de temps passait, plus je le détestais.
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MessageSujet: Re: hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA   hello biochemistry, hello problems. → ALTHEA EmptyDim 13 Mai - 11:41



A sa demande, Noam lui avait raconté tout ce qu'il savait à propos de leur nouvelle patiente. Lui-même était totalement dans le flou en ce qui concernait ses délires paranoïaques. Pour le moment, à chaud, il ne voyait pas où pouvait-il avoir commis son erreur si tant est qu'il y en avait une. Il avait laissé passer quelque chose d'essentiel c'était certain et même s'il n'avait pas été le seul à signer cette foutue feuille de sortie, il s'en sentait entièrement responsable. Ce n'était pas comme s'il avait saisi lui-même l'arme blanche pour l'inciter à se faire du mal mais si elle était restée ici sous surveillance rien de tout ça ne serait arrivé. Les parents de la demoiselle avaient quitté la pièce, encore sous le choc pour aller rempli les formulaires nécessaires à son admission. Ils ne lui en voulaient pas – ils paraissaient eux-même complètement dépassé par les événements mais Noam comptait bien avoir une petite discussion avec eux afin de leur exposer tous les détails et les nouveaux problèmes qui se soulevaient. Il allait devoir de nouveau faire subir un interrogatoire en règle à la jeune fille sitôt qu'elle serait en mesure d'avoir des paroles censées. Une fois de plus, il allait devoir faire le tour de ses fréquentations, poser des questions indiscrètes peut-être même demander la permission de s'immiscer dans sa vie privée. Toutes ces choses faisaient partie des aspects du médecin qu'il préférerait éviter. Une adolescente était déjà pleine de secrets pour ses proches, nul doute qu'elle se préserverait encore plus de Noam, un total intrus. Les doutes d'Althéa était les mêmes que pour lui-même et pour l'instant, il était incapable de lui donner des réponses. Elle lui proposa son aide. Il ignorait s'il aurait besoin d'elle ou pas pour le moment c'est pourquoi il se contenta de répondre : « Je n'y manquerai pas. »

L'arrivée de Mr Selfried était la cerise sur le gâteau. Que ce soit clair, il ne supportait pas cet espèce de biochimiste libidineux qui se croyait aussi séduisant qu'un acteur alors qu'il avait le charisme de son grand-père – et Dieu savait qu'il le respectait pourtant son grand-père. Il se permettait des réflexions quant à sa façon de gérer ses patients et Noam ne pouvait entendre de telles accusations proférées contre lui. Insinuait-il que c'était un bon à rien qui lâchait ses patients comme bon lui semblait ? Noam était du genre à rester courtois mais il mourrait d'envie de lui casser la tronche à cet instant précis. Personne ne se rendait compte ici de quelle violence il était capable lorsqu'il était hors de lui. Et mieux valait que ça demeure ainsi. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas du faire face à ces crises de rage intense. Parfois quand il passait devant le bureau du psychologue adressé au personnel, il hésitait à passer la porte. Durant des années, il avait refusé d'y retourner, il n'appréciait pas le regard hébété qu'on posait sur lui dès qu'il révélait les crises dont il souffrait. Quoiqu'il en soit, il aurait bien récidivé pour les beaux yeux de Selfried lui qui se prenait pour le Don Juan de l'hôpital. Ne voyait-il pas les regards dégoûtés sitôt qu'il s'approchait d'une éventuelle proie ? Ce furent ses propres mots qui rabattirent l'égo de l'homme qui conservait tant bien que mal la face auprès des quelques employés présents. Il s'était rapproché de Selfried comme pour le défier d'ajouter quelque chose. Pourtant il n'avait pas l'intention de provoquer une esclandre dans les urgences même. Les autres semblaient l'avoir compris puisque tous se désintéressaient peu à peu des deux collègues. Son interlocuteur acheva la petite discussion sur un avertissement. Se prenait-il pour son supérieur ou bien ? Lorsqu'il disparut enfin, le visage de Noam se détendit sous le soulagement. L'heure de la récréation était terminée, on venait de le replonger dans l'ambiance malsaine et pesante de l'hôpital en l'espace de quelques minutes. « Retournons à nos dossiers. Des internes vont nous rejoindre plus tard. » Il adressa un regard entendu à Althéa pour qu'elle le suive si toutefois elle s'en sentait l'âme. Il doutait qu'elle choisisse de prendre le chemin du laboratoire. L'affrontement serait certainement pour plus tard. Noam finit par adresse un bref sourire au personnel puis disparut rapidement des urgences. Ils avaient tant de pain sur la planche...

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