' Non mais tu as vu cette fille... une vrai bombe ! ' J'avais enfin trouver un coin calme, afin de me reposer un peu, d'oublier les starlettes ayant défilées toute la journée et les chanteurs en herbe martyrisant notre belle langue... Finalement, le calme n'était pas resté très longtemps. Le mauvais côté du fait de bosser pour une maison de disque ? Il y a toujours quelqu'un pour débarquer et chambouler votre harmonie personnelle... ' De qui tu parles exactement ? De la blonde de 14h ou de la petite métisse de 14h15 ?! ' Je levais les yeux vers Brent, il est arrangeur au studio et traine toujours dans le coin lorsque de nouveaux artistes viennent tenter leur chance, c'est en quelque sorte son terrain de chasse préféré.. c'est du moins ma conclusion. ' La blonde, des jambes magnifiques... ' Je soupirais, refermant le calepin que j'avais entre les mains et dans lequel je consignais toutes mes observations. ' A défaut de pouvoir chanter, elle pourra au moins défiler... et épargner nos oreilles par la même occasion. ' Je vis bien qu'il levait les yeux au ciel mais je n'en fis pas cas. Je jetais un coup d’œil à l'horloge murale, grognant avant de quitter mon coin de paradis. ' Ou est ce que tu vas encore ? ' Je continuais mon ascension jusqu'à la porte, la passant dans la foulée. ' Réunion de quartier ! ' C'est ainsi que cela se passe en banlieue... Je n'avais pas eu le cœur d'abandonner la maison de ma mère, si bien que désormais j'y habitais seul. Cela impliquait également de faire semblant d'apprécier et d'être capable de vivre en harmonie avec toutes les vipères du quartier, comme j'aime les appeler. Je ne suis qu'à un petit quart d'heure de route de chez moi, si bien que j'arrivais plus vite que je ne l'aurais souhaité, remarquant qu'il y avait déjà du monde. Je n'aimais pas spécialement les bains de foules et je priais pour voir le visage de Juliet quelque part...

Aujourd'hui encore je me lève dans la grande et confortable maison de mes parents. J'ouvre les yeux péniblement pour dominer le monde qui m'entoure. Je descends les escaliers et admire les photos de famille correctement accrochés au mur avec une harmonie parfaite. Derrière les sourires de ces photographies se cachent de nombreux secrets, derrière le regard aimable de ma mère se cache des années de souffrances et ces faux semblants dissimulent une vie bien compliquée. Mes parents ne résident plus à Mount Pleasant, ils vivent désormais à Chicago et j'ai gardé la maison ancestral. Un endroit ou j'ai passé la majeure partie de mon existence, courir dans le jardin avec Austin, échanger des potins avec des amies, embrasser mon premier copain. Oui, j'ai vécu de belles années en compagnie de mes proches et de ma famille. Une vie parfaite faite de petites habitudes : chaque matin, je m'approchais de ma fenêtre pour observer Austin qui faisait la même chose, je lui adressais un sourire emplis de complicité avant de descendre le rejoindre. Des rituels qui perdurent, d'autres qui se perdent.

Vêtue d'un pantalon noir moulant et d'un petit T-Shirt bleu foncé (j'aimais toujours porter de belles choses, que ce soit pour sortir en ville, restez à la maison, aller voir les voisins je devais y être à mon avantage. L'apparence est la première chose que tout individu perçoit en nous, une fois ce cap passer il ou elle peut s'intéresser et gratter au-delà des apparences. Mes cheveux lâchés accompagné de quelques boucles rebelles dansaient abondamment le long de mon dos. Je prenais une petite pochette en guise de sac à main, une pochette signé Guess. Un léger maquillage, mais tout aussi efficace couvé mon visage d'une beauté sans limite. C'est ainsi que je me rendais en ville, au parc. Je prenais ma voiture pour me rendre au Parc tel était ma destination. La malchance me poursuivait, après sept feux rouges, je me retrouvais bloqué en plein milieu de la route, arrêter par un policier. « Mademoiselle, papiers du véhicule s'il vous plait » Je lui lançais un regard meurtri pour répondre aussitôt « Puis-je savoir ce que j'ai fait ? » Sur un ton sec, il rétorqua « Vous avez brulé le dernier feu » Je laissais échapper un soupir qui en disait long sur l'ennuie que cette situation attisait en moi. Après de longues minutes, j'arrivais en retard à la réunion de quartier. La verdure de la pelouse, les oiseaux qui chantonnaient, les passants qui allaient et venaient à l'image d'une véritable fourmilière. C'était ça Mount Pleasant. Une image idyllique du bonheur, des banlieues tranquilles, des commérages incessants, des histoires d'amours plus que compliqué. La foule avait gagné le parc et je peinais à trouver un visage familier quand soudain je reconnu la silhouette d'Austin. « Austin ... » Disais-je sur un ton tendu, angoissé et stressé.

« Mais Liza, je dois vraiment y aller ? Je ne connais personne là bas et puis soyons honnête, les réunions de quartier c'est pas vraiment ma tasse de thé. » La jolie blonde s'était adressée à sa tante. En effet, Elizabeth ne pouvait pas répondre à cette invitation car elle se devait d'être présente à son travail. Seulement, elle avait demandé à sa nièce, Althéa d'y aller à sa place afin de faire bonne impression. Elles avaient emménagés il y a quelques mois déjà et avaient très vite remarqué que ce quartier respirait la tranquillité et le calme. Apparemment, ces fameuses réunions y étaient pour beaucoup. Althéa n'était pas très enthousiaste à cette idée car elle n'aimait pas cette forme de commérage. Ses voisins avaient beau être sympathiques, Aly n'avait aucun doute la dessus : Cela cachait quelque chose. Madame Hubers par exemple était le prototype même de l'hypocrisie. Elle n'aimait pas les personnes qui cassaient du sucre sur le dos des autres.
Sa tante avait tout de même préciser qu'elle devait s'habiller correctement. Bien évidemment, Althéa avait un gout inné pour la mode et son choix se porta sur une robe jaune ceinturé ainsi qu'une paire de talon camel. Aly aimait l'originalité et ça lui allait tellement bien. Althéa était le genre de fille à avoir une prestance et une classe indéniable. Elle paraissait d'autant plus grande ainsi mais étrangement, la jolie blonde aimait beaucoup être haut perché : une manière de rattraper le temps perdu.
Elle se rendit à pieds au parc histoire de promener un peu, la route n'était pas très longue. Althéa ne pouvait s'empêcher d'être admirative, le cadre était idyllique.
Seulement, ce calme fut de courte duré car la foule vint englober la jolie blonde. Elle n'était déjà pas très à l'aise à la base mais là c'était en quelque sorte le pompon. Balayant le parc du regard, Aly vit de loin Juliet mais la vit rapidement accoster un jeune homme. Ne désirant pas s'imposer, Althéa se dirigea vers les grandes tables et se mit contre. Cette après-midi promettait d'être longue...

PRÉSENCE D'UN PNJ

« Bonjour à tous. Merci d'être aussi nombreux, c'est agréable de voir à quel point Mount Pleasant est une communauté soudé. Comme vous le savez, c'est une période difficile pour notre ville. La découverte horripilante du corps de la jeune file a profondément marqué les esprits, nous espérons que les autorités parviendront à résoudre ce meurtre. Vous trouverez de petites douceurs au buffet, n'hésitez pas et servez-vous du ponch. »

« Si tu sautes, je saute Jack ! » Okay vous avez tout gagné, à la fin il meurt et toi tu finis vielle ! « Hakuna Matata, mais quelle phrase magnifique ! » Elle est ou ta phrase là . Sujet, verbe, complément...non vous connaissez pas ! « Je sais ce que tu as faits l'été dernier... » Mais c'est qu'il est trop fort celui-là ! J'étais posé en travers sur le canapé, avec un paquet de chips sur le ventre et habillé seulement un jean, en train de zapper les chaines. J'étais arrivé à Mount Pleasant depuis quatre jours. Et depuis quatre jours je n'étais pas sortis de chez moi. En réalité je n'étais pas vraiment chez moi. C'était chez mon cousin mais il avait décidé de partir deux jours après mon arrivée pour New York, voir comment ça se passait là-bas. Mes parents devaient s'inquiète, j'avais disparu du jour au lendemain comme ça. Mais je ne voulais pas penser à cela maintenant. Mon fameux cousin m'avait parlé d'une réunion je ne sais trop dans quel quartier, à laquelle je devais aller si je voulais me faire une place dans cette ville. Personnellement j'étais très bouillant pour y aller. Je connaissais personne, et puis je n'aimais pas tellement cette ville. Ce que j'aimais, c'était qu'ici au moins, personne ne pouvait me retrouver. Sinon les villes -pour pas dire village- où tout le monde connaît tout le monde, ce n'est pas mon délire !

Finalement je marchais dans les rues de la ville. C'était charmant, tout était beau ici, carré...ça avait l'air calme. Un peu flippant mais calme. Je suppose que tout le monde doit être au parc pour la fameuse réunion. Parce que oui j'ai finalement trouvé ou cela ce passer grâce à un flayer posté dans la boîte aux lettres. Je m'étais dit : "pourquoi pas, je n'avais rien à faire, rien à perdre." C'est comme cela que je m'étais retrouvé à marchais dans la direction du parc. J'étais déjà en retard -vu le temps que j'avais mis à se décider à venir ou pas- et j'étais un peu perdu ici. Je savais pas trop ou aller, par chance, il y avait devant moi deux vieilles dames. Je me suis dit quand les suivants j'arriverais à bonne destination. « Jeune homme ! Pouvez-vous nous aider à porter ses plats ? » M'interpella l'une d'entre elles. Ce n'était pas prévue mais pourquoi pas ? Je pris deux plats dans chaque main et suivis les dames. « Quel charmant jeune homme vous êtes nouveau ici non ? » Je leur souris en huchant la tête. Elles continuèrent à parler mais je n'y prêtai pas attention. Après quelques minutes de -lente- marche, on arrivait enfin au parc. Il y avait beaucoup de monde : enfant, adolescent, parent, personne âgé. Apparemment on arrivait pile à la fin d'un discours. Apparemment il y avait une jeune fille morte. Finalement, ce n'était peut-être pas une ville si calme que ça, mais plutôt flippante. Les gens applaudissent la femme qui venait de faire ce discours et les discutaient reprirent. « Tu peux poser ça sur la table jeune homme. Merci à toi ! » Encore une fois je souris simplement et parti poser les plateaux remplis de cookie pour l'un et l'autre de cupcake. Je fis un rapide coup d'oeil autour de moi : c'est ce que je disais depuis le début, je ne connaissais personne.

Comme si la vie dans cette petite banlieue était réellement comme sur les photos... Depuis mon plus jeune âge j'avais été capable de déceler les petits travers de nos voisins. Je suis né ici, j'y ai grandis, y ai passé quasiment toute ma vie. Je me souviens que lorsque j'avais six ou sept ans j'ai surpris une conversation entre notre voisine et une de ces amies, celle ci racontant avec autant de détails que possibles ses ébats avec le jeune homme donnant des cours de mathématiques à sa fille, un garçon qui ne devait pas avoir plus de dix sept ans, et notre vieille voisine du bas de la rue, habitant ici depuis toujours qui depuis des années planquer tout l'argent et les biens qu'elle avait en attendant que son mari ne passe l'arme à gauche... Des petites histoires qui auraient pu faire grand bruit dans le coin, seulement voilà, lorsque l'on vit en banlieue on cache ses petits secrets, ses petits travers et on prend soin de le faire même pour les autres, sinon où serait l'intérêt de bavasser entre voisines au détour d'une allée ?! Je distinguais, au fur et à mesure que la foule grandissait, que tous les visages emblématiques de ce quartier était réuni au centre, discutant, arborant des sourires forcés, s'appliquant soigneusement à paraitre de bons voisins, pathétique...

Je n'aurais jamais pensé rester vivre ici après le départ de ma mère, notamment parce qu'elle a quitté le quartier durant mes années à l'université. Pourtant je n'ai pu me résoudre à abandonner la maison de mon enfance, sans doute par nostalgie, ou par bêtise. Je me souvenais m'être ouvert le genoux sur cette même place en apprenant à faire du vélo, des petites choses qui reviennent sans cesse et qui font qu'on aime ce quartier autant qu'on le déteste. ' Austin... ' La voix de Juliet me sortit de mes rêveries, et je décelais ce drôle de son dans sa voix. ' Enfin, je commençais à dépérir ici sans toi... Qu'est ce qu'il y a ? ' Le temps que je pose ma question Mme Vinson une des nombreuses parfaite ménagère du coin avait déjà pris la parole, mais mon attention ne fut attiré que par certains de ces propos. Mon regard était rivé sur Juliet, attendant une réponse, sachant qu'elle entendait les mêmes mots que moi. ' Allons nous installer là bas. ' Je la pris par la main, abandonnant la foule commençant à se ruer vers le buffet pour un banc légèrement à l'écart du bruit et des oreilles indiscrètes.

Austin s'est retourné immédiatement et m'a répondu « Enfin, je commençais à dépérir ici sans toi... Qu'est ce qu'il y a ? » Je ne bouge plus, bien trop tendu pour effectuer le moindre mouvement. Mon corps tout entier semble lourd et le seul fait de bouger un doigt parait une tâche presque impossible. C'est sans doute la panique qui me met dans une telle situation. Austin a compris, il me connait si bien qu'il se doute que quelque chose ne tourne pas rond. Ainsi, il m'attire dans un endroit plus tranquille, au calme. Nous nous asseyons et je plonge un regard dans celui de mon meilleur ami, j'attends quelques secondes avant de lui murmurer « La police a trouvé le corps d'une jeune fille, dans les bois hier après-midi. Austin, j'ai tellement peur. » Je termine ma phrase, ma voix est tremblante et à ce moment précis, je ne désire qu'une seule chose : retrouver le calme et la sécurité. Entre temps, Belinda annonce « Bonjour à tous. Merci d'être aussi nombreux, c'est agréable de voir à quel point Mount Pleasant est une communauté soudé. Comme vous le savez, c'est une période difficile pour notre ville. La découverte horripilante du corps de la jeune file a profondément marqué les esprits, nous espérons que les autorités parviendront à résoudre ce meurtre. Vous trouverez de petites douceurs au buffet, n'hésitez pas et servez-vous du ponch. » Après cela les festivités continuent. De vielles dames échangent des ragots sur le voisinage, pensant que personne ne les remarque tandis que Belinda distribue des cookies à chaque passant. Une ménagère compétente qui aborde une maitrise des émotions que j'admire beaucoup. Rien ne semble l'atteindre quant à moi je perds mon sang froid et la panique s'empare de mon âme. Je suis en proie au doute, à la frustration et à la peur. Mes émotions dictent ma conduite et je ne parviens plus à me concentrer, j'attends un réconfort que je trouverai chez Austin. Le fait qu'il soit près de moi m'apporte une forme de sécurité, il est la personne en qui j'ai le plus confiance, il est ma famille. C'est incroyable de voir comment des liens peuvent se créer au fil du temps, de comprendre comment les êtres humains sont capables de tisser des liens uniques, de percevoir au-delà des apparences. L'amitié est une des plus grandes force de ce monde et désormais Austin et moi étions liés par un secret. Un secret d'une dangerosité absolue, un pacte que nous avions celer avait associé nos destins respectifs. Je regarde en toute discrétion les personnes qui m'entourent, je ne souhaite pas qu'une vielle vipère nous espionne. Voilà pourquoi, je jette des regards furtifs, ici et la, de part et d'autre du parc. Certains visages sont familiers, au loin il y a Althéa, la nouvelle serveuse du Blaine's Coffe, et à droite près du buffet on retrouve Belinda qui discute avec les voisins. L'endroit semble tranquille et calme.

Intérieurement, je maudissais ma tante. Elle m'avait laissé seule en me chargeant d'une mission : représenter correctement les Handerson. Bien sur, elle avait pu s'échapper et m'avait laissé en plan.
Je n'aimais pas trop l'idée de me retrouver seule au milieu de mes voisins que je connaissais à peine. Non pas que je n'étais pas sociable mais lorsqu'il y a du monde, c'est toujours plus compliqué de se faire une place. J'étais certes, imposante par ma taille, mais ça ne m'empêcha pas de me retrouver dans un coin, près des tables. La bonne place.
Une fois assise, j'essayais d’apercevoir une connaissance. De nombreuses personnes âgés qui étaient fidèles au poste, de nombreux couples plus parfait les uns que les autres... J'avais l'impression de me retrouver dans un monde parfait où tout semblait ordonné. Je sentis par la suite un ballon effleurer ma jambe. J'aurais presque préféré jouer avec les enfants plutôt que de devoir faire bonne figure devant les habitants du quartier. Prenant l'objet en main, je ne mis pas longtemps à le remettre à son propriétaire qui me gratifia d'un sourire. Les gamins étaient géniaux pour ça : ils avaient une innocence et un sens de la dérision hors pair.
Le cadre était idyllique et pourtant, je commençais déjà à m'ennuyer. « Oh tiens, ma petite Althéa comment vas-tu ? Ta tante n'est pas là ? » Une petite mamie m'avait accostée, j'aurais presque pu la remercier. J'hochais la tête en guise de réponse, le sourire aux lèvres. C'était le genre de dame charmante mais qui aimait certainement les ragots. Sa façon de me regarder me rendait mal à l'aise à vrai dire, j'avais l'impression d'être décryptée de la tête au pieds. Soudain Belinda prit la parole. Cette femme semblait admirable. Elle frôlait même la perfection selon moi ce qui pouvait être frustrant en réalité. Je l'avais rencontré à plusieurs reprises et pas une seule fois je la vis faire un faux pas. « Madame Vinson l'a dit, va donc goûter nos petites douceurs ma jolie. C'est une recette que j'ai depuis des années ! » Pourquoi pas après tout ? A défaut de m'ennuyer, manger serait certainement la solution à tout. Cette petite mamie fit le chemin avec moi en me racontant quelques anecdotes sur sa jeunesse, apparemment je lui ressemblais beaucoup. Je trouvais ça très touchant à vrai dire. Dirigeant ma main vers un gâteau, une jeune homme eut apparemment la même idée que moi. « Oh pardon, allez-y. » dis-je poliment mais lorsque je vis son visage, un sourire se dessina sur mes lèvres. Je le connaissais, plutôt bien même. Nous nous étions rencontrés lors de mon voyage à São Paulo. Passer du bon temps et m'amuser, telle était ma philosophie. Nous avions passé de bons moments le temps d'un week-end, un souvenir qui me fit d'autant plus sourire. « Ah ben ça alors Ezrah ! Le monde est minuscule il faut croire. Comment tu vas depuis tout ce temps ? Tu... tu habites ici maintenant ? » Les yeux pétillants de curiosité, je ne pus m'empêcher d'exprimer ma joie. Je me sentais tout de suite moins seule.

PRÉSENCE D'UN PNJ

Madame Hubers arriva en retard aujourd'hui, elle semblait préoccupée. Elle se hâta immédiatement vers le buffet ou elle échangeait de futiles conversations avec de vielles amies. Elizabeth adressa un sourire mesquin à son amie Barbara avant de lui murmurer en toute discrétion :

« Je l'ignore Barbara, mais ce n'est pas la première fois qu'un corps est retrouvé en ville ... Et j'ai comme l'impression que cela ne fait que commencer »

À peine arrivée et déjà un meurtre, mais je croyais que ce coin était tranquille ?, murmura Amelia entre ses lèvres avant de croquer dans un cookie. Qu’en sait-tu, tu es partie depuis si longtemps, osa ironiser sa petite voix intérieure. La jeune femme secoua imperceptiblement la tête pour ignorer cette pensée et tourna dos aux tables offrant un buffet aux convives. Son regard se promena sur les personnes présentes. Elle aurait aimé que sa guide touristique/cousine soit présente, elle aurait été la voir pour lui demander son avis sur le sujet. Elle haussa les épaules, et jugea qu’il valait mieux ne pas en faire tout un cas. Par la même occasion, elle cocha mentalement sur sa liste : Mount Pleasant est une ville comme une autre, finalement. Elle se déplaça calmement, un verre de punch en main, et un morceau de gâteau dans l’autre. Elle bifurqua pour éviter consciencieusement le coin où jouaient les enfants et tomba nez à nez avec une personne d’un certain âge. « Amelia ! » « Amy », répondit-elle en essayant de cacher sa stupeur. La personne répéta : « Amelia ! » « Amy… » « Amelia Ainsworth, ça alors! » « C’est Amy mais… » L’américaine arrêta sa phrase et décida qu’il valait mieux ne pas gaspiller son énergie pour la contredire. Après tout, quand bien même préférait-elle qu’on ne l’appelle pas par son nom complet, dans les faits il s’agissait quand même de son nom. « Oui, c’est ça. » Termina t-elle dans un sourire. « Vous n’avez pas changé » Amy se retint de grimacer. Elle n’avait pas changé, vraiment ? Voilà bien la troisième personne qui lui disait ça, elle allait finir par le croire. « Corine… Vous connaissez Corine ? Qu’importe. Elle m’a dit qu’elle vous avait vue. Vous restez chez votre cousine, c’est ça ? » Mais si elle le savait, pourquoi venait-elle le lui demander ? Pour avoir une confirmation ? Comme si son amie avait pu lui mentir, voyons dont ! Amy chercha de l’œil une idée qui lui permettrait de prendre ses jambes à son cou. « Vous êtes arrivée quand ? » Distraitement, elle lui répondit : « Une semaine. » L’inconnue – car Amy n’avait pas cru bon de lui demander son identité – n’en demanda pas plus pour partir un monologue. Elle parla d’elle, de sa mère, du passé, mélangea le tout, revint sur le présent. C’est peut-être elle qui a tué la fille avec le pouvoir de ses mots, pensa furtivement Amelia, et elle ne put s’empêcher de sourire à cette pensée. Mais cette pensée en amena une autre plus inquiétante : Quelqu’un a tué cette fille. Qui donc et pour quelle raison ? Elle jaugea la personne d’âge mûre et lui lança : « Si vous aviez un motif pour la tuer, ç’aurait été quoi le vôtre ? » Elle tua ainsi toutes les autres paroles qui venaient à l’inconnue, et qui la regarda interloquée. Ce n’était certainement pas quelque chose à demander à quelqu’un, et Amy trouva dommage de ne pas pouvoir répondre elle-même à cette question puisqu’elle ignorait de qui il s’agissait. « Excusez moi » Elle contourna l’inconnue et continua son chemin. Finalement, elle ne saurait jamais à qui elle avait discuté. L’instant idéal pour renouer avec la vie de la ville, s’était écrié sa cousine. Elle s’installa à une petite table en pensant à ça. Un point pour sa cousine : elle avait même renoué avec une pure inconnue. Deux points pour sa cousine : le parc grouillait de beaux mondes et il faisait soleil ! Que pourrait-elle demander de plus ?

La vie avait le don de tout chambouler. J'avais toujours vécu de façon si paisible que cela en était presque déroutant. Je n'ai jamais eu à me plaindre de mon rapport au monde, à l'école primaire j'étais le gentil garçon que tout le monde apprécier, au lycée j'ai bien eu quelques personnes avec qui je ne m'entendais pas spécialement mais jamais je n'ai eu d'ennemis. Je n'ai jamais eu à me méfier, à avoir peur de animosité d'autres personnes, aucune peur voilà comment je vivais du moins jusqu'à il y a quelques mois. Une simple seconde peut chambouler toute une vie. « La police a trouvé le corps d'une jeune fille, dans les bois hier après-midi. Austin, j'ai tellement peur. » De la peur, bien entendu, de l'angoisse, je crois bien que mon principal symptôme était la suspicion, la plupart du temps je ne portais pas spécialement attention aux autres, alors qu'aujourd'hui je tentais de capter toutes les conversations, les regards, les gens parlent, beaucoup et souvent ils en savent plus qu'ils n'osent le murmurer à leurs voisins. Je comprenais son angoisse, mais je ne pouvais la ressentir, par esprit de préservation sans doute, pour ne pas tourner complètement dingue qui plus est.

Je vis toutes les ' madames de ' du quartier aller et venir au buffet, jacassant à voix basse, gardant des apparences parfaitement lisses... ' Je comprends, mais ne t'inquiète pas, ils ont retrouvé un corps, voilà tout, personne ne peut dire comment et pourquoi cette fille et morte, et ça restera comme ça. ' J'en étais convaincu, puisque seules deux personnes dans ce monde était capable de faire jaillir la vérité, ces deux personnes ne parleraient jamais. ' Regarde moi. Tout va bien se passer, tu n'as pas à t’inquiéter. ' Je lui souris, confiant, du moins le plus que j'en étais capable. Je pris les mains de Juliet entre les miennes, les serrant assez pour lui montrer ma conviction mais surtout pour qu'elle comprenne que quoi qu'il arrive, elle n'avait pas à avoir peur, du moins pas tant que je serais là pour elle.

J'attendais cette journée depuis son annonce, non par envie de sympathiser avec mes concitoyens mais plus pour en finir avec ce calvaire. Passer un après-midi entier avec des vieilles dames radoter sur Oh combien était gentille et serviable Mam's. Depuis mon réveil je n'avais pas arrêter de prier pour qu'il se mette à pleuvoir et que cet après-midi soit annulé. J'aurai pu ne pas y aller mais dans ce cas je m'attirerai les foudres de toutes les mégères de la ville. De plus je devais faire bonne impression pour garder la mémoire de Mam's intacte. Elle avait mit des années à se faire une réputation dans ce monde cruel, je ne me voyais pas tout gâcher en ne venant pas. Avec un peu de chance, je pourrai m'éclipser avant la fin. C'était l'histoire d'une ou deux heures, juste pour qu'un grand nombre de personnes puissent me voir et ensuite direction la maison devant un bon petit film. Je ne voulais pas y aller, je n'allais donc pas y aller à l'heure. De toute façon personne ne m'y attendait. Je pris le temps de fumer une cigarette en chassant avec la main libre les cintres dans ma penderie. Il fallait quelque chose de chic et simple, pas vulgaire, surtout pas. Et puis zut, je n'y allais pas pour trouver mon futur mari, je pris alors un jean slim beige en tissus et une chemise blanche accompagnée de talon plateforme rose poudre. Je ne savais pas si Gillian avait prévu de venir et je m'en fichais un peu de toute façon. Une fois prête je pris mon temps pour accrocher la chaîne où pendait la bague de Mam's au tour du cou. Devant le miroir ma tenue faisait terne, c'est fou comment déboutonner quelques boutons peut égayer une tenue. Un décolleté pour attirer les regards sans faire vulgaire. Je mis tous ce dont j'avais besoin dans un sac à main en cuir couleur camel.
Tout à faire surprise du nombre de personnes présentes, j'hésitais à partir en courant. Puis je pris mon courage à deux mains et j'avançais vers mes charmants voisins sans trop faire attention à eux. Je cherchais juste un coin calme sans trop de monde et ce n'était pas gagné! Mais miracle, une table était vide, depuis mon arrivée je n'avais jamais marché aussi vite. Ce n'était sans compter les mioches qui couraient partout, je me fis bousculer. " Et ta mère elle t'a pas appris la politesse? " Je m'étais forcée à venir, ne me demander pas non plus d'être aimable. Sale gosse! Je m'assis à la table vide avant de remarquer quelques affaires posé sur la table. Heureusement pour ces personnes que je n'étais pas kleptomane. Mon sac sur mes genoux, mes efforts pour être discrètes en buvant une gorgée de la flasque d'alcool que j'avais jeté plus tôt dans mon sac étaient minimes. Je croisais les jambes avant de tirer sur mon chemisier pour remettre en place mon décolleté. A la table à côté, une jeune rousse, apparemment il n'y avait pas que moi qui étais venu en solitaire. Je souriais à toutes les connaissances de Mam's et les miennes. Je n'avais jamais remarqué combien les personnes dépassant la cinquantaine étaient nombreuses. Inconsciemment je portais ma main à la bague de Mam's autour du cou. Je la fis glisser sur la chaine de gauche à droite puis de droite à gauche.
Sans trop d'effort, je savais sur quoi portaient les conversations des gens autours. Le corps retrouvé à Mount Pleasant était le sujet principal de quasiment toute la population. Cette pauvre fille aura fait plus parler d'elle morte que vivante.

Et, s’il te plait, essaie de ne pas avoir l’air d’une sauvage ! Cela avait été la dernière recommandation de sa cousine, avant qu’elle ne franchise le pas de la porte. Cela l’avait bien fait rire. Elle avait répliqué : Au moins, je n’ai pas la rage, on ne peut pas en dire autant de tout le monde. Elle avait néanmoins comprit ce qu’elle voulait dire : sourit, fait des compliments, ne me fait pas honte… bref fait bonne impression. Jusqu’à maintenant, tout ce passait très bien. Sa cousine l’avait regardée d’un air sceptique exagéré, comme si elle n’était pas sûre qu’elle soit prête à être lâchée dans la civilisation de Mount Pleasant. Il est hors de question que je mette une robe pour aller là-bas, ça fait vraiment... trop! Elle avait donc opté pour quelque chose de bien simple mais qui restait classe. Une paire de jeans, s’était passe par tout. Les baskets, c’était pour que se soit plus facile si elle devait prendre ses jambes à son cou pendant la réunion. Un petit t-shirt rouge pour épater la galerie mais pas trop, et sans trop avoir l’air de s’en soucier.

« Tu m’avais caché que l’âge d’or s’était installé en ville, cousine! » Murmura t-elle à son verre de punch. Son regard se promenait de droite à gauche et elle tâchait de s’imprégner de l’étrange atmosphère qui régnait. Elle confia de nouveau à son verre, avant de le vider de son contenu : « Humph, d’accord! Y’a aussi de beaux morceaux. » Une autre chose attira son regard : une jeune femme à la table adjacente qui buvait dans une flasque d’alcool comme si elle voulait qu’on la voit… ou bien qui s’en contrefichait. Cela la fit sourire. Il est un peu tôt mais… non, il n’est jamais tôt, pas dans ce genre de festivité de quartier. Elle se dit alors qu’il existait encore dans cette ville des personnes qui n’avaient pas peur des commérages. C’était le premier conseil de sa cousine, quelques heures seulement après son arrivé : fait attention à ce que tu fais et à ce que tu dis. Bien sûr, elle avait voulu plaisanter, mais il y avait là un fond de vérité, et Amelia s’était alors rendu compte que les habitudes étaient loin de changer, même avec les années.

La jeune rousse était bien partit pour s’incruster sur son banc lorsqu’elle vit, et elle tâcha de cacher son air de surprise, une de ses voisines de quartier. Elle détourna le regard, mais il était déjà trop tard : elle aussi l’avait vu. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Amelia n’avait rien contre les gens de Mount Pleasant, ni contre ses voisins, elle se demandait simplement ce qu’elle faisait ici, entourer d’inconnu(e)s - pour la grande majorité - qui la connaissaient - pour certain - (ça n’allait pas toujours dans les deux sens). Sourit. Un sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle accueillit cette voisine qui, selon les dires de sa cousine, était un vrai amour. Elle soutint la conversation quelques minutes jusqu’à ce qu’elle ne soit plus d’aucun intérêt. Elle dû promettre de venir lui rendre visite, promesse que la voisine lui retourna, et, avant que les promesses n’aillent plus loin, elle s’éclipsa à la table de côté, comme s’il s’agissait d’une protection. Avant de s’asseoir, elle jeta un coup d’œil derrière, pour s’assurer que la diversion avait bien marché. C’était le cas. Elle dit à l’inconnue, dans un sourire et avec une lueur maligne pétillant au fond des yeux : « Jolie collier, mais j’avoue avoir un faible pour la flasque. »

« Je comprends, mais ne t'inquiète pas, ils ont retrouvé un corps, voilà tout, personne ne peut dire comment et pourquoi cette fille et morte, et ça restera comme ça. » Je le regardais avec attention, connaissant chaque trait de son doux visage, chaque grain de beauté. Certes, il n'avait pas tort toutefois la panique ne semblait pas vouloir quitter mon être. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète, mais il fallait que je me reprenne sur-le-champ, que je redevienne la jeune fille forte et déterminée que j'étais auparavant. Je sentis une sensation bien étrange parcourir toute mon essence, comme si un sinistre venin gagnait peu à peu mes membres pour me transformer totalement. Je devais devenir forte pour m'affranchir du sentiment de culpabilité, de l'angoisse et de la contrariété. La présence de mon ami m'emplissait de confiance et je puisais toutes les ressources que je possédais pour chasser les ondes négatives qui m'habitait depuis quelques jours. Je répondais avec un sourire sincère « C'est terminé. Il faut que ça s'arrête, l'angoisse, la culpabilité. Je décroche ! » Quelque chose s'était brisé en moi et je ressentais le besoin de prendre la situation en main, de ne plus tenir le rôle du faible dans cette tragédie. Voilà pourquoi, cette réunion de quartier serait l'élément parfait pour montrer à tous que j'allais bien. Terminer les moments de profonds désespoir, les absences et les sautes d'humeur à répétition. Austin annonça « regarde moi. Tout va bien se passer, tu n'as pas à t'inquiéter. »

Il y avait encore quelque chose que mon ami devait apprendre, une chose horrible qui n'apporterait rien de bon malgré cela il fallait s'y préparer et l'affronter. Nous devions passer outre et trouver des solutions à ce cauchemar vivant. Ainsi, j'attrapais une enveloppe qui se trouvait dans ma petite pochette Guess, les voisins vaquaient à leur occupation et toute en discrétion j'ouvris l'enveloppe ou l'écriture encore fraiche n'annonçait que de mauvaises choses. Deux mots, simples et précis figuraient Juliet Davis. Après l'avoir ouverte, je donnais le mot écris sur un papier d'un blanc éclatant à Austin. 'Je sais ce que vous avez fait, ça me répugne.' Un frisson intense monta le long de ma colonne vertébrale pour se propager dans tous mes membres. Mes muscles se tendirent puis se relâchèrent malgré moi. Je n'étais nullement responsable de cette lettre menaçante que j'avais reçu une semaine auparavant. Le vent tourna soudain, chargé de l'odeur familière des cookies et mufins de Madame Vinson.

PRÉSENCE D'UN PNJ

Blaine Harris arriva à la réunion de quartier seul et angoissé. Le regard perdu dans le vide, il s'approcha du buffet.

« Bonjour mesdames et messieurs. Désolé du retard, Belinda comment allez-vous ? »

PRÉSENCE D'UN PNJ

« Mademoiselle Miller ? Je me présente Belinda Vinson. Vous êtes nouvelle à Mount Pleasant ? »

« C'est terminé. Il faut que ça s'arrête, l'angoisse, la culpabilité. Je décroche ! » Au fil des années j'avais appris à connaitre Juliet et s'il y a bien une chose que j'avais toujours admiré chez elle, c'était sa détermination, elle ne se laissait jamais abattre, elle était forte, indépendante, n'avait peur de rien. J'avais toujours secretement espérer pouvoir être comme elle sur cela, ne plus angoisser pour de simples broutilles, ne plus tourner en rond à ressacer certaines choses sans importance. Elle avait su m'entrainer vers le haut, elle avait su me prouver que ce n'était pas si compliqué de relever la tête. Je dois dire que si je l'aimais à ce point c'était surtout pour cela, parce qu'elle me complétait, parce qu'elle me rendait meilleur que ce soit par ses bons ou ses mauvais côtés, par sa folie aussi sans doute. ' S'il y a bien une personne capable de surmonter cela, c'est toi, tu es forte, tu ne te laisseras jamais abattre... ' Je lui enviais cela, certes nous avions tous nos moments de doutes, de peurs, et la situation était telle qu'elle aurait pu sombrer en un rien de temps, mais même si l'angoisse était là, elle saurait relever la tête, j'en étais persuadé.

Je levais les yeux vers la foule rassemblait, réalisant que si nous étions tout deux là emprunt d'une angoisse palpable, le reste du monde semblait simplement vaquer à ses occupations, insouscient, ignorant totalement l'angoisse que représenter ce secret entre nous, et surtout trouvant dans une simple tragédie une source de commérage sans précédent... écoeurant. Je reportais mon attention sur Juliet, lachant ses mains pour attraper le billet qu'elle avait entre les mains. ' Je sais ce que vous avez fait, ça me répugne. ' Mon coeur eut un raté, mais je ne laissais rien paraitre, conscient qu'elle devait attendre une réaction de ma part, ce ne serait pas celle de la peur, ou de l'angoisse, je me devais de rester concentrer sur le plus important. Je refermais le mot, le serrant si fort qu'il se froissa. Je n'osais regarder Jul', me demandant ce qu'elle pourrait déceler dans mon regard elle qui me connaissait mieux que quiconque. ' Quand as-tu reçu ça ? ' La connaissant j'avais peur qu'elle ne me l'ai caché pendant un bon moment, sans doute pour une bonne raison, ou non. ' Ce n'est qu'un mot, personne n'a de preuve de quoi que ce soit, on cherche à te destabiliser c'est tout... Tu ne risque rien, si cette personne souhaitait réellement dire la vérité elle l'aurait déjà fait. ' Ma conviction était telle que je le regardais dans les yeux à présent. J'avais peur oui, plus que n'importe quand depuis le début de cette histoire, mais je ne pouvais concevoir que quelque chose nous arrive, simplement parce qu'il était impossible de relier Juliet à un quelconque méfait. N'est ce pas ?!

Pizza ou pâtes? Non riz/jambon c'est encore meilleure, ou peut-être croc-monsieur. Mon 'diner' dépend de ce qu'il reste à la maison. Pour le moment je n'avais pas très faim en plus je pouvais grignoter, il suffisait juste que je me lève, et traverse la zone de 'danger'. Cette zone contenait à tout les coups une ou plusieurs personnes avec quelque chose d'ennuyant à me raconter. Certaines vieilles iront même jusqu'à me pincer la joue et là je devrai sourire et me taire. Alors que personne mais vraiment personne n'apprécie ça (sauf les personnes qui le font). J'avais 22 ans (bientôt 23) mais dans ce genre d'événement on a toujours l'impression de redevenir un enfant. Un enfant coincé dans un rendez-vous de retraité un mercredi après-midi à l'heure du goûté avec petits gâteaux, thé et dentiers. Sauf qu'aujourd'hui, ils ne se remémoraient pas leurs vieux souvenirs, ils essayaient juste de penser au futur qui pour certains sera court. Le corps retrouvé était le principal sujet de conversation des groupes dispersé ici et là . Il y avait les effrayés qui paniquaient, les effrayés qui essayaient de rassurer leurs amis paniqués, ceux qui trouvaient en cet événement tragique une façon de pouvoir commérer.
Tout en tripotant la bague, je regardais les gens. Mon regard se posa sur une grande blonde avec une robe jaune. Elle était accompagnée d'un jeune homme sexy. Les deux étaient pas mal mais la blonde n'était pas mon type. Puis il y avait un autre 'couple'. Deux personnes brunes, une fille et un garçon. Ils ont l'air de bien se connaitre et de s'apprécier. J'étais presque jalouse de la relation que je leur donnais. Elle n'était sans doute pas amoureuse de lui, et lui il ne couchait pas avec la meilleure amie de cette dernière. J'avais le don de choisir les bons mecs côté cœur. Entre un dealeur/voleur et mon meilleur ami en couple avec ma meilleure amie. Je peux vous dire que je n'étais pas prête de toucher la partie l'héritage de Mam's qui restait bloquée jusqu'à mon mariage.
Je jouais toujours avec la bague quand je vis la rousse de la table d'à côté changer de place pour ma table. J'avais de la chance, ça aurait pu être pire. Je posais mes yeux sur elle, elle était jeune et mignonne. Je fus surprise de la voir changer de place car sauf erreur de ma part on ne se connaissait pas. « Jolie collier, mais j’avoue avoir un faible pour la flasque. » Une entrée en matière comme j'aime, simple et directe sans chichi ni excuse. Je souriais en laissant retomber la chaîne sur ma poitrine. « C'est le seul moyen pour affronter cet enfer seule sans devenir folle.». De toute évidence la jeune femme était seule, elle ne jetait pas des coups d’œil pour voir un quelconque ami revenir. J'avais sans doute trouvé ma compagne de galère en cette jeune rousse au visage poupin.
Je vis Blaine Harris arrivé seul, j'étais surprise quelqu'un avec une famille, des enfants surtout ne venait pas ici seul. Il avait du courage pour venir ici seul alors qu'il aurait pu survivre à ça sans trop s'ennuyer avec sa famille. Je reportais mon attention sur la jeune femme. Elle ne devait pas être loin des 21 ans, si elle ne les avait pas déjà atteint. Je sortis ma flasque et je lui tendis. « Robyn. » L'avantage de parler avec quelqu'un c'est que peu de personne n'oseront venir nous déranger. « Tu vis ici depuis longtemps? » Je n'avais aucun souvenir d'elle et pourtant je vivais ici depuis mes 16 ans.

« S'il y a bien une personne capable de surmonter cela, c'est toi, tu es forte, tu ne te laisseras jamais abattre ... » Je regardais tendrement la personne qui comptait le plus à mes yeux, il était beau et terriblement attachant. Il était aussi battant à sa façon, drôle et unique, c'était une partie de moi. Lorsque j'avais été séparé de mon ami durant l'été dernier, j'avais ressenti un manque comme si je venais de perdre un membre de ma famille. Une douleur indescriptible m'habitait chaque seconde, chaque minute, chaque heure et les journées étaient difficiles. Mais je devais prendre ce recul afin de revenir plus forte que jamais, c'était une nécessité absolu. Malheureusement les choses ne s'arrangeaient pas, bien au contraire. La fatalité gagnait du terrain et nous étions dans une dangereuse position. Austin venait de prononcer ces mots si sincères, si beaux que je me sentais immédiatement à mon aise, bien que cette affaire était délicate. Je lui répondis « Merci » avant de lui donner la lettre. Sa réaction fut mitigée, il tentait de ne rien laisser paraitre mais je pouvais lire en lui, notre amitié était tellement puissante qu'au fil du temps j'avais développé une forme de télépathie. Voilà pourquoi je savais lorsque Austin allait bien, lorsqu'il allait mal ... Il me demanda quand j'avais reçu cette sinistre lettre et je ne tardais pas à annoncer « La semaine dernière ... » Les choses s'enchainèrent rapidement et mon ami répliqua « Ce n'est qu'un mot, personne n'a de preuve de quoi que ce soit, on cherche à te destabiliser c'est tout... Tu ne risque rien, si cette personne souhaitait réellement dire la vérité elle l'aurait déjà fait. » Je tournais les yeux, oui voyez-vous je ne partageais pas l'avis d'Austin. J'avais cette petite voix, cette intuition féminine qui me disait de me méfier et des choses tragiques allaient se jouer face à nous. Le chantage suppose des menaces sous conditions pour extorquer des sommes auxquelles on n'a aucun droit. C'était le terrible dessein qui se déroulerait prochainement. Je disais avec détermination « Non ... C'est plus que ça. Quelqu'un nous a peut-être vus cette nuit là. J'ai un mauvais pressentiment ... » Le parfum de notre secret se profilait lentement vers de nouveaux horizons.

PRÉSENCE D'UN PNJ

Belinda annonça sur un ton fort chaleureux

« Et bien je vous souhaite la bienvenue. Habituellement je me serais présentée à votre domicile avec un panier de muffin, mais comme vous devez le savoir il s'est passé un drame affreux il y a quelques jours. Une jeune fille a été tuée. »

Planter devant le buffet, je regardais autour de moi. Il y avait grand monde ici et malgré la nouvelle, on pouvait voir qu'il y avait beaucoup de personnes qui souriaient. Certes, on entendait un petit bruit de fond, des chuchotements par-ci par-là mais la plupart des gens affichaient un magnifique sourire, ce qui faisait de cette ville un endroit assez convivial. Chez en moi, il y avait aussi des réunions comme ça où tout était très conviviale, on rigolait beaucoup...autant qu'ont mangé ou qu'on buvait. C'était des moments très agréable pour moi, entouré de beaucoup de mes proches et voisin. Sauf qu'ici...je connaissais personne. Je voyais que des visages inconnus. Mais je m'en plaignais pas. Après tout, c'était pour cela que j'étais venu ici. Je ne voulais connaitre personne, et donc j'étais servi. De toute façon fallait bien que je fasse de nouvelle rencontre...et quoi de mieux qu'aujourd'hui ?

Était planté devant le buffet, autant en profiter non . Et puis les plats avaient l'air vraiment excellent. Cela n'avait rien à voir avec les bons vieux barbecues de mon père le vendredi soir. Là c'était sophistiqué, bien rangé, élégant et ça sentait vraiment bon. Après avoir observé les plats, je me laissai tenter par une part de tarte au citron. Que dire...c'était citronné ! Discrètement je pris une serviette et recraché la bouchée que j'avais prise. Puis je jetai le tout -serviette et reste de ma part de tarte- dans la poubelle et tout ça sans que personne ne me vît. Enfin je pense. Finalement je décidais de prendre un choix vieux comme le monde : le gâteau au chocolat. Mais apparemment je n'étais pas la seule à m'orienter vers les classiques et vieux choix. « Oh pardon, allez-y. » C'était une jeune femme. J'avoue que je ne fis pas son visage en premier mais plutôt la couleur de son vêtement : du jaune. Avec le soleil qui tapé, cela m'aveuglait presque mais je m'y habituai vite et souris tout comme elle. Ce visage je m'en rappelle comme si c'était hier. « Ah ben ça alors Ezrah ! Le monde est minuscule il faut croire. Comment tu vas depuis tout ce temps ? Tu... tu habites ici maintenant ? » Mon sourire s'agrandit puisqu'un flot de souvenirs m'envahit. « Althéa ! Si je m'attendais à te voir ! » Bon finalement je connaissais au moins une personne. Sur le coup, je me sentis moins seul. « Non je ne vis pas ici...enfin si maintenant oui ! C'est une longue histoire. » Non en fait ça ne l'était pas, pas plus que ça en fait. C'était presque comme une formule de politesse. « Mais ça me fait plaisir de te voir...on s'était pas venu depuis...longtemps ! Tu m'avais pas dit que tu vivais ici ! » En réalité, je ne savais même plus si elle me l'avait dit ou pas. Je pense même qu'on n'est pas réellement parlé pendant le temps qu'on a passé ensemble. Enfin si on avait parlé, mais pas de nos vies. De tout et de n'importe quoi en fait mais pas de nos vies !