Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez
 

 Douce soirée. | Noam

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 0:46

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

La nuit tombait sur Mount Pleasant. Revenant du Blaine's Coffee où je travaillais en tant que serveuse, je me hâtais de rentrer chez moi afin de me prélasser. Faire des études et avoir un job n'était pas une tâche facile, seulement je vivais avec ma tante et je me devais donc d'apporter mon petit grain de sel. Nous n'étions pas dans le besoin, loin de là même mais j'avais tout simplement envie d'arrondir mes fins de mois. Je pris rapidement une douche puis, filant à toute vitesse dans ma chambre, j'enfilai une chemise de nuit afin de me sentir plus à l'aise. Ma tante était en voyage d'affaire en ce moment et je profitais d'avoir la maison rien qu'à moi pour établir mes propres horaires. Consultant mes derniers mails, je descendis par la suite dans la cuisine afin de me préparer un petit encas. Rien de bien fou, je n'avais pas spécialement envie de m'installer aux fourneaux. Une fois sur mon canapé, je me surpris à contempler le quartier. Ce moment précis me fascinait : le coucher de soleil était splendide et lentement, un panel de couleurs orangées vint assombrir Meadows Bellvue.
Après m'être détendue devant la télévision histoire de ne pas rater mon jeu télévisé favoris, je mis mon assiette à laver. Que faire désormais ? La nuit était tombée et ce semblant de solitude commençait à être pesant. Je pris donc un gros gilet histoire de couvrir mes bras nus puis je sortis de la maison. Assise sur les marches du perron, mon regard se porta sur les différentes fenêtre éclairées : certains dînaient, d'autres regardaient la télé et intérieurement, je priais pour que quelqu'un sorte afin de me sentir moins seule. Après quelques minutes, je me mis à marcher sur l'allée principale. Soudain au loin, je pus apercevoir Noam qui était assis près de son entré. Peut-être avait-il besoin lui aussi d'un petit moment de solitude, après tout son travail était très prenant. J'avais gardé de nombreuses fois son fils étant plus jeune et il m'avait vu mûrir, évoluée et devenir une femme accomplie. Cette homme était mystérieux et dégageait quelque chose qui, à chaque fois, me faisait frémir. Je n'arrivais pas vraiment à le définir et c'est ce qui me plaisait. Etant plus jeune, j'aurais rêvée devenir Madame Wilder Smith. La jeunesse par excellence. Serrant mon gilet contre moi, je lui fis un signe de main. « Bonsoir Noam ! » Souriante, j'avais envie d'engager la conversation mais j'avais peur de l'importuner. Je sentis par la suite quelque chose frôler ma cheville : le chien de ma voisine. Cette boule de poil était adorable et j'aurais bien voulu le kidnapper. Je ne pus m'empêcher de lui faire quelques papouilles tandis que peu à peu, j'entendis Noam venir à me rencontre.


Dernière édition par Althéa Handerson le Lun 7 Mai - 10:33, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 3:00



« Allez Papa, une demi-heure de plus... » Tout en enfilant son pyjama, Avery négociait déjà depuis longtemps. Comme tous les enfants de son âge, se coucher à une heure bien précise le soir était toujours trop tôt. Si Noam était capable de céder à bien de sujet, l'heure du coucher demeurait pourtant la seule chose sur laquelle il ne transigeait pas. Il avait eu une dure journée durant laquelle des urgences s'étaient succédées et si profiter d'un petit garçon comme son fils ne relevait pas de la corvée, il avait besoin d'une soirée tranquille où il pourrait se reposer sans s'inquiéter des activités de sa progéniture. Tout en continuant d'insister avec une moue boudeuse, Avery se coucha dans son lit aux draps taupes. Il ne quittait pas du regard son père qui le borda hâtivement mais avec attention. Il se retenait de rire devant l'expression de son visage mais tous les deux savaient que c'était lui qui aurait le dernier mot. « Dors bien Avery. Et que je n'aperçoive plus ta tête avant demain matin. » Il donna un bisou sur le front de son fils qui finit par étreindre sa peluche en forme de kangourou avant de se tourner sur un côté pour fermer les yeux. Durant un instant, Noam le contempla. Il portait tous ses traits, il héritait de toutes ces caractéristiques. Il ne retrouvait en rien Juliann dans son visage. Il attendit plusieurs minutes que la respiration d'Avery ne prenne un rythme lent et régulier, signe qu'il s'endormait peu à peu. Tout comme lui, il avait l'effrayante capacité de s'endormir n'importe où dans un temps record pour peu qu'il le voulait ou qu'il soit fatigué. L'homme finit par quitter la pièce, refermant la porte derrière lui. La vie d'un père seul était éprouvant mais l'avait-il choisi ? A cette pensée, il eut un faible sourire puis descendit les escaliers. Il défit les premiers boutons de sa chemise et ouvrit les placards à la recherche de quelque chose à boire ou à manger pour le détendre. Là où certains trouvaient refuge dans la bière ou dans le chocolat, c'est en se jetant sur un pot de glace aux fruits rouges que Noam trouva son salut. Beaucoup de son entourage le trouvaient un peu extraordinaire dans ses goûts autant vestimentaires qu'alimentaires. Son café à lui c'était du Redbull, sa grosse décapotable rouge luxurieuse c'était un gros 4x4 bien noir tout terrain. Sa pizza bien grasse c'était des pâtisseries bien sucrés... En apprenant à le connaître, on ne pouvait nier qu'il venait d'une autre planète qui n'était pourtant pas si éloignée : l'Australie. Au lieu d'allumer la télévision, il se mit pied nus avant d'ouvrir la porte d'entrée et de s'installer sur le perron. Les pieds sur l'allée fraîche goudronnée, c'était bien un étrange tableau que de voir un trentenaire bien habillé mais sans chaussure, les cheveux à la fois disciplinés à l'arrière mais d'où une mèche tombait devant en train de déguster sans scrupule un sorbet fruité. Il aimait bien se sentir à la fois intégré et ovni parmi la foule.

Son esprit s'était mis à vagabonder quand soudain une voix féminine le sortit de sa torpeur. Il interrompit sa dégustation réelle et spirituelle et leva ses yeux vert en direction de la voix. A la lueur des lampadaires qui éclairaient la rue, il distingua une jeune blonde qui se dirigeait vers lui pour le saluer. Althéa était en chemise de nuit, juste couverte par un gilet. Si on approchait à grands pas de l'été, les nuits demeuraient fraîches et Noam, habitué à un climat sec, ne comprenait pas comment ils faisaient pour sortir dans cette tenue. Il la connaissait bien et en tant que voisin exemplaire, il se releva pour aller à sa rencontre. Plus il approchait, plus il remarquait qu'Althéa s'était arrêtée pour caresser le chien de sa voisine, frémissant qu'on lui porte de l'attention. Noam s'arrêta soudain à quelques mètres à peine d'elle avant de lancer d'une voix faussement sermonneuse : « Hola. Tu veux réellement causer ma mort ce soir ? » Il était atrocement allergique aux animaux domestiques. Allergie plutôt ironique quand on habitait un quartier résidentiel tel que Mount Pleasant où les familles et jeunes résidents pullulaient, particulièrement enclins à prendre des animaux de compagnie. Avery avait été le premier à en réclamer un, et après lui avoir expliqué qu'on ne pouvait pas abriter un kangourou dans une maison américaine, il avait dû refuser l'idée du chat. Il attendit sagement au loin qu'elle ne se sépare de la boule de poil, tout en demandant : « Comment vas-tu ? Tu n'as pas encore succombé à l'ennui de la biochimie ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 3:57

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

Mount Pleasant était le genre de ville où il faisait bon d'y vivre. Les habitants y étaient chaleureux, les lieux étaient parfaitement entretenus et l'éducation était parfaite. Il était presque impossible d'imaginer qu'un meurtre avait eu lieu ici. En effet, depuis quelques jours, le seul sujet de discussion était : Mona Portsmith. Le cadavre de cette jeune fille avait été découvert en pleine forêt et d'après les rumeurs, elle avait été assassiné. Cette nouvelle m'avait un peu surprise mais étrangement, je n'arrivais pas à être choquée comme beaucoup de mes voisins. Depuis que j'étais arrivée ici, j'avais toujours pensé que cette apparence lisse cachait quelque chose. Beaucoup d'habitants étaient fourbes d'après moi et j'essayais tant bien que mal d'ignorait toute note de suspicion.
En arrivant chez moi, je n'avais qu'une seule envie : me délasser. Cette journée avait été rude et difficile pour moi. Je n'arrivais pas encore à concilier mon emploi et mes études mais ça ne tarderai pas, ce n'était qu'une question de temps. Après avoir vaqué à différentes occupations, j'eus envie de faire une petite promenade. Il m'arrivait souvent de marcher avant de me coucher, un petit rituel auquel je tenais beaucoup. Il faisait un peu frisqué mais je n'étais pas du genre à être frileuse, bien au contraire. Un simple gilet faisait l'affaire.

Peu de temps après, je vis au loin Noam, un de mes voisins. J'étais assez proche de lui et de son fils, quelque part, ça me tenait à coeur. Il était veuf et je savais que parfois, autant pour son garçon que pour lui, un avis féminin pouvait aider. Je l'estimais beaucoup, il incarnait un peu l'idéal masculin : très séduisant, charismatique, ambitieux et ce côté mystérieux qui le rendait d'autant plus charmant.
Je voulus m'approcher de lui seulement un chien barra ma route. J'aimais beaucoup les animaux en général, ils étaient de bonne compagnie et je trouvais leurs évolution très intéressante. Noam fit une remarque qui me fit rire. Causer sa mort ? Cette remarque pouvait paraître assez déplacée vu l'ambiance tendue du moment. C'était devenu soit un sujet tabou, soit un sujet de commérage : dans les deux cas, je n'aimais pas ça. « Tu n'es pas au courant ? C'est moi la serial killeuse de la ville. Mon arme redoutable c'est les poils de chien ! » Le ton ne pouvait pas être plus ironique mais je connaissais bien Noam, il avait tendance à être spécial sur certaines choses et à vrai dire, je trouvais ça plutôt drôle dans un sens. Afin d'éloigner le chien, je pris une petite branche de bois traînant dans son jardin pour l'envoyer très loin d'ici. Bien évidemment, cette petite boule de poil partit à sa poursuite comme je l'avais prédis. Ce toutou avait tendance à être quelque peu collant. Je m'approchai donc de lui doucement pour entamer la conversation. « Un peu fatiguée mais ça va. Et toi ? Je suppose que tes journées sont bien plus remplis que les miennes à l’hôpital. » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Une légère brise vint frôler mes mèches de cheveux encore humides ce qui eut le don de me faire frissonner : peut-être aurais-je les sécher avant de sortir. « L'ennui tu dis ? C'est peu dire ! Mais normalement d'ici la fin du moi je serais en stage donc tu auras peut-être l'occasion de me croiser à nouveau au détour d'un couloir. » Par dessus son épaule, je pus apercevoir un pot de glace posé sur les escaliers. « Fruits rouges ? Pas mal du tout... Bon et sinon comment va Avery ? Si tu as besoin de mes services...» Je n'eus pas le temps de finir ma phrase puisqu'un gros 4x4 passa à toute vitesse derrière nous. « Super prudent de rouler à 80... Enfin bref, si tu as besoin de moi un de ces quatre, tu sais où me trouver ! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 6:49



Pour tout avouer, le meurtre de la jeune fille non loin de là n'avait pas ébranlé Noam pour rien au monde. C'était une vision plus restreinte et pessimiste du monde mais il voyait chaque jour des morts à l'hôpital. Il tentait de les en sauver, il les déclarait alors qu'elle n'était pas prévue : la mort frappait souvent là où on l'attendait pas. Il avait souvent assisté à la venue de jeunes filles qui malheureusement alcoolisées s'étaient faites agressés. Quand on habitait une ville telle que Mount Pleasant où tous les statuts sociaux étaient répartis mais bien réunis dans une seule métropole, il ne fallait pas craindre ce genre d'événement. C'était fréquent dans la police ou près des hôpitaux mais sitôt que ça ne touchait pas leur propre petite vie bien rangée, les gens s'en moquaient éperdument. Voilà pourquoi les ragots allaient bon train ces derniers jours. Tout le monde craignait que le crime ne vienne un jour frapper à leur porte. Noam s'était juste contenté de faire la morale à son fils, de lui donner de nouvelles recommandations et de ne pas le laisser sortir passé une certaine heure. Il ne barricadait pas sa porte la nuit et ne dormait pas avec une arme sous l'oreiller. Il n'était pas perturbé de rien. Cependant, il aurait voulu en savoir plus sur cette jeune fille. Il aimait tout savoir et en tant que médecin, il n'y avait aucun moyen d'accéder au cas du moins plus maintenant qu'elle était décédée. Il suivait les actualités, écoutait ce que les autres disaient mais ne participait que si on demandait son avis. Et Dieu savait qu'il était tranché.

Quand il s'était arrêté pour attendre que le chien ne s'éloigne, Noam s'était permis de la détailler du regard. C'était bête à dire mais depuis le temps qu'il la connaissait – depuis son arrivée précisément, il l'avait vu grandir. Grandir était un bien grand mot, il n'avait pas l'âge d'être son père mais il l'avait connue adolescente et baby-sitter pour Avery et il la croisait maintenant femme indépendante et étudiante. La filière qu'elle avait choisi n'était pas des plus faciles, il fallait de la motivation pour s'atteler à la santé et à la physique de ce monde. N'était-il pas venu aux Etats-Unis lui-même pour exceller dans la médecine et pour réussir là où les autres abandonnaient ? Il admirait l'ambition de la jeune femme et ça n'était pas la seule chose. De longues jambes fines et douces avaient toujours fait partie des choses qui le faisaient craquer. Qu'on le traite de fétichiste si on le désirait, il lui préférait le terme « d'amateur ». Pourtant il n'était pas un séducteur né, bien trop oisif pour ça, et bien des jambes qu'il avait admirées ne l'avaient jamais su. Althéa fit une allusion à la nouvelle brûlante du meurtre qui courait les rues. Il eut un faible rictus amusé, soulagé qu'elle ne fasse pas partie de ces personnes qui parlaient tout bas et se taisaient tout haut. Haussant les épaules, il fourra ses mains dans les poches de son pantalon à pinces. « Heureux de ne pas avoir été ta première victime. Fais attention c'est une arme qui tue très vite. » Combien de fois s'était-il pris de crises allergique ponctué d'étouffement et de gonflement de la gorge juste parce qu'il avait eu le malheur d'être dans la même voiture qu'une femme à chats ? Lorsque le cabot disparut bêtement à la recherche du bâton, Noam en profita pour esquisser quelques pas jusqu'à elle. « Tu m'en diras tant. Sitôt que l'été approche, les gens se sentent pousser des ailes d'invincibilité... Mais bon. Ça ne sera pas aussi difficile dans l'aile de recherche bio-chimique, tu n'auras pas les petits bobos stupides. » Le ton de Noam pouvait sembler las mais il aimait toujours autant son métier même lors de petits bobos comme il le disait si bien. Althéa fit une remarque sur le parfum de sa glace. Il lui adressa un sourire fier. Il savait que rien ne valait le chocolat pour les femmes mais que voulez-vous, il aimait être à part. Il désigna d'un geste de la tête sa maison derrière lui lorsqu'elle l'interrogea sur Avery. « Il va très bien. Il grandit à une vitesse folle. J'ai bien pris soin de lui rappeler qu'il n'était qu'un gosse en le couchant tôt ce so... » Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu'il prit brusquement le bras de la jeune femme pour l'écarter d'un bolide lancé à pleine vitesse. A sa réflexion, il haussa un sourcil. « En même temps ces bêtes-là ça n'est pas fait pour rouler vite dans un quartier paisible. Je suis à chaque fois outré d'en voir un tel usage de mode ici. » Ici, en Amérique. « Ca va, je pense pouvoir gérer le problème de la distance. En ce moment, il essaie de se prouver qu'il est assez grand pour se débrouiller mais si un jour tu passes à l'improviste alors qu'il est seul à la maison, n'hésite pas ça me permettra de savoir si c'est lui qui dévalise la maison en mon absence. » Noam adorait parler de son fils. Il suffisait qu'on le lance sur le sujet et il était capable de déblatérer des heures sur sa progéniture. C'est pourquoi il posa une main sur son épaule pour tenter de retrouver une politesse qui lui manquait parfois : « Et ta tante comment va-t-elle ? Elle n'essaie pas de te pousser jusqu'à la sortie ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 8:06

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

Lorsque j'étais arrivée à Mount Pleasant, j'avais été l'objet de nombreux commérages. Un costume taillé sur mesure comme chaque nouvel habitant. J'étais à leurs yeux une fille superficielle et sans cervelle, puis par la suite une fille hypocrite et fêtarde pour finalement être quelqu'un de charmant et de sympathique. Personne n'avait jamais eu l'audace de me le dire en face bien évidemment, j'avais juste surpris une conversation entre deux voisins. Quelque part ça m'amusait : personne de savait vraiment qui j'étais et il m'arrivait parfois de me prendre à leurs propre jeu afin de ressembler à madame Perfection. Depuis ce jour, je suis devenue méfiante et plus observatrice. Quelque part, j'étais certaine que ce meurtre était en lien avec une personne parfaite en apparence, une personne que l'on croisait tous les jours en achetant le pain. Bien évidement, je ne jouais pas les enquêtrices, cette histoire ne m’intéressait pas plus que ça : j'arrivais encore à dormir sur mes deux oreilles. Rien ne servait d'être sur ses gardes, si quelqu'un voulait vraiment ma peau, il l'aurait et je ne comptais pas prendre des cours de self-défense pour arriver à le semer.

Après avoir refoulé le chien qui me collait aux pattes, je pus à nouveau discuter avec Noam à une distance raisonnable. Notre discussion dériva sur le sujet en vogue du moment de façon indirecte. Manifestement -et je m'en doutais-, Noam avait lui aussi prit cette nouvelle à la légère. Il voyait tellement de cas au fil des heures que je pouvais comprendre parfaitement sa réaction. « C'est bon à savoir. Tu n'as plus intérêt à agir méchamment envers moi désormais. » Bien sur, mon ton se voulait volontairement ironique. Noam avait toujours été respectueux envers moi et même si au travail, j'avais vu une autre facette de sa personnalité, je le trouvais toujours très courtois. Je fis une petite grimace à sa remarque qui vint illustrer mes paroles : « Tu m'étonnes, les soirées d'été font bon train... Oui c'est sur, j'espère avoir choisi la bonne voie. Pour l'instant ça me plait, je suis une fille curieuse donc la biochimie ne pouvait que me correspondre. » dis-je en haussant simplement les épaules. Travailler dans la recherche n'était pas de tout repos mais je cherchais toujours à avoir des réponses à mes questions. Après m'était-ce réellement destiné ? Je n'en savais trop rien.
J'écoutais Noam parlait de son fils et je ne pouvais m'empêcher de le regarder avec admiration : lorsqu'il parlait d'Avery, j'avais l'impression qu'il parlait d'un joyau qu'il voulait à tout prix protéger. Je trouvais ça terriblement touchant à vrai dire. Alors que j'étais sur le point de lui répondre, je sentis sa main s'enrouler autour de mon bras afin d'éviter tout accident. J'étais sur le trottoir certes, mais Noam devait sans doute être protecteur. Je souriais intérieurement. Au loin, je vis un jeune homme sortir du 4x4 qui avait traversé la rue auparavant. Il devait très certainement avoir le permis depuis peu pour se permettre de tel excès de vitesse. L'adrénaline. « Oh oui je vois ! Il est complètement adorable, je l'adore. Il doit certainement vouloir paraître grand pour impressionner les jeunes filles. » Je ne pus m'empêcher de rire à cette idée : les enfants à cet âge étaient mignons et surtout très fiers voulant conquérir le monde d'une manière ou d'une autre. « D'accord, j'y penserai ! Pourquoi, il a trouvé la réserve "Glace aux fruits rouges ? "» répondis-je d'un air taquin. Au loin, deux vieilles dames faisaient leur petite promenade également. Se tenant par le bras, elles n’arrêtaient pas de parler se racontant très certainement les derniers ragots. « Ma tante ? Elle est en pleine jeunesse ! Non plus sérieusement, elle profite vraiment de chaque jour. En ce moment elle est avec un homme et j'ai l'impression d'être un peu son conseiller conjugal. Un jour c'est "Mon dieu, tu as vu le bouquet de rose qu'il m'a offert" ? Et le lendemain ça donne "Il m'étouffe j'en ai vraiment marre" ! Dans un sens c'est plutôt marrant, ça pimente mes fins de soirée. » dis-je le sourire aux lèvres. Ma tante était un cas à elle seule mais je ne l'aurais quitté pour rien au monde. Soudain, les deux grands mères nous contournèrent nous lançant un regard on ne peut plus évocateur. Je les entendais déjà ricaner. En regardant à nouveau Noam je compris pourquoi. Il faisait nuit, j'étais en nuisette devant chez lui tandis qu'il avait sa chemise déboutonnée en haut et était pieds nu. De quoi porter à confusion surtout pour deux commères. Je ne pus m'empêcher de rire brièvement. Quelques années plus tôt, l'idée de passer une nuit avec Noam m'avait effleuré l'esprit. Nous avions partagé un baiser ensemble, le temps de quelques secondes et puis tout s'était terminé très vite. Jamais ce sujet n'était revenu sur le tapis. Serrant mon gilet contre moi, je ne pus m'empêcher de sourire bêtement en y repensant pour ensuite, revenir sur terre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 9:42



Agir méchamment envers elle ? Comme si c'était réellement possible. Dès son arrivée, on avait tout d'abord catalogué Noam et Juliann comme le jeune couple parfait qui cherchait à s'établir en vue d'un avenir paisible et rangé. Tous les deux à la fois encore étudiants et travaillant dans la médecine, peu de gens s'inquiétaient pour eux et ils avaient réussi à évoluer sans la moindre tension au sein du voisinage. Puis peu à peu chacun fut cerné dans sa propre personnalité. On disait d'elle qu'elle était au fond bien naïve, facilement influençable. Quelqu'un de discret qui n'avait rien à voir avec l'énergumène avec lequel elle s'était mariée. Noam était quelqu'un de courtois et de toujours souriant. Pourtant on décela bien vite ses attitudes bizarres, ses préférences qui n'avaient rien d'américain. Si on ne le blâmait pas de ne pas être ici, certains lui reprochaient de ne pas rentrer dans le moule. Sans oublier les quelques personnes qui l'avaient eu pour collègue ou qui avaient de l'entourage dans ce cas, celles-ci avaient affaire à un Noam exigeant, autoritaire, qui n'était jamais satisfait et poussait toujours les autres à se dépasser quitte à paraître parfois prétentieux. Depuis la mort de Juliann tout avait changé. On avait compati, on éprouvait de la sympathie pour lui puis toutes les opinions négatives qu'on proférait à son égard étaient devenus des regards attendris et des âmes illusionnées par son rôle de père parfait. Avery avait grandi là et faisait partie de Mount Pleasant. Il était de ces têtes qu'on croisait jouer dans la rue et dont on reconnaissait immédiatement la frimousse. C'était auprès de son fils que Noam avait retrouvé crédibilité. Cependant, personne ne le connaissait encore réellement. Althéa lui confiait ses doutes quant à la voix choisie. C'était très fréquent de voir les étudiants douter dans ce domaine. Les études étaient si longs et demandaient un tel investissement que tout le monde était confronté tôt ou tard à l'hésitation. D'une voix faussement moqueuse, il acquiesça : « Je suis sûr que c'est la bonne voie. Dis-toi qu'il faut déjà être bien insolite pour choisir la biochimie. C'était fait pour toi. » Noam se voulait rassurant. Il ne voulait pas être responsable de l'arrêt des études d'Althéa. Puis il était certain que la blouse lui allait à merveille.

Le sujet dériva vers son fils comme environ 99% des cas. Heureusement que c'était l'inverse lorsque c'était Avery qui était interrogé sinon Noam aurait sans doute commencé à souffrir d'un complexe d'indifférence face à son rival biologique. « Oh que non, il sait que si un pot disparaît, il risque très gros. » A la fin de sa phrase, il prit un air menaçant qui aurait pu paraître très convaincant si toutefois tous deux ne savaient pas qu'il plaisantait là. Noam remarqua à peine les deux vieilles dames qui faisaient leur promenade du soir plus loin dans la rue. S'il était très observateur, il s'efforçait de ne jamais décrocher d'une conversation, ça relevait du savoir-vivre pour lui – quand bien même il fut tenté à plusieurs reprises en d'autres occasions. Quand Althéa lui parla de sa tante et de son retour à l'adolescence sentimentale, il ne put s'empêcher de sourire franchement. Elle aussi était pleine de tendresse quand elle parlait d'elle. C'était un sentiment tout nouveau pour lui qui n'avait jamais été très proche de sa famille. Même s'il apparaissait comme le fils prodige qui allait faire ses études outre-pacifique, son départ avait été en partie motivé par le fait que rien ne le retenait en Australie sinon un amour profond pour son pays natal. Il avait eu peu de nouvelle de sa famille, il avait envoyé des photos de la naissance d'Avery mais c'était à son fils que les rares coups de téléphone et les mails étaient destinés désormais. Il s'en moquait. « Tu n'as qu'à te venger et parler aussi de tes frasques sentimentales. » Ça n'était pas une façon dissimulée de savoir si Althéa était célibataire ou non. Il n'était pas si curieux sur la vie privée des gens et si autrefois, elle représentait l'interdit qu'il avait franchi, il s'efforçait de ne pas se rappeler cet instant bref qui l'avait libéré de toutes les chaînes conjugales qui l'étouffaient. Alors qu'il continuait de regarder sa voisine – luttant pour ne pas glisser jusqu'à ses jambes découvertes, les deux vieilles dames les dépassèrent pour continuer leur petit tour du quartier. Les regards bien inquisiteurs qu'elles leur jetèrent ne laissèrent aucun doute sur ce qu'elle pensait. D'ici demain, une nouvelle rumeur se répandrait et Noam aurait rapidement fait de la dissiper. Il n'était pas assez colérique pour leur dire maintenant ce qu'ils pensaient de leurs commérages mais il n'en pensait pas moins. Il attendit silencieusement qu'elles furent assez loin pour ne pas entendre une bribe de leur conversation quand il constata qu'Althéa resserrait son gilet contre elle avec un sourire distrait. L'homme en avait totalement oublié l'heure qu'il était : « Veux-tu venir boire un thé ou un café – si j'en ai à la maison ? Avery dort certainement mais ça t'évitera de mourir de froid. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 21:56

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

Ma soirée s’annonçait longue et pourtant, sur ma route, j'avais rencontré Noam au détour de sa maison. C'était quelqu'un que j'appréciais beaucoup et quelque part, j'arrivais à me reconnaître facilement en lui sur certains point. Ceci dit, lorsque j'avais passé quelques semaines sur son lieu de travail pour effectuer mon stage, j'avais pu apercevoir une tout autre facette de sa personnalité. Noam était quelqu'un de très rigoureux et de très minutieux, j'en étais consciente mais au travail, je fus très intimidé par son aspect froid et autoritaire. Ridicule dans la mesure où je le connaissais plutôt bien mais cet aspect m'avait glacé sur place la première fois. Evidemment, j'étais consciente que son travail demandait beaucoup de concentration mais je mis un petit moment à m'y accommoder.
Notre discussion se centra sur mes études pendant un petit moment. Est-ce que j'avais fait le bon choix ? Je n'en n'étais pas encore certaine et je cessais de me poser de nombreuses questions sur moi même. Son commentaire me fit doucement sourire. « Je suppose que je dois prendre ça pour un compliment donc je te remercie et j'espère que tu auras raison. » Mes deux stages me permettraient très certainement de m'améliorer et de comprendre si oui ou non, j'étais destinée à ce métier.

Peu à peu, nous parlâmes un instant de son fils. Ce petit garçon était une merveille : de petit, il avait toujours su se montrer très intéressant et sa petite frimousse avait le don de me faire craquer. Bien sur, lorsque je le gardais je me devais d'imposer certaines règles pour ne pas qu'il prenne trop ses aises. Cependant, c'était vraiment difficile de ne pas céder à son visage d'ange. Sa ressemblance avec son père était frappante, un aveugle aurait bien pu voir leurs similitudes physiques. Par la suite, nous parlâmes de ma tante. Au final, nous discutions des deux personnes les plus importantes dans notre vie. Noam considérait Avery comme la prunelle de ses yeux ce qui était normal et moi je voyais ma tante comme un modèle, la personne la plus importante à mes yeux à défaut d'avoir mes parents. J'haussai un sourcil à sa remarque, le sourire aux lèvres. « Oula, si on aborde ce sujet, elle risque de s'endormir avant même que je puisse commencer. Le vide intersidéral, tu connais ? » Ma situation amoureuse stagnait. Il est vrai que je ne cherchais pas trop l'âme soeur, je partais du principe que si ça devait arriver, ça viendrai naturellement. Plus jeune, j'avais tendance à provoquer l'amour et à être un tantinet séductrice. Désormais, je savais être plus discrète et raffinée. Après nous être fait lyncher par ces deux vieilles dames, je sentis peu à peu le froid engourdir mes jambes. Noam le remarqua très vite et me proposa d'entrer chez lui un instant. « Oui bien sur, volontiers. » Le sourire aux lèvres, nous entrâmes ensemble. J'avais toujours trouvé la décoration plutôt masculine ici et je pensais qu'une note de féminité ne ferait pas de mal. Bien évidemment, je n'allais pas lui imposer mon point de vue au sujet de la décoration intérieure, les goûts et les couleurs ne se discutaient pas. Je me hâtais de le suivre à la cuisine et pendant qu'il choisissait la tisane qu'il allait m'offrir, je filai vers le lavabo afin de me laver les mains. J'avais touché un chien, j'avais pris un bâton au sol : c'était le minimum surtout connaissant Noam. Une fois mes mains sèches, je revins vers lui. « Rien n'a changé ici, j'ai l'impression que c'était hier quand je faisais du baby-sitting et pourtant... ça fait quand même presque sept ans. Outch, ça ne me rajeunit pas tout ça. » dis-je sur le ton de l'humour. J'avais envie de lui poser certaines question au fond : voyait-il quelqu'un ? Se souvenait-il de ce baiser ? Mais comment aborder ça naturellement ? Impossible. Je laissais donc faire le temps, peut-être que le sujet reviendrait sur le tapis naturellement. Je n'avais pas de réponses à ces interrogations et c'était d'autant plus frustrant de ne pas pouvoir en parler librement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptySam 5 Mai - 23:03



Althéa faisait partie des personnes avec qui Noam aimait discuter. Contrairement à certains voisins, leurs conversations n'étaient pas des plus riches en rumeurs ni des plus philosophiques mais c'était ça qu'il appréciait chez sa voisine : elle savait se contenter des choses simples qui n'avaient pas grand intérêt sinon de passer simplement un bon moment. Il l'avait connue moins sage durant son adolescence. Comme toutes les jeunes filles de son âge, la plupart de ses actes étaient faits pour se faire remarquer et il y en avait un en particulier qu'il ne parvenait à oublier. Mais depuis il avait grandi, bien des choses des bonnes comme des plus douloureuses s'étaient passées et l'homme avait réussi à occulter ce soir-là quand bien même il survenait parfois de nouveau quand tous les deux se croisaient, comme à l'instant. Quand Althéa lui fit comprendre que sa vie sentimentale était totalement vide, ça ne l'étonna pas plus que ça. Bien qu'elle fut une jeune femme très raffinée qui plaisait certainement à bon nombre d'hommes, il ne fallait pas oublier qu'elle cumulait job et études en biochimie. Travailler dans les domaines de la santé revenait un peu à mettre sa vie privée entre parenthèses, le temps d'obtenir le sacro-saint diplôme du moins. Noam avait été l'exception parce que déjà à l'âge d'Althéa, il était marié à Juliann. D'abord pour ses papiers puis parce qu'ils étaient déjà ensemble à l'époque. Il n'était pas rare qu'ils ne fassent que se croiser dans leur propre maison en période d'examens. Et si toutefois ils n'avaient pas habité ensemble, sans doute que la médecine aurait finalement eu raison de leur couple. Sitôt qu'elle serait établie – et surtout qu'elle aurait quitté le foyer de sa chère tante, Althéa ramènerait certainement quelqu'un dans sa vie. Mais ça n'était plus de son ressort. C'est cependant avec plaisir qu'il l'invita à entrer chez lui. Après les longues heures qu'elle avait jadis passées à surveiller le petit malin qu'était Avery c'était la moindre des choses. Il l'accompagna jusqu'à l'entrée, en prenant soin de bien ramasser son pot de glace qui étrangement était toujours aussi froid.

Quand ils furent entrés tous les deux, Noam posa le pot sur le comptoir de la cuisine et alla chercher de quoi préparer quelque chose de chaud pour Althéa. Celle-ci avait filé jusqu'au lavabo pour se laver les mains et l'homme ne put s'empêcher de sourire, amusé. Elle avait déjà cerné le gros du personnage. Lui qui se lavait les mains tellement de fois dans la journée, il n'aurait pas résisté à l'irrépressible besoin de l'y envoyer si l'initiative n'était pas venue d'elle-même. Alors qu'il posait sur la table de la cuisine tous les saveurs de tisane qu'il avait en rayon pour qu'elle choisisse – il fallait bien avoir une alternative au café qu'il détestait, Althéa sembla nostalgique dans ses paroles. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas invité quelqu'un à entrer. Depuis la mort de Juliann, sa demeure était devenu son havre de paix, le refuge d'Avery et très peu de gens avaient pu remarquer que rien n'avait changé ici sinon une décoration plutôt masculine. Il préférait aller chez les autres plutôt que de laisser les gens s'immiscer dans sa vie. Désinvolte, il haussa les épaules. « Je ne suis pas un adepte des changements de mobilier. Je préfère garder une maison propre plutôt qu'une maison belle. Et crois-moi qu'un père célibataire n'est pas rapide dans les tâches ménagères ! » Quand un enfant de plus de 7 ans vivait là, mieux valait rester aux aguets pour les moindres bactéries et autre saletés. Noam mit de l'eau à chauffer puis se lava les mains à son tour. Pendant un instant, il regarda à travers la fenêtre la rue qui était à présent déserte. A cette heure-ci, beaucoup vaquaient à leurs occupations familiales. Sans Althéa, il serait en train de dormir à l'heure qu'il est. Il finit par s'installer sur un haut tabouret aux côtés de la jeune femme avant de replonger sa cuillère dans la glace qu'il était déterminé à finir ce soir. Tandis qu'il dégustait, il finit par dire d'une voix un peu plus monotone : « Je ne t'ai jamais remercié d'avoir gardé tant de fois Avery. Il t'aime beaucoup et parfois encore il te réclame. Je suis obligé de lui dire que grand comme il est, je ne vais pas me ruiner dans une baby-sitter de compétition. Mais que veux-tu, c'est un garçon... » Althéa avait été la première femme qu'Avery avait connu, hormis sa mère. Il avait peu de souvenirs d'elle quand il était bébé mais était maintenant capable de la reconnaître. « Il n'arrête pas de dire que sa chérie de l'école te ressemble. Je crois qu'il a du goût pour les femmes matures. » A cette idée, Noam lâche un rire attendri. Son fils en faisait déjà des belles à son âge et il n'osait penser à ce que seraient les prochaines années où l'adolescence s'emmêlerait. Regardant en coin sa voisine, il enfourna une nouvelle cuillère de glace dans sa bouche, se moquant du froid qui engourdissait son palais. C'était une douce soirée décidément.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptyDim 6 Mai - 6:19

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

Cela faisait un moment que je n'avais pas eu une vraie discussion avec Noam. Nous parlions toujours de notre quotidien ou de choses futiles ce que j'appréciais beaucoup. Les habitants de Mount Pleasant avaient la fâcheuse manie de dramatiser tout ce qui se passait. Chaque potin était bon à être raconté et bien évidemment, dans une petite ville, les nouvelles allaient toujours très vite. Noam et moi étions très certainement à l'opposé de nos voisins. Nous n'aimions pas être impliqué dans cette routine infernale. Car oui, ici les commérages étaient perçus comme routinier. J'aimais la nonchalance et le naturel. Notre conversation dériva sur plusieurs sujets : son fils que je gardais autrefois, mes études que j'avais quasiment fini, ma tante qui rythmait mon quotidien d'histoires en tout genre. Après une rude journée, c'était toujours agréable de pouvoir papoter de sujets banals. Néanmoins, j'eus soudain la chair de poule : surement le fait d'être immobile depuis un moment. Mon voisin décida donc de m'inviter chez lui histoire de continuer notre discussion sans pour autant mourir de froid. Il y a quelques années, rentrer chez lui était presque automatique : parfois, je me demandais si je ne passais pas plus de temps dans l'antre de Noam plutôt que dans la mienne. Je le percevais auparavant comme un célibataire endurci mais aujourd'hui, avec plus de recul, je me rendais compte qu'il avait subi de nombreux malheurs pour être ainsi à présent.

Pendant qu'il chauffait l'eau, je choisissais une tisane aux vertus apaisantes. Je ne me voyais pas ingurgiter de la caféine à une heure si tardive et puis en règle générale, je n'aimais pas le café brut ou alors seulement dilué avec un peu de lait. Une fois la tasse entre mes mains, nous nous installâmes sur deux tabouret. C'était étrange de me retrouver ici, dans sa cuisine et surtout en pyjama. « Je comprends oui, surtout avec un emploi du temps comme le tien mais c'est très bien ici. Il y a une ambiance... Je ne sais pas trop, mais j'aime bien. » avouai-je sincèrement. Il est vrai que c'était une décoration plutôt masculine mais cela n'enlevait pas le cachet de sa maison. Mon regard se porta droit devant : l'entré. Là où quelques années plus tôt, Noam et moi avions franchi une limite qui autrefois semblait interdite. Ce fut bref, ce fut court et c'était peut-être bête mais cette pensé me fit doucement sourire. Je cherchais encore comment aborder le sujet tout en soufflant sur ma tisane afin qu'elle refroidisse un peu. Détournant mon regard vers Noam, j'esquissais un sourire en l'écoutant. « Ça m'a réellement fait plaisir de le garder pendant tout ce temps. C'était loin d'être une corvée et comme je te l'ai dit, si tu as encore besoin de mes services le temps d'une soirée ou quoi, tu n'as qu'à taper à ma porte.» J'aimais beaucoup Avery également, j'avais établi une certaine complicité avec lui et je me doutais que ma présence devait le réconforter. Après tout, ses camarades devaient très certainement avoir leurs deux parents et je me doutais que ça ne devait pas être facile. Je ne pus m'empêcher de rire doucement à sa seconde remarque. « Ah oui ? Je suis flattée alors ! Ce gosse là me fera toujours autant rire. D'ici à ce qui ne me demande pas de l'accompagner à l'école pour rendre jaloux ses copains. » dis-je le sourire aux lèvres. Alors que Noam dégustait sa glace, je pris une gorgée de ma tisane : erreur. Reposant la tasse, j'en avais les larmes aux yeux c'était encore bien trop chaud. Prenant ça à la dérision, je ne pus m'empêcher de sourire à Noam. « Finalement, je crois que je vais attendre encore un peu ! Bon et dis-moi, tu connais désormais ma situation amoureuse mais toi alors ? Je veux dire, tu sais très bien que beaucoup d'infirmière aimeraient beaucoup tomber dans tes filets. » dis-je d'un air taquin afin que la remarque passe plus légèrement. Il était évident que de nombreuses femmes se faisaient très jolies le matin dans l'espoir que Noam les remarque : j'en avais eu la preuve vivante lorsque j'étais en stage. D'ailleurs, je trouvais ça assez pathétique dans un sens. C'était bien connu, beaucoup d'employées étaient souvent attirés par leur directeur et d'autant plus dans le domaine médical. Et puis très sincèrement, je les comprenais : Noam était le stéréotype parfait du charmant médecin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptyLun 7 Mai - 2:15



Noam n'avait jamais été du genre à vivre dans le passé. Toute sa vie durant il avait toujours été un homme qui surmontait les difficultés et qui ne restait pas sur un échec. C'était l'une des seules valeurs que son père avait tenu à lui inculquer avant de se désintéresser totalement de lui : on finissait toujours par vaincre. Lorsqu'Althéa confessait aimer l'ambiance de ce foyer, c'était comme une nouvelle victoire. Il n'avait jamais vécu dans le souvenir de Juliann, la seule photo qui demeurait d'elle c'était celle posée à l'entrée qui la représentait encore dans sa nouvelle vingtaine. Il s'était débarrassé de ses affaires rapidement quand bien même il avait gardé un unique foulard – son préféré qu'il avait laissé à Avery. Parfois ce dernier l’interrogeait sur sa mère. Il n'en avait que très peu de souvenirs et déjà à son âge il semblait avoir compris que son père n'était pas la meilleure personne pour en parler. Il n'avait pas prononcé son nom depuis des lustres et heureusement pour lui, les habitants de Mount Pleasant avait fini de le voir à travers la tragédie de sa femme et n'abordait plus non plus le sujet. Parfois se permettaient-ils de s'accorder qu'Avery était très bien éduqué malgré son unique parent mais rien de plus. « Je ne l'oublierai pas Althéa. » Sa proposition tenait toujours et bizarrement, il avait toujours su qu'elle serait là pour l'épauler. Pourtant c'était sur l'initiative de Juliann que la blonde adolescente avait été embauchée pour la première fois. Elle ne supportait pas de laisser Avery à ses parents trop conservateurs et baignant dans un monde si luxueux qu'ils auraient inculqué à l'enfant seulement la valeur du caprice et le goût pour les belles choses. Elle ne tenait pas à faire vivre à son fils l'enfer de son enfance. Nombreuses disputes entre le couple avait éclaté à l'abri des regards, véritable choc des éducations et de conceptions de la vie qui n'étaient similaires qu'en de très rares points. Ils avaient toujours paru heureux, ils en avait été autrement. Le coup de folie de Noam ce soir-là alors qu'il raccompagnait la baby-sitter jusqu'à la sortie tentait de se justifier par ces désaccords de plus en plus fréquents. Il ne réalisait pas combien cette folie, oeuvrée alors que sa femme était à l'étage même, avait contribué à bien des événements futurs. Et combien Althéa représentait un passé douloureux malgré elle. D'où peut-être son éloignement de la maison familiale depuis de longs mois.

« J'ose espérer qu'il ne grandira pas trop vite. Je suis encore trop jeune pour faire face aux questions existentielles. » Tôt ou tard, Avery aurait besoin de l'avis d'une mère. D'un geste nonchalant, Noam remuait la glace aux fruits rouges qui commençait lentement à fondre. Althéa avait le don pour l'interroger sur des sujets qu'il pensait avoir oubliés. Lorsqu'il se levait tous les matins, qu'il vivait tranquillement sa petite vie de père médecin, il n'avait pas le temps de se poser mille questions. Il vivait à cent à l'heure, il n'avait le temps de rien sinon de profiter de ce qui se passait. Il emmagasinait tous les moments privilégiés avec son fils sans se soucier du lendemain. Pendant trop longtemps il avait été sur ses gardes et s'était méfié de tout le monde et encore aujourd'hui, Noam parvenait tout juste à se débarrasser de cette culpabilité constante. La perspective d'imaginer Althéa et Avery main dans la main allant jusqu'à l'école pour présenter à ses petits camarades de classe la nounou "super jolie avec des longs cheveux de princesse" dixit le gosse était à la fois fort amusante et fort déplaisante. Il surprotégeait sa progéniture sans aucun doute. L'homme laissa sa voisine se servir comme si elle était chez elle. Ça n'était pas la première fois qu'elle était assise à cette table après tout. Soudain alors qu'il finissait la dernière cuillère du pot, Althéa mit les pieds dans le plat. Sous la surprise, Noam manqua de s'étouffer et se mit de la glace sur la joue par inadvertance. Avait-il si l'air désespérément seul ? Elle devrait pourtant savoir qu'il n'était pas un homme à femmes. Il n'aimait pas séduire et préférait qu'on vienne jusqu'à lui. De ce côté-là, on pouvait le qualifier un peu d'égo paresseux : il avait besoin de plaire mais seulement si c'était sans le vouloir. Interloqué, il arqua un sourcil en direction de la jeune femme puis répondit de la voix la plus désintéressée possible : « Je n'ai pas le temps pour ces choses-là. » Il n'avait surtout pas l'envie. Les besoins d'homme comme on aimait à les nommer, il les avait depuis longtemps enfouis, se contentant d'un regard appuyé, d'imagination irréelle plutôt que d'approcher réellement l'objet de ses éventuels désirs. Beaucoup de collègues avaient essuyé le refus cinglant de Noam et si certaines sous le coup de la déception aimaient à faire croire qu'il était d'un autre bord ou victime d'une toute autre pathologie d'ordre sexuel, d'autres succombaient d'autant plus à l'aura de mystère qui enveloppait l'homme inaccessible. Il sentait qu'irrémédiablement le souvenir allait revenir sur le tapis et c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait. Dieu qu'il avait eu une bonne idée de l'inviter à entrer. « La curiosité est un vilain défaut tu sais. » Il lui fit un clin d'oeil puis se leva pour aller jeter le déchet et se laver à nouveau les mains.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptyLun 7 Mai - 8:26

Douce soirée. | Noam 554383tumblrm3efk2yQ0u1r564pno15001

Noam m'avait gentiment invité à entrer. Autrefois, j'avais pour habitude de passer un bon nombre d'heures dans cette maison qui, quelque part, m'avait toujours impressionnée. Elle correspondait merveilleusement bien à la personne qui y habitait. La décoration était plutôt chic : un canapé en cuir, une table basse en verre et une cuisine parfaitement rangée. J'avais l'étrange impression que tout avait été calculé ici. Cependant, au fil du temps je m'y étais habituée et j'avais tenté d'avaler cette gêne qui m'avait turlupinée. Toutefois, en entrant ce soir là j'eus le même ressentiment l'espace d'un instant. Ridicule pourtant mais je me sentais embarrassée... Peut-être était-ce à cause de ma tenue pas vraiment adéquat. Je n'en savais trop rien mais très vite, Noam su me mettre à l'aise en m'offrant une tasse de thé.
Mon voisin me remercia par la suite pour mes nombreux services. Je lui offris en guise de réponse un sourire qui en disait long. Il n'avait pas à me remercier autant de fois, j'avais pris beaucoup de plaisir à être, en quelque sorte, un membre de cette famille. A ma manière, j'avais peut-être pu adoucir cette tension souvent présente entre Noam et sa défunte femme. Bien sur, je ne savais pas ce qu'il se passait entre eux et très honnêtement ça ne m’intéressait pas. Je ne voulais pas me mêler des affaires des autres, je trouvais ça bien trop impoli à vrai dire. Après avoir soufflée un long moment sur ma boisson afin qu'elle refroidisse, je bus une gorgée avant de reposer ma tasse. « Ah oui je vois ! Les fameuses questions existentielles... Tu as le temps encore je pense. Quoi que, les bambins d'aujourd'hui ont tendance à être précoce. » dis-je d'un air las en dégustant à nouveau ma boisson. Ce que j'aimais chez les enfants c'était tout simplement leurs spontanéité. Leurs naïveté -contrairement aux adultes- était une de leurs plus grandes qualités selon moi. Seulement le monde, tel qu'il était aujourd'hui, ne leur permettait pas de réellement s'épanouir.

Étrangement, ma question suivant lui fit perdre les pédales. Il sembla surpris ce qui me laissa dubitative. C'était une question comme une autre. D'ailleurs, sa réponse fut brève et directe. Pas le temps ? Je pouvais le concevoir vu son métier. Il devait être difficile de trouver chaussure à son pieds avec un tel emploi du temps. Moi-même, j'avais du mal à concilier mon travail, mes études et ma vie personnelle. Bien sur, comme tout être humain, j'avais parfois envie de me laisser aller, de me décoincer et de sortir de cette routine infernale. J'avais pas mal bourlingué dans ma jeunesse et parfois, cela me faisait le plus grand bien de retrouver pendant une après-midi, cette innocence d'antan. Mon surmoi avait très certainement besoin de se libérer de temps à autres et à vrai dire, je me demandais comment Noam pouvait ignorer cette partie de lui. « C'est compréhensible. » D'un air nonchalant, je bus une dernière gorgée de ma tisane avant de poser ma tasse dans l'évier. Toutefois, sa remarque eut le don de me faire sourire. J'haussai les épaules en lui faisant face, mon regard se voulait sérieux et profond. « Qui a dit que c'était de la curiosité ? » Je voulais peut-être seulement me renseigner ou bien évoquer un sujet précis ou encore faire passer un message ou bien tout simplement continuer notre conversation. En aucun cas c'était de la curiosité. « Oh et d'ailleurs... si je peux me permettre. » Mes longues jambes parcoururent la cuisine à la recherche d'une serviette en papier. Une fois trouvée, je pris soin d'effleurer sa joue avec afin d'enlever le surplus de glace. Un geste maternel, une avance, il pouvait bien le prendre comme il le voulait mais cette petite note de couleur sur son visage dérogeait avec son physique frôlant la perfection. Une foi fini, je mis le papier à la poubelle pour ensuite revenir vers lui. « Un masque au fruit rouge c'est pas vraiment super pour la bon. » dis-je d'un ton ironique en lui faisant à mon tour un clin d'oeil. Mon regard se posa par la suite vers la fenêtre : il n'y avait personne dans la rue et ça me plaisait. Au moins, je ne me sentais pas observée, chose que je détestais par dessus tout. «Bon eh bien je crois que je vais finir ma petite balade... De toute manière je pense passer à l'hôpital dans la semaine histoire de déposer ma candidature. On se croisera très certainement. Ça te tente de marcher un peu ? A moins que tu ne sois trop fatigué, je suppose que le journée à été rude. » Ma voix se voulait douce tandis que je m'avançais petit à petit vers l'entrée. L'endroit où, il y a quelques années, nos lèvres s'étaient frôlées.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam EmptyLun 7 Mai - 11:05



L'heure avançait et pourtant Noam ne ressentait toujours pas la fatigue peser sur ses épaules. Par chance, il n'y avait pas eu d'urgences ce soir. Le bipeur qu'il avait pris soin de poser sur le comptoir de l'entrée demeurait silencieux à son plus grand bonheur. Déjà que le lendemain allait être compliqué : Avery se leverait à peine que son père serait déjà parti pour l'hôpital avec un seul petit mot sur le paquet de céréales de son fils en guise de bonjour. Il exécrait plus que tout devoir le laisser à ses propre moyens. Il craignait toujours le pire : une chute, un accident domestique ou même qu'il oublie tout simplement de se réveiller... Mais Noam ne pouvait décemment pas employer quelqu'un, ni réclamer tous les matins le soutien d'Althéa qui avait elle aussi un job pour gagner sa vie. L'homme s'était toujours débrouillé seul à merveille et il voulait prouver à son fils que l'adage ''on n'est jamais mieux servi que par soi-même'' serait avéré toute sa vie durant. Il redoutait ses futures interrogations mais se préparait déjà psychologiquement à parer à toute éventualité. Qu'elle aille d'une homosexualité révélée ou d'une maladie impromptue qui se déclarerait plus tard. Mais Noam mettait toutes les chances de son côté : médecin, il œuvrait pour la science, pour autrui et surtout pour son propre entourage. Du jour au lendemain, il avait été confronté à un rôle qui lui avait été non seulement totalement inconnu mais également des moins désirés à l'heure. Aujourd'hui il était un tout autre homme qu'il avait pensé devenir. Si ces faiblesses avaient engendré bien des erreurs et des conséquences irrémédiables, il n'en restait pas moins d'une détermination à toute épreuve.

Noam n'était pas surpris qu'elle pose une telle question, il ne s'y était pas attendu à ce qu'elle soit si limpide. Ces derniers temps ils s'étaient contenté des formalités de voisinage, une incompatibilité des emplois du temps et sitôt qu'ils se retrouvaient à parler comme il y a quelques années, ils semblaient tous les deux habités par la même angoisse qui chacun de leur côté tentait de ne pas transparaître à l'autre. Le fait est qu'il ne voulait pas répondre à la question qui lui brûlait les lèvres. Elle était devenue un tabou pour lui sitôt qu'il avait refermé la porte derrière elle. Ce baiser faisait partie des moments dont on doutait parfois de la réalité, des interdits qu'on franchissait sans savoir si ça relevait de la chimère. Sitôt qu'il s'était marié à Juliann, plutôt pour des raisons administratives, il craignait de ne pas se sentir à la hauteur. Il l'avait appréciée, il l'avait chérie mais aurait-il pu être certain de demeurer aussi longtemps avec elle s'il ne lui avait été pas lié officiellement ? C'était bien ce doute qui était le plus violent ans son esprit. Althéa ne représentait pas l’inaccessible, elle représentait la faiblesse qu'il avait eu de succomber à ses désirs plutôt que de respecter son devoir de citoyen et de mari. Par chance, elle n'insista plus et laissa entendre que sa question avait été plus intéressée qu'informelle. « Tu devrais pourtant le savoir. L'hôpital est autant un nid à potins que le marché. Moi la corde au cou, ça aurait rapidement circulé. » Sans même qu'il ne puisse espérer une réponse, celle-ci se leva pour aller chercher une serviette en papier. Ses longues jambes parcoururent la pièce sans mal, presque sur la pointe des pieds. Des jambes fuselées et interminables. Lorsque Noam redescendit sur terre, Althéa s'était penchée sur lui pour retirer ce qui semblait être un oubli sucrée sur sa joue. S'il avait pu anticiper le geste, sans doute se serait-il écarté. Non il n'avait pas peur des femmes encore moins de la jolie blonde mais l'affection tactile ou même le toucher n'étaient pas de ses meilleurs alliés. Encore une manie compulsive de médecin. Il esquissa un sourire. « J'aurais pourtant juré que si... » Il l'observa regarder par la fenêtre. Il ne souhaitait pas la retenir plus longtemps si toutefois elle voulait partir. Noam n'était ni contrariant ni trop flexible. Il savait dire ses opinions et ses envies, il n'était juste pas contraignant en apparence du moins. « Oh. Passe à l'occasion dans mon bureau même si tu risques sûrement de le trouver vide. Au pire tu n'auras qu'à simuler un malaise pour que je vole à ton secours. » Alors qu'il la raccompagnait jusqu'à l'entrée – comme autrefois, il déclina l'offre poliment. « C'est gentil mais il est l'heure pour moi. Les malades n'attendent pas. » Une fois qu'elle fut devant la porte, il lui sourit avec une sincérité dont on ne pouvait plus douter. « Ce fut une agréable soirée, Althéa. »



TOPIC TERMINE.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Douce soirée. | Noam Empty
MessageSujet: Re: Douce soirée. | Noam   Douce soirée. | Noam Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Douce soirée. | Noam

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» "(H) uc - NOAM GRAYSON"
» NOAM ISAAC ❀ you think you know me ?
» Around a memory. | Noam
» Damn it, my car ! | Noam.
» Charity Ball. | Noam.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: ∞ UNOPENED LETTER TO THE WORLD ∞ :: ∞ Don't dream it's over-