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 Around a memory. | Noam

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MessageSujet: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyVen 18 Mai - 9:34

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Les rayons du soleil vinrent réchauffer ma peau alors que je commençais lentement à ouvrir les yeux. Par chance, je ne travaillais pas aujourd'hui et vu mon état, cela tombait merveilleusement bien. Lentement, je me redressai sur mon lit afin de regarder ma chambre qui baignait dans une douce lumière jaunâtre. Je m'étirai doucement jusqu'à ce que je sente un poids au dessus de mes paupières. Bon sang, j'avais une migraine horrible. La réalité me frappa de plein fouet : finalement ma chambre était loin d'être un endroit paisible. Ma robe noire que j'avais porté au gala traînait au sol juste à côté de mes talons. En me levant, je pus remarquer que je m'étais endormie en sous-vêtement, j'étais sûrement bien trop fatiguée hier soir pour enfiler quoi que ce soit. Le pire était à venir : en me regardant dans le miroir, je pus concentrer l'ampleur des dégâts. Mes cheveux étaient indescriptibles, mon mascara avait coulé... Une lanterne s'éclaira dans mon esprit. Le champagne. J'avais certainement un peu trop bu et j'étais actuellement en piteux état. Plaçant une main sur mon front, je repris ma robe afin de la mettre au sale seulement un détail m'interpella : la pièce en dentelle. Soudain, mes souvenirs fusèrent à toute allure dans ma tête : l'ascenseur, Noam, moi et un moment on ne peut plus charnel. C'était bien réel, je ne rêvais pas. Le plus difficile était à venir, affronter notre sobriété.

Filant immédiatement sous la douche, l'eau me permit de remettre mes idées en place. Il faisait un temps magnifique aujourd'hui et j'avais besoin de décompresser avant de devoir affronter à nouveau le regard de Noam. Je sentais déjà ce sentiment de honte m'envahir, néanmoins, je ne pouvais me résoudre à regretter quoi ce soit.
J'enroulai donc une serviette autour de ma poitrine, les cheveux ruisselants d'eau. Me dirigeant vers la cuisine, il fallait absolument que je mange quelque chose afin que mon mal de tête puisse s'estomper. Je pris une petite tartine pour ensuite remonter dans ma chambre afin de me préparer. Je voulais profiter de cette journée ensoleillée et un pique-nique me semblait être une bonne alternative. Je laissai donc mes cheveux sécher à l'air libre afin qu'ils puissent prendre un mouvement naturel. Côté vêtement, je voulais m'habiller de la façon la plus simple possible. Je pris donc un short en jean, un tee-shirt uni blanc et une paire de sandales.
Je descendis donc les escaliers en trombe afin de me concocter un petit sandwich. Une bouteille d'eau et un donuts : mon sac était fin prêt !
Je ne savais pas trop où aller encore, j'avais besoin de me ressourcer autre part qu'en ville. Un endroit discret, à l’abri de tous regards. Je jetai un regard par la fenêtre, me cachant derrière mon rideau. Au loin, je pus apercevoir la demeure de Noam. Je n'en revenais toujours pas, mon voisin avait posé ses mains sur moi, m'avait caressé et quant à moi, je l'avais presque embrassé. Cependant, en y repensant, je ne pus m'empêcher de sourire sentant un frisson parcourir mon corps.
Voyant l'heure, je rassemblai mes dernières affaires en prenant soin de prendre un bouquin que j'allais sûrement dévorer durant l'après-midi.
Je pris alors ma voiture, roulant vers un endroit précis. Rockwater. Cet endroit était merveilleux et je m'en voulais de ne pas m'y rendre plus souvent. C'était clairement le lieu parfait pour se ressourcer et s'échapper de tout stress. En roulant, mon esprit divaguait de temps à autres sur ce qui c'était passé la veille. Décidément, j'allais avoir beaucoup de mal à me séparer de ce souvenir et secrètement, je n'avais pas envie d'oublier ce moment, conservant le moindre détail comme la prunelle de mes yeux. Une fois garée, je pris mon sac et après quelques minutes de marche, j'étalai une petite couverture au bord du fleuve. Tout en regardant ce paysage magnifique, je dégustais mon repas mais je voulus garder mon donuts pour plus tard. Je me remis sur pied afin de promener un peu sur le ponton qui dominait la vue. Je m'assis au bord après avoir enlevé mes chaussures. Mes mains se posèrent alors en arrière afin de m'y appuyer. Trempant mes pieds dans l'eau, je vis au loin quelques personnes se rafraîchir dans le fleuve, cela me fit doucement sourire.
Après quelques minutes, je repris le chemin inverse afin de m'étaler de tout mon long sur cette couverture. Je sentais doucement le soleil dorer ma peau lorsque soudain, je sentis deux petites mains sur mes paupières. Je me mis donc à rire, curieuse de savoir qui était cette mystérieuse personne. «  Qui est-ce ? »


Dernière édition par Althéa Handerson le Sam 19 Mai - 5:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyVen 18 Mai - 12:17

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Des flashs, des images irréelles tournées au ralenti, des souffles saccadés, des frôlements inavoués. Les rêves de Noam étaient bien agités cette nuit-là. Il était rentré très tard, Avery avait eu la bonne idée de se coucher à l'heure si bien qu'il ne l'avait pas entendu passer le pas de la porte, un peu négligé. Ses vêtements à la fois humides de transpiration et tâchés d'herbe avaient fini direct à la panière. Après c'était dans l'état que le médecin s'était étalé de tout son long dans son lit avant de filer pour un somme très long. Du moins il l'espérait. A midi, une silhouette poussa lentement la porte de sa chambre. Celle-ci savait quand il fallait sauter sur le lit pour le sortir de son sommeil et quand il fallait être plus discret. Lors d'un lendemain de gala à l'hôpital, Avery savait que la manière douce le sauverait d'une mauvaise humeur de son paternel. Déjà habillé, il grimpa silencieusement sur le lit de son père. Sa tête mal coiffé dépassait à peine de sa couette et il résistait à la tentation de rire en voyant son père ainsi comme n'importe quel voisin. Il s'allongea à ses côtés et entoura son cou de ses petits bras. Faisant un câlin au seul parent qui lui restait, il finit par chuchoter juste assez fort pour le réveiller : « Papa... Il fait beau. » La seule réponse fut un grognement digne d'un ours. Toujours les bras accrochés au cou de son père, Avery tentait de l'agiter doucement. Il arborait un sourire d'ange au cas où on le verrait à l’œuvre mais Noam ne daignait ouvrir un œil. Lâchant la nuque du médecin, il se redressa assis sur le lit puis sortit sa dernière arme secrète. « Papa... L'aspirine est prête. » Un nouveau grognement puis une main sortit enfin de sous les abîmes des draps. Le petit garçon se pencha sur la table de nuit pour prendre le verre d'eau où l'aspirine s'était diluée. Il la tendit à son père qui garda un instant la main en l'air comme pour réaliser qu'il tenait là le saint Graal. Il redressa la tête juste assez pour engloutir le verre en quelques secondes. Il détestait l'aspirine et s'il n'en avait pas besoin souvent, il haïssait encore plus quand elle était efficace. Il rendit le verre à Avery qui le reposa sur sa place initiale. « Papa, tu avais promis que tu m'emmènerais au fleuve s'il faisait beau. Y'a un grand soleil cet après-midi ! »

Comme à chaque fois dès qu'Avery exigeait, il obtenait. Voilà donc un Noam mal réveillé, les cheveux emmêlés – fait très rare -, à peine habillé histoire de ne pas sortir en guenilles. Il avait mis un pull léger noir et son pantalon était remonté aux mollets. En effet, son fils l'avait imité et pataugeait maintenant dans le fleuve. Il ne savait pas encore très bien nager, son père préférait donc garder un œil sur lui et une distance raisonnable. Le danger n'était jamais loin. Finalement, il appréciait l'initiative de son garçon, l'air était frais et le mal de crâne atroce avec lequel il s'était levé s'apaisait peu à peu. Il n'avait rien pu avaler mais une nouvelle fois son fils avait mangé avant même de réveiller Noam. A croire qu'ils se connaissaient par cœur l'un l'autre. Le corps de Noam était là mais son esprit était ailleurs. Sa mémoire était restée bloquée à la nuit précédente. Il ne parvenait à chasser ces souvenirs, ils hantaient douloureusement sa tête. Il n'arrivait même pas à profiter de ce moment avec son fils et c'était bien quelque chose qui l'agaçait plus que tout. Personne ne devait jamais prendre la place d'Avery dans sa tête et c'était bien ce qu'il craignait quand il évitait toute tentation. Quand il parvint enfin à revenir à la réalité, il chercha du regard son fils sans le trouver. Soudain, paniqué, il longea le fleuve en appelant son prénom à plusieurs reprises. Déjà il s'imaginait le pire : comment avait-il pu faillir à sa surveillance ? Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il remonta le fleuve pour aller le chercher sur la petite côté que la ville avait aménagée. Cédant lentement à la panique, une voix féminine l’interpella. Il aurait pu la reconnaître s'il n'était pas trop préoccupé par la disparition d'Avery. Se précipitant jusqu'à la voix pour demander si elle l'avait vu, il se stoppa net quand il remarqua Althéa et Avery juste derrière qui lui cachait les yeux. « Devine. » Un rire cristallin typique du garçon le trahissait toujours. Noam lui restait à l'écart. C'était bien la dernière personne qu'il souhaitait affronter à cet instant précis. Il n'était pas prêt à lui faire face, pas prêt à assumer. Les souvenirs de cette nuit qui repassaient en boucle étaient comme un rêve qu'il n'avait pas eu le droit de faire. Avery n'était pas au courant et c'était la dernière personne à qui il souhaitait en parler. Il osait espérer qu'Althéa ne céderait pas et qu'elle parviendrait à agir normalement. Cependant, il demeurait immobile pour les observer. Ils s'étaient toujours bien entendu, sûrement qu'Avery lui portait une affection particulière parce qu'elle était l'une des premières personnes dont il avait souvenir durant son enfance. Quand Althéa eut enfin reconnu le petit homme, celui-ci retira ses mains et se laissa tomber assis à côté d'elle, arborant une mine boudeuse presque déçue. Avery avait parfois des talents de comédien qui se découvraient et il savait les utiliser à son avantage. « Comment ça va ? Toi aussi t'étais à la fête ? » Comment mettre les pieds dans le plat innocemment, leçon numéro 1.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyVen 18 Mai - 21:58

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Il fallait que je sorte, que je prenne l'air afin de penser à autre chose. La nuit précédente, j'avais bu un peu trop d'alcool mais pas assez pour oublier chaque détails de cette soirée. Quelque part, j'aurais préféré avoir une bonne gueule de bois afin que mon esprit puisse se sentir apaisée. Non pas que je regrettais les événements passés, ce qui me dérangeait à vrai dire c'était de devoir vivre en craignant d'affronter le regard de Noam. J'étais consciente cependant qu'un jour ou l'autre, nous allions devoir nous croiser à nouveau. Il était mon voisin et pour couronner le tout, mon chef de stage. Comment allais-je pouvoir me comporter comme une simple collègue en sachant qu'il avait parcouru mon corps de ses mains ? Nous ne parlions plus d'un simple baiser désormais.
J'essayais tant bien que mal de chasser ces souvenirs de mon esprit même si j'avais l'impression qu'ils étaient ancrés en moi, comme s'ils déterminés ma personne.
Heureusement, cette journée allait me faire le plus grand bien. Un soleil rayonnant veillait sur Mount Pleasant et, en allant faire un tour vers Rockwater, j'étais certaine que personne ne viendrait troubler ma tranquillité. Du moins, c'est ce que je croyais.

Après avoir fait un tour près du ponton, j'avais décidé de m'allonger au soleil afin de sommeiller un peu. La nuit avait été longue et je n'avais pas très bien dormi, un petit somme me ferait donc le plus grand bien. Cela me permettrait d'avoir les idées claires et peut-être qu'ensuite, j'irai prendre un bain pour me rafraîchir.
Alors que j'étais étendue sur ma couverture, je sentis alors deux petites mains sur mes yeux. Un enfant à coup sur. Qui voulait bien vouloir me faire une petite surprise. Ce petit garçon eut à peine le temps de prononcer un mot que je le reconnus immédiatement. Avery. Souriante, je me redressai alors à ses côtés et lui fis quelques chatouilles après lui avoir fait un bisou sur la joue. «  Ça ne pouvait être que toi ! » J'avais gardé ce petit garçon pendant un long moment et je l'avais vu grandir au fil des années. Je le voyais beaucoup moins à présent mais cela ne m'empêchait pas de lui rendre quelques visites de temps à autres. Avery était quelqu'un d'adorable, de généreux et de très mature pour son âge. Je me doutais bien que l'éducation de son père y était pour beaucoup. D'ailleurs, comment ignorer leurs ressemblance frappante ? C'était un Noam en miniature.
Il vint alors s'asseoir à côté de moi et instinctivement, je le pris dans mes bras. Cependant, il me posa une question qui me perturba aussitôt. Une équation se résolu dans mon esprit : si Avery était là, son père était sûrement dans les parages. Résultat, j'allais devoir l'affronter. Je ne savais pas du tout comment j'allais établir un contact, je comptais d'ailleurs profiter de cette après-midi pour y penser mais j'étais prise sur le fait accompli. «  Je vais très bien et toi bonhomme ? Oui, oui j'y étais... C'était super ! » Le sourire aux lèvres, j'essayais de ne pas paraître gênée pour n'éveiller aucun soupçon. Après tout, les enfants étaient connu pour avoir un don inouï : reconnaître la vérité du mensonge.
Je tentai donc de détourner le sujet en me levant. «  Bon Avery, on a beaucoup de temps à rattraper tu crois pas ?» Je le pris donc sous le bras pour le faire un peu tournoyer mais c'est alors que je vis Noam au loin. Voulait-il jouer à cache-cache ? Je n'étais pas contre... Seulement c'était reculer pour mieux sauter, ça n'avancerai à rien de l'ignorer.
Je reposai donc Avery au sol et, posant mes mains dans les poches arrières de mon short, mes neurones fusèrent à vitesse grand V pour essayer d'engager la conversation. Son fils n'était pas dupe, il savait qu'habituellement, je parlais avec son père de tout et de rien. Si un froid s'installait, il se mettrait à poser automatiquement une tonne de questions comme tous les enfants et on ne pouvait pas dire que c'était le moment le plus opportun pour ça. M'approchant donc de Noam, je le regardais dans sa globalité afin de ne pas devoir affronter son regard. Ces yeux qui m'avaient tant perturbé la nuit dernière. «  Alors, toi aussi tu as décidé de profiter un peu du soleil ? » Je me maudissais intérieurement, quelle question stupide ! Mais peut-être que ça permettrait d'établir un contact entre nous. Bon sang, je ne devais pas m'aventurer à détailler Noam du regard sinon j'allais me perdre immédiatement. «  Pas trop fatigué du coup ? » Mon sourire paraissait naturel même s'il était devenu quasi automatique. J’espérais cependant que Noam se prenne au jeu.


Dernière édition par Althéa Handerson le Sam 19 Mai - 5:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 4:26

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Noam ne se résignait pas à faire comme si de rien n'était ? Comment pouvait-il décemment continuer de la traiter comme les autres stagiaires et les autres internes qu'il avait en charge alors qu'il avait parcouru son corps de ses mains ? Était-ce seulement possible de ne pas penser à cet instant quand ils étudiaient tous les deux un cas important d'un patient qui nécessitait toute leur attention ? Était-ce encore raisonnable de parler d'Althéa à Avery sans lui mentionner l'événement qui avaient tout changé entre les deux adultes ? Il n'en parlerait à son fils pour rien au monde. C'était à son âge seulement qu'il commençait à se poser des question à propos de la monoparentalité, à propos de sa mère dont seules quelques photos servaient de souvenirs. Alors que sa conscience d'enfant s'éveillait tout juste, il ne tenait pas à l'embrouiller déjà avec des choses qui le concernaient lui. C'était à lui de gérer ce nouveau point sur le graphique et vu l’enthousiasme d'Avery chaque fois qu'il rencontrait Althéa, l'ignorer n'était pas non plus la meilleure solution pour éviter les soupçons. Il avait accouru vers elle pour lui faire une surprise, e moquant même de savoir si son père s'inquiéterait. Comment pouvait-il s'angoisser quand il était en si bonne compagnie ? Noam garda ses distances pour mieux les observer. Althéa avait bien évidemment reconnu Avery sa manie de cacher les yeux de tous les gens à qui il voulait faire la surprise. Ils s'étreignaient pour se dire bonjour et c'était cette vue qui donna un faible sourire sur le visage fatigué de Noam. Avery n'avait jamais étreint Juliann, il n'avait jamais pu lui faire de câlin. Parfois son garçon lui demandait si lui Noam en avait fait des câlins à sa mère. Il lui disait oui, il racontait même parfois qu'ils s'étaient pris dans les bras avec lui bébé entre les deux. C'était certainement un mensonge : dire à son fils qu'il avait horreur des marques d'affection et que même sa femme n'échappait pas à la règle revenait à dire qu'il la détestait. Et parfois, il l'avait haïe de toute son âme.

« Ca va très bien ! Il fait très beau aujourd'hui, j'adore Rockwater l'été. D'ailleurs je vais bientôt apprendre à nager et je pourrais me baigner comme les autres. Tu nageras avec moi ? » Contrairement à son père, Avery avait la verve facile. Il pouvait déblatérer durant des heures sans jamais se fatiguer. Il trouvait toujours un sujet de discussion et jamais il n'y avait eu de blanc dans une conversation avec le fils Wilder-Smith. Bien souvent il avait mis des gens mal à l'aise mais ça n'était jamais de son plein gré. Quand la jeune femme se releva pour le faire tournoyer sous son bras, le petit garçon éclata à nouveau de rire. Il aimait les sensations fortes, il avait toujours besoin d'être en activité pour se sentir bien. Lorsqu'il fut reposé à terre, il dénonça son père du doigt qui s'était appuyé contre le tronc d'un arbre. « Y'a Papa aussi mais ça tu dois t'en douter. » Le fils les observa quelques secondes, attendant qu'ils viennent se saluer et faire une courte discussion de grands avant de se rendre compte de sa présence à nouveau. C'était toujours comme ça : ils partaient d'abord dans leur monde d'adulte avant de reporter leur attention sur lui comme s'ils craignaient qu'il ne se sente à l'écart. Mais jamais Avery ne se sentait à part, il était trop fasciné par les autres. Althéa s'avança vers Noam pour prendre ses nouvelles. Elle arborait un sourire plutôt naturel et ne semblait pas dérangée par sa présence. Comment faisait-elle ? Le médecin combattait toujours le mal par des moyens gigantesques. Quand il y avait un obstacle, il préférait encore le fuir ou le combattre brutalement plutôt que d'y réfléchir. Il mourrait d'envie de lui tourner le dos tout autant que de la reprendre dans ses bras comme la nuit dernière. Demeurant à sa place, il répondit de la voix la plus neutre possible : « C'est plutôt Avery qui me traîne à toutes les activités inimaginables dès que j'ai une journée de repos. » Il jeta un coup d’œil complice à son fils qui trépignait de fierté avant de prendre le bras d'Althéa pour rester près d'elle. Heureusement qu'il n'était pas allé à l'hôpital aujourd'hui, il aurait pété un câble de frustration en réempruntant l'ascenseur, acteur du moment le plus érotique de toute sa vie. « Non, ça va. Disons que la soirée m'a donné un mal de crâne atroce au réveil mais ça va mieux. » La soirée était le code pour dire l'alcool, il n'aimait pas répéter devant son fils qu'il pouvait s'enivrer jusqu'à être mal le lendemain. Alors qu'il allait à nouveau parler, Avery lui coupa la parole et tira sur la main d'Althéa : « On peut venir à côté de toi comme ça Papa sera pas obligé de me surveiller et de s'ennuyer. » « Je ne m'ennuie pas Avery. » Le garçon arqua un sourcil. « Ne mens pas. Mais c'est pas grave y'a Althéa maintenant pour te tenir compagnie ! » Sans même attendre la réponse, il courut plus loin pour aller leurs chaussures et les affaires qu'ils avaient laissées.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 6:19

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J'étais désormais sur le fait accompli. Je ne pouvais plus reculer et à présent il allait falloir que j'use de malice pour ne rien laisser paraître. Après la nuit précédentes, j'avais du mal à savoir comment je devais agir face à Noam. J'avais caressé son cou de mes lèvres et lui mon corps de ses mains. Comment pouvions-nous ignorer ça ? C'était comme demander à un aveugle d'oublier sa maladie. La situation était délicate et heureusement, Avery était là pour combler ce vide entre son père et moi. Ce petit garçon était on ne peut plus mature pour son âge et j'avais peur de devoir affronter son regard. Ridicule puisqu'il n'était encore qu'un enfant et pourtant, je craignais qu'il fasse une remarque afin de mettre inconsciemment le sujet sur le tapis. Heureusement, il discutait tranquillement avec moi sous l'oeil hagard de Noam qui était quelques pas plus loin. Je tâchai donc de paraître naturelle afin de ne pas en rajouter une couche. Il y avait un malaise entre-nous, c'était une évidence ; être d'autant plus distante ne faciliterai pas l'affaire. Avery s'assit donc à côté de moi afin d'entamer une petite conversation. «  Bien sur que oui ! J'ai toujours mon maillot sur moi alors on fera une petite course dans l'eau quand tu voudras. » dis-je le sourire aux lèvres. Le fait qu'il apprenne à nager me donnait tout de même un petit coup de vieux. Je pouvais encore me rappeler de lui lorsqu'il était à peine en chaise haute et désormais, j'avais face à moi un petit homme plein d'énergie. C'est alors qu'Avery m'informa de la présence de son père une fois que je l'avais reposé au sol. Voilà, nous y étions.

Je mis un petit moment à m'avancer vers lui, j'essayais tant bien que mal de trouver déjà un sujet de discussion afin qu'il n'y ait pas de froid entre nous. Cependant, je restais dubitative : j'avais été la seule à m'avancer vers lui ce qui n'était pas vraiment bon signe. Essayant d'engager la conversation, j'avais trouvé une excuse stupide, le thème le plus souvent abordé lorsque personne n'avait rien à dire : le temps. Il me répondit immédiatement sans pour autant bouger de sa place, son tronc d'arbre devait être un moyen pour lui de rester éloigné de moi. «  Et il a bien raison. C'est une journée magnifique. » Un petit sourire, je sentis alors une petite main s’agripper à mon bras. Avery avait le don pour attendrir la personne le plus misanthrope sur cette terre. Noam me fit part alors de son mal de crâne matinal : c'était parfaitement légitime après ce que avions bu à ce fameux gala de charité. «  Oui moi c'est exactement la même chose mais c'est passé. » Mon ton se voulait involontairement nostalgique. Cette soirée m'avait permise de vivre un moment d'une sensualité extrême et sous aucun prétexte je ne voulais l'oublier.
Je le regardai dans sa globalité, impossible pour moi de fixer son regard trop longtemps sous peine d'être monstrueusement troublée. Néanmoins, où pouvais-je poser mes yeux ? J'avais caressé son cou, sa mâchoire, sa joue et enfin la commissure de ses lèvres avec ma bouche, comment ignorer ça ? Embarrassée, je détournai mon regard vers le fleuve afin d'échapper à nouveau à ces flashs incessants. C'est alors qu'Avery eut la brillante idée de nous laisser seuls afin d'aller chercher leurs affaires. Tirant sur ma main, il avait l'air fou de joie d'avoir trouvé cette idée. Intérieurement, j'avais envie de le retenir pour ne pas devoir vivre ce moment mais il partit rapidement sans prêter attention à la réponse de son père. Croisant les bras, je soufflai un grand coup avant de m'approcher un peu de Noam. J'essayais tout de même d'établir une sorte de distance de sécurité bien que secrètement, j'aurais bien voulu être coincée à nouveau entre ce tronc d'arbre et mon voisin comme dans ce fameux ascenseur. «  Écoute... Si tu veux passer l'après-midi rien qu'avec Avery je comprendrais. Je peux très bien m’éclipser et vous laisser un peu seul tous les deux histoire de profiter de votre journée. » C'était une proposition sincère bien qu'un message était caché inconsciemment -ou non. Une manière de lui dire que s'il ne se sentait pas à l'aise je pouvais couper court à ce moment afin de lui laisser le temps de respirer. Esquissant un sourire timide, j'essayais de meubler notre semblant de discussion. «  Ceci dit, je suis vraiment contente de voir Avery et... » Comme une idiote, j'eus le don de m'embroncher sur mes sandales que j'avais posé non loin du tronc d'arbre, juste à côté du panier en osier qui contenait mes affaires. Destin ou non, cette petite chute brisa la ligne imaginaire que je m'étais fixée, m'étant rapprochée de Noam sans faire exprès. Mes yeux remontèrent aussitôt -et pour la première fois de la journée- vers le regard de mon voisin. Prenant cette situation ironiquement, je pus finir ma phrase sur le ton de l'humour. «  Et j'ai toujours le don d'être maladroite. » Mon attention se porta alors vers le sol, n'ayant aucun point fixe. Heureusement, le petit garçon revint rapidement et je reculai aussitôt de quelques pas. Posant leurs affaires à côtés des miennes, Avery secoua à son tour la main de son père afin de lui demander s'il pouvait se baigner avec moi. Je me mis à rire lorsqu'il me jeta un regard malicieux. Levant mes mains comme si je n'avais rien à me reprocher, je regardai le petit garçon. «  Moi je ne suis pas contre mais vois d'abord avec ton papa ! Et je pense qu'il devrait même venir avec nous. »
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 7:11

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Noam avait promis à Avery qu'il lui apprendrait à nager d'ici cet été. Depuis plusieurs mois, Avery semblait s'affirmer de plus en plus. Loin d'un petit garçon discret et studieux, il avait sans cesse besoin d'en apprendre plus. Il était d'une curiosité sans faille et paraissait grandir encore plus vite dans sa petite tête que de par sa taille. Il voulait tout faire, tout savoir, tout apprendre. Il savait déjà faire du vélo sans les petites roues derrière et sa dernière lubie était d'apprendre à nager. Il trouvait toutes les occasions et tous les prétextes bons à passer un moment en privilégié avec son père comme s'il craignait qu'on ne lui enlève tôt ou tard. Il aimait montrer à qui le voulait qu'on était attentionné envers lui, qu'il avait tout ce qu'il voulait quand bien même il n'avait plus sa maman. Avery n'avait jamais encore souffert de son absence et Noam redoutait de plus en plus son adolescent. Bientôt il lui reprocherait sa mort, ils se disputeraient à longueur de journée et la complicité père-fils qui était à son paroxysme aujourd'hui n'existerait plus que par les souvenirs. Le médecin profitait encore de son petit garçon tant qu'il restait un enfant dépendant d'un modèle. Tandis qu'Althéa et Noam s'échangeaient les politesses de rigiueur, Avery sautillait sur place de bonheur. Il avait tellement hâte de leur prouver qu'il serait bientôt lui aussi un adulte. Le médecin ne répondit rien quand Althéa acquiesça pour le mal de crâne matinal. Bien sûr qu'elle l'avait subi aussi, ils s'étaient offert une sacré quantité d'alcool comme en prévision de ce qui s'était finalement concrètement passé. Quand son fils disparut pour aller chercher leurs affaires afin de les mettre à côté de celles de leur voisine, il ne put retenir un regard terriblement attendri dans sa direction. Si seulement il savait ce qui se passait entre son ancienne baby-sitter et son géniteur adoré. Comment réagirait-il ? Noam avait toujours remarqué un optimisme sans faille chez sa progéniture et il espérait qu'elle demeurerait intact quand il l'apprendrait. Car ils ne pourraient pas jouer indéfiniment les voisins cordiaux.

A peine Avery leur tourna le dos que Noam reporta son regard verts en direction de la jeune femme. Au soleil, dans la nuit, en robe dentelle ou en short casuel, elle demeurait toujours aussi resplendissante. Elle n'était non seulement belle mais terriblement attirante et c'était un nouveau sentiment qui le tiraillait depuis la soirée à l'hôpital. Il était à la fois désagréable et pas mal rassurant. Ça n'avait pas été qu'un moment de folie mais bien quelque chose de partagé et de réciproque. Sans plus attendre, il se précipita vers elle et saisit son visage à pleines mains pour l'embrasser. Il l'avait attendu depuis si longtemps qu'il avait décidé que n'importe quel jour serait le mauvais jour. Autant se lancer maintenant. Ils s'embrassaient sans s'arrêter comme si Avery n'allait pas revenir et que d'ailleurs le monde n'existait plus. Mais bientôt les paroles d'Althéa le firent atterrir sur terre. Elle lui proposait de s'éclipser pour les laisser entre garçons. Tout en haussant un sourcils sous l'incompréhension, il réalisa bientôt que cette scène venait de se jouer uniquement dans sa propre tête. Ça le hantait. Il détestait ça. Il n'était plus libre de ses pensées ou de ses actes, chacun lui rappellerait qu'il avait donné de l'espoir à sa voisine. En proie à un combat intérieur plutôt aigre, il répondit d'une voix glaciale involontairement : « Ne dis pas de bêtise. » Bien sûr que non elle ne pouvait pas partir comme ça sans éveiller les soupçons de l'enfant. Elle n'avait pas à dire ce genre de choses comme s'ils entretenaient une liaison secrète et qu'être à trois devenait dangereux. C'était stupide et inapproprié. Althéa expliqua cependant combien elle était contente de revoir Avery et s'empêtra tout autant dans ses mots que dans ses sandales. Elle manqua de trébucher en avant et Noam eut tout juste le réflexe de la retenir par les bras. Dès qu'il avait posé les mains sur elle, son cœur avait pris une allure folle comme si son corps réclamait encore un événement comme hier. Tous deux retrouvèrent une distance raisonnable quand elle retrouva l'équilibre. Elle voulut conclure sa phrase par une pointe d'humour mais elle fut étouffée dans l’œuf quand l'expression du visage de Noam ne changea pas d'un pouce. Entre temps, Avery était revenu et avait laissé tomber toutes les affaires qu'ils avaient laissées plus loin. Il n'attendit pas que tous s'enracinent puisqu'il demanda à son père de nager avec Althéa. Le petit coup d’œil complice qu'il jeta à Althéa acheva de convaincre son père. Il ne pouvait rien lui refuser après tout. Il s'agenouilla en face de lui puis ébouriffa ses cheveux avant de dire, plus détendu : « Tu poses parfois des questions stupides Avery. Bien sûr que tu peux. » Noam releva les yeux vers la jolie blonde quand celle-ci émit l'idée qu'il l'accompagne tous les deux. Il n'avait pas prévu de quoi se baigner. Il savait qu'Avery avait déjà enfilé son bermuda de bain sous son pantalon large mais il n'avait rien prévu pour lui-même. « Non c'est gentil, je vais me reposer sur le bord. Tu fais juste attention à ne pas le laisser patauger tout seul. Comme tu l'as compris, je ne lui ai pas encore appris à nager. » Tandis qu'Avery laissait impatiemment tomber son pantalon et retira son tee-shirt pour aller se baigner, Noam décida enfin de s'asseoir où Althéa s'était installée précédemment. Il ne se sentait pas de supporter Althéa à demi-nue à ses côtés et Avery dans leurs bras comme une petite famille. C'était au-dessus de ses forces.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 8:24

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Je me sentais horriblement mal. Non pas qu'être en compagnie de Noam et Avery était désagréable seulement ce malaise entre nous deux me rendait malade. Je n'étais pas habituée à agir ainsi avec mon voisin, deux images totalement différentes contrastaient à présent. D'une part, l'ambiance était plutôt glaciale et nos rapports se voulaient distants. D'autre part, l'un comme l'autre avions envie de satisfaire ce désir commun afin de l'assouvir une bonne fois pour toute. Inconsciemment ou non, nous étions gênés par ce qu'il venait d'arriver ce qui était cohérent mais en même temps tellement stupide. Moi-même, je n'arrivais pas regretter ce qu'il c'était passé. Ce qui me dérangeait à vrai dire, c'était de devoir vivre avec ces souvenirs qui obnubilés mon esprit. Je me sentais envoûtée en ressentant à nouveau ses caresses sur moi, son souffle contre ma peau, me rappelant des moindres détails. D'ailleurs, j'osais à peine m'imaginer dans cet ascenseur à nouveau, je savais pertinemment que mon esprit allait divaguer à la seconde même où j'allais franchir la porte.
Pendant qu'Avery était allé chercher leurs affaires, je m'étais approchée un peu plus de Noam afin d'établir un contact. Malheureusement, le timbre de sa voix eut le don de me glacer sur place. Pourquoi se sentait-il obligé de rester sur la défensive ? Je ne comptais pas lui sauter dessus à la seconde même où son fils lui tournerait le dos. Bien qu'en toute honnêteté, cette idée avait brièvement traversée mon esprit. J'introduisis donc l'idée de m'en aller afin de leurs laisser l'après-midi pour eux. Étrangement, ses paroles dénotaient avec le ton de sa voix. Voyant que j'étais la seule à faire un effort pour le moment, j'haussai mes épaules simplement. C'est alors qu'après avoir trébuchée, je sentis la main de Noam me retenir. Un geste automatique, simple mais j'avais cependant l'impression d'avoir la peau brûlante à l'endroit même où ses doigts étaient posés.

Avery revint rapidement et voulut se baigner un peu avec moi. Bien sur, je ne pouvais lui refuser ça puisqu'en définitive, j'aurais pris un bain plus tard de toute manière. Noam ne tarda pas à accepter mais, alors que je lui avais proposé de se joindre à nous, il refusa poliment pour ensuite me mettre en garde. Je souris à sa remarque, voyant mon voisin être au petit soin avec son fils. Un situation que je trouvais terriblement touchante. «  Aurais-tu oublié que j'ai été sa baby-sitter pendant très longtemps ? » Avery se déshabilla très rapidement et m'attendait déjà au bord de l'eau seulement je réalisai à peine que j'allais être en maillot face à Noam. Étant quelque peu intimidée, bizarrement, j'enlevai à mon tour mon short et mon tee-shirt. Je portais un maillot dans les tons gris soutenu par quelques notes de couleurs, tout ce qu'il y avait de plus basique. Au fond de moi, j'avais cependant peur que mon voisin soit déçu de me voir ainsi. Après tout, la nuit dernière il avait seulement deviné mes formes sous ma robe noire mais là, je me rendais compte que seulement deux pièces de tissu couvraient mon corps, tout était désormais perceptible.
Je pris donc la main d'Avery pour l’entraîner vers moi dans l'eau. Bien sur, c'était un fleuve donc l'eau n'était pas très profonde et arrivait tout juste aux épaules du petit garçon. Toutefois, je ne voulais pas lui proposer de lui apprendre à nager puisque je me doutais bien que Noam voudrait certainement le faire à ma place ce qui était parfaitement légitime. Son fils vint alors m'asperger d'eau et, joueur, il se redressa en essayant de faire semblant de me noyer. Riant, je pris l'initiative de mettre la tête sous l'eau afin de le satisfaire puis au bout de quelques secondes, je revins à la surface. C'est alors que son regard se porta au loin vers une petite fille qui était accompagnée de ses parents. Il me confessa alors qu'elle était dans sa classe, qu'elle s'appelait Emma et qu'il l'a trouvait vraiment jolie. Cette innocence dans ses yeux me fit sourire. Il hésitait cependant à aller lui parler mais je ne fus pas le convaincre bien longtemps. Pressé, il courut vers elle et le suivant du regard, je ne pouvais m'empêcher de sourire bêtement.
Ce fut à mon tour de sortir de l'eau et, essorant mes cheveux au passage, je m'assis presque timidement aux côtés de Noam. «  Il est allé dire bonjour à une de ses amies. Qu'il trouve, je cite : trop jolie. » dis-je avant même qu'il me le demande d'une voix amusée. Cela recommençait, nous étions à nouveau seul et cette fois-ci, il y avait des chances pour que ça dure un peu plus longtemps que la fois précédente. J'avais cruellement envie de poser ma tête sur son épaule, voulant retrouver notre étreinte passé. Où était passé notre complicité d'autrefois ? Je tendis alors mon bras en arrière afin d'attraper mon sac et prendre une petite boite de donuts. J'osai enfin le regarder dans les yeux et, d'un air taquin, je lui présentai un beignet. «  Tu ne peux définitivement pas refuser ça ! »
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 10:58

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C'était étrangement extraordinaire. La nuit dernière, les deux jeune gens avaient fait un bon en matière de rapprochement. Ils étaient passés de simples voisins, à collègues proches à... l'aveu d'une attraction irrésistible entre eux à laquelle ils ne pouvaient et ne voulaient pas résister. Quoiqu'il en advienne, cet événement aurait du les rapprocher, les faire se sentir mieux ensemble quitte à avoir des gestes complices inadaptés à la situation mais dont ils se rendaient compte. Ils devraient être en train de résister à la nouvelle tentation et à vouloir continuer de séduire l'autre comme ça s'était passé le soir dernier. Pourtant, leur relation venait de faire un bond en arrière. Althéa essayait d'être le plus naturelle possible, de rester la voisine amicale et serviable mais c'en était tout autrement pour Noam. La jeune femme étaient en train d'expérimenter un autre aspect de sa personnalité : dès qu'il se sentait menacé ou vulnérable il répondait par la défensive. Mais une défensive glaciale et odieuse. Sans doute Avery n'aurait pas été là, il n'aurait pas pris la peine de parler avec elle aussi longtemps. Il serait parti de son côté prétextant vouloir être seul. Ça n'était pas un indécis qui se rapprochait des femmes pour finalement changer d'avis. Le problème était bien plus profond et ne concernait que Noam lui-même. Althéa lui plaisait, terriblement même et ce depuis des années sinon il ne se serait pas risqué à ce baiser furtif. Elle était intelligente, discrète et savait se laisser aller quand la situation l'exigeait. Il ne lui connaissait pas encore de défauts sauf peut-être une légère naïveté dont il n'avait jamais abusé. Sauf que le médecin n'était pas prêt. Il s'estimait indigne d'avoir quelqu'un dans sa vie et ce depuis la mort de Juliann. Il était trop rassuré dans son cocon avec son fils pour que quelqu'un ne menace de faire exploser la bulle familiale paradisiaque.

Noam donna les dernières recommandations à Althéa avant qu'elle n'aille se baigner avec Avery. Il ne doutait pas de sa capacité à le surveiller mais il se méfiait surtout de celle de son fils à échapper du regard des autres en un éclair. C'était un fripon qui courrait partout et même dans un eau qu'il ne saurait nager, il trouverait tout de même le moyen d'y arriver. A la remarque de la jeune femme, il esquissa un faible sourire pour acquiescer. Elle avait été sa baby-sitter de nombreuses fois et ça n'était pas maintenant qu'elle allait faillir à sa tâche. Il laissa Avery se déshabiller et courir avec enthousiasme jusqu'au fleuve. Il n'était pas profond mais ne disait-on pas qu'on pouvait se noyer dans une goutte d'eau ? C'est alors qu'il réalisa à son tour qu'Althéa allait devoir se mettre en maillot de bain. C'était perturbant étant donné qu'il avait voulu garder le mystère autour de ses courbes parfaites mais il n'allait pas l'en empêcher. Il réprima tant bien que mal un regard sur elle quand elle se déshabilla mais à peine se retourna-t-elle pour rejoindre Avery qu'il céda à la tentation. Elle demeurait aussi belle couverte qu'en maillot de bain. Ses jambes paraissaient encore plus longues totalement nues... Noam se laissa tomber allongé pour regarder le ciel qui était moins intéressant mais moins difficile à assumer. Malgré lui, il serrait les poings. Pourquoi avait-il fallu qu'il boive à ce gala ? Si la générosité avait été présente puisqu'il avait rapporté des dizaines de milliers de dollars durant toute la soirée, on avait été bien avare avec Noam. Après lui avoir donné une créature sublime dans un coin abandonné, on lui reprenait à présent pour lui laisser des questions et de la frustration. Après être resté comme ça un instant, il leva juste la tête pour observer Avery et Althéa. Avery venait de filer hors de l'eau pour aller rencontrer certainement un de ses nombreux amis. Quant à leur voisine, elle revint jusqu'à Noam avant de s'asseoir à ses côtés quelque peu discrètement. Elle lui expliqua la raison de l'absence de son fils et soudain, le médecin se redressa pour épier la petite fille à qui Avery parlait. A quoi ressemblait-elle ? De quoi avait l'air ses parents ? La considérait-il comme son amoureuse ? Lui aurait-il caché son premier amour ? Comme un parent surprotecteur, il ne décrochait pas ses yeux de son fils qui semblait déjà avoir oublié son père. Ce fut Althéa qui dut le sortir de son angoisse de parent en lui tendant un donut. Elle le prenait par les sentiments, la traîtresse. Noam considéra quelques secondes la gourmandise avec un beignet puis il grogna tout en le prenant : « Tu triches. » Il se rallongea pour grignoter tranquillement ce délicieux beignet avant de dire la bouche pleine : « J'aime beaucoup le gris. » Il ne lui accordait aucun regard comme pour minimiser la portée de ses paroles mais le sous-entendu était là. Il aimait ce qu'il avait vu. Il n'ajouta plus rien et finit de déguster sa pâtisserie en silence. Il n'avait jamais cru vivre un moment aussi difficile.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptySam 19 Mai - 23:23

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La situation était cruellement tendue. Moi-même, je ne savais pas encore comment je devais agir envers Noam. Un tas de questions se bousculaient dans mon esprit et je n'arrivais pas à m'imposer une réponse claire et précise. La nuit précédente, j'avais partagé un moment on ne peut plus érotique avec mon voisin et j'ignorais si ce que cela signifiait réellement pour lui. D'ailleurs, je compris que la tâche n'allait pas être facile puisque depuis son arrivé, il m'avait à peine adressé quelques paroles. Cette distance me perturbait énormément et je n'arrivais pas à définir désormais la nature de notre relation. Bousculée par l'envie de briser cette distance afin de lui sauter au cou une bonne fois pour toute, j'essayais cependant de paraître naturelle pour ne pas laisser entrevoir mes désirs les plus secrets. Je haïssais mes sentiments actuellement, devoir me retenir et paraître naturelle me demandait plus de courage que je pensais. Chaque petite parcelle de son corps me rappelait cet agréable souvenir que je refusais d'oublier. Pour couronner le tout, Noam était distant, presque glacial ce qui me laissait quelque peu amère.
Heureusement, Avery était là pour apporter une note d'humour ce qui détendait un peu plus l'atmosphère. Il me proposa alors d'aller me baigner ce que j'acceptai immédiatement bien qu'un peu gênée de me retrouver en maillot devant son père. Ridicule. Lorsque j'allais à la plage, j'étais en petite tenue devant des dizaines de personnes et là, la seule présence de Noam me perturbait. J'avais étrangement peur qu'il soit déçu de ce qu'il allait voir. Je fus rapidement aux côtés d'Avery dans l'eau mais ce moment fut de courte duré puisqu'il repéra au loin l'une de ses amies. Il se mit donc à courir vers elle, s'éloignant quelque peu de notre champs de vision. J'allais donc de nouveau me retrouver seule avec lui.

Mordillant ma lèvre inférieure, je revenais lentement vers Noam, m’asseyant discrètement à ses côtés. Lui donnant une explication sur l'absence de son fils, il se contenta de sourire faiblement pour ensuite l'observer de loin. Il ne disait rien, ne faisait rien et je trouvais cette situation terriblement frustrante. Je ne savais plus du tout quoi faire pour que nous puissions retrouver notre complicité d'antan. Bien sur, je me doutais bien qu'après ce que nous avions fait, il serait difficile d'agir comme de simples voisins mais je ne voulais tout de même pas le perdre. J'avais l'impression d'être qu'une inconnue ce qui était quelque peu étrange après le moment que nous avions partagé ensemble. Soupirant, je tentai le tout pour le tout en lui proposant un beignet. Je savais à quel point il aimait les sucreries -il me l'avait prouvé à plusieurs reprises. Il le dévisagea quelques instants avant d'en prendre un. «  Je te prends par les sentiments, c'est tout. » Souriante, j'en pris un également mais, tandis que j'étais assise sur la couverture, Noam n'avait pas hésité à s'allonger afin de fuir mon regard, une nouvelle fois. J'avais envie de crier afin de me libérer d'une telle aliénation. Pourquoi agissait-il ainsi ? Je n'en n'avais pas la moindre idée.
Cependant, il fit une remarque qui me fit doucement sourire. Difficile d'ignorer que j'étais en maillot de bain, c'était un fait. Seulement, il me complimenta indirectement ou du moins, c'est ce que je perçus à travers ses mots. Mon visage se tourna en arrière afin de le regarder. «  Ça sous-entend que mon maillot est jolie ? » Dis-je sans le moindre scrupule. Après tout, vu les circonstances, un peu de légèreté ne ferait certainement pas de mal. Une fois que j'eus fini mon donuts, je remis les pieds dans le fleuve afin de me rincer les mains. Soudain, une idée me vint à l'esprit. Me retournant, je me mis à éclabousser un peu Noam pour ensuite m'allonger à ses côtés. Mon regard se posa néanmoins vers Avery que je pouvais à peine percevoir au loin. Il semblait vraiment heureux de partager un moment avec cette petite fille ce qui me fit sourire inconsciemment. «  C'est son amoureuse ? » demandai-je avant de détourner mon regard vers Noam. Grossière erreur. Son visage était à nouveau proche du mien et étrangement, cette scène me paraissait familière. Perturbée par cette distance, je détournai mon regard du sien pour ensuite fermer les yeux. Attendant sa réponse, j'essayais cependant de penser à autre chose. Sa présence m'émoustillait et je n'arrivais pas à chasser ces flashs incessants de mon esprit. Mes doigts vinrent alors arracher quelques brindilles d'herbes, une façon de concentrer mon attention sur autre chose.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyDim 20 Mai - 0:15

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Le beignet de Noam avait un goût amer malgré la tonne de sucre saupoudré dessus. Il lui accordait une attention toute particulière comme s'il le goûtait pour la première fois pour ne pas avoir à se laisser tenter par le regard d'Athéa. Il avait tellement prévu ce moment où ils seraient assis l'un à côté de l'autre et qu'ils garderaient le silence pour ne pas risque de dire une bêtise. Tous deux brûlaient d'envie d'aborder le même sujet mais aucun ne se lançait, c'était comme donner le signe d'hostilité. La nuit dernière plongeait lentement dans la catégorie tabou et ni l'un ni l'autre ne parvenait à surmonter cette crainte. Ils ne voulaient pas gâcher leur relation et leur bonne entente mais de par leur mutisme, ils étaient tout de même en train de le faire. C'était une situation toute nouvelle pour lui depuis des années. Cette phase de séduction et d'hésitation qui les rapprochait puis les éloignait comme des aimants, il ne l'avait pas vécue depuis un bail. Juliann lui était tombée dans le bec tout cuit. Elle cherchait tellement le moindre prétexte pour échapper à l'étouffement paternel que dès qu'elle avait parlé à Noam pour la première fois, elle avait vu en lui le sauveur qui l'émanciperait du cocon familial. Il n'avait pas eu à la séduire ni à lui plaire qu'elle lui tombait dans les bras. Après réflexion, leur couple était voué à l'échec mais comment sortir d'une telle histoire quand un anneau à l'annulaire vous rappelait votre engagement moral et civil ? Althéa était la première américaine qui lui faisait tourner la tête. Et jamais l'expression n'avait-elle était mieux choisie. La vérité était qu'il était comme un enfant qui perdait ses moyens : il ne savait pas quoi faire, il préférait donc reculer pour mieux sauter un jour.

Le médecin discernait clairement la gêne d'Althéa. Elle était perdue face à son changement de comportement et ne comprenait pas la raison de tout ça. Noam n'allait pas lui en parler, il devait garder ses sentiments bien enfouis pour pouvoir déjà les analyser lui-même. Il avait conscience qu'il était en train de détériorer le peu d'attache qu'il partageait avec elle. Bientôt elle regretterait la nuit dernière pour mieux se protéger d'une éventuelle souffrance. Il n'était pas de ces hommes-là qui jetaient les femmes comme les restes d'un repas trop frugal. Pourtant elle avouait elle-même le prendre par les sentiments pour tenter d'établir un contact qui soit plus familier. Il ne répondit pas, la vérité était juste criante elle n'avait pas besoin d'être clamée. Lors de sa dégustation, Noam ne put retenir toutefois un compliment envers son maillot de bain, plus particulièrement à propos du corps qui le portait qui était tout simplement sublime. Il avait beau lutter contre des gestes qu'Avery pourrait intercepter, il ne pouvait pas contrôler sa langue. Son fils était bien trop loin pour entendre de quoi ils parlaient et bien trop occupé à parler à sa copine. Althéa chercha à en savoir plus sur ses dernières paroles et Noam haussa les épaules tout en arborant un air totalement indifférent. Il en surjouait rien que pour tester les limites de la jeune femme. « Disons qu'il était pas mal. » L'homme exagérait volontairement sa nonchalance rien que pour provoquer Althéa. C'était un pierre deux coups : il se préservait et il la poussait à se battre pour qu'ils ne redeviennent comme avant. Alors qu'elle se releva pour aller se rincer les mains, Noam préféra lécher ses doigts pour ne pas perdre un grain de sucre. Discrètement, il redressa sa tête pour contempler la jeune femme près de l'eau. Celle-ci se retourna pour l'éclabousser. Il ne broncha pas et attendit qu'elle revienne. Il était peut-être en dessous de ses capacités du à sa gueule de bois mais il n'oubliait jamais un tel affront. Althéa évoqua la petite fille auprès de Noam et malgré lui, le père recommença son curieux espionnage. Avery semblait avoir occulté la présence de deux jeunes gens, il n'y avait plus que la petite Emma à ses yeux. Cette attitude venant du petit garçon était équivoque. « Il ne m'en a pas parlé mais à l'observer, je crois qu'il me la cache depuis un petit moment. Il n'a même pas dix ans et il est déjà un Don Juan ! » A la pensée d'Avery en célébrité de la cour d'école lui arracha un rictus attendri. Ça n'était pas étonnant, il était presque tout le contraire de son père de ce côté-là. Il tourna sa tête vers elle et la considéra quelques secondes. Elle avait fermé les yeux pour éviter d'avoir à affronter son regard et semblait reposée. Ne disait-on pas qu'il fallait se méfier de l'eau qui dort ? Elle ne pensait pas quand même demeurer tranquille alors qu'elle l'avait éclaboussé plus tôt ? En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, il se redressa à toute vitesse. Il attrapa Althéa par la taille et la porta à une rapidité fulgurante jusqu'au fleuve où il la jeta comme on bazardait un paquet. En voulant s'éloigner vite du rivage, il dérapa sur le sol détrempé et mouilla la totalité de sa jambe droite. Il se releva puis fit volte-face pour admirer son œuvre. Althéa émergeait tout juste, de nouveau mouillée. Fourrant ses mains dans ses poches, il réprimait un rire moqueur qui se trahissait pourtant par son premier vrai sourire de la journée. Il mit sa main en porte-voix et cria d'une voix arrogante : « On ne joue pas à ça avec moi Miss Handerson ! »
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyDim 20 Mai - 1:27

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Oscar Wilde disait : le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder. Aujourd'hui, cette citation prenait tout son sens. Noam était mon voisin depuis un long moment et j'avais été témoin de divers événements qui étaient survenus dans sa vie lorsque sa défunte femme était encore à ses côtés. A cette époque là, j'étais encore une adolescence et je considérais le médecin comme quelqu'un proche de la perfection. Il semblait avoir une vie parfaite. Sa situation professionnelle et personnelle semblait idéale et curieusement, j'avais pris goût à garder Avery lorsqu'il était plus petit. Néanmoins, un soir d'été, je m'étais aperçue qu'en réalité, je m'étais trompée sur toute la ligne. Alors que j'étais sur le point de rentrer chez moi, Noam m'avait interpellé à la fin d'une énième dispute entre Juliann et lui afin de me demander comment la journée c'était déroulée avec son fils.  Sans même m'en rendre compte, nos lèvres avaient partagé un court baiser. J'étais restée dubitative à ce sujet, ne pensant pas que Noam était capable de commettre ce genre de pêché en étant marié. Dès lors, j'avais très souvent repensé à ce moment en espérant secrètement qu'un jour ou l'autre, nous partagerions à nouveau un tel moment. Au fil des années, j'avais renié cette attirance envers mon voisin et je m'étais plutôt bien débrouillée à dissimuler cette attraction jusqu'à la nuit dernière. Céder à cette tentation m'avait libéré d'une certaine manière. Oscar Wilde n'avait cependant pas pensé à préciser que la suite ne se déroulerait pas sans encombres. Assise à côté de Noam, en dégustant un beignet, j'avais l'impression qu'un mur c'était installé entre nous. J'avais essayé malgré tout de combler ce vide en parlant de tout et de rien mais je n'avais eu droit qu'à quelques réponses glaciales qui m'avait coupé dans mes élans.

Tout en dégustant son donuts, mon voisin m'avait cependant complimenté indirectement. Tout du moins, je crus percevoir un message caché mais après tout, vu les circonstances, je ne me serai pas risquée à le certifier. Ajoutant une petite note d'humour à ma réponse, Noam me répondit d'un air désinvolte, presque désintéressé. Souriant en croquant dans mon beignet, je lui répondis d'un air tout autant nonchalant. «  Je prends ça comme un compliment, merci. » Un petit sourire joueur vint alors éclairer mon visage. Tentant de retrouver notre complicité d'autrefois, je n'avais pas hésité à l'éclabousser après m'être rincée les mains dans le fleuve. Il ne releva rien, jouant l'indifférence. Lassée de cette situation, je m'étais alors allongée à ses côtés en jetant un coup d'oeil à Avery qui jouait au loin avec une copine. Les yeux fermés, j'avais cependant demandé à Noam s'il connaissait cette fameuse Emma. Ne pas avoir un œil sur le monde extérieur me rassurait, au moins, je n'avais pas à subir le regard torturé de mon voisin. «  Je suis certaine qu'il doit avoir un tas d'admiratrices à l'école. » Souriante, je trifouillai nerveusement quelques brindilles d'herbes à côté de moi, une manière de concentrer mon attention sur autre chose. Cependant, à ma grande surprise, je sentis soudain deux bras entourer ma taille. Ouvrant les yeux, je crus rêver : c'était bien Noam qui m'avait soulevé afin de me jeter à l'eau. Bien évidemment, je savais qu'il n'allait pas me ménager, c'est pour ça que je me débattis un peu car je me doutais bien qu'en tombant, j'allais très certainement me prendre un plat. Seulement -et c'était peut-être masochiste de ma part-, je n'avais pas envie de stopper cette étreinte. Riant, j'essayais de freiner en m'accrochant d'autant plus à lui. Après quelques secondes de lutte, il réussit en un rien de temps à me balancer comme un sac de pomme de terre.
Une fois revenue à la surface, je me mis à nager vers le bord afin de rejoindre Noam, heureuse de le voir sourire à nouveau. M'asseyant dans le fleuve, j'essorai mes longs cheveux blonds. «  D'accord, je l'avoue c'était amplement mérité... » Constatant que sa jambe était mouillée, je relevai ma tête afin de le regarder. «  Finalement, tu n'as pas eu besoin de moi pour être trempé. » dis-je d'un air taquin lorsque soudain, ma lanterne se mit à clignoter. Je ne voulais rompre ce moment pour rien au monde et c'est d'ailleurs pour cela que je lui tendis ma main. Mes pupilles rayonnaient de malice et il devait certainement se douter de mon petit manège. A vrai dire, je ne cherchais même pas à dissimuler mes intentions. Deux situations s'offraient à nous : Soit j'étais assez forte pour l’entraîner vers moi à la seconde où il saisirait ma main soit il prendrait l'initiative de m'attirer vers lui sans tomber à l'eau. «  Tu m'aides ? »
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyLun 28 Mai - 10:50

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Parler de la vie amoureuse d'Avery était tout aussi intéressante que distrayante. Parler de lui évitait tout sujet embarrassant et entre les deux voisins, rien n'avait été aussi compliqué à qu'à ce jour. Combien de personnes ans le monde se rencontraient, se séduisaient puis se perdaient de vue sans comprendre pourquoi ça n'avait pas marché ? Combien s'acharnaient à vouloir plaire à quelqu'un sans même se douter que celui-ci ne jurait que par un autre ? L'humanité avait toujours été des plus énigmatiques et les réactions de Noam l'étaient tout autant. Un moment il complimentait Althéa, l'autre il l'ignorait. Lors d'un instant, il réprimait la tentation de retrouver cette proximité puis l'instant d'après il reniait toute complicité évidente entre eux. Avery n'y avait vu que du feu, se serait-il douté de quelque chose qu'il l'aurait annoncé clairement. Le garçon n'avait pas la langue dans sa poche. Il n'était pas contrait aux règles du politiquement correct de la société des adultes. La vérité sortait toujours de la bouche des enfants et un ''vous êtes bizarres aujourd'hui'' n'aurait pas pu être plus équivoque. Il avait préféré s'éclipser auprès d'une camarade comme s'il avait senti qu'il fallait laisser son père et son ancienne baby-sitter tous les deux. Ils n’avaient rien à régler mais c'était tout comme. Un blanc s'installait entre eux et ils n'étaient capables de se parler qu'en de futilités aberrantes. Althéa l'avait éclaboussé pour tenter de rétablir un contact mais Noam feignait l'indifférence. Elle regretterait bien assez tôt son geste. Une vengeance se réfléchissait ardemment. Ils discutèrent un moment du fils Wilder-Smith et de sa tendance à faire tourner la tête de ses petites copines de l'école. En l'accompagnant, il n'avait jamais remarqué qu'Avery était très apprécié. Il n'en avait pas de doute au vu du caractère de l'enfant mais c'était toujours une fierté de le reconnaître au fil des années. Althéa laissa entendre qu'il était même admiré. Noam lui adressa un rapide regard avant de bomber le torse et d'exagérer une expression orgueilleuse et vantarde : « Hey ça c'est mon fils ! » Elle était sa plus grande réussite sans aucune hésitation.

Mais l'heure n'était plus à la gêne, ni au retrait. Même si Noam était un homme discret qui se moquait avoir besoin des autres, il sentait que ça n'était plus possible. Après qu'il ait posé ses mains sur elle, il ne pouvait décemment pas revenir au point de départ. Elle lui plaisait et le problème demeurerait qu'il l'enfouisse ou non. Il envoya balader toute réserve et bondit sur ses pieds pour saisir Althéa à la taille. En moins de temps qu'il n'eut fallu pour le dire il s'était précipité jusqu'au fleuve pour la jeter comme un sac de patates. Elle était grande et élancée, il n'avait pas eu grande peine à l'amener jusqu'ici. Noam l'observa se relever de l'eau après l'avoir averti qu'elle n'aurait pas du s'attaquer à lui. Autrefois, on le caractérisait de par son dynamisme et son humour. Adolescent puis jeune adulte, il avait toujours eu besoin d'être entouré et de vivre pleinement. Depuis son immigration aux États-Unis, il avait changé du tout au tout. Ses anciennes fréquentations ne le reconnaîtraient pas. Certains mettraient ça sur le compte de la maturité et de son expérience mais seul Noam connaissait véritablement la raison à tout cela. C'était un secret bien gardé qui le hantait chaque jour mais qu'il était obligé de taire et ce, jusqu'à sa mort. En revenant sur le rivage, il manqua de finir à l'eau à son tour mais se rattrapa de justesse. Il se déridait lentement mais sûrement. Althéa avouait enfin qu'elle l'avait mérité : elle ne faisait pas le poids. Elle s'avança vers lui avant de tendre sa main dans l'espoir qu'il la saisisse. Le prenait-elle vraiment pour un idiot ? Dubitatif, il la considéra un instant immobile les bras croisés. Il n'allait certainement pas se mouiller pour ses beaux yeux. Il finit par la prendre cependant. Elle tenta de tirer dessus mais Noam était ferme sur ses appuis. Puisqu'elle voulait tant côtoyer l'eau à nouveau, il lâcha soudainement sa main pour Althéa reperdre l'équilibre en arrière, atterrissant sur les fesses. « Avec plaisir. » Pourtant, il finit par l'aider à sortir de l'eau. Les meilleures blagues étaient les plus courtes et il ne souhaitait pas subir le courroux de sa voisine d'ici les cent prochaines années parce qu'il n'avait su s'arrêter. Avery était toujours percevable au loin et s'il surveillait parfois la présence de son père, il était toujours aussi absorbé par sa grande conversation avec ladite Emma. Quand Althéa fut sur la berge, Noam se saisit de la serviette qu'elle avait apporté pour l'envelopper sur ses épaules. Il ne l'aida pas à se réchauffer puisque son fils n'était pas loin, ils n'étaient pas à l'abri d'un regard indiscret et interrogateur. Il n'esquisserait jamais aucun geste douteux en public. La soirée avait été exceptionnel, le cadre propice et surtout personne n'aurait pu les surprendre. C'était comme s'enfermer dans une bulle qui venait d'éclater. Aujourd'hui, il fallait reprendre une vie normale et ça n'avait jamais été aussi difficile pour lui.

Silencieusement, le médecin retourna jusqu'à ses affaire. On l'avait levé de sorte pour qu'il accompagne Avery au fleuve et au final c'était lui-même qui restait seul. La gueule de bois était plutôt ardu et si l'air frais côtier apaisait un peu le rythme tambourinant dans sa tête, Noam rêvait toujours de pouvoir retourner comater dans son lit. En parlant de soirée à succès, il leva les yeux vers Althéa avant de l'interroger sur un événement qui avait la côte dans le quartier ces derniers jours. « Mrs Vinson est-elle venue frapper à ta porte ? Elle renouvelle encore son gala de charité. » Belnda Vinson était connue pour être une hôte remarquable et d'un altruisme étonnant. Elle recevait toutes les années le prix de la communauté et personne ne doutait qu'elle serait à nouveau la gagnante l'année suivante. Personne ne rivalisait avec elle, c'était la voisine parfaite. Noam avait été bien sûr convié – elle l'appréciait beaucoup étrangement sûrement parce qu'il ne faisait pas d'histoire. Il était cependant curieux de savoir si à son tour Althéa avait reçu cet honneur. Une jeunesse ambitieuse et élégante était toujours appréciée pour la réputation de l'endroit et la blonde représentait parfaitement cet aspect de Mount Pleasant.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyMar 29 Mai - 0:36

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Je connaissais Noam Wilder-Smith depuis un long moment. Adolescente à cette époque là, j'avais été embauché par sa défunte épouse en tant que baby-sitter. Au fil du temps, j'avais découvert quelques facettes de sa personnalité : mon voisin était une énigme à lui-même, ce n'était plus un secret. Je n'arrivais – et c'était d'ailleurs toujours le cas à présent- pas à le cerner, ainsi, au tout début j'avais eu du mal à agir de façon naturelle face à lui. Néanmoins, je ne pouvais le nier, sa complexité faisait tout son charme. Ses petites manies faussement bourgeoises, son air hautain, sa poigne de fer mise à rude épreuve chaque jour... Je pouvais passer pour la plus grande des masochistes, son apparence glaciale m’électrisait, c'était une évidence. Pourtant, la nuit dernière, j'avais découvert un Noam plus entreprenant, moins sur ses gardes. Ce petit moment rien qu'à nous avait su éveiller de nombreux désirs cachés. Aujourd'hui encore, j'avais du mal à réaliser ce qui nous était arrivés : je m'étais pincée au petit matin pour ensuite me convaincre que j'avais simplement confondu la réalité à la fiction. C'était un rêve, bien sur que s'en était un. Or, cette après-midi là, j'avais rencontré un Noam étrangement différent, distant même. Non, tout ça était bien réel. Extérieurement, j'essayais de relativiser, tentant quelques approches pour retrouver notre complicité d'antan mais, intérieurement, je hurlais. Comment ignorer cette attraction destructrice qui allait certainement me consumer au fil des jours ? Avery eut par ailleurs l'excellent idée de nous laisser seul tous les deux, avait-il lu dans nos pensés ? Heureusement, mon voisin ajouta une note d'humour qui détendit quelque peu l’atmosphère. Je pris la dernière bouchée de mon beignet en feignant l'indifférence. «  C'est vrai oui... » Le regardant du coin de l'oeil, je souriais tout en secouant mes mains. Inutile de prétexter le contraire, comme son père, Avery devait être un vrai Don Juan.

C'est alors que notre petit moment de détente prit un tout autre tournant. Noam – contrairement à ce que je pensais-, avait envie de se venger et quelque part, cela me rendait folle de joie. Je commençais à me demander si quelque chose ne tournait pas rond dans mon esprit, je prenais plaisir à ce qu'il me balance négligemment dans l'eau, étrange. Peut-être était-ce pour retrouver un semblant de proximité entre nous. Quoi qu'il en soit, il n'eut pas de peine à me jeter dans le fleuve pour ensuite s'échapper rapidement, manquant de me rejoindre. Je retrouvais à nouveau mon voisin, l'homme avec qui je discutais quotidiennement sans la moindre ambiguïté. Le rejoignant vers la rive, je lui tendis le bras afin qu'il puisse m'aider. Bien sur, j'aurais très bien pu me relever moi-même et j'étais certaine qu'il se doutait de mes intentions. Je ne cherchais pas à les dissimuler, bien au contraire. Après quelques secondes de réflexion, ma main rencontra celle de Noam et, sans hésiter une seule seconde, je tirai sur celle-ci afin de l'attirer vers moi. A vouloir jouer la maligne, je retombai à nouveau dans l'eau à cause d'une perte d'équilibre. Soufflant sur une mèche qui s'était placée devant mon visage, je ne lâchais pas son regard. «  Tu as une drôle façon de m'aider ! » Le sourire aux lèvres, mon voisin m'aida cependant à sortir du fleuve en prenant soin d'enrouler une serviette autour de moi. Rien de plus. Je commençais à me dire que ce fameux moment que nous avions partagé était unique et qu'il ne se reproduirait jamais. Les circonstances avaient été propices à un tel rapprochement mais désormais, nous nous devions de redevenir Noam et Althéa, les deux voisins sympathiques qui partageaient la même clôture.
Je séchai alors ma chevelure blonde ainsi que mon corps pour ensuite remettre mon short et mon tee-shirt. Le ciel se voilait petit à petit et je tenais pas à tomber malade. C'est alors que mon acolyte évoqua le fameux gala de charité de Belinda. Notre voisine était une dame à proprement dit, elle était la ménagère parfaite et était dévouée à la bonne entente de tous. Si Mount Pleasant représentait une telle image, c'était très certainement grâce à madame Vinson. « Décidément, les galas vont bon train en ce moment. » Était-ce la une façon controversée de lui rappeler ce qui c'était passé la nuit précédente? Je ne pouvais décemment pas répondre à cette interrogation car moi-même, je n'en savais rien. « Oui j'ai reçu une invitation mais je ne sais pas encore si je vais m'y rendre ou non... Et si ma tante m'entend dire ça, elle risque de ne pas apprécier du tout. » dis-je le sourire aux lèvres en me rasseyant sur ma couverture. L'année précédente, tout c'était bien déroulé et je devais avouer que c'était un privilège d'être invitée à ce genre d’événement. Je restais cependant dubitative, j'avais un étrange pressentiment.  «  Et toi ? Tu comptes y aller ? » lui demandai-je d'un air faussement détaché. C'est alors qu'Avery revint vers nous, s'asseyant près de moi sans un mot. Il semblait songeur et je ne pus m'empêcher de lancer un regard interrogateur vers Noam. Cependant, après quelques minutes de silence, le petit garçon se tourna vers son père. «  Papa, comment je fais ? On dirait qu'Emma ne me regarde pas. » Touchée par cette question, je le regardai alors d'un air attendri. Avery ne tarda pas à me faire face pour me demander : « Toi qui est une fille, à ton avis pourquoi Emma ne s'intéresse pas à moi ? » Mordillant ma lèvre inférieure, je me mis à regarder mon voisin, quelque peu désemparée. Comment pouvais-je répondre à une telle question ? Enroulant mon bras autour des épaules du petit garçon, je tâchai alors de trouver mes mots. Finalement, en y réfléchissant bien, les adultes réagissaient de la même manière que les enfants. Rien ne servait donc à mentir au fils de Noam. «  Tu sais, comprendre les filles c'est un peu un casse tête chinois. Parfois, elles feignent l'indifférence car elles sont secrètement amoureuses. Si ça se trouve, Emma réagit comme ça car elle ne sait pas que tu t’intéresses à elle. » Jetant discrètement un coup d'oeil à Noam, je lui lançai un petit sourire avant qu'il puisse reprendre la relève.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyMar 29 Mai - 9:10

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Avec son arrivée à Mount Pleasant et son parcours universitaire, Noam avait perdu toute trace de son côté enfantin. Certains le trouvaient trop courtois, trop guindé et à la fois trop différent des autres. Qu'on le croit ou non, il avait eu l'habitude d'être très impulsif et quelque peu idéaliste dans sa vision de l'avenir. Aujourd'hui, il paraissait s'être assagi ou être devenu l'adulte de base qui se croit aussi sérieux que le monde. Althéa aurait pu le connaître durant son adolescence, elle en aurait été certainement soulagée. Ça n'était pas le même. Elle lui aurait plu, il l'aurait montré sans gêne, se serait jeté à corps perdu dans une relation sans savoir où celle-ci mènerait. Mais Noam avait surmonté des épreuves, il avait compris que certains facettes de sa personnalité on ne peut plus étrange n'était pas compatible avec une vie à deux. Il luttait déjà chaque jour pour montrer le meilleur de lui-même à Avery mais sitôt que celui-ci était couché, l'homme demeurait avec ses démons et ses interrogations. Althéa n'était non seulement pas le vent de fraîcheur qui illuminait un peu son quotidien mais également la tentatrice qui remettait en question toute sa carapace qu'il s'était forgée au fil des années. Il n'allait pas se donner aussi facilement, ça n'apporterait que du malheur. Juliann en avait fait les frais. Maintenant elle n'était plus là pour en témoigner... Noam s'était contenté de feindre l'amitié, jetant Althéa à l'eau pour qu'elle comprenne que toute cette froideur n'était pas de sa faute. Il avait un peu souri, il lui avait porté un peu d'attention. Elle devait être frustrée de ne plus côtoyer l'homme de la nuit dernière mais c'était tout ce qu'il avait à lui offrir pour l'instant : une sympathie cordiale et une attirance dévoilée mais d'autant plus refoulée désormais. Il prit soin d'entourer son corps de sa serviette pour qu'elle ne prenne pas froid. Le soleil avait beau annoncer un été prochain, il n'en restait pas moins traître. Elle faisait encore partie de son équipe durant toute la durée de son stage et malgré les bons moments, c'était un détail à ne pas négliger. Il ne tolérerait aucune absence, aucun manque aux besoins des patients.

Alors qu'ils revenaient tous les deux à leur place, Noam aborda le sujet du gala qui allait se dérouler dans les prochains jours. Beaucoup en parlaient dans les rues et l'impatience était de plus en plus palpable. Lui-même ne savait trop s'il souhaitait s'y rendre ou bien si c'était par respect pour le voisinage mais l'évidence était là : il devait y participer. C'était devenu comme une obligation au sein de Mount Pleasant comme si cette soirée contribuait à la réputation de la ville comme l'endroit parfait où tout le monde s'entend et où tout roule. C'était bien sûr un énorme mensonge : comme toutes les autres villes familiales et populaires, Mount Pleasant avait ses secrets et surtout ses crimes. Il n'y avait qu'à repenser au dernier meurtre de l'adolescent trouvée non loin de là. Tôt ou tard, les ténèbres se révélaient toujours. Althéa mentionna l'accumulation de ces galas et Noam ne put s'empêcher de lui adresser un regard entendu. Ils savaient tous les deux de quoi il en retournait sitôt qu'ils s'accompagnaient de plusieurs coupes de champagne. Mais ça ne se reproduirait pas : surtout pas quand les voisins étaient juste dans la même pièce. A la réponse de la jeune femme, il haussa les épaules : « Fais attention, je ne suis pas à l'abri de dénoncer ton dilemme à ta tante. Après tout tu as voulu me jeter à l'eau. » Elle lui demanda alors s'il comptait y aller. Il ne fallut pas longtemps pour répondre : « Je l'ignore. Belinda nous apprécie beaucoup Avery et moi et elle sait pertinemment qu'accompagner son invitation de quelques muffins faits maison suffit à me corrompre. » Il rit de lui-même. C'était pathétique à la trentaine passée d'être encore corruptible avec des sucreries. C'est alors que son fils décida de refaire son apparition. Il s'assit entre les deux jeunes gens avec une moue visiblement déçue. Sans attendre qu'on lui pose la question, il expliqua la raison de sa frustration. Emma ne le remarquait pas assez. Avery se tourna vers Althéa, avide de réponses. C'était tout à fait le genre de questions qui mettait mal à l'aise un père encore persuadé que son enfant était un bébé. Il y a quelques années il lui apprenait à parler et déjà il posait des questions existentielles dont lui-même ignorait la réponse. Par chance, Althéa trouva les mots pour le rassurer mais c'était à lui de le garder lucide sans ruiner ses espoirs de petit garçon. Il ne savait pas encore à quel point tout était compliqué. Entourant à son tour les épaules de son fils, il ajouta : « Il faut parfois savoir attendre. Elle est peut-être secrètement amoureuse, elle ne l'est peut-être pas. Il faut toujours que tu montres que tu existes et que tu es là pour elle mais sans devenir comme le petit caniche de la voisine Mrs McGrant, tu vois ? » La référence au caniche collant et baveux de leur voisine laissa un petit rire s'échapper de la bouche d'Avery. « Si c'est pas cette Emma-là, tu en trouveras une autre. Il y a pleins d'Emma sur terre qui attendent pour ta petite tête. » Il ébouriffa les cheveux bruns du garçon qui regardait à présent son père comme le messie. « Toi ta Emma c'était maman. Hein ? Comment on fait après ? Tu vas rester tout seul toute ta vie ? » Noam jeta un coup d’œil à Althéa. « Et toi Althéa, t'as un amoureux ? Comment tu fais pour qu'il le voie ? » Elle était loin d'être la meilleure personne pour l'aider et pourtant ses yeux verts réclamaient de l'aide. Si seulement Avery savait qu'une nouvelle Emma s'était immiscée dans sa vie sans même qu'il ne puisse s'y attendre, alors même qu'il partageait sa vie avec sa mère...
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyMar 29 Mai - 23:42

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Assise sur ma couverture, séchant mon corps après avoir été jeté à l'eau par mon très cher voisin, j'étais pensive. Je n'arrivais plus à clairement définir ma relation avec Noam. Bien sur, la veille au soir, rien de concret ne s'était passé entre nous deux et pourtant, j'avais l'impression aujourd'hui d'avoir gravis une montagne. C'était peut-être ridicule, insensé et complètement utopique de croire à un semblant d'évolution entre nous deux et pourtant je persistais. Il y a six ans, lorsque Noam et moi avions commis un pêché sous son propre toit, je m'étais convaincue que ce n'était qu'une passade : Peut-être avait-il voulu se libérer de cette aliénation qu'était le mariage. Peut-être que côtoyer une grande blonde élancée au quotidien l'avait poussé à m'embrasser sans même considérer sa situation actuelle. Je n'avais jamais cherché à connaître la vérité, gardant ce secret bien enfoui au fin fond de mon esprit. La nuit dernière, toutes ces interrogations étaient revenus à la surface, torturant mon cerveau après que je sois sortie de cet ascenseur. Je commençais à me demander si un fil invisible ne nous reliait pas d'une certaine manière. Le temps avait passé, nous avions tous deux mûris, évolués : la situation était on ne peut plus propice. Aujourd'hui, nous rétrogradions. Ne dit-on pas « un pas en avant, deux pas en arrière. » ? Cette situation devenait pesante, je trouvais agaçant de voir Noam sur la défensive, en bon et loyal voisin. Si lui s'en tirait à merveille – tout du moins en apparence- pour feindre l'indifférence, j'avais quant à moi beaucoup plus de mal. Heureusement, j'avais su lui redonner le sourire en lui offrant un moment plus enfantin que nos discussions banales. Il s'était prit au jeu, c'était un bon début.

Noam évoqua alors le gala de charité de Belinda Vinson. Cet événement était une aubaine pour les habitants de Mount Pleasant, une soirée à ne pas manquer. Bien sur, les invitations étaient très sélectives, notre voisine étant très pointilleuse, elle ne désirait pas que n'importe qui vienne mettre les pieds dans le plat. En ce moment, de nombreuses festivités animaient les rues de notre ville. L'été pointant difficilement le bout de son nez, les habitants avaient tendance à sortir plus facilement de leur terrier pour profiter du beau temps. Ces nombreuses réjouissances m'avaient cependant coûté, pas plus tard qu'aujourd'hui, une bonne gueule de bois carabinée. Bien sur, c'était exceptionnel et je ne voulais pas que cela se reproduise, l'alcool étant un très mauvais fléau pour ma personne. De plus, s'il devait se passer quelque chose entre mon voisin et moi, je préférais qu'on ne puisse pas remettre la faute sur un trop plein de champagne le lendemain. J'en payais les frais aujourd'hui et cette idée était désormais à bannir. Pointant mon index vers lui, je scrutai son visage d'un regard fourbe et amusé : « Et tu m'as jeté cruellement à l'eau donc je considère qu'on est quitte. » Je rassemblai alors mes cheveux humides sur mon épaule droite , le sourire aux lèvres. « Dans ce cas, je vais aller lui rendre une petite visite afin qu'elle te fasse une cargaison de muffins. Donnant, donnant. » C'est alors qu'Avery revint parmi-nous, s'asseyant à côté de nous.Baissant ses yeux vers le sol, il mit un petit moment avant de nous dire ce qui le tracassait. Emma. J'avais encore du mal à réaliser qu'Avery était le petit garçon à qui je donnais sa soupe et que j'endormais le soir en lui lisant une histoire. En tant qu'ancienne baby-sitter, je ne pouvais que le regarder d'un œil admiratif. Il était la fierté de son père et je comprenais pourquoi, il avait tout pour lui. Vint le moment des questions existentielles, le genre d'interrogations auxquelles les adultes eux-même n'étaient pas aptes à répondre. Pendant que Noam expliquait à son fils les quelques règles à savoir, je l'observais. Je n'aurais pu dire ce que je ressentais à cet instant précis, une sorte de vague émotionnelle submergeant mon être. Cependant, la réponse de mon voisin me fit beaucoup rire et je ne pus m'empêcher d'ajouter mon grain de sel. « Je confirme, ce caniche est un pot de colle à lui seul ! » Écoutant les dernières paroles de mon acolyte, je pus noter la ressemblance frappante entre Noam et sa progéniture. Ce n'était plus une surprise, Avery était le clone de son père mais à ce moment même, la similitude de leurs traits était d'autant plus frappante. C'est alors que le petit garçon évoqua sa mère, un sujet qui devait être quelque peu difficile pour mon acolyte. Mordillant ma lèvre inférieure, j'osai à peine le regarder afin de ne pas assister à sa réaction. J'ignorais si c'était un sujet sensible ou non mais, à sa place, j'aurais été on ne peut plus embarrassée. Heureusement, Avery trouva une autre cible : moi. « Non je n'ai pas d'amoureux en ce moment. Pour lui montrer eh bien, hum... Comme l'a dit très bien dit ton père, je lui montre que je suis là. Je fais preuve de quelques petites attentions mais en restant subtile. Tu sais parfois ça peut prendre un long moment, il faut juste être patient.  » lui répondis-je en lui offrant un petit bisou sur la joue. Le petit garçon semblait avoir reprit du poil de la bête ce qui me fit d'autant plus sourire. « Oh toi aussi tu es seule comme papa ? Tu n'as qu'à venir à la maison, je te prête ma chambre si tu veux. » Je me mis à rire en lançant un regard complice vers Noam. Ce petit homme était tout simplement unique. « C'est un peu plus compliqué que ça tu sais... Mais j'y penserai ! » C'est alors qu'Emma arriva doucement vers Avery. Elle lui proposa de promener un peu sur le bord de la rive, une proposition qu'il ne mit pas longtemps à accepté. Se tournant vers Noam et moi, il nous adressa un sourire empli de fierté. Encore une fois, nous étions seuls mais cette petite discussion avait eu le don de détendre l’atmosphère. Regardant l'heure sur mon portable, je me remis aux côtés de mon voisin tout en regardant les deux jeunes enfants s'éloigner. « Il a plutôt bon goût. C'est tout un art de répondre à ce genre de questions, tu dois bien t'amuser dis moi.  » Je pris alors un gilet dans mon panier derrière moi pour l'enfiler rapidement. Le soleil avait quasiment disparu pour laisser place à un ciel parsemé de taches blanches.Rockwater baignait dans une lumière plus douce ce qui rendait le paysage d'autant plus magnifique, une nouvelle journée était sur le point de s'achever.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyMer 30 Mai - 4:19

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C'était étrange de parler de tout et de rien comme si rien ne s'était passé la nuit dernière. Ils essayaient l'un l'autre de se convaincre que cet instant exceptionnel dans un ascenseur stoppé en marche n'avaient rien changé en leur comportement et qu'ils restaient tout aussi naturels l'un envers l'autre. C'était une grotesque illusion. Althéa laissait comprendre qu'elle souhaitait sa présence au gala de charité. Sinon pourquoi soudoierait-elle Mrs Vinson afin qu'elle lui prépare des muffins de son cru ? Qu'est-ce que sa présence ou son absence apporterait au déroulement de la soirée ? Elle était déjà venue taper à sa porte, un panier plein et encore chaud sous le bras afin de lui porter le carton d'invitation en personne. Nul doute que d'ici quelques jours la femme d'intérieur reviendrait à la charge pour s'assurer de sa confirmation à cette soirée avec de nouvelles provisions. Rien que pour faire plaisir à Avery qui adorait rester seul à la maison et se débrouiller comme un grand, Noam allait probablement se pointer au Brittanion Hôtel histoire de faire acte de présence et de sympathie. Il n'avait pas l'intention d'y demeurer des heures d'autant plus que la plupart des invités était de la gente féminine et il n'était pas difficile de se sentir très vite seul. En parlant de se sentir esseulé, Avery finit par rejoindre le petit groupe pour faire part de ses doutes quant aux sentiments que lui portait la jeune Emma. Déjà à cet âge-là, il s'angoissait de telles questions existentielles et le petit garçon serait bien déçu de savoir qu'à l'âge de ses parents, on continuait de s'en préoccuper de la même façon. On faisait seulement croire qu'on avait trouvé quelques réponses mais la rengaine était la même. Noam justifia tant bien que mal l'attitude de la camarade de son fils – évitant toute désillusion ainsi que tout faux espoir. C'était particulièrement risqué de parler de ces choses-là sans craindre des dures vérités pour l'esprit d'un enfant encore crédule. Pour détendre l'atmosphère, il évoqua le petit caniche de la voisine qui était tout aussi frisé qu'il était agaçant. Il avait le don de se frotter à votre jambe en réclamant des caresses qui ne viendraient pas. Surtout pas de Noam. En plus d'y être allergique, il était hermétique au charme canin.

Comme si le signal d'ouverture à toutes les portes était donné, Avery en profita pour interroger Althéa sur sa vie privée. Il ne l'aurait pas fait d'ordinaire puisque son père considérait ça très impoli mais n'était-on pas dans la confidence ? Il sonda la jeune femme à propos d'un éventuel amoureux mais celle-ci restait floue. Complètement absorbé par ses paroles, le garçon semblait peu à peu comprendre. Son visage portait les marques d'une illumination et il souriait de plus en plus. Avery lui proposa alors de faire un séjour prolongé dans leur demeure à laquelle Althéa déclara y réfléchir pour plus tard. Intrigué, il lui jeta un regard incompréhensif. A quoi cela servait de lui mentir ? Habiter avec les deux garçons signifierait une situation bien particulière et Noam s'y refusait totalement. Alors que les deux voisins semblaient avoir remonté le moral d'Avery, celui-ci fut d'autant plus réconforté quand la fameuse Emma revint jusqu'à lui pour l'emmener lors d'une dernière promenade. Elle devait bientôt rentrer et voulait encore passer quelques minutes avec lui. Attendri, le médecin le laissa partir. Le soleil commençait lentement à décliner laissant présager la fin de l'après-midi. Sans s'en rendre compte, ils avaient passé plus de deux heures ici et l'après-midi qu'il pensait relativement ennuyeuse s'était avérée pas si terrible. L'heure viendrait bientôt de rentrer et Noam avait bien donné ses recommandations à son fils avant qu'il ne s'éclipse. Il se tourna vers Althéa qui venait d'enfiler une petite laine au ressenti des températures qui baissaient doucement elles aussi. L'après-midi touchait à sa fin et Noam remarquait ô combien tout était différent entre eux. « C'est guère amusant. Tant que ça reste des questions de cet ordre, c'est plutôt sympa. Mais Avery a parfois le talent pour s'interroger sur des sujets moins... évidents. » C'était à prévoir : Avery était de plus en plus curieux à propos de sa mère et du lien qui l'unissait avec Noam autrefois. Il état si jeune quand elle avait décédée lors de cette nuit inoubliable qu'il n'avait pas eu le temps de tisser son propre lien à son tour. Il vivait par procuration mais son père n'était malheureusement pas le plus bavard à ce sujet. Il tenait à garder intact le mythe quand bien même leur relation était loin d'être idéale. Il soupira puis serra un peu plus le col de son pull contre sa nuque : « Nous n'allons pas tarder à rentrer. Avery a école demain matin je tiens à ce qu'il ne soit pas encore survolté jusque tard. Tu veux qu'on te ramène jusqu'à chez toi ? » C'était inutile de combattre, de la combattre. Elle était bien trop forte pour lui.
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MessageSujet: Re: Around a memory. | Noam   Around a memory. | Noam EmptyMer 30 Mai - 6:16

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La soleil disparaissait peu à peu laissant place à une atmosphère plus humide et plus calme. Sans m'en rendre compte, j'avais passé l'après-midi entière aux côtés de Noam et de son fils. Un malaise était cependant palpable dès le début. La soirée que nous avions passé avait été excellente et surtout, particulièrement particulière. Nous avions laissé échapper pendant un instant une attirance que nous partagions depuis bien longtemps. Les quatre murs de cet ascenseur étaient désormais habités par un nouveau souvenir, celui d'une étreinte charnelle. Malgré tout, nous étions rapidement revenus à la réalité au petit matin, fuyant ces nombreux flashs qui s'imposaient dans nos esprits. Il fallait oublier mais comment faire ? Il était désormais difficile de nier toute évidence et, malgré toute la bonne volonté du monde, il serait impossible de retourner à la case départ. Nous avions emprunté un chemin sans retour. Heureusement, la présence d'Avery avait su détendre l'atmosphère et, même si ses remarques avaient eu le don de me mettre quelque peu mal à l'aise, je devais l'admettre : il nous avait sauvé la mise. Tentant de répondre de manière clémente aux question du jeune garçon, il s’éclipsa rapidement avec Emma, l'amie qui était l'objet de toutes ces interrogations.

Noam et moi étions à nouveau seul, au pieds du mur. Assise sur ma couverture, je pouvais cependant constater une nette amélioration. Nous avions réussi à rire ensemble et à discuter sans être horriblement gênés par cette situation ce qui était de l'ordre du miracle.   « A ce rythme là, il va devenir un vrai Philosophe. » Amusée par cette idée, je regardais Avery s'éloigner au fur et à mesure. Enfilant un gilet pour ne pas avoir trop froid, j'allais très certainement partir d'une minute à l'autre. Mon voisin quant à lui s’apprêtait à partir également, il commençait à se faire tard, surtout que le soleil n'était plus parmi-nous à présent.   « Merci, c'est gentil. Seulement j'ai ma voiture qui m'attends à quelques pas d'ici. » Me hissant sur mes jambes, je rangeai alors mes quelques babioles dans mon panier en osier pour ensuite me tourner vers Noam et Avery qui était en train de se rhabiller.   «Bon, je vous laisse. Bonne soirée.  » Je tournai alors les talons une bonne fois pour toute, décidée à mettre un terme à cette après-midi. Une fois dans ma voiture, je vis au loin mes deux voisins s'approcher de la leurs. Esquissant un petit sourire, je démarrai enfin voulant rejoindre au plus vite mon lit en quêtes de jolies rêves.
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