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 Charity Ball. | Noam.

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MessageSujet: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyDim 13 Mai - 9:53

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Au fond de mon laboratoire, j'étudiais minutieusement les résultats de certaines analyses. Mon microscope à porté de main, j'étais plongée dans un calme plat ce qui me fut bénéfique. En quelques heures, mes dossiers furent rapidement bouclés. Bien évidemment, je n'avais pas bâclé mon travail seulement cette solitude me permettait d'être d'autant plus concentrée. Monsieur Selfried entra en scène alors que je rangeais le matériel que j'avais utilisé. «  Il est l'heure pour vous je vois. Vous êtes rapide et efficace, j'aime ça. » Son allure désinvolte me dérangeait. Pourquoi se sentait-il obligé d'ajouter une touche de séduction à chacune de ses phrases. Ça en devenait presque désespérant. Il jeta rapidement un coup d'oeil à mon travail qui semblait satisfaisant. Je prenais mon stage très au sérieux et, même si je doutais de son objectivité, je voulais que Monsieur Selfried soit content de moi. C'était très important puisqu'à la fin de mon stage, il allait devoir noter une appréciation qui serait cruciale pour mon avenir. J'étais consciente que certaines jeunes filles avaient très certainement dû céder au charme de mon supérieur afin d'avoir une bonne note mais je n'étais pas comme ça. Je voulais que cette note soit mérité sans pour autant jouer de mes formes. Quoi qu'il en soit, alors que je rangeai les pipettes dans une armoire, je sentis sa présence juste derrière moi. En me retournant, je ne pus m'empêcher de sursauter. Était-il devenu fou ? Je détestais ce genre d'approcher. Je le contournai sans plus attendre et pris mes affaires. Il se faisait tard et être seule dans ces locaux avec lui n'avait rien de rassurant. «  Tous les comptes rendus sont sur la table. Je n'ai pas fermé le placard. Bonne soirée monsieur Selfried. » Sans m'étendre plus que ça, je pris le chemin de la sortie. J'entendis sa voix raisonner seulement je ne pris pas le temps de lui répondre puisque la porte se referma rapidement derrière moi. Traversant le parking désert, il était plus de dix-neuf heures trente lorsque je quittai l'hôpital. La nuit tombait petit à petit et en rentrant chez moi, je ne fus on ne peut plus soulager de retrouver ma maison comme je l'avais quittée. Quel bonheur. Prenant soin de verrouiller les portes, je filai immédiatement dans ma baignoire, impatiente de me prélasser.
Après une vingtaine de minutes à me relaxer dans un bon bain moussant, j'enroulai une serviette autour de ma poitrine. Je n'avais pas encore faim mais je descendis tout de même au rez-de-chaussée afin de ranger mon sac. J'avais quelques pochettes à classer. Je tenais à avoir une organisation parfaite lorsqu'il s'agissait de mon travail. Cependant, je fis glisser un morceau de carton qui se déposa au sol. Bizarre, habituellement je n'avais pas de feuilles volantes entre mes cahiers. L'invitation au Gala de charité. «  Mince ! » J'avais oublié que cet événement se déroulait le soir même. Apparemment, cela commençait à vingt heures trente. J'étais déjà en retard. Cependant, j'hésitais. Je n'avais pas très envie de sortir ce soir mais j'avais en quelque sorte promis à Noam que je viendrai. Bien sur, je me doutais qu'il ne remarquerait pas mon absence mais je n'aimais pas faire faux bon. Ni une, ni deux, je fis glisser ma serviette le long de mon corps afin de choisir une tenue adéquat. Mon choix se porta vers une robe arrivant au dessus de mes genoux. Noire. Sobre mais très classe. Cependant, le haut dentelé apportait une touche féminine en dévoilant subtilement mon décolleté. Nouant mes cheveux en arrière, j'assombris mon regard grâce à quelques fards à paupières. Tout en simplicité. Niveau chaussure, j'optai pour une paire d'escarpin beige. Être perchée sur dix centimètres ne me faisait pas peur, au contraire, j'aimais beaucoup être en talon. Une dernière touche de couleur sur mes lèvres avant de filer en direction de l'hôpital. Décidément, ce chemin devenait presque habituel.

En arrivant, le parking était bondé, j'eus du mal à trouver une place. Ce n'était pas étonnant, de nombreux invités étaient conviés. Marchant rapidement, j'avais environ une heure de retard cependant, j'essayais tout de même de rester stable histoire de ne pas me casser une cheville avant la fin de la soirée. Il me semblait avoir vu la voiture de Noam mais je me demandais déjà comment j'allais le retrouver à travers la foule.
En entrant, je fus accueillis par une jeune femme qui me demanda mon carton d'invitation. Elle fit deux pas sur le côté afin de me laisser passer. L'ambiance était festive. De la musique, un buffet vertigineux et des personnes merveilleusement vêtues. J'avais l'impression d'être dans un tout autre endroit. Au fond, un orchestre menait la danse tandis que sur l'estrade, une affiche présentait les enchères. La salle de conférence était méconnaissable. Je restai cependant à l'entré, je n'arrivais pas encore à me sentir à l'aise. Certains regards se dirigeaient vers moi, on devait très certainement se demander qui j'étais. Balayant la salle du regard, j'étais entourée de cadors : plutôt impressionnant. Je crus apercevoir Noam au loin, discuter avec d'autres médecins mais je n'étais pas certaine. Il m'avait bien assez vu ces derniers temps et je me doutais que ce soir, il allait rester distant : histoire de rester fidèle à son image. Je serrai ma pochette contre moi alors qu'on me proposait un cocktail afin de commencer la soirée.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyDim 13 Mai - 23:43



« Alors comment Lea se porte-t-elle aujourd'hui ? » Assis à son bureau, les différents feuillets d'un dossier éparpillés partout, Noam avait son regard intéressé vers la porte entrouverte. La tête de Ginger, l'infirmière en chef était juste à l'entrée mais elle n'avait pas passé le pas de la porte, elle n'avait rien à lui soumettre. Juste lui rendre visite, lui faire savoir qu'elle était toujours présente. Celle-ci haussa les épaules et répondit d'une voix étonnamment sérieuse : « Elle se repose là, elle s'est réveillé quelques minutes ce matin et elle semble de nouveau dans la réalité. Vous devriez rapidement lui rendre visite avant qu'elle ne recommence ses hallucinations. » Oui, la dite Lea était la jeune fille d'il y a quelques jours qui avait tenté de se charcuter devant tout le monde. Là voilà de retour dans un lit d'hôpital aussi immaculé que les murs. Elle dormait beaucoup, épuisée par les événements et quand elle avait les yeux ouverts, elle ne daignait lâcher un mot. Elle ne supportait plus la situation c'était parfaitement compréhensible. Elle venait à peine de quitter les lieux qu'elle les avait réintégré avec un spectacle à la clé. Depuis, Noam n'avait cessé d'étudier son cas. Il visitai bien sûr ses autres patients, s'inquiétait de leur état mais sitôt dans son havre de paix, c'était Lea qui avait toute son attention. Le médecin poussa un soupir avant de reprendre : « Merci Ginger. C'est trop tard pour ce soir. Mais dites à Smith, Franklin, et Cole que je les veux demain avec moi à la première heure. Ils m'accompagneront. Et Monroe ! Il a fait du bon boulot avec son bras. » L'infirmière acquiesça à l'ordre de Noam. Elle allait refermer la porte quand elle stoppa net son mouvement et lui adressa un petit sourire en coin : « N'oubliez pas le gala de charité ce soir, nous comptons sur vous comme d'habitude. » Elle referma discrètement la porte. Non, Noam n'oubliait jamais dès qu'il s'agissait de passer une soirée détendue auprès de ses collègues et encore plus si celle-ci allait rapporter des fonds pour la recherche ou pour aider l'hôpital à se développer. Il esquissa un rictus amusé à l'idée de Ginger s'apprêtant comme lors d'une cérémonie d'oscars rien que pour avoir le privilège qu'il lui accorder enfin un regard. L'heure était à la fermeture des visites et au départ du personnel qui n'était pas de garde. L'établissement devait accueillir une toute autre ambiance et c'était une surprise totale.

C'est pile à l'heure que Noam foula les marches qu'il connaissait tant. Il avait enfilé un complet noir agrémenté d'une cravate un peu plus claire. Il n'avait pas opté pour le nœud papillon cette fois-ci, il avait tendance à lui couper le souffle et rien de plus atroce que de passer une soirée au bord de l'étouffement. Il avait laissé Avery à Sarah, une grande première. Le gala allait durer jusque tard dans la nuit et avec les derniers événements des plus macabres, il ne se sentait pas de le laisser dans cette grande maison aussi longtemps. Son fils serait en sécurité là-bas. Lorsqu'il eut pénétré dans la grande salle qui accueillerait le gala, il fut aussitôt alpagué par quelques collègues sûrement un second verre à la main. Il saisit une coupe de champagne au passage d'un serveur puis s'employa à saluer tous ses collègues présents. On ne parlait pas boulot ce soir mais les relations quotidiennes s'entretenaient aussi au gré des heures libres. Tout le monde était d'une humeur charmante, même Ginger qui était vêtue d'une robe satinée vert émeraude qui s'arrêtait au genou. Elle était resplendissante il fallait l'avouer mais beaucoup de femmes s'étaient mises en valeur, sans oublier des jambes insoupçonnables qu'il découvrait alors. Mais Noam ne distinguait pas au loin la personne qu'il souhaitait apercevoir particulièrement. Peut-être ne viendrait-elle pas il l'ignorait. « Mr. Beaulieu, laissez-moi vous présenter Noam Wilder-Smith, un résident on ne peut plus prometteur. » Immédiatement un chirurgien de renommée, venu pour les enchères, fut présenté à Noam. Il était à l'origine de techniques innovantes qui avaient grandement amélioré le quotidien des malades et le médecin s'en trouva fort impressionné et ému. Il arborait un sourire franc et sirotait son champagne tandis qu'il menait une conversation animée avec le chirurgien. Au bout de presque une heure de discussion passionnée, Noam aperçut enfin Althéa qui venait certainement d'arriver. Elle buvait lentement un cocktail qui lui avait été proposé et ne semblait pas à l'aise parmi encore trop d'inconnus. « Oh Mr. Beaulieu, excusez-moi deux minutes. » Il fondit à travers la masse d'employés pour atteindre Althéa. Sans même lui expliquer pourquoi, il empoigna sa main avant de revenir rapidement jusqu'à son interlocuteur. Il posa une main derrière le dos de la jeune femme et reprit, quelque peu essoufflé : « Mr Beaulieu, voici Althéa Handerson. Une future biochimiste. C'est une fervente admiratrice de votre parcours d'autant plus que vous avez révolutionné les laboratoires. » En effet, à son souvenir, le chirurgien était à l'origine d'une découverte qui avait aidé longuement le travail des rats de laboratoire. Il espérait seulement qu'Althéa était curieuse sur son environnement et qu'elle avait déjà entendu parler de l'homme sinon c'était l'humiliation assurée pour tous les deux. La sentant prise au dépourvu, il garda sa main près de ses reins pour l'encourager à faire sa place parmi le groupuscule de grands médecins masculins.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 1:31

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J'étais une personne on ne peut plus ponctuelle. Bien sur, parfois certains aléas de la vie ne me permettaient pas d'être à l'heure tout le temps. Seulement en règle générale, je préférais être en avance, c'était une question de respect et de bonne éducation. Cependant, ce soir là j'étais conviée à ce fameux gala de charité et j'étais monstrueusement en retard. J'en avais entendu parlé quelques fois mais je n'y avais jamais participé. D'une part, parce que ces enchères silencieuses montaient très vites et d'autres part, parce que je ne faisais pas parti du personnel hospitalier.
Mon supérieur m'avait gentiment donné une invitation il y a quelques jours et, bien qu'hésitante, j'avais décidé d'y participer. De plus, Noam allait être présent : un moyen de me rassurer. Car oui, être au milieu de médecins exemplaires était très intimidant. Je me sous-estimais peut-être mais je savais d'avance que j'allais me sentir profondément mal à l'aise.
Quoi qu'il en soit, après avoir enfilé une tenue adéquat, je pris ma voiture rapidement histoire de ne pas marquer mal en arrivant une heure après. Bien sur, je savais que cette soirée allait très certainement durer une bonne partie de la nuit mais je ne souhaitais pas me faire remarquer. Fort heureusement, je fus sur place quelques minutes plus tard. J'entendais depuis le parking une musique suave et légère résonner entre les quatre murs de ce bâtiment. Étrange. Je n'avais pas l'habitude de considérer un hôpital comme un lieu de fête.
En arrivant, je fus on ne peut plus surprise : ne m'étais-je pas trompé d'endroit ? De nombreuses personnes très bien vêtues peuplaient la salle, un verre à la main. Sur les côtés, quelques tables ornées d'une nappe doré donnait un aspect festif à cette pièce qui étaient bien trop blafarde habituellement. Face à moi, une grande estrade où de nombreux toasts allaient très certainement être porté, avait revêtu son habit de lumière. Je fus amusée de voir tous ces invités hautement qualifiés, parler de tout et de rien, sans se préoccuper de médecine le temps d'une soirée. Ce gala s'annonçait plutôt bien même si je me sentis très vite à l’écart. Tout le monde se connaissait plus ou moins bien seulement j'étais nouvelle, je ne faisais pas réellement partie de cette élite. Un jeune serveuse vint rapidement m'apporter une cocktail, voulait-il me décoincer ? Je pris le verre en main malgré tout et prit une petite gorgée en me déplaçant sur ma gauche, voulant jeter un coup d’œil aux enchères en cours. Toutefois, je n'eus pas le temps de parcourir toute la table puisqu'on attrapa ma main afin de m’entraîner autre part. Essayant de ne pas faire tomber ma boisson ou de ne pas me fouler la cheville, je m'aperçus que Noam était à l'origine de tout ça. Je compris immédiatement son initiative lorsque je fus sur le fait accompli.

Mon acolyte me présenta à un homme admirable : Richard Beaulieu. Le parcours de cet homme était bluffant et je sentis mes jambes flageoler : comment faire bonne impression sans paraître idiote ? Jetant un regard hésitant à Noam, je me rendis compte que les secondes défilaient petit à petit. La main de mon voisin au creux de mon dos se voulait néanmoins rassurante. Regardant à nouveau mon interlocuteur, un sourire radieux vint illuminer mon visage : «  Monsieur Beaulieu, c'est un honneur. Je suis une grande admiratrice de vos travaux. » Serrant sa main, j'avais envie de lui poser un tas de questions seulement, ce n'était peut-être pas le moment approprié. Je lui fis part de toute ma gratitude : le matériel qu'il avait crée était on ne peut plus performant. Manifestement, il fut ravi des nombreux compliments que je lui adressais. Après quelques minutes à parler, ce brillant biochimiste dut s'éclipser. «  Merci beaucoup Althéa. Si vous voulez bien m’excuser, il est temps pour moi de prononcer mon discours. Mademoiselle Handerson, monsieur Wilder-Smith, ce fut un plaisir de vous rencontrer » Il nous adressa un sourire on ne peut plus aimable. Je ne le pensais pas si simple et pourtant, il était loin d'être orgueilleux comme certains de ses compères. Les quatre autres médecins s'éloignèrent également histoire de profiter des festivités. Me retrouvant seule avec Noam, je respirais à nouveau : c'était comme si je venais de rencontrer mon idole. Monsieur Beaulieu monta sur l'estrade et un calme plat s'installa tandis qu'il ouvrait le bal. Je m'approchai de mon voisin afin de lui parler discrètement. «  Merci beaucoup. » Le regardant longuement, il devait très certainement se douter de ce que je voulais dire par là. Mon regard était on ne peut plus sincère, un de mes rêves c'était en quelque sorte réalisé grâce à lui. Sirotant mon cocktail, je ne pouvais plus m'empêcher de sourire. «  Et dire que j'étais à deux doigts de ne pas venir... Alors, tu n'as pas opté pour le nœud papillon ? » Je le taquinais bien sur, son costard lui allait à merveille ce qui, à vrai dire, n'avait rien de surprenant.
Ce fut au tour du directeur de l'hôpital de parler. Il venta les mérites des brillants médecins occupants les différents étages. Soudain, il invita Noam à le rejoindre, très certainement fier de l'avoir dans son service. Je le regardai, souriante comme toujours, l'applaudissant comme tous les autres invités présents. Il le méritait amplement.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 3:16



Dès qu'il avait amené Althéa jusqu'à Richard Beaulieu, il avait compris qu'elle serait tétanisée par l'admiration. Ce chirurgien connu venait de Mount Pleasant même. Il y avait grandi, avait foulé les mêmes rues, avait commencé sa carrière dans le même hôpital. Et même si aujourd'hui des établissements bien plus gigantesques réclamaient ses talents, il n'oubliait jamais de revenir sur les lieux de ses débuts lors du gala annuel de charité. C'était un homme qui allait sur la cinquantaine mais qui avait encore le charisme d'un trentenaire. Il travaillait toujours et avait gardé une certaine humilité que même plusieurs personnes ici avaient déjà oubliée. Noam n'avait pas dans ses ambitions de quitter la ville pour une métropole plus conséquente, faudrait-il déjà qu'il puisse arriver jusque là... Ses chances paraissaient compromises ces derniers temps. Il préférait le charme d'un hôpital tel que celui-ci où les patients n'allaient et venaient pas comme des produits d'usines qu'on réparait et qu'on renvoyait chez eux sitôt que ce fut terminé. Il aimait son petit confort ici et les gens qu'il y côtoyaient depuis bientôt plus de dix ans. Il soutenait silencieusement la discussion qu’entretenaient l'homme et Althéa, se contentant parfois d'acquiescer de la tête. Elle s'en sortait comme une chef et Beaulieu semblait touchée d'autant d'intérêt et de connaissances. Elle n'était pas de ces groupies qui aimaient le personnage sans connaître le fond. Elle faisait fort impression et malgré lui, Noam sentit une pointe d'orgueil s'emparer de lui comme s'il l'avait formée. Finalement, l'éminent médecin dut s'éclipser pour aller rejoindre la petite scène qui avait été installée pour l'occasion. Alors que les applaudissements et les sifflements de célébration fusaient dans la salle, Noam se pencha sur l'oreille d'Althéa pour lui chuchoter : « Tu as été brillante. » Elle le remercia à son tour mais il n'y répondit pas. Il n'y était absolument pour rien, il fallait saluer l'accessibilité de l'homme plutôt. Ils écoutèrent alors sagement le discours de Beaulieu qui était chargé d'annoncer le début des festivités qui allaient durer sûrement longtemps. Althéa buvait son cocktail et ne manqua pas de le charrier à propos du nœud papillon qui était resté dans le placard. Noam eut un geste pour ajuster sa cravate avant de se justifier : « Je voulais éviter qu'on ait à me réanimer durant la soirée. La cravate sied parfaitement. Quant à toi, le noir te sublime. Tu es très belle ce soir. » Devait-il dire qu'il appréciait particulièrement le détail en dentelle délicatement posé sur sa poitrine ?

Le directeur de l'hôpital prit place à son tour sur l'estrade. Après quelques remerciements de rigueur, il invita Noam à le rejoindre à sa plus grande surprise. D'abord hagard – il n'était pas du tout préparé à être exposé à tout le monde de la sorte, il finit par tendre sa coupe de champagne à Althéa avant d'avancer jusqu'à son directeur. Il fut applaudi et malgré lui, il sentit lentement ses joues s'empourprer. Il ne méritait pas tant de clameur, s'il savait toutes les faiblesses et les noirceurs qu'il dissimulait dans ses entrailles... Il se pencha légèrement sur le micro pour dire quelques mots qu'ils formaient au même moment qu'il les prononçait : « Je remercie Monsieur le directeur pour nous accorder autant de confiance. Mon équipe et moi-même nous battons tous les jours pour une meilleure santé et des guérisons heureuses. Je vous invite à les applaudir également pour leur travail remarquable. » Les invités obéirent et enfin Noam put disparaître de la scène. Il n'était pas à l'aise, exposé ainsi aux regards de tout le monde capable maintenant de lire en lui mais il fallait avouer que son égo était satisfait pour quelques jours entiers. Enfin la musique reprit, signe que la soirée commençait vraiment. Noam rejoignit à nouveau Althéa et reprit sa coupe de champagne qu'il siffla en une gorgée pour éponger le stress qui l'avait envahi à l'annonce de son nom. Il posa le verre vide sur un plateau qui passait par là et reprit une nouvelle coupe qui subit le même sort que la première. Peu importe si l'alcool lui monterait un peu vite à la tête, il avait besoin de se détendre. A l'expression rieuse qui se lisait sur le visage d'Althéa, il lâcha dans un souffle : « Je. Déteste. Les discours publics. » Malgré lui, il ne put réprimer un faible rire certainement sous l'effet de l'ivresse qui apparaissait peu à peu sur son visage, laissant ses yeux verts pétillants. Il jeta un rapide coup d’œil circulaire aux gens autour de lui puis il finit par s'enquérir du bien-être de sa stagiaire : « J'espère que tu ne regrettes pas d'être venue. Je peux continuer de te présenter à quelques importantes personnes de l'hôpital. » Il haussa les épaules. « Ceci dit, attends minuit passé. Ils auront tellement tous un coup dans le nez qu'ils croiront que tu es la meilleure collègue qu'ils aient jamais connue et tu seras la meilleure amie de tout le monde. C'est fou comment les gens changent pendant et après les heures de boulot... » N'était-il pas le premier à confirmer l'adage ?
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 5:28

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La soirée débutait sur les chapeaux de roues. Noam avait eu la gentillesse de me présenter Richard Beaulieu, un homme admirable qui était connu pour ses nombreuses interventions médicales. Créateur de machines innovantes, grand chimiste de renom, il avait su se construire une carrière admirable. Il était donc normal de se sentir quelque peu impressionné face à lui. Cependant, je sus trouver les mots qu'il fallait pour lui faire part de toute l'admiration que j'avais à son égard. Au fil des minutes, je m'étais décontractée essayant de paraître naturelle. Je désirais seulement montrer ma véritable image, surjouer ne servait strictement à rien. Notre discussion dura un petit moment, c'était agréable de parler de biochimie avec un passionné, la médecine était une vocation pour moi et je tenais à ce qu'il s'en rende compte. Il dut cependant s'échapper afin d'ouvrir la soirée, finalement, je ne semblais pas si en retard que ça.
Bien que je fus comblée de joie, j'appréciai ce petit moment avec Noam. Nous avions eu l'occasion de nous voir souvent ces derniers temps de part nos emplois du temps mais ce soir-là, tout était différent. Le contexte nous permettait de décompresser et de profiter tout simplement de cette soirée. Après tout, Mount Pleasant était victime de nombreux événements néfastes ces derniers temps, ce gala nous ferait donc le plus grand bien. Mon acolyte ne tarda pas à me présenter ses compliments. Sentir son souffle contre moi de façon si brève me replongea dans le passé l'espace d'un instant. Refoulant ce souvenir, je me devais de le remercier. Après tout, c'était grâce à lui. Sans cette note d’audace de sa part, je n'aurais jamais osé discuter avec Mr Beaulieu de mon plein gré.
Je ne manquai pas d'ajouter une petite touche d'humour à propos de sa tenue. J'aurais été curieuse de le voir avec un nœud papillon, étant habituée à le voir en cravate, seulement cela n'enlevait en aucun cas le charme de sa tenue. Que dis-je, lui-même était déjà on ne peut plus séduisant, son costard l’embellissait d'avantage tout simplement. «  Je comprends... vois ça du bon côté, tu aurais été sur place. » Noam n'hésita pas à me complimenter sur ma tenue et là, dans mon esprit, une seule pensé clignotait : ne deviens pas rouge. J'aurais pu fondre après cette remarque mais il y avait quelques personnes autour de nous, je ne voulais pas être cataloguée d'avance. «  Hum, merci c'est gentil. Il faut croire qu'être en retard a été bénéfique alors. » Habituellement, je m'asseyais devant mon dressing des heures à l'avance afin de trouver la tenue parfaite. Ce soir là, j'avais dû me préparer en quatrième vitesse afin de ne pas marquer mal.

Ce fut au tour du directeur de proclamer un discours. J'appréciais beaucoup cet homme, il se voulait humble et sympathique. Après un petit speech, il se dépêcha d’appeler Noam, le considérant comme un des membres les plus importants de son équipe. Ce n'était pas une surprise à mon goût. Il me tendit son verre afin que je le lui garde. Avoir deux verres d'alcool entre les mains me faisait sûrement passer pour une ivrogne. Je le sentais mal à l'aise, j'en fus tout autant étonnée. J'écoutai donc ses quelques paroles avec grande attention, sa prestance naturelle était indéniable. Ce moment fut néanmoins très bref puisqu'il disparut de l'estrade aussi vite qu'il était monté. Noam reprit rapidement son verre de champagne qu'il descendit à vitesse grand V. Étrange venant de sa part. J'avais à peine commencé mon cocktail qu'il en était déjà à sa deuxième coupe qu'il but tout aussi vite. Mon regard suivait ses mouvements de bras, ma surprise devait se voir sur mon visage puisqu'il se justifia immédiatement. «  Je vois ça oui... Du coup tu te réfugies dans l’alcool ? » Riant légèrement, je pris à mon tour une autre gorgée de mon cocktail. Quant à moi, je préférais rester sobre. Non pas que je n'avais pas envie de boire quelques verres seulement mes déboires passés me laissaient amères. Les enchères se préparaient tranquillement et j'avais secrètement repéré quelque chose d'intéressant.
Détournant mon regard vers Noam, je le regardais les yeux pétillants. Décidément, il me vendait du rêve sans même le savoir. «  Tu plaisantes, après cette rencontre ce serait bien orgueilleux de dire : « Hum non non, je préfère rentrer chez moi, mettre une robe de chambre semblable à un tue l'amour et me blottir contre mon coussin devant un film ». Quoi que...» Je riais à cette idée là, cette perspective semblait bien triste. J'étais on ne peut plus heureuse de me retrouver ici. Par la suite, d'un air complice, je m'approchai de lui. « Ah oui ? Tu crois que le directeur serait capable de nous faire un moonwalk après minuit ? » Cette distance me perturbait, était-ce moi ou mon visage était dangereusement proche du sien ? Cependant, je sursautai lorsque j'entendis le marteau cogner sur le pupitre. Le premier lot était un voyage pour deux personnes à Paris. Pile au poil ce que je voulais. Ma tante et son fiancé envisageaient d'emménager ensemble et je devais bien ça à Elizabeth. Elle avait été là pour le meilleur et surtout pour le pire. Elle avait su gérer mes nombreux déboires avec dignité, je la considérais comme mon ange gardien. Liza avait fait partie de mes sombres années en tâchant de dissimuler la vérité à tous.
Les enchères commencèrent à mille dollars. Je laissais cependant certains invités surenchérir histoire d'imposer mon prix une bonne fois pour toute. Levant ma main, nous étions désormais à deux milles dollars. Une jeune femme plus loin semblait coriace et n'hésita pas à miser le prix fort à plusieurs reprises. Trois milles dollars, ce fut ma dernière offre. Adjugé, vendu ! Heureuse, je n'avais pas hésité à prendre un risque. Un jeune homme s'approcha de moi pour ensuite me remettre un coupon. J'allais très certainement devoir banquer à la fin de la soirée. Heureuse, je mis ce morceau de papier dans ma pochette tandis que la musique résonnait à nouveau dans la salle. « Une bonne chose de faite ! » Le sourire aux lèvres, je finis mon verre pour ensuite le remettre sur un plateau. Mon regard se posa quelques secondes vers monsieur Beaulieu et sa compagne qui dansaient, riant à pleine dent. Je trouvais ça touchant. « Je pense que ma tante risque d'apprécier ce geste, elle a toujours rêvé d'aller à Paris un jour ou l'autre. C'était le moment. Puis savoir que cet argent ira tout droit aux enfants malades, ça me rend d'autant plus heureuse !»
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 7:22



Althéa accepta ses compliments en expliquant qu'elle s'était habillée rapidement. Et bien il ne devait pas y avoir grand nombre de femmes sur terre qui étaient capables de s'embellir en étant pressées. Noam se rappelait combien il avait rappelé à l'ordre Juliann des centaines de fois car elle perdait trop de temps à se préparer. Combien de fois était-il resté planté devant la salle de bains fermée à double tour parce qu'elle s'enveloppait d'un onguent particulier qui prenait de longues minutes à agir alors qu'il avait simplement besoin de se laver les dents ? Combien de matins avait-il eu envie de l'étrangler littéralement parce qu'elle les avaient mis en retard tous les deux sous prétexte que ses cheveux étaient sales ? Oh la beauté d'une femme était quelque chose de bien compliqué et interminable à obtenir également. Elle n'avait pas compris qu'il la préférait largement au réveil, les cheveux en bataille et la mine d'un enfant encore endormi. C'était trop difficile à croire que certains hommes choisissait la sobriété et la simplicité aux artifices. C'était d'autant plus impossible à penser lorsqu'on avait affaire à un homme comme Noam qui prenait beaucoup soin de lui et qui se souciait beaucoup de son apparence quand il sortait... S'en suit le discours plutôt gênant qui se termina sur la demande surprise de Noam sur scène. Il s'était trouvé très mal à l'aise de devoir adresser quelques mots à l'audience alors qu'il n'y était pas préparé du tout. Il s'en était pas trop mal sorti au final puisqu'on l'avait applaudi et qu'aucun rire ne traduisait son ridicule. Il descendit soulagé et noya la pression qui retombait dans deux coupes de champagne qui connurent le vide en un instant. Il lança un regard un peu embarrassé vers Althéa qui se contenta d'en rire gentiment. Qu'elle ne se méprenne pas : il n'était pas un alcoolique dissimulé qui buvait sitôt que la situation lui échappait. Il finirait plutôt avec un diabète avéré pour son propre cas. Il lui répondit alors brièvement, l'air faussement coupable : « Tu n'en parles à personne... »

Noam s'inquiétait de savoir si Althéa s'amusait ici. Bien sûr la soirée ne faisait que démarrer mais il savait combien s'intégrer dans un personnel aussi soudé n'était pas chose facile. Il l'avait aperçue errer parmi la foule jusqu'à ce qu'il ne vienne la chercher. Il ne voulait pas la forcer à rester ici si toutefois elle ne le souhaitait pas mais il semblait qu'elle s'y plaisait. C'était bien là sa seule priorité ce soir. « D'autant plus que tu auras droit à ton propre film ici. » Il n'exagérait pas. Cette soirée était la seule durant laquelle tout le personnel n'était pas sous la pression de leurs patients – exceptés ceux de garde qui avaient volontairement choisi de ne pas participer aux festivités. D'habitude Noam leur rendait toujours une petite visite pour les encourager ou leur offrir quelques petits amuse-gueules issus du buffet. Il ne dérogerait pas à la règle ce soir-là. Quand Althéa s'approcha de lui pour suggérer l'idée du directeur et de l'âme de Michael Jackson réunis, il ne put réprimer un rire légèrement railleur : « Si tu veux un pro du moonwalk, tu demanderas à Avery. » Son garçon n'était évidemment pas un professionnel de ce petit pas de danse mais il s’entraînait tellement de fois pour le montrer à son père que ce dernier se moquait de savoir si ses petits pieds glissaient ou pas au sol. C'était juste touchant. Lui ne reculait pas face à leur nouvelle proximité, l'alcool aidait à peu à le rendre un peu moins réservé mais elle était tout simplement de bonne compagnie. Les enchères commencèrent soudain et Althéa y concentra toute son attention. Visiblement le premier lot l'intéressait. C'était divertissant de voir deux femmes se battre pour un voyage à coup de millier de dollars. Par chance ce fut la jolie blonde à ses côtés qui obtint le lot qui était une destination pour Paris. Noam l'applaudit comme toute la salle. C'était une battante même lorsque c'était pour une cause altruiste. Elle lui expliqua alors que c'était pour l'offrir à sa tante et à son nouveau compagnon qui, parait-il, faisait des émules avec elles. Plus il passait du temps avec elle et plus il remarquait ses qualités humaines qu'il soupçonnait déjà. Hormis lorsqu'il s'agissait de son fils ou de ses patients, Noam n'était pas quelqu'un qu'on pouvait qualifier d'altruiste : disons qu'il mettait souvent involontairement ses intérêts avant ceux des autres mais c'était un défaut qui passait inaperçu auprès des autres. Une musique se jouait dans la salle, invitant les convives à danser mais le médecin demeurait immobile. « Je suis désolé mais ce n'est pas à moi qu'il va falloir demander de te faire tournoyer. Si tu souhaites danser, il y a pleins d'excellents danseurs qui n'attendent qu'une créature comme toi. » Il désigna du doigt un métis aux yeux bleu océan qui n'avait cesse de regarder Althéa depuis son entrée. Noam avait parfaitement remarqué – il reniflait toujours la rivalité masculine même si celle-ci n'avait pas lieu d'être. « En revanche, je suis partant pour aller faire un tour du côté du buffet. » Il saisit à nouveau sa main et l'entraîna jusqu'à la longue table ornée d'une nappe dorée qui accueillaient toutes sortes de mets plus délicieux les uns que les autres. Althéa était libre de ses mouvements mais il n'avait pas voulu la laisser plantée là. Il comptait bien profiter d'elle durant la soirée mais il ne fallait pas qu'elle se coupe du monde. Elle était également invitée pour se faire connaître des autres.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 8:53

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Être en compagnie de Noam était on ne peut plus plaisant. Je découvrais petit à petit une tout autre facette de lui. Peut-être était-ce à cause de l'alcool qu'il avait ingurgité en un temps record, je n'en savais rien. J'étais curieuse de savoir jusqu'où il pouvait aller. Mon voisin avait tendance à se prendre un peu trop au sérieux de temps à autres. Bien sur, je concevais que son travail était on ne peut plus indulgent mais plus le temps passait et plus j'avais envie de le connaître d'avantage. Cette part de mystère chez lui m'attirait inévitable. Je ne voulais en aucun cas percer ses secrets -si secrets il y avait- puisque moi-même, je n'aurais pas apprécier que quelqu'un s’immisce dans mon intimité ainsi. Seulement depuis le début de mon stage, j'aimais passer du temps à ses côtés, que ce soit dans le cadre du travail ou en simple voisins. Néanmoins, en ce moment, il était mon supérieur et malgré tout, je ne devais pas dévier vers autre chose. Pourtant, ce soir j'étais face à Noam Wilder-Smith et je n'avais qu'une envie : profiter de ma soirée avec lui.
«  Promis, ce sera notre secret. » dis-je d'un air faussement enfantin. Ces petits moments de complicité avec lui me faisait beaucoup rire et je me prenais facilement au jeu. J'avais du mal à imager mon coéquipier avec plusieurs coups dans l'aile mais après tout, cela vaudrait peut-être le détour. Peu de temps après, Noam se préoccupa de mon état de façon plus ou moins détournée et je trouvais ça assez touchant. Je n'étais pas prête de partir, d'autant plus que ses quelques paroles avaient su éveiller ma curiosité. «  Intéressant ! Les médecins ont parfois l'alcool facile alors je vais me la jouer observatrice ce soir. » D'un ton malicieux, je bus la dernières gorgée de mon cocktail qui était divin. J'hésitai cependant à m'attaquer au champagne. Bien que je supportais très bien l'alcool, je ne désirais pas prendre le risque de me faire remarquer dans une telle soirée. J'avais plutôt l'air d'une fille très bien élevée et avec de bonnes manières. Une facette que j'avais longuement travaillé depuis mon arrivé à Mount Pleasant. De plus, mes anciens démons risquaient de refaire surface, une perspective que je ne pouvais pas accepter. «  Ah oui ? Ça fait un moment que je n'ai pas vu Avery... J'irai lui rendre une petite visite et on élaborera une chorégraphie. » Le sourire aux lèvres, je me faisais un plaisir de revoir son fils. Il était adorable et nous avions tissé des liens forts lui et moi. Bien qu'il était choyé par son père, je me doutais que parfois une présence féminine lui manquait. Je ne me considérais pas comme une potentielle maman, aucune mère n'était remplaçable après tout, seulement s'il avait besoin de quoi que ce soit, je lui avais longuement répété que ma porte serait grande ouverte.

Soudain, les enchères débutèrent. J'étais fortement intéressée par un lot et j'étais bien décidée à l'acquérir, quitte à y mettre le prix fort. Ce n'était pas pour me la couler douce à Paris -d'ailleurs, je n'avais pas de partenaire pour m'y accompagner-, c'était seulement un cadeau pour ma tante. Une façon de la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour moi. Elle le méritait, après tout, je lui en avais fait voir de toutes les couleurs étant plus jeune. Une demoiselle semblait tout autant intéressée que moi par ce voyage mais par chance, j'eus droit au dernier mot. Étant quelque peu gênée par ces applaudissement, je mis le petit coupon dans mon sac, profitant d'échapper aux regards insistants.
Les musiciens reprirent de plus belle. Le style était toujours le même mais c'était plutôt agréable. Puis très honnêtement, je n'imaginais pas de la techno dans ce genre de soirée. Et pourtant, on nous promettait différentes musiques plus ou moins entraînantes. Cela contrastait complètement avec ce gala mais j'avais hâte de voir ça. Voyant quelques personnes s'engager sur la piste de danse, j'avais secrètement envie que Noam m'invite à son tour. Seulement, avant même que je puisse prononcer une syllabe, il mit les points sur le i. Je souris d'avantage lorsque je le vis désigner un jeune homme qui apparemment, me scrutait depuis le début de la soirée. « Vu que j'ai l'esprit de contradiction, je ne pense pas danser avec lui. » A vrai dire, il n'était pas vraiment mon style d'homme. Noam prit ma main encore une fois. C'était seulement pour m'emmener avec lui vers le buffet mais je me sentais quelque peu observée. Cependant, je ne pouvais refouler ce geste complice, le suivant de plus belle. Jetant un coup d'oeil vers la table, tout semblait appétissant. C'était frais et très raffiné. Seulement je n'en n'avais pas fini avec mon voisin. Croisant mes bras sous ma poitrine, je m'approchai de lui. « Tu sais, tout à l'heure tu m'as dit que tu ne me ferais par tournoyer sur la piste de danse. Mais, par je ne sais quelle réaction chimique, j'ai en réalité envie de danser avec toi. » le sourire aux lèvres, je m'amusais beaucoup à lui dire ce genre de chose. Mêlant la médecine à tout ça, je continuais de parler en faisant glisser ma main dans la sienne. Ce n'était pas forcément un acte de séduction, mais plutôt un moyen de le convaincre. « Une seule danse. Après je ne t'embêterai plus. Tu as la tenue qu'il faut pour partager quelques pas avec moi. Elle en meurt d'envie elle aussi, ce serait un crime de ne pas lui permettre de se détendre à son tour. » J'avais envie de rire, il n'y avait aucun lien logique dans ce que je disais mais étrangement, je me disais que cela ferait peut-être céder Noam. « Et parce que mes arguments sont complètement médiocres, tu ne peux pas me refuser ça. On y va ? »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 10:11



Althéa promit de garder son secret précieusement. Malgré le sourire sur son visage, Noam était quelque peu soucieux. Nul doute qu'elle ne dirait pas la même chose s'il se dévoilait un peu plus. Il n'était pas du tout l'homme qu'il prétendait être et si toutefois d'autres aspects de sa personnalité venaient à se révéler, il n'était pas certain qu'elle tienne le même discours. Tout le monde jouait sur les apparences, lui le premier. Sitôt qu'on y mettait les formes, la vérité aussi choquante ou douloureuse soit-elle pouvait aisément passer. Aurait-il été vraiment alcoolique qu'elle n'y aurait vu que du feu... Au-delà de telles réflexions inquiétantes, il préféra dévier le sujet sur Avery et ses talents de danseurs. Il était vrai qu'il s’entraînait chaque jour à être le meilleur et malgré ses lacunes, son garçon trouvait toujours le moyen d'impressionner son père. Il lui avait même offert une glace quand il avait enfin réussi à faire ses lacets pour la première fois. Noam était un très bon public à propos de sa progéniture. Serait-il capable de pleurer lors de la future remise de diplômes d'Avery ? L'hypothèse n'était pas à exclure. Malgré lui, il ne put s'empêcher de penser à lui. Il espérait que tout se passait bien avec Sarah en cette soirée. C'était leurs premières retrouvailles tous les deux après des années et s'il ne craignait absolument pas qu'ils puissent s'entendre, il s'inquiétait un peu plus du moral de Sarah qu'il avait accidentellement mis à mal lors de leur dernière rencontre. La vie était mouvementée à Mount Pleasant ces dernières semaines, un peu de tranquillité pour tout le monde n'était pas à refuser. C'est pourquoi il parvint à chasser son fils de ses pensées pour la première fois pour enfin ne penser qu'à lui et ce gala des plus agréables.

Passées les enchères, l'heure fut à la musique. De nombreuses fois il avait été invité à danser lors des précédentes éditions. Majoritairement, c'était Ginger la plus empressée à lui faire comprendre qu'elle souhaitait danser avec lui mais elle avait toujours essuyé un refus. Que ce soit l'infirmière ou quelqu'un d'autre, il détestait danser. Il n'avait aucun rythme dans la peau et même l'ivresse n'était pas suffisante à le pousser jusque sur la piste. Sentant le traquenard se préparer, il montra immédiatement Althéa un potentiel danseur sur lequel elle pouvait compter. Il avait vaguement connaissance de ce jeune homme d'origine cubaine, il bougeait certainement mieux son bassin que Noam. Il s'était risqué une fois à danser avec une fille, ça remontait à l'époque du lycée. Comment expliquer qu'il avait marcher sur la robe de bal de sa partenaire qui avait coûté un bras et qu'il lui avait marché sur les pieds environ une dizaine de fois ? Cette humiliation adolescente avait achevé de forger son opinion à propos de la musique. Il esquiva la question en l’amenant jusqu'au buffet qui trouvait plus de crédit à ses yeux. Il mourrait de faim et il n'oubliait pas les employés de garde qu'il se devait d'aller nourrir plus tard. Tandis qu'il dévorait avec les yeux, hésitant sur le petit four avec lequel il démarrerait la soirée en beauté, Althéa ne lâcha pas le morceau et remit l'idée de la danse sur le tapis. C'était le risque quand on sortait avec une femme : elle finisse toujours par réclamer votre déhanché aussi ridicule soit-il. Alors qu'il faisait non de la tête avec un sourire évocateur, elle insista de plus belle. « Non non non Althéa. C'est hors de question. » Pour ne pas avoir encore à répondre à ses exigences, il fourra dans sa bouche un espèce de petit toast crémeux. La bouche pleine, il fit des mouvements avec ses sourcils histoire de dire ''parle toujours je suis muet''. L'alcool commençait à faire son effet sur les actes de Noam. Autant il était sérieux et pointilleux dans son travail autant lorsqu'il le quittait, c'était un tout autre homme. Et plus son sang se polluait d'alcool, plus il perdait des degrés d'intelligence ou du moins de retenue. Elle avait beau remuer sa main dans la sienne pour l'inciter à accepter, il ne céderait pas. A son ultime question, Noam avala d'un coup sa bouchée et pointa la jeune femme de son index : « Je te l'accorde, tes arguments sont médiocres. Encore heureux que je ne sois pas ton superviseur ce soir, je t'aurais sans doute renvoyée. » Il prit une expression qui se voulait menaçante même si elle était plutôt drôle avec les yeux luisants de l'homme et ses pommettes légèrement rosées sous la chaleur de la pièce. « Tu as choisi le mauvais cavalier. Ca n'est pas avec moi que tu danseras ce soir. » Malgré les paroles volontairement sous la plaisanterie, il était on ne peut plus sérieux. Il ne perdrait pas toute crédibilité en s'avançant au milieu de la foule dansante.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyLun 14 Mai - 11:24

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A ma grande surprise, la soirée se déroulait à merveille. Je ne redoutais pas un esclandre mais j'avais plutôt peur de me sentir délaissée. L'hôpital de Mount Pleasant n'était pas des plus grands, les employés se côtoyaient donc régulièrement. Je ne voulais pas arriver tel un cheveu sur la soupe, ce n'était pas mon genre. J'étais avant tout une femme réservée, discrète et plutôt observatrice qu'actrice. Les enchères montèrent rapidement entre moi et la demoiselle plus loin. Noam fut apparemment surpris par tant d'acharnement mais j'étais comme ça, lorsque je voulais réellement quelque chose, je me donnais les moyens de l'avoir. J'étais une battante dans l'âme, du moins c'est ce que mes parents me répétaient tout le temps. D'où je venais, avoir un tel caractère était très mal vu. J'étais en quelque sorte la honte de mes géniteurs. J'avais vécu avec ce fardeau pendant un long moment jusqu'à ce que je me rende compte que le problème ne venait pas de moi. Ils étaient tout simplement différents, fermés et conventionnels. Beaucoup trop conventionnels. Parfois en y repensant, je m'en voulais d'avoir agis ainsi et j'avais honte de moi-même. Faire passer ses parents pour mort n'était-ce pas le pire de tous les pêchés ? Heureusement, ma tante avait été la pour m'épauler et pour me conforter dans ce choix. J'étais inconsciemment la fille qu'elle n'avait jamais eu. Elizabeth me comprenait merveilleusement bien, nous nous complétions elle et moi. Je venais à l'instant de lui offrir un voyage qui était amplement mérité. Bien sur, elle ne m'attendait pas pour parcourir les quatre coins de la planète pour son travail seulement j'étais certaine qu'elle allait être folle de joie lorsque je lui annoncerai la nouvelle.
Noam m'avait alors entraîné avec lui vers le buffet. Il est vrai que je commençais à avoir un peu faim et à sentir la fatigue gagner mes muscles. Après tout, il était plus de dix heures passé. Certes, ce n'était pas bien tard mais ma journée avait été éprouvante. J'avais beaucoup de sommeil à récupérer. Tandis que je choisissais un petit four, je remis un sujet manifestement épineux sur le tapis. Je tenais à danser avec Noam, quelques pas, rien de plus. Histoire de s'amuser et de décompresser. Seulement, il fut catégorique. Je ressentis une pointe d'amertume en dégustant mon petit roulé. Peut-être était-ce parce qu'il ne voulait pas que l'on nous voit ainsi. Après tout, il était techniquement mon supérieur et cette situation le gênait probablement. Il avait une certaine image ici ce que je pouvais bien évidemment concevoir. Je souris amusée par sa remarque. Finalement, peut-être que ce soir nous étions de simples collègues sans qu'aucune hiérarchie ne s'impose à nous. «  C'est justement pour ça que je profite de déballer mon sac ce soir en sachant que tu ne peux pas me renvoyer.» D'un air amusé, je me mis à croquer à nouveau dans un mini sandwich en le regardant d'un air hautain. De la provocation dans l'air. J'observais la salle lorsque soudain, j'entendis mon portable sonner. Elizabeth. Bizarre. A cette heure ci, elle était normalement censée être à l’aéroport. Inquiète, je traversai la salle à grande vitesse en montrant à Noam que j'allais revenir. Il était préférable que je sorte histoire de pouvoir entendre quelque chose. Dans le grand Hall, je pus trouver un peu de calme. «  Ma chérie j'ai un petit problème. Je suis dans le taxi et, tu connais ta tante, je n'ai pas pris assez de liquide pour finir ma course. Je vais avoir besoin de ta voiture. Tom te la ramènera dès demain. J'arrive sur le parking. » Posant ma main sur mon autre oreille, je ne fus pas certaine de tout comprendre. «  Mais tatie, comment je fais moi pour... » Elle raccrocha avant même que j'eus fini ma phrase. « ... rentrer ? » Poussant un long soupir, je guettai son arrivée. Je l'aimais beaucoup mais elle avait le don de me mettre dans des situations plutôt cocasses. Lorsque je vis deux phares jaunes m'éblouir, je compris qu'il était temps pour moi de sortir. Je traversai la pénombre rapidement car je me doutais qu'elle était déjà en retard. «  Tiens, voilà les clefs ! Tu abuses tout de même, je vais faire comment moi pour rentrer à la maison ? Enfin... vas-y file et envoie moi un texto dès que tu es arrivée, peu importe l'heure.» Je la pris dans mes bras quelques secondes pour ensuite la laisser s'en aller. Lorsqu'elle prenait l'avion, je n'étais jamais vraiment rassurée. Bien sur, je savais que ces bolides étaient suffisamment solides mais j'avais toujours une petite appréhension. Si je venais à perdre ma tante, je n'aurais plus personne pour me soutenir par la suite. Elle était le seul lien familial qui me restait. Mon pilier. Je remontais les marches lentement, las de cette situation. J'allais encore retrouver une maison vide en rentrant chez moi. De plus, même si elle ne voulait pas me l'avouer, je savais très bien qu'elle était en train de faire ses cartons dans sa chambre depuis quelques jours. Une manière de m'annoncer que le déménagement approchait. En regagnant la salle, un miroir m'accosta. Des petites tâches rouges étaient venues assombrir mon décolleté à cause de la chaleur et mes paupières semblaient s'alourdir. Il n'y avait donc qu'une seule et unique solution. Ce n'était peut-être pas une bonne idée mais il était temps de m'amuser. Je pris une coupe de champagne au vol que je bus d'un trait. Puis, j'en repris une seconde pour ensuite me diriger vers mon havre de paix : le hall. Un courant d'air rafraîchissait mon corps en ébullition. Cependant, mon regard se posa vers le bâtiment en face de moi : l'endroit où je travaillais. A cette heure-ci, certains patients devaient dormir, d'autres regardaient sûrement la télévision. Mais à un moment ou à un autre, ils avaient dû entendre la musique résonner dans leurs chambres. A cet instant même, je me sentis coupable.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMar 15 Mai - 1:43



Noam n'était plus le supérieur qui rabâchait sans cesse à ses internes de toujours mieux faire, qui voyait plus facilement les défauts que les qualités. D'ailleurs plusieurs des étudiants qu'il avait en charge étaient présents ce soir et s'il leur avait adressé à chacun un signe de la tête pour les saluer, il ne s'en était pas plus occupé. Il ne travaillait pas. Certains d'entre eux s'amusaient à détailler chacun de ses faits et gestes avec une mine plutôt réjouie. La jeune femme qui était à ses côtés semblait le mettre de bonne humeur et le distraire de toute pensée destructrice. Elle avait raison de profiter de son éphémère bonté qui consistait à accepter tout ce qu'elle disait même lorsque cela relevait de la moquerie. Il n'avait pas les pouvoirs de la virer et n'en avait pas l'envie non plus. La seule chose qui lui avait refusé était cette fameuse danse. La musique jouait un petit air de jazz qui plongeait l'ambiance de l'hôpital quelques décennies en arrière. Il ne manquait plus que les lumières tamisées et les coiffures crantées des demoiselles pour qu'on soit envoyé dans les années 50. Parfois l'établissement organisait des soirées à thème comme celle-ci aurait pu l'être mais cette année ils avaient fait dans la sobriété et le classique et Noam devait avouer que c'était parfait ainsi. En grignotant son mini sandwich , Althéa lui jetait un regard on ne peut plus équivoque. Elle l'attisait sans nul doute, elle cherchait à savoir où étaient ses limites et il fallait qu'elle sache que l'alcool aidait tout autant à les repousser. Le lendemain en revanche serait moins supportable dès lors que le Noam peu sympathique reviendrait à la charge pour une nouvelle journée de labeur. Alors qu'il ouvrit la bouche pour débiter une nouvelle bêtise, le cellulaire de la jeune femme sonna. Celle-ci s'éclipsa rapidement en lui faisant signe qu'elle reviendrait vite. Noam se détourna d'elle pendant qu'elle sortait téléphoner. A peine fut-il seul qu'on tape sur son épaule. Il se retourna et tomba nez à nez avec l'infirmière en chef, Ginger. Celle-ci arborait un sourire charmeur certainement aidé par les cocktails qu'elle avait ingurgités. Son chignon qui avait du être sacrément sophistiqué commençait peu à peu à se lâcher : elle courait partout depuis le début de la soirée et tenait à montrer combien elle était belle à tout le monde. Elle posa une main délicate sur son bras et s'exclama : « Enfin seul, Noam ? Vous avez un tel succès ce soir. J'ose espérer qu'on ne vous collera pas trop longtemps toute la soirée... » Bien sûr elle évoquait la présence d'Althéa qui ne l'avait pas quitté depuis son arrivée. Ne comprenait-elle pas qu'il ne la traînait pas par pitié mais parce que sa compagnie lui seyait amplement ? Il jeta un bref regard vers le parking où il aperçut la silhouette lointaine de la blonde en compagnie d'autres ombres. Alors qu'il reportait son attention vers Ginger, elle ajouta de plus en plus mielleuse : « Oh je sais que vous avez horreur de danser c'est pourquoi je n'en ferai rien mais sachez que je suis persuadée que vous êtes un excellent danseur... Entre autres. » Visiblement elle lui faisait du rentre-dedans. La gueule de bois allait être carabinée. « Je venais juste vous dire que je vous attendrai plus tard dans la soirée. J'ai bien l'intention d'en apprendre plus sur vous. » Elle lui adressa un regard aguicheur puis elle s'en alla d'un pas chaloupé.

Visiblement éprouvé d'une telle entrevue riche en promesses, Noam engloutit son troisième verre d'une traite. Il réclama ensuite un plateau d'argent rempli de petits mets qui avaient été mis de côté à sa demander plutôt dans la journée. Le serveur disparut un instant puis revint avec un énorme plateau d'argent plein. Le médecin le remercia chaleureusement puis tenta de s'éloigner de la foule, portant le plateau à bout de bras pour que personne ne s'y cogne. Quand il fut enfin près de l'entrée, il distingua Althéa dans le hall. Elle tenait dans sa main une nouvelle coupe. Il s'arrêta non loin d'elle et lui montra le plateau : « C'est l'heure de notre bonne action. Tu m'accompagnes ? » Il l'avait prise sur le fait. Elle était en train de contempler le bâtiment où elle avait l'habitude de travailler. Elle se sentait coupable de s'amuser alors que d'autres souffraient ou surveillaient tous les étages toute la nuit. Noam aussi avait ressenti ce sentiment désagréable lors de ses premiers mois ici. Désormais il éprouvait également le besoin de s'éloigner de cette atmosphère pesante et il ne regrettait plus de s'amuser loin de son bâtiment. Il entra alors dans le bâtiment des soins pour aller rendre visites aux résidents et infirmiers de garde. A peine avait-il atteint le premier bureau qu'il cria un peu trop fort pour le calme plat des couloirs : « Voici la tournée ! » On lui ouvrit la porte, Althéa à ses talons et tout le monde s'écria, satisfaits de la surprise. Certaines vieilles infirmières déposa de gros baisers bruyants sur les deux jours de Noam qui manquait de renverser le plateau. Autant il était un médecin exigeant et parfois considéré comme tyrannique auprès des autres, autant les femmes les plus âgées du personnel le prenaient pour leur gosse de substitution avec sa carrure élancée et sa petite trentaine. Une femme d'environ 50 ans avec la peau basanée et des manières un peu gâteuses désigna Althéa : « Mais c'est qui cette beauté ? Elle n'est pas de notre étage hein ? » Noam eut un rire tandis qu'il observait la réaction de la stagiaire. « C'est une future biochimiste, elle est à mon service pour quelques semaines. » « Oh c'est tellement dommage. Je l'aurais tellement vu ici en pédiatrie. » A son tour, Althéa eut droit au bisou sur les deux joues pour la remercier de sa présence. Ils dégustèrent quelques petits toasts, riant avec les deux jeunes gens jusqu'à ce que Noam expliqua qu'ils devaient y retourner. Après maintes salutations, l'homme reprit le plateau avant de sortir. Il s'arrêta devant la porte fermée et demanda : « Alors ? C'est animé en pédiatrie hein ? » Ils se dirigèrent vers l'ascenseur pour remonter d'un étage. « Ils nous restent deux étages et le nôtre ensuite. Après nous aurons terminé. »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMar 15 Mai - 6:19

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Ma tante arriverait sur le parking d'ici peu et j'avais plutôt envie de lui coller un savon. De nous deux, j'avais étrangement l'impression d'être toujours la plus responsable, la plus mature, la plus raisonnable. Mais, je ne pouvais pas lui en vouloir. Elizabeth avait passé une enfance difficile, notre passé était similaire : voilà pourquoi nous étions si complices. Je ne pouvais donc pas lui en vouloir d'être un peu naïve de temps à autres, elle méritait de rêver, chose qui lui était interdite plus jeune. Désormais, elle vivait au jour le jour. Son emploi du temps lui permettait de vivre à son aise, au gré de ses envies. Je l'admirais beaucoup, elle était le modèle même de la femme moderne d'aujourd'hui, loin de la ménagère parfaite d'antan. C'était peut-être une des raisons pour laquelle ma tante ne s'entendait pas bien avec Belinda Vinson. Bien sur, elles se croisaient souvent et s'échangeait un sourire on ne peut plus hypocrite afin de faire bonne impression. Mount Pleasant était une ville où les apparences régnaient, c'était bien connu.
Je dus lui confier les clefs de ma voiture afin qu'elle puisse se rendre à l’aéroport. Cependant, je me sentais désemparée.Ne plus l'avoir avec moi me provoquait un petit pincement au cœur. Non pas que j'étais une grande amatrice en matière d'automobile, seulement je prenais plaisir à chouchouter mon cayen. Un 4x4 gris, de taille moyenne qui me convenait parfaitement. Ma tante n'était pas une très bonne conductrice, voilà pourquoi je n'étais pas vraiment rassurée à l'idée de lui confier mon bolide. En la regardant partir, j'entendis criser la boite à vitesse : ça commençait bien.
Je restai là un instant. Cette petite brise qui caressais mes épaule en douceur me fit le plus grand bien. Je voulus retourner aux côtés de Noam, mais croisant mon reflet dans un miroir, je fis rapidement l'état des lieux. Non pas que j'étais repoussante, seulement une légère fatigue se lisait sur mon visage. Bizarrement, je n'arrivais pas à me reconnaître. Mon regard ne pétillait plus, mon teint semblait blafard. Peut-être était-ce temps pour moi de commencer réellement la soirée. Le personnel enchaînait les verres à vive allure sans se soucier du lendemain. Moi, je demeurais muette à ce sujet, préférant ne pas faire d'excès. Néanmoins, une part de moi-même me répétait sans cesse qu'un peu d'alcool ne me ferait pas de mal le temps d'une soirée. Je finis par céder. Avalant une coupe de champagne d'un trait, la seconde vint se blottir contre ma main. Il fallait y aller doucement mais sûrement, je ne voulais pas paraître ivre devant mes collègues.
Au loin, je vis Noam en compagnie de Ginger, cette infirmière que j'avais rencontré il y a quelques jours. Elle semblait plutôt gentille mais un peu trop égoïste à mon goût. Manifestement, l'idée que je passe tout mon temps avec mon voisin ne lui plaisait pas. Elle n'avait eu aucune gêne à me le montrer d'ailleurs. Nous n'allions très certainement pas être copines à l'avenir ce qui n'était pas pour me déplaire. Je ne voulus pas importuner mon acolyte, après tout, il avait peut-être envie de partager ce gala avec d'autres invités. Sentant la chaleur envahir à nouveau mon décolleté -engloutir une coupe d'un trait n'était pas forcément conseillé- je tournai les talons afin de prendre un peu l'air. J'observais cependant d'un air coupable le bâtiment d'en face. Là où les patients séjournaient jour et nuit. De plus, certains collègues travaillaient de nuit ce soir-là et je me doutais qu'entendre de la musique au loin ne devait pas les rendre fou de joie. Je regardai la ciel étoilé lorsque je sentis une présence derrière moi. Noam avait peut-être lu dans mes pensés puisqu'il me proposa de l'accompagné pour une tournée générale. Tout de suite, mon visage s'illumina. «  Avec grand plaisir ! » L'espace d'un instant, j'avais oublié cet engouement autour de cette soirée. Je pensais également aux souffrants qui nous attendaient à l'étage.
Mon coéquipier passa une annonce générale tandis que la porte s'ouvrait devant nous. Nous fûmes merveilleusement bien accueillis, peut-être même mieux qu'à l'entré de ce gala. Noam devait être apprécié puisque quelques infirmières vinrent l'embrasser chaleureusement. Souriante, je compris que nous étions au pavillon pédiatrie. De nombreux dessins étaient collés au mur et les soignantes arboraient une blouse très colorée : une bonne manière d'égayer le séjour des patients. Mon coéquipier ne tarda pas à me présenter à cette femme d'une cinquantaine d'année. «  C'est très gentil, merci ! J'aurais bien voulu être en pédiatrie mais je ne sais pas si j'aurais résisté à l'envie de kidnapper un bébé. » dis-je, le rire aux lèvres. Nous partageâmes un petit moment ensemble et je fus couverte de bisous à mon tour. Seulement, nous avions encore du travail et sans trop nous attarder, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur. «  C'est vrai oui. Elles sont vraiment super gentilles. C'est vraiment bien ce que tu fais Noam et je suis contente de faire ce petit parcours avec toi. Pour tout t'avouer, je me sentais un peu coupable tout à l'heure. » Haussant mes épaules, je lui lançai un regard plein d'admiration. Néanmoins, je redoutais ce second étage : ici les cancers et les leucémies étaient traités. A peine la porte s'ouvrit qu'un homme d'une quarantaine d'année en blouse blanche vint nous accueillir. «  J'ai entendu l'ascenseur et je me suis dit : ça c'est Noam ! Fidèle au poste. Comment tu vas ? Bonsoir mademoiselle... ? » «  Handerson. Althéa Handerson. » Lui adressant un sourire, je me rendis compte qu'il n'y avait pas un seul bruit dans ce couloir : ce silence était saisissant. Alors que les deux hommes parlaient ensemble, mon regard se posa vers une chambre au loin. Je ne savais pas si j'avais des hallucinations mais il me semblait avoir entendu des pleurs. M'échappant discrètement, je fus saisie par cette image devant moi : une jeune fille tout juste âgée de 6 ans, le crâne nu, sanglotait dans son lit. En montant, j’appréhendais de devoir vivre ce genre de scène. Prise de compassion, je pénétrai dans la chambre en prenant soin de me désinfecter les mains. Cette petite était bien assez malade comme ça pour que je lui donne quelques uns de mes microbes. Au vu de la pancarte au pied de son lit, elle s'appelait Amber. «  Hey... Pourquoi est-ce que tu pleures ? » Un petit sourire aux lèvres, j'essayais d'établir un contact. Je ne pouvais me résoudre à la laisser ainsi. «  J'ai peur de rester ici toute seule et... et j'arrive pas à dormir. Comment tu t'appelles ?» Elle me regardait, le visage couvert de larmes. Jetant un coup d'oeil à sa chambre, je vis une peluche sur un fauteuil au loin. Je le pris pour ensuite, le mettre à côté d'elle. «  Je m'appelle Althéa. Il ne faut pas avoir peur ma puce. Dis-toi bien que toutes les personnes qui t'entourent t'aident à chasser ces petits démons en toi. Et je suis sûre que ton ourson est très malheureux de te voir pleurer. Serre le fort dans tes bras et tu trouveras rapidement le sommeil. » Amber resta dubitative quelques instants puis s’exécuta tout en fermant les yeux. Le dos de ma main vint caresser sa joue brièvement et, alors que j'allais tourner les talons, elle attrapa ma main. «  Dis, tu reviendras me voir ? » Je lui fis face à nouveau tout en serrant sa main. «  Bien sur ! C'est promis. Fais de jolies rêves Amber. » Le sourire aux lèvres, c'était en quelque sorte ma bonne action de la soirée. Je me sentis soudainement apaisée. M'engageant vers la sortie, je vis Noam dans l'encadrement de la porte, il devait sûrement m'attendre. Je ne savais pas s'il avait assisté à la scène mais je me mis à sourire timidement en fermant la porte derrière moi. Nous étions à nouveau proches et, tentant de ne pas être déstabilisée par une telle distance, je chuchotai : «  On y va ? »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMar 15 Mai - 10:12



Noam savait qu'une telle expédition plairait à Althéa. Il avait pressenti qu'elle se sentirait coupable de passer une telle soirée alors que d'autres souffraient et travaillaient dans la plus grande humilité. Même dans ces moments de paillettes et de superficialité, il aimait à rappeler aux autres qu'il demeurait le médecin dévoué à la cause des autres. Il suffisait à voir combien les pédiatres de l'étage le reconnaissaient. Il ne s'aventurait pas beaucoup par ici. Il était trop rapidement attendri par les enfants qui avaient parfois le même âge qu'Avery pour certains et c'était particulièrement éprouvant de s'imaginer qu'il pourrait être à leur place. Il avait parfois même quelques scrupules à ausculter le corps décharné d'un enfant dont on ne parvenait à trouver le mal. Il avait peur de blesser, il avait peur d'empirer. Noam n'avait jamais parler de ce désagréable sentiment quand il approchait des malades mineurs c'est pourquoi il évitait tant bien que mal l'étage de jour. Les infirmières s'employaient à rendre l'endroit plus gai, plus vivant. De par leurs blouses, les dessins accrochés au mur, des peluches qui recouvraient le sol de la salle de jeux, elles faisaient parfois oublier le malheur qui frappaient certains de leurs patients. Le dynamisme des employées de l'étage de pédiatrie atteignaient même les simples visiteurs. Il n'y avait qu'à remarquer la chef du service qui se jeta presque sur Althéa. Elle aimait la nouveauté et par-dessus tout, elle repérait les bonnes âmes qui allaient faire des miracles ici. Parfois on lui prêtait des petits dons surnaturels mais c'était pour entretenir le mystère auprès des enfants. Lorsqu'Althéa justifia la raison pour laquelle son choix ne s'était pas porté sur cette spécialité avec beaucoup d'humour, son interlocutrice éclata d'un rire tonitruant. Tous ses collègues suivirent le mouvement bien plus amusés par son rire que par la situation. Mais tout bon moment avait une fin, Noam et Althéa devaient retourner à leur devoir. C'est dans des effusions affectives qu'ils furent remerciés puis ils donnèrent congé. Son amie avoua qu'elle appréciait son initiative. C'était tout à fait normal pour lui. « Tu vois au-delà d'égayer un peu leur soirée, ils contribuent beaucoup à égayer la nôtre également. » Il mentionnait particulièrement la cinquantenaire de l'étage d'au-dessous. Mais il espérait avoir de nouvelles surprises.

L'étage suivant était dédié aux cancéreux et aux leucémies importantes. Beaucoup de gens avaient pour habitude de redouter cet étage comme si la maladie était contagieuse et même s'il doutait de cette crainte chez sa voisine, il sentait une pointe d'appréhension. Elle allait vite se dissiper. A peine les portes de l'ascenseur s'ouvrirent qu'un homme les attendait déjà devant, impatient de voir Noam. Il lui décocha une tape amicale dans le dos si bien que le médecin rattrapa de justesse le plateau qui glissait de ses mains. « Ca va très bien, un peu pompette et toi Mason ? » Ledit Mason interrogea Althéa qui se présenta à son tour. Il avait eu une bonne idée de l'emmener avec lui, dès demain on la reconnaîtrait dans les couloirs ou dans la cafétéria et on se souviendrait d'elle comme la porteuse de gourmandise. Beaucoup de gens marchaient à l'appréciation de l'estomac également c'était indéniable. Soudain, quelques pleurs étouffés se firent entendre dans une chambre non loin du groupe. Mason fit un mouvement pour aller voir de quoi il s'agissait mais Noam le retint par le bras pour laisser y aller Althéa qui l'avait aussi remarqué. « Tu verras en moins de deux, elle la calmera. » Tandis qu'il laissait la blonde aller rendre visite à ce qui semblait être une enfant peinée, Noam s'inquiéta de la journée. « Alors ? Y'a-t-il eu de bonnes nouvelles ? » Mason retrouva tout son sérieux malgré lui. Il se gratta la tête puis soupira : « Non... Nous avons eu un décès dans l'après-midi, c'était très dur de renvoyer la famille chez elle. » Noam savait ô combien ce service accueillait des malheurs et parfois quelques autres miracles. Il avait parfois décelé des cancers qui provoquaient des symptômes tout à fait anormaux et qui avait requis ses services. Cette maladie demeurait toujours vicieuse... « En revanche nous avons une promesse de rémission doucement sur un patient. C'est vraiment encourageant. » Vicieuse et imprévisible. Noam se sentit soulagé puis mit la plateau sous le nez de son collègue. « Je crois que tu as bien mérité quelques douceurs. » « Tu sais me prendre par les sentiments. » Mason se servit de quelques gâteaux, il était tout seul ce soir. Il remercia Noam puis déclara qu'il devait retourner à son bureau. Quant à lui il s'approcha de la chambre dans laquelle Althéa avait disparu pour lui signifier qu'ils devaient continuer. Celle-ci sortait à peine et à entendre le calme qui régnait dans la pièce, elle était parvenue à calmer la petite fille. Ça n'était pas étonnant. Ils reprirent l'ascenseur pour monter encore quand Noam expliqua : « Ils ont eu une urgence ici en neurologie. Ils sont au bloc, ils ont du appeler un collègue qui était en bas. On leur dépose quelques petites choses dans la salle puis on finit. Retiens l'ascenseur. » Tandis qu'Althéa appuyait sur le bouton arrêt pour ne pas répartir seule – bien qu'elle aurait pu faire une blague plutôt sympathique à Noam, ce dernier se dépêcha d'aller dans la salle de repos pour distribuer une partie des toasts qui restaient dans une petite assiette blanche. Il saisit un stylo pour dessiner une petite tête souriante sur un papier puis revint rapidement jusqu'à l'ascenseur toujours ouvert. « C'est bien que tu n'y aies pas pensé. C'était hors de question que j'emprunte les escaliers. » Noam lui adressa un sourire complice. Ils parvinrent enfin à leur dernier étage mais personne ne les accueillit. Surpris, Noam posa enfin son plateau presque vide sur la table puis s'interrogea : « Il devait y avoir deux femmes internes ici... Ils se sont trompés ou quoi ? »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMar 15 Mai - 11:32

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Je ne pus refuser la proposition de Noam. Le gala se passait à merveille, l'ambiance était très bonne et j'avais pu rencontrer monsieur Beaulieu, un brillant biochimiste. Néanmoins, être sur mon lieu de travail, à quelques pas de mes patients me rendait distraite. Je savais que certains de mes collèges devaient remballer leurs plus belle tenue afin de pouvoir veiller toute la nuit. Il fallait être aux aguets, la plupart des décès survenaient malheureusement pendant que d'autres dormaient paisiblement. Je savais cependant à quel point cela devait être difficile de rester éveillé et surtout, concentré. Moi-même, je n'étais pas certaine de pouvoir assouvir cette lourde tâche. Mon acolyte voulut réveiller leurs papilles et par la même occasion, les faire participer à la fête en quelque sorte. Cette petite visite les rendrait forcément heureux. Ma supposition fut très vite confirmée. L'accueil que l'on nous avait réservé fut on ne peut plus chaleureux. Les infirmières en pédiatrie étaient amusantes, douces et très maternelles. Trois qualités requises pour exercer ce travail.
Autrefois, pendant mes études de médecine, j'avais envisagé de travailler avec les enfants. J'avais en quelque sorte un don pour ça. Le temps passait à une vitesse fulgurante lorsque j'étais à leurs côtés. Impossible de m'en lasser. Seulement, en pédiatrie il y avait du bon comme du mauvais. Je savais que voir un enfant dépérir me briserait littéralement le cœur. Voilà pourquoi j'avais préféré ne pas m'aventurer sur un tel chemin. Néanmoins, il n'était pas dit que je ne repasserai pas d'ici quelques jours. Après tout, lorsqu'on passe devant une nursery, il est difficile de ne pas craquer.
Ensuite, nous prîmes l'ascenseur pour monter au second étage. Je redoutais d'ailleurs ce moment. Non pas que j'étais mal à l'aise avec des personnes atteinte d'une telle maladie. Bien au contraire. Simplement, j'avais toujours une boule à la gorge en passant dans ce couloir. Quelque part, j'étais heureuse de ne pas travailler ici, mon moral en aurait prit un sacré coup. Le cancer était inopportunément monnaie courante dans le monde. Malgré tout, je trouvais cette maladie horrible et monstrueuse. Il ne fallait pas se leurrer, les chimiothérapies servaient uniquement à retarder l'échéance. J'avais pour ambition de découvrir une médicament, un soin qui permettrait de bannir à tout jamais cet effroyable virus.

En arrivant, un homme vint nous accueillir à bras ouverts. Il semblait connaître plutôt bien Noam et je me réjouissais de voir à quel point mon voisin était aimé, bien qu'en réalité, cela ne me surprenait pas plus que ça. Ils entamèrent une discussion tout en simplicité et à vrai dire, mon coéquipier avoua même être légèrement pompette. J'essayai tant bien que mal de me retenir afin de ne pas éclater de rire. C'était amusant de voir Noam ainsi, détendu et nonchalant. C'est alors qu'un petit son attira mon attention. Sans plus tarder, je pris l'initiative d'aller réconforter une petite fille qui sanglotait dans son lit. Essayant de retenir mes propres larmes en voyant son état, je voulais vraiment la consoler. Je désirais qu'elle trouve son sommeil pour laisser place à ses rêves les plus fous. Heureusement, je réussis à gagner sa confiance et elle ne mit pas longtemps avant de s'endormir. Je lui fis malgré tout une promesse : je comptais repasser d'ici quelques jours afin de prendre de ses nouvelles. Peut-être avec une peluche en main histoire de lui redonner le sourire. Voir un enfant triste était inconcevable à mon goût, j'aurais aimé avoir une baguette magique afin de neutraliser tout le mal qu'ils subissaient jours après jours. Mais, la vie était ainsi.
Nous prîmes une nouvelle fois l'ascenseur et Noam ne manqua pas de me prévenir qu'il n'y avait personne cette fois-ci. Apparemment, une urgence était survenue... Longue soirée pour nos chers collègues. Retenant l'ascenseur afin de l'attendre, il avait été très rapide pour mon plus grand bonheur. Je relâchai le bouton afin que les portes puissent se refermer. «  C'était très tentant c'est vrai... Mais vu que j'ai affreusement peur des ascenseurs, je préfère que tu sois là. » Je riais jaune. En effet, j'étais restée coincée une fois pendant des heures entre ces quatre murs et j'avais cru m'étouffer. Depuis, j'avais une peur bleue de monter dans ces engins toute seule.
Nous arrivâmes à notre étage et à notre plus grande surprise, personne ne vint nous accueillir. C'était assez étrange de voir ce couloir plongé dans la pénombre. Au bruit de mes talons, quelqu'un aurait dû nous entendre mais personne ne se manifesta. «  Jess doit commencer à minuit mais normalement, il y a Monsieur Selfried pour la remplacer le temps de son absence. Et puis, où est Ava en plus ? » Fronçant mes sourcils, la situation était plutôt flippante pour ainsi dire. Je marchais jusqu'à l’infirmerie en essayant de trouver quelqu'un. « Attends, tu n'entends pas un bruit par là ? »A travers la vitre, je crus halluciner en voyant ce qu'il se passait. Mon supérieur et cette fameuse interne partageait un moment un peu trop intime. Cela me mit hors de moi, surtout lorsque je vis le panneau lumineux à gauche. Trois personnes avaient manifestement besoin de quelque chose et sonnaient en espérant trouver quelqu'un. Je pénétrai dans le bureau, bien décidée à remettre les choses au clair. «Non mais je rêve ! Je peux savoir ce qu'il vous prend ? Des patients attendent leurs soins, cela peut être urgent, grave même. Vous pensez à quoi bon sang ? On est dans un hôpital, pas dans une maison close ! » Ma colère se lisait sur mon visage. Je trouvais cette situation complètement aberrante et même si je n'étais qu'une stagiaire, j'avais une conscience. Laisser ces personnes sans surveillance était tout simplement inadmissible. Cependant, monsieur Selfried semblait prendre cela à la rigolade tandis que la jeune fille en question s'empressait de répondre aux appels des chambres. Il était très certainement bourré au vu de son regard vitreux. « Althéa chérie, tu aurais dû participer à cette petite fête privée. » dit-il en me prenant le bras. Je me dérobai de lui sans plus attendre. Je comptais, bien entendu, signaler cet incident au directeur de l'établissement le lendemain, à la première heure.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMar 15 Mai - 23:08



Noam et Althéa quittèrent Mason calmement. Ce dernier faisait partie des plus proches collaborateurs du médecin. Il était plus vieux que lui d'une dizaine d'années et c'était pourtant lui qui avait été son superviseur durant une longue période de son internat. Il lui ressemblait sensiblement dans sa façon d'enseigner les choses et d'exiger le meilleur venant de ses internes. Cette sollicitation perpétuelle était un schéma que Noam reproduisait aujourd'hui avec ses propres subordonnés. Peut-être Mason représentait-il un modèle pour lui en matière de pratique ? Il était au service cancérologie depuis plusieurs décennies. Il était reconnu pour être à cheval sur les règles et pour prendre un grand soin de ses patients. Il était toujours débordé et pour cause – même lorsqu'une rémission se déclarait, il tentait à suivre l'ancien malade même une fois rentré chez lui. Il s'entretenait régulièrement par téléphone avec eux et leur réclamait au moins une visite annuelle pour anticiper toute récidive. Il avait sauvé de nombreuses vies de cette façon, en étant toujours sur le dos de ses malades même quand ceux-ci clamaient ne plus avoir besoin de l'hôpital. Il avait également mené des recherches, tenté de nouvelles méthodes pour soigner le cancer mais si elles avaient toutes résulté sur un échec, personne ne doutait qu'un jour cet homme discret et dévoué serait dans tous les magazines scientifiques pour une avancée majeure dans ce domaine. Ils le laissèrent enfin à sa surveillance et regagnèrent l'ascenseur. L'étage suivant était en pleine ruée alors qu'une urgence s'était déclarée environ une demi-heure plus tôt. Le bloc était occupé et Noam ne préférait pas les déranger. Ils auraient une bonne surprise en sortant de l'opération bien qu'il ignorait combien de temps cela prendrait. L'ivresse aidant, il décida même de leur faire un petit dessin amical en guise de salutation puis il rejoint Althéa presque en courant, craignant qu'elle ne lui joue un tour. A sa remarque, Noam lui adressa un regard faussement indigné : « Quel altruisme. Je suis juste la peluche qui t'empêche d'avoir peur de la grosse machine ! »

Ce fut la dernière étape de leur parcours qui suggéra le plus d'interrogations. Personne ne les attendait à leur arrivée et le couloir était désertique. S'était-on trompé dans l'attribution de la surveillance ce soir ? Noam sentait le traquenard quelque part. Il avait bossé ici toute la journée et il avait bien vérifié que l'étage ne serait pas livré à lui-même à l'occasion du gala, il se serait senti trop responsable si quelque chose était survenu. Althéa expliqua qui devait être de garde ce soir jusqu'à l'arrivée de la deuxième interne et à l'instant même, le médecin flaira le piège. Monsieur Selfried seul avec la jolie femme qu'était Ava ? Même les supérieurs les plus haut placés ne commettaient plus cette erreur. Noam poussa un juron et commença à fureter derrière chaque porte pour trouver les deux coupables. La stagiaire à la dentelle entendit un bruit et se précipita vers un bureau. Le médecin eut du mal à la suivre, il avait légèrement le vertige à cause de l'ivresse mais il savait que cela passerait au fur et à mesure. A l'exclamation d'Althéa, Noam comprit qu'elle les avait démasqués et sans aucun doute dans une mauvaise posture. C'était habituel et terriblement lassant. Au passage, il notifia le panneau lumineux qui signalait l'appel venant des chambres. Il pénétra dans la pièce au moment où Selfried, salement éméché tentait d'attirer sa stagiaire jusqu'à lui. L'interne quant à elle honteusement confuse avait filé à la vitesse de la lumière pour répondre à l'appel des patients. Malgré lui, il sentit une soudaine poussée de rage troubler ses entrailles. Qu'est-ce qu'il l'aurait bien encastré dans le mur le plus proche s'il avait pu. Mais il se devait de respecter le protocole que sommait la hiérarchie entre les deux hommes. Il vint aux côtés d'Althéa et serrait les poings pour se contrôler tant bien que mal : « Tu tiens réellement à passer tes derniers jours ici Selfried ? Tu tiens vraiment à ce que tu sois attaqué si toutefois un de nos patients décédait pendant que tu auscultais gentiment les jambes de la demoiselle ? » Son interlocuteur ne sembla pas vouloir se laisser faire et se redressa. S'ils faisaient sensiblement la même taille, il n'était pas difficile d'avoir plus de muscles que Noam. Il pointa son doigts vers lui et parla d'une voix insolente : « Ecoute-moi bien, docteur de mes deux. Je n'ai rien à recevoir de toi. C'est pas ma faute si je collectionne les femmes alors que tu fais mourir la seule qui ait voulu de toi. » Il ricana alors aussitôt. Cependant, la droite dans le nez de Selfried partit tout aussi vite. Noam fit une grimace de douleur, surpris que mettre un coup faisait aussi mal. L'alcool aidait pourtant à oublier et il se redressa ensuite. Sous le choc d'avoir été cogné de la sorte, Selfried bouscula les deux jeunes gens pour disparaître et certainement aller vérifier l'état de son arête nasale en sang. Une fois qu'ils furent seuls, Noam quitta rapidement Althéa pour rejoindre son propre bureau. Là il se lava frénétiquement les mains à grande eau pour retirer les quelques gouttes de sang sur ses doigts et pour également s'en passer sur le visage. Il n'avait pas pour habitude d'être violent sur le lieu de son travail. Il s'était toujours refusé à l'être et voilà que ce salaud brisait toutes les règles qu'il s'était imposé juste parce qu'il n'était pas capable de garder sa braguette fermée. Il entendit finalement les talons d'Althéa le rejoindre et sans se retourner, il laissa échapper un faible rire nerveux : « Je crois qu'il le méritait. »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 2:38

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Il ne nous restait que deux étages pour finir notre tournée générale. Noam m'avait cependant prévenu qu'en neurologie, les médecins étaient par monts et par vaux ce soir et qu'il serait difficile de les accoster. Malheureusement, nos collègues n'avaient pas pu se rendre à ce fameux gala de charité afin de veiller sur les patients. Nous étions donc passés leurs apporter quelques petits fours histoire de rendre leurs soirée un peu plus agréable.
Une urgence avait primé sur tout le reste et nos compères étaient au bloc lorsque Noam laissa une part de son plateau avec un petit dessin à côté. Ça leurs ferait très certainement plaisir de voir que l'on pensait à eux également. Après tout, être de garde un soir de fête ne devait pas être facile. Je savais très bien qu'un jour ou l'autre, on me demanderait de passer la nuit à l'hôpital. C'était légitime de faire tourner les équipes seulement j'appréhendais de savoir à quelle période. Par exemple, travailler le soir du réveillon devait être assez difficile. Mais si un jour cela venait à arriver, je ne rechignerai pas. Être dans le domaine médical amenait certains sacrifices, j'en étais consciente. Les urgences n'attendaient pas.
Noam revint rapidement vers moi et il me remercia de ne pas lui avoir fait un mauvais coup. L'idée me trottait dans la tête seulement j'avais cruellement peur d'être seule dans un ascenseur. Étant restée coincée une fois, je ne voulais pas renouveler l’expérience. Bien sur, la présence de mon voisin n'empêcherait pas une éventuelle panne mais je serais très certainement beaucoup plus rassuré en ayant une présence à mes côtés. Sa remarque me fit instantanément rire : «  Absolument oui. Et ne t'étonne pas si je viens me blottir contre ma peluche en cas de secousse. » Avais-je vraiment prononcé ces mots devant mon supérieur ? L'alcool me montait très certainement à la tête même s'il y avait une part de vérité : Cette perspective me plaisait beaucoup.

En arrivant au dernier étage, Noam et moi étions on ne peut plus troublés. Personne ne vint nous accueillir ni même remarqua notre présence. Étrange. Faisant part du planning à mon coéquipier, il sembla comprendre ce qui se tramait ici. Il ouvra quelques portes à la recherche du responsable lorsque soudain, j'entendis un bruit provenant de l'infirmerie. Cette sonnette résonnait lorsqu'un patient avait besoin de service.
Nous eûmes rapidement une réponse à nos questions. Mon supérieur et son interne étaient devenus bien trop complices. Ils avaient dû très certainement profiter d'une accalmie à l'étage pour faire leurs petites affaires ensemble. Bizarrement, je ne fus pas surprise. Monsieur Selfried était un coureur de jupon né et cette jeune fille était bien trop ignorante pour céder à ses avances. Pensait-elle avoir une promotion en se couchant sur ce bureau ? En un rien de temps, je fus hors de moi. C'était inadmissible. J'entrai en trombe dans le bureau sans la moindre gêne. Étant à deux doigts de leurs hurler dessus, je dus me contenir afin de rester calme : j'étais tout de même une stagiaire et je ne pouvais pas trop m'emporter. Ava repartit immédiatement sans même nous regarder. Elle était embarrassée et ça se comprenait. Monsieur Selfried quant à moi, n'hésita pas à devenir un peu trop tactile à mon goût. Je mourrais d'envie de lui donner un coup mal placé mais encore une fois, il fallait que je calme mes ardeurs. Je le refoulai immédiatement alors que Noam s'adressa au chef de service, très énervé par cette situation.
Cependant, je sentis la pagaille arriver gros comme une maison lorsque j'entendis mon supérieur rétorquer quelques paroles tranchantes. Mon voisin ricana : un rire provoqua un frisson le long de ma colonne vertébrale. Sans que j'eus le temps de réaliser quoi que ce soit, il frappa Henry au visage. Je ne lui connaissais pas une telle force et je fus on ne peut plus impressionnée. Son interlocuteur se releva quelques secondes plus tard, prêt à revenir à la charge. Je m'interposai entre eux immédiatement, il ne fallait pas aggraver la situation. «  Stop ! » Monsieur Selfried me jeta un regard assassin avant de partir pour très certainement soigner sa blessure. En me retournant, Noam n'était déjà plus là.
Je sortis de l'infirmerie et au loin, je vis Jess sortir des vestiaires. «  Tiens Althéa ! Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas au Gala ? » Je cherchais du regard Noam avant de sourire à la jeune interne. «  Si si, je vais pas tarder à y retourner... Crois-moi tu arrives pîle au poil. Je te raconterai tout demain. »
Je compris très vite que mon acolyte était dans son bureau, j'entendis le son du robinet. Mordillant ma lèvre inférieure, il n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que j'étais derrière lui. Comment à son habitude, il lava ses mains pendant un long moment avant de se les sécher. «  Tu as lu dans mes pensés il faut croire. J'espère que tu n'auras pas d'ennuis... » Je grimaçai à cette simple idée. Je ne voulais pas que Noam soit pénalisé il était bien trop brave pour subir ça. Je m'approchai d'avantage de lui afin de pouvoir le distinguer à travers la pénombre. La lune – bordée par un ciel sombre où quelques nuages étaient clairsemés- était la seule source de lumière qui éclairait cette pièce. «  Ta main, ça va ? » Je me surpris à caresser ses phalanges du bout des doigts. Cette fois-ci, je n'étais pas certaine que l'alcool y était pour quelque chose. Mais, j'ignorais si Noam verrait ce geste du mauvais œil. Aussitôt, mon bras retomba le long de mon corps afin de stopper ce moment de douceur. Je me dirigeai vers la sortie pour ensuite me retourner et appuyer mon épaule sur l'encadrement de la porte. «  Jess vient d'arriver. Elle prends les choses en main. Tu penses que notre petite virée est terminée ? » Souriante, ce petit incident m'avait donné envie de profiter des festivités pendant qu'il en était encore temps.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 3:54



Noam fit exprès de ne pas relever l'avertissement d'Althéa si toutefois l'ascenseur venait à se bloquer. Il n'y avait pas de raison pour une telle supposition et dans tous les cas il y avait bien assez de personnes présentes dans l'hôpital pour qu'au moins une nécessite d'emprunter la machine pour rejoindre les étages les plus hauts. Ce n'est pas qu'il ne voulait pas rester coincée avec elle dans un endroit exigu et bloqué – il y avait bien pire comme compagnie telle que Monsieur Selfried avec qui il s'étriperait dans les premières minutes et Ginger qui aurait très certainement vu la panne comme un signe du destin. De plus il était trop ivre pour relever ce qu'on pouvait interpréter comme des messages subliminaux. Dès qu'il buvait un peu d'alcool – chose qui n'était pas monnaie courante puisqu'il travaillait énormément et qu'en dehors du boulot il avait la plupart du temps son fils avec lui, Noam perdait tout sens du correct et du bienséant dont il usait et abusait pourtant en temps normal. Il avait besoin de décompresser et tant pis s'il fallait le coucher sur son sofa aux premières heures de l'aube, il se moquait de perdre un peu de virilité dans la bataille. L'établissement regorgeait de moyens pour faire passer la gueule de bois, une petite perfusion et Noam serait opérationnel pour une dizaine d'heures d'affilés à travailler sur le corps des autres. Ils avaient presque terminé leur tournée et le gala était par la suite tout à eux. Durant leur absence, certains lots avaient encore été mis aux enchères et l'alcool coulait de plus en plus à flots. D'où ils étaient, ils entendaient parfois quelques rythmes de percussions ou bien les applaudissement effrénés de l'audience. Tout se déroulait comme prévu.

Encore fallait-il compter sur l'intervention innattendue et fort fâcheuse du biochimiste Selfried qui avait décidé de profiter des festivités au rez-de-chaussée pour s'offrir un spectacle privée plusieurs niveaux plus haut. Il s'était sans doute attendu à ce que personne ne passe par là et qu'il puisse profiter de l'interne Ava tout le temps qu'il souhaitait. Celle-ci n'avait rien bu puisqu'elle était de garde mais il semblait que la perspective de passer du bon temps avec un supérieur entreprenant tel que lui était une idée plutôt sympathique. Cependant, sitôt qu'Althéa et Noam les avaient découverts sur le fait, elle s'était enfui comme la biche qu'on chassait. Demain elle raserait les murs, au risque qu'on l'apprenne. Cependant, Monsieur Selfried n'échappa pas aussi facilement aux menaces des deux voisins. Althéa prévoyait de le dénoncer – geste risqué mais parfaitement compréhensible tandis que Noam laissait enfin s'exprimer tout le dédain qu'il portait à son égard. Ca ne plaisait pas au biochimiste qui tenta tant bien que mal de le remettre à sa place mais il hérita plutôt d'un joli coup spontané. Rien de toute cette violence ne serait survenue si Noam avait été sobre mais manque de chance, c'était loin d'être le cas ce soir-là. C'est quand la jeune femme s'interposa entre les deux hommes qu'il décida de prendre la fuite pour aller soigner son nez endommagé et aller reprendre la fête en prétextant un malheureux accident. Entre temps, Noam s'était précipité jusqu'à son bureau pour aller se laver des traces sans même prendre le temps d'allumer la lumière. Il y avait une faible lueur qui passait par la fenêtre grâce à la lune haute dans le ciel et c'était bien suffisant pour ce qu'il avait à faire. Althéa le rejoignit, inquiète. « Il n'osera pas dire que c'était moi. Il sait qu'il est sur le fil du rasoir et Ava est trop influençable pour le défendre bec et ongles. » Il se sécha les mains. Sa main droite le faisait encore un peu souffrir mais il savait qu'il ne s'était rien cassé. Ses phalanges ne gonflaient pas et la douleur n'était pas irradiante. Cependant Althéa s'en saisit pour vérifier. Il la laissa faire avec un sourire pour la rassurer. « Comme un charme. » La colère était déjà retombée d'un coup et étrangement, Noam ressentait encore le besoin de boire. Pour oublier tous ces événements peu banals. Il se dirigeait vers la porte à son tour tandis qu'elle lui annonçait que Jess était arrivée. Ils n'avaient plus rien à faire ici dans ce cas. Leur bonne action était finie et ils avaient vu assez de choses pour ce soir. En bas ils n'attendraient pas leur retour pour continuer de s'amuser. « Normalement. Qui sait ce qu'on trouvera sur le chemin du retour. » Ils reprirent le chemin de l'ascenseur, adressant un signe de la main à Jess toute souriante qui ne se doutait pas de la raison pour laquelle sa collègue était toute penaude à ses côtés. Ils entrèrent et Noam appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Mais au bout de quelques minutes, l'ascenseur s'arrêta, plongé dans le noir avec seul une petite lumière de secours au plafond. Il avait été si rapide pour appuyer sur le bouton ''arrêt'' qu'Althéa n'y avait vu que du feu. Le manque de lumière donnait à nouveau le vertige mais c'était cette étrange sensation de plénitude qui le faisait sourire. Il se dirigea alors lentement vers elle jusqu'à ce que le dos d'Althéa ne touche le mur le plus proche. Il posa alors ses mains sur la paroi mais de chaque côté de sa taille sans la toucher. Il avait sacrément la tête qui tournait et son cerveau commençait aussi à en prendre un coup. Sans rien dire, sans rien ajouter, il plongea alors sa tête dans son cou pour demeurer immobile. Que Dieu le pardonne pour aimer autant l'ivresse...
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 7:55

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[justify] Le plateau que Noam avait en main depuis le début de notre tournée était quasiment vide. Nous étions d'abord allés en pédiatrie où deux bonnes femmes nous avait accueilli à bras ouverts. Après avoir partagé un petit moment ensemble à discuter de tout et de rien, nous étions parti à la rencontre de Mason. Ce cancérologue était de garde ce soir là et fut manifestement heureux de nous voir. Il semblait également beaucoup estimer mon voisin ce qui ne m'étonna guère. Noam était quelqu'un d'admirable, son travail était irréprochable. Pendant qu'ils bavardaient, j'avais rencontré une petite fille : Amber. Je lui avais d'ailleurs promis que je lui rendrai visite et bien sur, je ne comptais pas faillir à cette promesse.
Ensuite, nous étions passés au troisième étage rapidement afin de déposer quelques petits toasts. Nos collègues de travail étaient actuellement au bloc, une urgence avait perturbé leurs nuit de garde.
C'est au dernier étage -le notre- que nous eûmes droit à un accueil beaucoup moins sympathique. L'endroit était bien trop calme et les patients demeuraient seuls face à eux-même. Nous comprîmes que quelque chose se tramait ici. En pénétrant dans l'infirmerie, nous surprîmes monsieur Selfried et Ava dans le feu de l'action. Ils semblaient bien trop occupés pour daigner répondre aux appels. Je trouvais cette attitude révoltante et, tandis que l'interne fila à toute vitesse tête baissée-, je ne mis pas longtemps pas à lever la voix afin de lui dire haut et fort ce que je pensais. Et je ne fus pas la seule.

Après une altercation entre mes deux supérieurs, Noam frappa au visage Henry. Ce geste était amplement mérité, je ne pouvais le nier. Seulement, j'avais peur qu'il ait des ennuis. Je ne tenais pas à ce qu'il ait droit à un rapport ou bien pire, il était loin de le mériter. D'autant plus que Selfried voulut se défendre face à mon voisin. La situation ne devait pas empirer, nous étions quand même dans un hôpital et agir de cette manière n'était pas forcément adéquat. M'interposant entre eux, les deux hommes disparurent chacun de leurs côté. Je me retrouvais seule et alors que je voulus aller à la rencontre de Noam, Jess arriva. Elle n'était pas en retard comme à son habitude mais avait manqué un épisode. L'interne fut d'ailleurs surprise de me voir ici, ne comprenant pas pourquoi je n'étais pas au gala. Peu après, je retrouvai Noam dans son bureau.
Je m'approchai de lui, inquiète de connaître son état. Mordillant ma lèvre inférieure, je n'étais pas certaine des propos qu'avançait mon acolyte. «  Tu es sur ? J'espère en tous cas, sinon je me verrais dans l'obligation de faire pression sur Ava. » Riant, j'arborais cependant une mine incertaine. Je ne pouvais me résoudre à l'idée que Noam puisse être suspendu pour faute professionnelle. De toute manière, la parole de Selfried ne valait rien contre celle de Noam, j'en étais persuadée. Je pris l'initiative de caresser doucement la main de mon voisin, j’espérais qu'il ne s'était pas trop fait mal en cognant mon supérieur -j'en étais encore toute impressionnée-. Apparemment tout allait bien ce qui me fit d'autant plus sourire.
Nous dirigeâmes vers la sortie en prenant soin de saluer Jess qui commençait à peine son service. «  Espérons oui. Ce sera peut-être à mon tour d’assommer quelqu'un.» dis-je d'un air malicieux. Je ne pus m'empêcher de rire en pénétrant dans l'ascenseur. Malheureusement, le sort s'acharnait contre nous : nous étions bloqués. Plus de lumière à part un petit spot. Mon pire cauchemar refaisait surface mais cette fois-ci, j'étais en compagnie de coéquipier ce qui me réconfortait. Soufflant, je me mis contre la carroie en regardant mon acolyte. «  Il ne manquait plus que ça ! Dis, tu crois qu'on nous a porté la... poisse ?» Je mis un certain temps à prononcer ce dernier mot pour la simple et bonne raison que je vis Noam s'avancer vers moi lentement. Si j'avais été en compagnie de Monsieur Selfried, je l'aurais immédiatement contourné seulement à cet instant même, j'avais l'impression que mes chaussures étaient collées au sol. Je sentis à nouveau mon décolleté s'empourprer. Était-ce sa compagnie ou bien l'alcool ? Peut-être même les deux. Il vint par la suite me bloquer entre son corps et le mur. Ses mains à proximité de mes hanches m'évoquaient certaines pensés plutôt inappropriées. Instinctivement, mon corps se cambra légèrement en sentant son buste contre le mien. Afin de me troubler d'avantage, il plongea son visage dans mon cou. Mordillant ma lèvre inférieure, j'essayais tant bien que mal de ne pas céder à certains désirs insolites. Regardant droit devant moi, je crus percevoir le bouton d'arrêt clignoter. Bizarre. Habituellement il restait fixe. Était-ce sa propre initiative ? Un mince sourire vint éclairer mon visage. «  Tu me réconfortes avant même que je dise quoi que ce soit. C'est prévenant de ta part. » J'émis un petit rire alors qu'en réalité, je pensais à tout autre chose. Posant mes mains timidement sur ses hanches, je le forçai à me regarder. « Tu as de la chance que je ne suis pas ta stagiaire ce soir, sinon j'aurais pu crier. » J'avais repris exactement la même phrase que lui d'un ton ironique. La distance entre nos deux visages semblait on ne peut plus dangereuse et pourtant, dieu seul savait à quel point je n'avais pas envie qu'il s’éloigne.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 9:10



En cognant leur collègue, Noam n'avait pas eu dans l'idée de lui causer du temps et de parvenir enfin à son licenciement. C'était un simple geste impulsif qu'il avait eu grâce ou à cause – tout dépendait du point de vue – des coupes de champagne qu'ils avaient bu les unes après les autres sans se douter de leurs effets sur sa personnalité. Il serait bien entendu ravi que Selfried paie enfin pour tout le tort qu'il causait à bon nombre d'employées mais ça n'était pas à lui de faire la justice à l'hôpital, la hiérarchie devait se rendre compte de son comportement sans que Noam n'ait à jouer les balances. Quand Althéa suggéra de faire pression sur Ava, il fit non de la tête. Ça n'était pas nécessaire. Ce coup de pression qu'ils venaient de lui mettre serait suffisant pour qu'il reste sage, pour quelques semaines du moins. Après ils aviseraient. Il était temps pour eux de retourner aux festivités et si toutefois c'était au tour de sa voisine d'assommer quelqu'un pour qu'elle se passe bien, il n'allait pas la retenir. La perspective était même plutôt réjouissante : il avait toujours été féru des démonstrations de courage féminin. C'était son petit côté macho qui lui laissait penser qu’elles étaient des choses fragiles et souvent dépendantes de leur protection mais la femme guerrière avait toujours été une image qui chauffait agréablement les esprits. Ils entrèrent à nouveau dans la machine descendante pour faire le chemin inverse qu'ils avaient emprunté plus tôt. Noam étaient fiers d'eux : ils avaient passé un moment des plus comiques avec ls surveillantes de la pédiatrie, ils avaient encouragé Mason dans son combat quotidien et ils avaient pris Selfried la main dans le sac – enfin dans autre chose. Ils en rigoleraient certainement plus tard mais il estima que c'était à leur tour de profiter d'agréables instants.

Il enclencha le bouton pour atteindre le rez-de-chaussée mais alors qu'Althéa avait la tête tournée c'est l'arrêt qu'il occasionna d'un geste discret. Il fallait avouer qu'il n'était plus regardant sur ses actes, lui d’habitude si respectable. N'avait-elle pas dit précédemment qu'elle craignait de rester coincée là-dedans ? Peut-être était-elle atteinte de claustrophobie mais ça n'était pas le détail qui l'intéressait pour le moment. Noam ne lui répondit pas quand elle demanda si toutefois tout ça leur avait porté la poisse ? Bien sûr que non ça n'était pas le fruit du hasard, il lui suffisait de jeter un coup d’œil vers le tableau des commandes pour comprendre que le bouton qui clignotait indiquait plutôt un arrêt volontaire qu'une panne mécanique. Il s'était laissé guidé et s'était en quelque sorte blotti contre elle sans oser la toucher vraiment toutefois. Marque de respect ou timidité de la part de Noam personne ne saurait le dire. Il paraissait calme, loti dans la nuque d'Althéa. Il ignorait si ce qu'il avait aperçu quelques minutes avant lui avait donné des idées peu recommandables et si c'était le cas, jamais il ne le confesserait. Althéa ne le repoussait pas mais semblait plus interdit face à son attitude. C'était parfaitement compréhensible elle n'avait jamais eu droit à ça de la part du médecin. Même quand elle riait, Noam ne bougeait pas comme pétrifié après avoir commis un geste qu'il n'avait pas réfléchi du tout. Le vertige était toujours aussi intense mais il avait quelque chose de planant. On l'aurait drogué qu'il n'aurait pas su voir la différence. C'était sensationnel et Noam rêvait d'autres coupes à portée de main pour ne jamais sortir de cette torpeur. Althéa posa ses mains sur lui pour le reculer juste assez pour qu'ils puissent se regarder. Sans même le vouloir, il lui souriait. Il souriait plutôt dans le vide à qui voulait l'entendre juste parce qu'il se sentait léger. Ses yeux verts luisirent de malice presque de provocation quand celle-ci reprenait une phrase qu'il avait dite plus tôt dans la soirée. Aussi près de son visage malgré son haleine de champagne, il lui murmura dans un souffle : « Parce que je sais que tu ne crieras pas. » Il haussa un sourcil en sa direction pour la défier de lui dire le contraire. Et se muant dans un nouveau silence, il reprit sa position initiale. Sauf que son visage s'approcha encore de sa nuque jusqu'à ce que son nez ne touche sa peau. Sa respiration était de plus en plus irrégulière même s'il tentait de la maitriser au mieux. Althéa agitait tous ses sens. Sa main gauche toucha enfin sa taille mais pour retrouver ce contact bref qu'il l'avait fait réagir. Il l'avait senti se crisper sous cette proximité, c'était un médecin, aucun détail physique ne lui échappait. Peut-être se cachait-il parce qu'il avait honte de son comportement. Peut-être se dérobait-il de son regard pour ne pas avoir à subir ses yeux inquisiteurs. Sa main droite quant à elle vint délicatement frôler le détail en dentelle que portait la robe d'Althéa. Son geste était lent, doux mais pas entreprenant. Noam n'avait jamais été quelqu'un de séducteur. Il ne s'approchait pas des femmes parce qu'il refusait de s'y attacher ou même de profiter d'elles. Il avait renoncé maintes fois à plusieurs avances, plusieurs femmes qui pourtant lui avaient plu. On lui disait parfois qu'il finirait vieux garçon mais il s'en moquait. Ce soir-là il avait juste besoin d'Althéa. Comme pendant un éclair de conscience, il poursuivait son geste alors qu'il chuchota d'une voix presque étranglée: « Désolé... »
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 10:50

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Après de nombreuses péripéties, Noam et moi avions repris le chemin du retour. Il était temps pour nous de retourner parmi les autres invités. Ces petits moments à travers les étages m'avaient fait beaucoup de bien. Juste avant de faire ce petit parcours, je m'étais surprise à observer le bâtiment d'en face, culpabilisant de ne pas être aux côtés des patients. Bien sur, ce n'était pas mon tour de garde mais le fait d'être non loin de l'endroit en question me perturbait. Heureusement, mon acolyte soulagea ma conscience sans le savoir en me demandant de l'accompagner.
Le dernier étage -le notre- avait très certainement était le plus riche en rebondissements. Monsieur Selfried n'avait pas hésité à prendre du bon temps avec une interne à défaut d'exercer correctement son travail. Cependant, cela n'aurait pas dû me surprendre. Cet homme était un coureur et il le serait sûrement toujours. J'étais d'ailleurs surprise qu'il ne m'ait pas encore approché plus directement. Il avait dû comprendre que je n'étais pas une de ces filles prête à tout pour obtenir une place. Tant mieux pour lui, il m'avait parfaitement cernée. Après une altercation plutôt violente entre Noam et Henry, le couloir retrouva son calme d'antan.
Vérifiant que tout allait bien pour Noam, nous reprîmes le chemin du retour. Afin de redescendre, j'appuyai sur le bouton de l'ascenseur, étant impatiente d'assister à lui suite des enchères. Jamais je n'aurais imaginé que quelques minutes plus tard, Noam et moi serions acteurs d'une scène on ne peut plus sensuelle.

Une fois à l'intérieur, je regardai patiemment le compteur au dessus de nos têtes où des chiffres défilaient. Alors que nous étions entre le premier et le second étage, l'ascenseur s'arrêta. Décidément, cette soirée se voulait forte en émotion. Après l'inquiétude, me voilà submergée d'une peur paralysante. Cependant, la présence de Noam me détendait inconsciemment. Il était de très bonne compagnie. C'est alors que mon voisin s'avança lentement pour venir se blottir contre moi. Une initiative qui eut le don de me surprendre même si la sensation qu'il m'offrait était on ne peut plus agréable. J'essayais tant bien que mal de ne pas céder à toute tentation. Ses gestes n'étaient pas entreprenants et pourtant, ils m'évoquèrent quelques pensés d'ordre charnelle. Je me doutais que les coupes de champagnes que nous avions ingurgité étaient pour quelque chose. Seulement ne dit-on pas que l'alcool nous permet de révéler nos désirs les plus secrets ?
Blottit contre mon cou, je dus m'armer de courage pour l'éloigner un instant afin de pouvoir le regarder. Ce regard malicieux me déstabilisait et croyant bien faire, mes yeux dérivèrent sur ses lèvres. Grossière erreur. J'avais désormais monstrueusement envie de les frôler ne serait-ce qu'une seule seconde. D'un air amusé, j'avais réussi à prononcer quelques paroles mais en écoutant sans réponse, je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Ce ton suave m'avait transporté dans un autre monde. Noam ne tarda pas à replonger son visage contre mon cou. Sentir son souffle contre ma peau me faisait perdre tout notion d'espace ou de temps. J'appréhendais déjà le lendemain, comment allions nous pouvoir ignorer un tel moment ? Seulement, l'alcool m'aida à flouter cette pensé pour m'en imposer une autre : l'envie. L'envie d'être contre lui, l'envie de prolonger ce moment. Lorsque je sentis sa main gauche sur ma hanche, je compris qu'il était temps de vivre l'instant présent. En effet, j'eus à nouveau la même réaction : mon corps se cambra sous ses doigts.
C'est alors que je sentis son autre main sur mon décolleté. Ce détail en dentelle avait dû l'attirer puisqu'il se mit à le caresser du bout des doigts. Mordillant ma lèvre inférieure, je sentis ma respiration s’accélérer au fil des secondes.Nous ne nous étions pas embrassés, nous ne nous étions pas directement touchés, et pourtant, il me semblait ne jamais avoir connu un moment d'une telle sensualité. Il s'excusa néanmoins sans pour autant cesser toute avance. Mes lèvres vinrent alors se poser contre son cou afin d'effleurer sa peau. «  Chut... ne dis rien. » Désormais, il n'y avait plus besoin de mots. J'étais moi-même sous l'emprise de l'alcool mais depuis quelques minutes, je m'étais volontairement abandonnée à Noam. Ma main droite vint alors se poser contre sa nuque afin qu'il puisse me regarder à nouveau. Comment se lasser de son visage ? C'est alors que mes doigts glissèrent le long de son col pour ensuite frôler les boutons de sa chemise sous sa cravate. Mes yeux suivirent exactement la même trajectoire jusqu'à ce que j'arrive à sa ceinture. C'est ainsi que mon regard vint à nouveau se plonger dans le sien. Qu'allait-il se passer ? Je n'en savais rien. J'entendais cependant quelques voix lointaines : on avait très certainement remarqué que l'ascenseur était en panne -même si techniquement, je m'étais rendu compte que Noam l'avait arrêté volontairement. D'une minute à l'autre, nous serions bientôt à nouveau parmi les invités. Jamais je n'avais eu autant envie de rester coincée dans un ascenseur. Cela pouvait bien durer toute la nuit, ça m'était complètement égal. J'étais désormais dans un tout autre état d'esprit, loin de toute état de conscience.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyMer 16 Mai - 23:49



Noam savait qu'il allait le regretter. Le lendemain allait être très difficile autant pour son crâne que pour leur relation. Lorsqu'il l'avait conviée à venir au gala, jamais il n'aurait pu se douter que la situation virerait de la sorte. Il avait simplement voulu profiter de sa présence en dehors du cadre professionnel. Quand ils étaient entourés des autres membres du personnel il devait surveiller chacun de ses dires. Il était maître de stage il ne pouvait pas se permettre de laisser un soupçon quant à son impartialité. Il n'avait jamais privilégié ses connaissances ou ses amitiés – Marlon qui était résident ici en était le premier exemple. Ils se connaissaient depuis plus d'une dizaine d'années et jamais il n'avait remis en cause son propre jugement car son ami l'exigeait. Ils avaient toujours été aussi bons amis que de très bons collègues qui savaient se critiquer quand il le fallait. Aujourd'hui, c'était de la cordialité et des disputes sitôt qu'ils se retrouvaient tous les deux. Quand il s'agissait de Noam, une amitié pouvait vite tourner au drame si toutefois il se laissait aller aux mauvais actes. Ça avait été le cas avec Marlon, il craignait que ce soit la même chose pour Althéa. Qu'allaient-ils devenir après ce moment qui était aussi exceptionnel que horriblement dangereux ? Bizarrement, il n'y penserait pas maintenant pas alors qu'il pouvait enfin se détendre et faire ce qu'il avait envie de faire. Il allait amèrement regretter sa sobriété et s'il avait l'impression de retourner des années en arrière quand il avait osé lui donner un unique baiser lors que toute sa famille vaquait à ses occupations à l'étage, il n'aurait pas cru ressentir autant d'émotion et de sensations à la fois à nouveau avec elle.

Il s'était caché contre elle, il avouait la stupidité de ses gestes en dissimulant son visage dans sa nuque. Il avait envie de toucher à sa peau comme il avait touché à ses lèvres autrefois quand elle n'avait été une adolescente. Mais il se trouvait pétrifié. Incapable d'articuler plus de mouvements. Cependant, il avait saisi sa taille d'une main. Il tenait enfin sa silhouette pour la rapprocher de lui à son plaisir. C'était comme un adolescent qui découvrait les plaisirs charnels, qui savait enfin comment le corps d'une femme pouvait électriser le sien. Il ne voulait pas la bousculer, il ne se sentait déjà pas lui-même. Depuis la mort de Juliann il n'avait touché à personne. Bien sûr ça lui avait manqué, Noam était comme tous les hommes avec des besoins. Mais il avait toujours trouvé le courage de s'en dissuader. Aujourd'hui ça n'était plus possible. Pas lorsqu'Althéa le hantait comme la tentatrice ultime, comme une représentante du pêché qui avait l'air d'un ange. Il poursuivait ses caresses le long du tissu brodé, écoutant sagement le souffle de la jeune femme. D'un point de vue scientifique, son corps réagissait mécaniquement à une sollicitation. De son point de vue à lui, elle semblait apprécier. Il ne s'était donc pas trompé. Malgré lui il ne put s'empêcher de s'excuser par avance, des conséquences que cela allait engendrer mais Althéa préféra le faire taire. Elle posa sa main sur sa nuque pour le forcer à la regarder. Il arborait toujours ce même sourire à la fois satisfait et reposé. Il voulait l'embrasser mais ne le ferait pas. Il n'était pas assez éméché pour ne plus avoir une once de lucidité. Noam sentait ses doigts fins tracer le chemin des boutons de sa chemise pour s'arrêter à la lisière de sa ceinture. Au loin, il entendait quelques voix étouffés qui avaient sans doute remarqué que l'ascenseur était arrêté en plein trajet. Tôt ou tard, il finirait par appeler quelqu'un ou par croire qu'il se passait vraiment quelque chose d'important à l'intérieur. Il n'y avait plus que quelques instants et il ne les passerait pas à écouter l'inquiétude exacerbée des gens. Délaissant la dentelle, la main de Noam glissait le long de la robe d'Althéa. Il avait envie de caresser ces jambes qu'il avait appréciées tant de fois. Quand elle fut parvenue à la couture de sa robe juste au genou, elle s'infiltra alors juste sous le tissu pour atteindre sa peau. Lentement, il fit le chemin inverse tout en effleurant sa peau et remontant légèrement la robe. Les yeux verts du médecin ne quittaient plus à présent le regard de sa voisine. Il ne perdrait aucune de ses réactions, aucune de ses mimiques. Pas maintenant que le temps était compté. A mi-cuisse, il finit par agripper sa jambe et l'attirer contre sa propre hanche pour réduire au néant la distance qu'il y avait entre eux. Il collait son bassin, son torse aux formes parfaites de la jeune femme. Leurs nez se frôlaient même. Son visage brillait légèrement sous la nouvelle atmosphère brûlante, son cœur battait la chamade comme s'il était essoufflé. Il fallait qu'elle comprenne le désir qu'il avait pour elle quand bien même il ne l'assouvirait pas ce soir à sa plus grande frustration. D'un geste instinctif, il eut un léger frottement tandis que sa main se refermait un peu plus sur la jambe d'Althéa. Il laissa échapper un soupir qui trahissait son envie et pour contenir le trop plein de sentiments qui l'envahissaient, il frappa la paroi sur laquelle Althéa était appuyée du plat de la main. C'est à ce moment précis que l'ascenseur recommença lentement sa route, certainement redémarré manuellement par un assistant technique présent. Les étages s’égrenaient et les minutes aussi. Bientôt ça serait la fin et la réalité ouvrirait ses portes.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyJeu 17 Mai - 4:06

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J'appréhendais déjà la suite des événements. Depuis que l'ascenseur s'était bloquée volontairement, Noam et moi entretenions un jeu on ne peut plus dangereux. Sous l'effet de l'alcool, nos désirs les plus refoulés s'étaient imposés à nous. Il y a quelques années, sur son perron, j'avais partagé le temps d'un instant, un baiser interdit avec mon voisin. Un moment de faiblesse de sa part, l’appât de la jeunesse... je ne savais toujours pas pourquoi nos lèvres s'étaient entremêlés ce soir-là. Nous n'en avions jamais parlé et je ne tenais pas à m'aventurer sur un chemin miné d'avance. J'avais appris à me contenter d'une relation purement amicale.
Cependant, être dans un endroit clos et à part de tous, avait réveillé quelques désirs refoulés. Noam s'était avancé vers moi, posant ses mains contre le mur derrière moi. Ses gestes étaient loin d'être entreprenants et certaines pensés insolites habitaient mon esprit. Je me doutais cependant que nous allions être très vite libéré de cet engin. Après tout, nous étions dans un hôpital, les ascenseurs montaient et descendaient régulièrement. La moindre panne était rapidement réglé. Néanmoins, j'expulsais cette idée à la vitesse de l'éclair lorsque je sentis les mains de Noam sur mon corps. Un courant électrique crapahutait le long de ma colonne vertébrale. Mais, c'est lorsque je sentis ses doigts sur la pièce en dentelle que mon décolleté s'embrasa. La chaleur montait petit à petit et je ne pouvais me résoudre à refouler ce moment. Peu importait la nature de notre relation par la suite, j'avais besoin et envie de poursuivre le moment présent.
Mes doigts glissèrent le long de son torse, flirtant avec les boutons de sa chemise pour arriver jusqu'à sa ceinture. Je remontai mon regard vers lui, curieuse de voir sa réaction. Il arborait le même sourire, celui qui m'avait fait fondre quelques secondes plus tôt.

Tout à coup, la température grimpa d'avantage. J'eus presque le vertige en sentant sa main lentement descendre le long de ma robe. Noam caressait chaque courbes de mon corps avec une grande délicatesse, je ne pus m'empêcher de mordiller ma lèvre inférieure instinctivement. Il ne me quittait pas des yeux certainement pour guetter les conséquences de son acte. C'est alors que ses doigts refirent le chemin inverse sous le tissu. Ma peau était bouillante, mon souffle coupé. J’agrippai sa main en suivant son mouvement. Désormais, plus rien n'avait d'importance : j'entendais quelques bruits lointains mais je n'y prêtais pas attention. Mon esprit était seulement obnubilé par Noam et même si j'avais conscience des dangers de cette situation, je me laissais simplement guider par certains plaisirs charnels.
Mon voisin saisit ma jambe pour l'avoir contre sa hanche. Mon cœur battait la chamade. J'avais l'impression d'avoir un tambour dans ma poitrine et je me doutais bien que Noam devait s'en apercevoir. Il était médecin, il était donc habitué à être attentif aux moindres signaux. Mon acolyte s'avança encore un peu, son corps épousant merveilleusement bien le mien. Ce moment était parfait tel quel. Je l'entendis soupirer ce qui me poussa à l'attirer d'avantage contre moi. J'avais cette étrange sensation de le trouver encore trop loin alors que nos visages étaient on ne peut plus proches. Soudain, Noam tapa le mur derrière moi. Preuve d'une certaine frustration, du moins, c'est ce que je supposais. Subitement, l'ascenseur reprit sa route. Fourrant à mon tour ma tête dans son cou, je dus lutter de toute mes forces pour ne pas l'embrasser, profitant de ces dernières secondes. Cependant, je ne pus résister à l'envie de caresser sa peau une dernière fois. Mes lèvres vinrent alors caresser sa nuque, pour ensuite longer sa mâchoire, s'arrêtant tout près de sa bouche. J'entendis alors une petite sonnette : nous étions arrivés et je maudissais intérieurement cet engin pour la énième fois. Je repris ma position initiale tout comme Noam afin de n’éveiller aucun soupçon. Les portes s'ouvrirent enfin tandis que je remettais correctement ma robe et à ma grande surprise, quelques invités nous attendaient devant la sortie, notamment Ginger, l'infirmière pot de colle. « Heureusement que j'ai averti la sécurité sinon vous auriez pu rester coincer là toute la nuit.» dit-elle fièrement. C'était donc à cause d'elle que notre moment de complicité avait été interrompu. J'avais envie de lui coller un scotch sur la bouche, de la torturer, pour ensuite l'assassiner. Tout en regardant Noam, je répondis. « C'est vrai oui... Excusez-moi. » Filant vers les toilettes, j'avais besoin de me rafraîchir après tant d'émotions. Je fermai la porte derrière moi pour ensuite m'appuyer sur le lavabo face au miroir. Ma peau était bouillante et je dus passer un peu d'eau sur mon front pour atténuer la chaleur.
Après quelques minutes, je sortis des lieux afin de rejoindre Noam seulement je le vis discuter avec Ginger. Inutile de s'interposer. Je rejoignis donc les autres invités prenant au passage une coupe de champagne.Mon corps était là mais mon esprit était complètement ailleurs.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyJeu 17 Mai - 9:50



Le rêve prenait doucement fin. Les moments les plus courts n'étaient-ils pas les meilleurs ? Ça n'était franchement pas ce soir que Noam pensait connaître la soirée la plus érotique de sa vie. Il était devenu inoffensif, incapable de l'embrasser alors qu'il n'attendait que ça, incapable de se jeter sur elle alors qu'elle n'aurait pas été la première à refuser. Althéa était la femme la plus sensuelle qui lui ait été donné de rencontrer. Elle parvenait à le rendre fou sans même avoir un contact physique avec lui. C'était clair maintenant : il avait toujours été sous son charme et s'il l'alcool aidait à le réaliser, il aurait beaucoup plus de mal à l'assumer par la suite. Elle avait habité son imagination dès lors qu'elle avait gardé Avery pour la première fois sous la directive de Juliann. Elle avait représenté l'échappatoire d'un mariage pas toujours rose et d'une pression familiale et professionnelle qui l'engloutissaient de plus en plus. Maintenant, il se moquait de savoir si c'était bien ou non. Il était bien dans ses bras. L'ivresse aidant il se demandait même comment il avait réussi à ne pas lui sauter dessus bien avant. Il fallait croire que sa force de raison était bien supérieure à ce qu'il pensait. Tous ses gestes l'électrisaient, aurait-elle commenté ce moment qu'il aurait pu l'écouter pendant des heures. Ses sens étaient exacerbés, il pouvait même sentir son parfum qu'il n'avait jamais perçu auparavant. Tandis qu'il remontait lentement sa main le long de sa cuisse, elle suivait son mouvement comme si elle voulait vérifier que tout ça était réel. Leur intimité et leur proximité étaient à leur paroxysme et si Noam savait que tout ça s'arrêterait là, ce moment resterait gravé longtemps. Quand il tapa le mur de la main comme pour se retenir d'arracher sa jolie robe noire, l'ascenseur reprit sa course comme si le sort avait décidé que c'était fini. Althéa frôla sa nuque, sa machoire de ses lèvres, s'arrêtant juste à la commissure des siennes. Noam se mordillait frénétiquement les lèvres, ravalant toute ardeur qui se faisait de plus en plus pressante. Ils durent se séparer à regret afin d'avoir juste le temps de paraître présentables quand les portes s'ouvriraient. Ils ne s'étaient pas embrassés, ils n'avaient rien fait de concret sinon se confesser l'un l'autre leur attirance mutuelle de par des caresses qui l'avaient rendu fou.

C'était un Noam presque transpirant que les portes dévoilèrent. Il avait croisé ses mains devant lui pour éviter toute perception gênante résultant de ce moment sensuel. Quelques personnes se tenaient devant l'entrée au cas où leur sortie était spectaculaire mais bien vite chacun vaquèrent à leurs activités divertissantes. Ginger demeurait là, se félicitant de les avoir délivrés. Si seulement elle avait pu se casser la cheville en allant prévenir le technicien... Noam jeta un coup d'oeil à Althéa qui préféra s'éclipser rapidement pour aller se rafraîchir. « Elle est claustrophobe, elle n'a pas tellement apprécié... » Lui prit une profonde inspiration et adressa un sourire le plus naturel possible à l'infirmière. Elle n'en ratait pas une malgré elle. Ginger s'approcha alors de Noam et arrangea une mèche de cheveux qui s'était échappée sur son front. Son visage était aussi aguicheur que lors de leur dernière entrevue. « Dommage pour elle. J'aurais pourtant bien voulu que ce soit moi, coincée dans cet ascenseur crois-moi que je n'aurai pas perdu mes moyens. » A son tour, les doigts de Ginger traçaient inconsciemment le même chemin qu'Althéa il y a quelques minutes, le long de sa chemise. A cet instant précis, la jeune femme sortit des toilettes et rejoignit les invités dans la salle. Lui aussi aurait bien besoin de prendre l'air. Son esprit était encore tout embrumé. Il ignorait si elle avait vu le petit manège de Ginger et s'empressa de repousser sa main. « C'est bien gentil à toi mais j'ose espérer que ça n'arrivera jamais. » La panne dans l'ascenseur ou sous-entendait-il clairement qu'elle ne l'intéressait pas ? Sans attendre sa réaction, il la laissa en plan pour retourner dans la salle. L'ambiance n'avait pas diminué au contraire les gens étaient plus joyeux que jamais. La fête battait son plein et si on pouvait déjà apercevoir quelques silhouettes disparaître dans l'obscurité du parking, il restait encore bien des heures devant le personnel de l'hôpital de Mount Pleasant. Noam chercha du regard Althéa mais ne savait pas s'il devait la laisser seule quelques instants ou non. Si ça ne tenait qu'à lui il aurait couru jusqu'à elle pour retrouver ce contact dont il se languissait déjà. Il la trouva enfin qui tenait une coupe de champagne. A ce moment, la musique changea pour un morceau de jazz très lent. Déjà les couples se reformaient et bougeaient lentement sur la piste. Monsieur Beaulieu s'amusait toujours autant et sa femme était on ne peut plus épanouie. Fendant la foule, il parvint jusqu'à Althéa. Noam ne dit rien et s'empara de la coupe qu'elle tenait pour la vider d'un trait. Il aurait besoin de courage. Puis il se saisit de sa main et l’entraîna jusqu'à la piste. Comme une habitude, ses mains retrouvèrent immédiatement sa taille puis il l'attira à lui pour ce qui semblait être un slow. Il n'était pas encore remis de tout à l'heure et danser avec elle revenait à chercher le bâton pour se faire battre mais il savait que dès demain l'occasion serait rare et insaisissable. Le médecin n'osait plus la regarder et il en fallait de peu pour qu'il replonge dans cette torpeur. C'est pourquoi il regardait droit devant lui, luttant contre ce qui était déjà un souvenir.
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyJeu 17 Mai - 21:25

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A mon grand regret, ce moment que j'avais partagé avec Noam allait bientôt appartenir au passé. Inconsciemment -ou non-, j'avais l'étrange impression que l'histoire se répétait. Sept ans plus tôt, mon voisin et moi avions partagé ensemble un baiser. Bref, court mais bien réel. Je n'avais jamais osé lui en reparler et lui non plus. Après tout, à cette époque là, il était marié, jeune père et devait supporter sur ses épaules la pression d'un travail prenant. Je ne voulais pas le culpabiliser ou l'ennuyer en remettant tout ça sur le tapis. J'avais seulement tenté de cacher cet instant au fin fond de ma mémoire afin de ne plus y repenser.
Hors, ce soir-là, Noam et moi avions partagé un moment on ne peut plus physique, à la frontière de l'érotisme. Certes, les coupes de champagne nous avaient peut-être aidé mais je savais très bien que nos désirs -eux- étaient bien réels. Cette fois-ci, il allait être difficile de nier cette évidence et le lendemain allait sûrement être difficile. Une fois les effets de l'alcool estompés, la réalité allait s'imposer à nous et je redoutais ce moment là. Comment allions-nous pouvoir ignorer ce qui c'était passé et agir naturellement ?
Pour l'instant, je vivais seulement le moment présent. Je savais que d'ici peu, la réalité s'imposerait à nous, laissant le souvenir de nos plaisirs charnels derrière les portes de cet ascenseur. Malgré le danger d'être vus, nous restâmes dans la même position jusqu'à la dernier seconde. Nos deux corps étaient sculptés l'un dans l'autre et aucun de nous deux ne voulait rompre cette étreinte. Caressant une dernière fois de mes lèvres sa peau, je dus cependant m'arrêter à la frontière de sa bouche. Pourquoi ? Je n'en n'avais pas la moindre idée. Peut-être que d'une certaine façon, ne pas nous embrasser était une manière de préserver ce moment purement sensuel. En entendant la sonnette retentir -signal que l'ascenseur était arrivé à bon port- nous reprîmes nos places initiales comme si rien ne c'était passé. Balivernes.

Lorsque les portes s'ouvrirent, nous fûmes accueillis par quelques invités qui vaquèrent très vite à leurs occupations respectives. J'étais dans un état indescriptible, partagée entre l'envie de reprendre les choses là où nous les avions laissées ou abandonner Noam afin de pouvoir retrouver ma sérénité d'autrefois. Je pris donc le chemin des toilettes sans trop regarder mon voisin : difficile désormais d'affronter son regard. Quelques minutes plus tôt, nous étions protégés de tout vis à vis, partageant un moment à la limite du raisonnable. A présent, il allait falloir user de malice afin de rien laisser paraître. Une fois la porte correctement fermée, je mis un peu d'eau fraîche sur mon front ainsi que sur mon décolleté. Pendant quelques secondes, mon regard s'attarda un peu plus sur la pièce en dentelle au niveau de ma poitrine. N'était-ce pas une illusion ? Mon esprit était désormais habité par certains flashs et en me concentrant un peu plus, j'étais certaine de pouvoir retrouver le côté tactile de ce souvenir. C'était jouer avec le feu, certes, mais c'est tout ce qui me restait.
Après quelques minutes, je soufflai une bonne fois pour toute tout en remettant ma robe correctement. Bon sang, il n'y avait rien eu de concret et pourtant je ne pouvais évacuer ce sentiment de frustration. Je me demandais même dans quel état j'aurais été si toutefois... Stop. Je sortis de la pièce afin que mon esprit ne divague plus.
Avant d'entrer dans la salle, j’aperçus au loin Noam en train de discuter avec Ginger. Je dus me retenir de ne pas lui coller ma main sur son visage. Bien évidemment, elle n'était pas au courant de ce qui c'était passé et quelque part, j'étais certaine que si elle aurait su que la personne coincée avec Noam n'était autre que moi, elle n'aurait pas hésité à nous débloquer par ses propres moyens.
Filant à toute vitesse à travers la foule, que pus constater que l'ambiance était telle que nous l'avions laissée. Les invités s'amusaient, rigolaient et commençaient très certainement à sentir les effets de l'alcool. Je pris donc une coupe de champagne -que j'allais très certainement boire d'un trait- alors que je cherchai du regard mon voisin. Ginger avait dû accaparer toute son attention à coup sur. Perdue dans mes pensés, une collègue stagiaire vint m'accoster. Crystia avait deux ans de moins que moi et était tout mon opposé, elle n'avait honte de rien. «  Alors ! Aux dernières nouvelles tu es restée coincé avec le docteur Wilder-Smith ? Veinarde. Ne me dis pas que tu n'as rien tenté. Tout le monde en rêve. » Je dus me concentrer pour pouvoir comprendre ce qu'elle me disait. J'avais l'impression qu'elle parlait dans une autre langue alors qu'en réalité, le problème venait de moi. Je n'arrivais plus à être maître de mes propres réflexions. «  Hein ? Quoi ? C'est mon supérieur Crystal. » dis-je d'un air distrait. «  Et alors ? C'est justement ça qui est intéressant. Je suis déçue... Enfin, je vais danser, ce jeune homme là bas ne me quitte pas des yeux depuis le début de la soirée. » Riant, je la regardai partir toute guillerette. J'avais réussi à retrouver un semblant de sérénité jusqu'à ce que Noam revienne à moi. Il prit automatiquement mon verre pour le finir à ma place ce qui me fit sourire. Je sentis alors sa main prendre la mienne, cette même main qui avait parcouru mon corps quelques minutes plus tôt. Il m’entraîna alors vers la piste de danse d'un pas déterminé. Surprise, je me sentis cependant flattée : Noam était connu pour ne jamais danser avec qui que ce soit. Je sentis alors ses mains sur mes hanches, un geste qui me semblait étrangement familier. Passant mes bras autour de sa nuque, ce petit air jazzy était parfait pour détendre l’atmosphère. Sauf dans mon cas. J'avais monstrueusement envie de l'attirer dans un coin à l'écart afin de continuer ce que nous avions commencé. Cependant, le sentir contre moi à nouveau me faisait le plus grand bien. Certains invités nous scrutèrent d'un air surpris. Ils n'étaient très certainement pas habitués à voir Noam Wilder-Smith danser en compagnie d'une jeune femme. Mon menton vint alors se poser contre son épaule.
«  Je t'avais bien dit que tu finirais par danser avec moi. » Chuchotant à son oreille, mon ton était quelque peu joueur même si on pouvait bien sentir un brin d'hésitation dans ma voix. Comment établir à nouveau une discussion après ce qui venait de se passer ?
M'éloignant de son cou pour lui faire face, je retrouvais à nouveau son visage proche du mien. Une proximité qui su à nouveau réveiller en moi quelques pensés insolites. Un sourire timide vint alors se dessiner sur mes lèvres. «  Et tu me dois une coupe de champagne. » Après quelques secondes, ma tête vint à nouveau se poser délicatement dans son cou. Sentant son odeur que je connaissais bien à présent, je me laissais bercer par cette musique, prenant conscience qu'il ne nous restait encore une fois que quelques minutes. Étions-nous destinés à partager seulement quelques bref instants ?
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyJeu 17 Mai - 23:29



Avant de retrouver Althéa, Noam avait aperçu une de ses collègues s'éloigner d'elle dans un rire enfantin. Il espérait que déjà les rumeurs ne se répandaient pas dans tout le public. Sinon demain allait être le pire des cauchemars. Les nouvelles se diffusaient comme une traînée de poudre qu'il s'agit de la mutation d'un collègue, de la mort d'un patient ou de la nouvelle allergie ridicule d'un membre du personnel. Tout était bon à dire à Mount Pleasant et pas seulement dans son hôpital. Noam avait du apprendre à vivre avec, lui qui n'était pas féru des on dit. A en juger les regards amicaux et un peu divagant que les invités lui lançaient, ils n'y avaient vu que du feu. Même Ginger n'avait pas compris la réalité de la situation, elle ne se serait pas rendue aussi ridicule en lui faisant du gringue à peine Noam sorti de l'ascenseur. Après qu'il l'ait abandonnée sur place, celle-ci avait regagné le groupe de copines qu'elles avait formé dès le début de la soirée comme une meute de louves qui étaient prêtes à sauter sur la première proie appétissante. Elles étaient réfugiées dans un coin et tantôt ricanaient sur un individu tantôt le déshabillaient du regard comme si elles avaient fait repentance dans un couvent durant de longues années. Il fallait croire que la pression du travail n'atteignait pas que les résidents et les chirurgiens de renommée, même les infirmières avaient grandement à rattraper... Se sortant de ses pensées peu rassurantes, il finit par se frayer un chemin jusqu'à sa stagiaire. A croire qu'il ne pouvait plus se passer d'elle une seconde. Ce comportement était tout bonnement grotesque et insensé mais malheureusement Noam n'avait pas encore l'esprit assez clairvoyant pour qu'il puisse s'en rendre compte par lui-même. Et le seul ami sincère qui aurait pu lui vouloir du bien ne lui parlait plus depuis des mois à présent. Autrement dit il était seul lui et sa conscience à demi ivre. Après avoir vidé le verre d'Althéa qui en avait moins besoin que lui, il finit par l'emmener danser. Il avait choisi un endroit un peu à l'écart des autres mais juste parmi les convives pour qu'il se fonde parmi la foule et qu'on ne rit pas de son manque de rythme.

Althéa semblait surprise et ça n'était pas la première. Divers haussements de sourcils ou de pouces en l'air de la part d'hommes avec qui Noam travaillait étaient identifiables autour d'eux. Le médecin ne dansait avec personne et à peine tentait-il de bouger avec elle dans les bras sur la musique jazzy qu'il se jurait intérieurement que ce serait également la dernière. Ses mains étaient fermement ancrées autour de ses hanches et l'homme s'efforçait de ne pas les bouger d'un millimètre. Il était tellement au bord de la falaise : prêt à retomber dans la luxure modeste qu'ils avaient partagé il y a déjà trop longtemps. Il n'avait pas envie de danser, il voulait juste remonter le temps pour s'enfermer avec elle dans son bureau et réaliser tous les rêves qu'ils avaient faits avec elle. Et Dieu sait que Noam, frustré dans sa vie personnelle, se vengeait dans le monde du sommeil. Elle cri enfin victoire dans un murmure et un sourire fataliste éclaira son visage : « Les circonstances sont exceptionnelles. » Elle lui fit face et il se sentait déjà replonger. Pourquoi remuait-il le couteau dans la plaie en continuant de s'alcooliser ? Il l'ignorait. Mais tôt ou tard il devrait songer à reprendre la route et ça, il n'allait pas le faire sauf sobre. Ignorant sa requête à propos de la coupe de champagne, il prit sa main pour la faire légèrement tourner avant de la reprendre contre lui. Il manqua de lui marcher sur les pieds quand elle revint mais il décida que ceci passerait sous silence. Glissant une main dans le bas de son dos, il finit par reprendre la conversation tout en la déviant un peu : « Je te dois plus qu'une coupe de champagne. » Il lui sourit narquoisement, laissant entendre beaucoup de choses. Un peu distrait de sa danse à cause de ses avances dissimulées, il bouscula involontairement un homme derrière lui. Il en fallut de peu pour qu'il perde l'équilibre et se ramassa par terre lamentablement. Par chance il avait lâché Althéa et elle ne l'avait pas suivi. Quelques rires retentirent dans la salle dont celui de Noam et il entendit quelqu'un lancer à son attention : « Alors Noam, tu reprends le flambeau après ma chute de l'année dernière ! » L'ambiance était conviviale et les gens continuèrent de danser tandis que l'homme qu'il avait bousculé se baissa pour l'aider : « Vous allez bien ? » Il tendit sa main et Noam saisit son bras pour s'aider à se redresser. « Parfaitement. » Tout allait rentrer dans l'ordre quand soudain il se mit à éternuer. Des rougeurs apparaissaient sur son buste et son cou tandis qu'il sentait une étrange chaleur envelopper son corps. Entre deux éternuements, il parvint à articuler d'une voix étouffée : « Excusez-moi vous êtes ? » « Robert, vétérinaire. Enchanté. » Le médecin jeta un coup d'oeil à Althéa qui devait avoir compris ce qui se passait puis il se précipita vers l'extérieur pour prendre l'air et s'éloigner de cet amoureux des bêtes qui avait sans doute oublié de se laver les mains après les avoir manipulé. Althéa semblait l'avoir suivi avec un verre d'eau pour apaiser ses allergies et éviter quelque chose de plus contraignant. Enchaînant éternuement sur éternuement, il réussit à lui dire d'une voix qui avait viré légèrement à l'aigu, spectacle très amusant ma foi : « Alors tu l'as aimé cette danse hein ? » Dans un dernier ébrouement, il recula droit dans un petit poteau qui le fit une nouvelle fois tomber à la renverse. Comment briser un moment romantique, il devenait l'as. Il allait peut-être même remporter la palme de l'abruti qui allait finir aux urgences sur place. Alors que ça se calmait doucement, il resta par terre, percevant soudain la brise fraîche de la nuit on ne peut plus agréable. Après de tels moment brûlants...
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MessageSujet: Re: Charity Ball. | Noam.   Charity Ball. | Noam. EmptyVen 18 Mai - 1:27

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J'avais regagné rapidement la salle, une coupe de champagne à la main. Un remontant était nécessaire après ce qui était arrivé entre Noam et moi. Non pas que je regrettais cet acte -c'était en réalité tout l'opposé- seulement je devais reprendre mes esprits. Le lendemain allait sûrement être difficile, voilà pourquoi je ne voulais pas y penser. Autant finir cette soirée en beauté.
Une collègue stagiaire était donc venue m'accoster dans le but d'en savoir un peu plus. Croyait-elle vraiment recevoir quelques détails croustillants ? Hors de question. J'avais une réputation à tenir et, connaissant la manie des habitants de Mount Pleasant- je ne tenais pas à ce que tout ça s'ébruite. Je ne voulais pas passer pour la jeune fille prude en apparence mais qui, en dehors du travail, saute sur son responsable de stage. Évidemment, ce n'était pas l'envie qui me manquait et à vrai dire, si l'ascenseur n'avait pas redémarré, je n'aurais pas hésité une seule seconde à passer à la vitesse supérieure. Malheureusement, le sort en avait décidé autrement grâce à cette très chère Ginger. Désormais, je la haïssais officiellement.
Tandis que Crystia s’éloignait à la recherche d'une nouvelle conquête, je vis au loin Noam. Je me doutais bien qu'il n'allait pas venir m'accoster. La situation était quelque peu gênante et pourtant, je priais intérieurement pour qu'il ose venir à ma rencontre. Pour mon plus grand bonheur, il s'arrêta face à moi mais à ma grande surprise, ce fut pour m'emmener sur la piste de danse. J'acceptai volontiers bien qu'un peu confuse. Je n'étais pas la seule apparemment puisque quelques invités nous scrutaient avec de grands yeux. A nouveau, je sentis ses mains contre mes hanches ce qui déclencha un petit frisson le long de mon dos. Comment arrivait-il à déclencher ce genre de réaction chez moi ? Profitant de cet air jazzy -et du fait d'être contre lui- , mes bras vinrent s'enrouler contre sa nuque, pressée de retrouver cette distance entre nous.

Le fait d'être légèrement à l'écart des autres me permettait de penser -ou bien fantasmer?- à diverses choses. Moi qui avais peur de prendre l'ascenseur auparavant, je rêvais désormais d'y rester coincée encore une fois. Peu importe le lieu, peu importe l'heure, j'avais envie de laisser parler mes désirs et dieu seul savait à quel point ils étaient nombreux. Cependant, il fallait que je fasse face à un problème en particulier : le silence. Nous ne nous étions pas parlé depuis un long moment désormais et ce calme devenait pesant. Je repris donc la parole en tâchant de prendre la situation de façon dérisoire. Chuchotant quelques mots à son oreille, il ne tarda pas à me répondre d'une voix qui me fit totalement fondre. Comment faisait-il, telle était la question. M'armant de courage, je lui fis enfin face mais il prit rapidement l'initiative de me faire tourner sur moi-même pour ensuite m'attirer de nouveau contre lui. Inconsciemment, mon corps se cambra légèrement en sentant sa main au bas de mon dos. C'était un geste simple, anodin mais tellement émoustillant. Riant légèrement à ses mots, je tapotai doucement sa nuque du bout de mes doigts. «  C'est vrai oui. Tu devrais faire attention, je vais très vite réclamer mon dû. » dis-je d'un ton tout autant provocateur. Nos regards brillaient de malice et nous étions seuls à connaître le message caché derrière nos belles paroles. Seulement ce petit moment de complicité fut rapidement interrompu par une petite maladresse de la part de Noam. Il bouscula quelqu'un et tomba rapidement au sol. Plaçant mes mains devant mon nez et ma bouche, je me retenais afin de ne pas rire bien que ce ne fut pas le cas de tous. Heureusement, il n'y avait rien de méchant et pour preuve, l'homme en question l'aida à se relever. Alors que je m'avançai vers mon acolyte afin de l'avoir à nouveau rien qu'à moi -quoi, était-ce égoïste de ma part?- il éternua à plusieurs reprises et je pus apercevoir quelques éruptions cutanées le long de son cou. Mordillant ma lèvre inférieure, je compris immédiatement ce qu'il se passait. Celui qui avait aidé Noam à se relever était un vétérinaire et connaissant les allergies de mon voisin, il avait très certainement dû zapper la case lavage de main. Alors que mon coéquipier s'éloigna afin de se rafraîchir dans le hall, je pris l'initiative de lui apporter un verre d'eau fraîche. « J'ai adoré oui et toi tu ferais mieux de boire ça. » Je lui présentai le verre d'eau seulement il tomba à la renverse après avoir percuté un petit poteau. Je ne pus m'empêcher de rire pendant quelques secondes pour ensuite reprendre mon sérieux. Posant le gobelet sur une petite tablette en face de moi, son état semblait se stabiliser. « Ça va mieux ? Attend je vais t'aider à... » Alors que je pris sa main pour tenter de le relever, je perdis l'équilibre -à moins qu'il n'y était pour quelque chose- et je tombai à mon tour juste à côté de lui. La situation était plutôt cocasse et heureusement, il n'y avait personne dans les parages sinon ce serait la honte assurée. Là, tout de suite, nous étions loin de l'image parfaite du personnel hospitalier. Riant jusqu'aux larmes, je regardai mon acolyte en tâchant d'articuler quelques mots.. «  Noam tu veux que je te ramène chez toi ? » dis-je en tâchant de me calmer. Quelque part, ça m'arrangeait puisque je n'avais actuellement plus de voiture et je ne savais toujours pas comment je me débrouillerai pour rentrer. Cependant, il fallait avant tout ce que l'on se relève et ça, ce n'était pas gagné puisque j'étais comme hypnotisée par son visage, envoûtée par un souvenir qui hantait désormais mon esprit.
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