Marlon regarda autour de lui, il posa la gerbe de fleur sur la tombe à ses pieds. « Ton garçon reste le plus beau du monde, tu sais ! Je l'observe souvent de loin... Ton crétin de mari s'en occupe comme il faut malgré toutes les horreurs qu'il a pu commettre. Au fond, il n'était pas pire qu'il n'en a l'air, non ? Il y a bien une raison pour qu'il est été mon ami et ton mari durant toutes ces années ! » Le jeune homme soupira et garda le silence un moment. Depuis 2 ans, il avait pris l'habitude de venir régulièrement sur la tombe de Juliann. Parce que, malgré tout ce qu'il savait, elle restait son amie. Ils avaient vécu des choses ensemble et sa perte le faisait souffrir. Marlon pensa à ses années d'études et de débauche. Cette étrange rencontre où il avait commencé à la draguer et où elle l'avait envoyé bouler pour finir la nuit avec Noam. Il en sourit seul, au milieu des tombes. « Ton sens de l'organisation nous manque à l'hôpital, personne n'a repris ta place, c'est le bordel ! » Il enleva quelques feuilles mortes de la dernières compositions qu'il été venu poser. Noam se doutait-il de la présence régulière de Marlon ? Si oui, qu'en pensait-il ? Harrison se posait ces questions assez régulièrement mais il arrivait à les chasser de son esprit, pour ne pas y penser, parce qu'on fond, cela faisait trop mal... « Au revoir Juliann, à la prochaine ! » Lorsqu'il venait ici, il prenait le temps de lui raconter ce qui se passait à l'hôpital, comment il allait, ce qu'il se passait en ville. Il prenait ce temps pour s'apaiser, pour se repentir en quelques sortes, pour ce faire pardonner de garder en lui ce terrible secret. Mais, elle devait comprendre qu'il ne pouvait rien faire et qu'il ne pourrait jamais dénoncer Noam...

Marlon quitta le cimetière pour retourner en centre ville. Il enfourcha le vélo qui lui servait de fidèle destrier et se retrouva sur l'une des avenues de Mount Pleasant quelques minutes plus tard. Alors qu'il pédalait gaiement, le sourire aux lèvres, le jeune homme senti son portable vibrer dans la poche de son jean. Il s'arrêta, le pied sur un banc pour ne pas avoir à descendre du vélo. Le nom affiché sur l'écran du téléphone lui donna l'impression que la vie se stoppait autour de lui. Marlon hésita un bref instant. Si aujourd'hui, Noam l'appelait, il avait du se passer quelque chose de grave. Ou alors, son ancien ami revenait vers lui, sans raison particulière. Marlon ne pouvait pas y croire, il décrocha sur la dernière note de sa sonnerie. « Noam ? » Harrison écouta les proppos de son interlocuteur. Il fronça les sourcils au bout de quelques minutes, une ride d'inquiétude se dessina sur son front. En effet, la situation pouvait rapidement devenir grave... « J'arrive ! » Il raccrocha, sa voix s'était faite plus dur, sans émotion. Il se mit à pédaler de plus belle pour rejoindre la maison familiale le plus rapidement possible.
Lorsqu'il arriva au niveau de l'entrée, il abandonna son vélo sur un lampadaire, accrocha rapidement son cadenas et jeta des coups d'oeil inquiets un peu partout autour de lui. Le jeune homme sonna à la porte. quelques secondes après, on vint lui ouvrir... Marlon reconnaissait ce regard là, rien n'était bon à présager en général. Noam semblait garder le contrôle, mais pour combien de temps encore ? Harrison fut pris de plusieurs souvenirs douloureux lors des crises de Noam. En général, il était alors la seule chose sur laquelle son ami pouvait se défouler. Marlon laissait faire, il savait que ça passerait plus ou moins rapidement. Tant qu'il pouvait être là pour l'épauler...
Aujourd'hui, il ne savait pas s'il aurait la force d'être celui qu'il avait été. Il s'approcha doucement de son ami, le fixant avec des yeux dénués d'expressions. « Qu'est-ce-qu'il y a Noam ? T'es contrarié ? » Marlon écouta le silence un instant. Avery ne semblait pas être là. De toute façon, cela semblerait bizarre que Noam se laisse emporter avec la présence de son fils dans les parages... Le jeune blond ne se soucia pas plus de l'enfant, il devait se concentrer uniquement sur son ami pour le moment, les dommages collatéraux arriveraient bien assez tôt !

Ça n'allait pas. Ça n'allait vraiment pas. Dès qu'il avait ouvert les yeux très tôt ce matin, Noam avait compris que cette journée allait être insupportable. L'agression du Brittanion Hôtel, la suspicion permanente de tous les voisins, une affluence à l'hôpital à l'aube de l'été et l'anniversaire de la mort de Juliann qui approchait... Tous ces éléments s'accumulaient depuis déjà trop longtemps. Comme l'homme accompli et exemplaire qu'on décrivait souvent, il s'était fait violence pour supporter tout ça et continuer sa vie de médecin et de père. Mais dès le lever du soleil il avait su que c'était la fin d'un long répit. Ca allait recommencer et cette fois-ci il était tout seul pour l'affronter. Il avait aussitôt téléphoné à l'hôpital pour prétexter une grippe impromptue : on ne prendrait pas le risque de le faire arpenter les couloirs avec un virus aussi imprévisible. Il avait également confié Avery à Sarah qui s'était fait une joie de le recevoir. L'entente était un peu mieux entre les deux adultes, il comptait sur elle à chaque instant. C'est ainsi que Noam s'était barricadé dans la maison durant toute la journée. Il avait tiré les rideaux pour ne pas subir le soleil trop éclatant, il avait coupé portable, bipeur et ordinateur pour se couper du monde extérieur. Il s'était couché et avait tenté de dormir jusqu'au lendemain mais en vain. Les heures passaient à une lenteur morne et l'humeur de l'homme empirait de plus en plus. Il servait son café dans un gobelet de peur d'envoyer valser la tasse encore brûlante contre le mur. Il n'était pas entré dans la chambre d'Avery de crainte d'exploser à la vue du moindre petit désordre. C'était une horreur et plus la journée s'écoulait plus son corps tremblait. A présent, ça faisait plus d'une heure qu'il était debout dans la cuisine. Il avait fermé les yeux pour tenter tant bien que mal de réguler sa respiration agitée et ses mains nerveuses étaient fermement accrochées au dossier d'une chaise. Cependant le lieu choisi était le mauvais. Des flashs incessants défilaient dans son esprits, des souvenirs qu'il aurait mieux fait d'oublier une bonne fois pour toute. Plus de six années qu'il ne s'était rien passé ici et il avait l'impression de les revivre chaque jour. Se mordant violemment la lèvre pour ne pas céder, Noam poussait parfois des gémissements de souffrance et de rage qui ressemblaient presque à ceux d'une proie terrifiée.

Soudain, il s'efforça d'ouvrir les yeux pour tendre la main sur le comptoir. Il parvint à se saisir de son portable et le ralluma malgré les tremblements de sa main. Il composa un numéro de tête, un numéro qu'il connaissait depuis plus d'une décennie, un numéro qui lui était indispensable. Portant l'appareil à son oreille, les sonneries paraissaient durer une éternité. Quand une voix résonna à l'autre bout du fil, Noam réussit tout juste à geindre : « Ca va pas. » Un silence de plus et il ne tiendrait plus. « Ca va pas Marlon. » Par chance son feu meilleur ami comprit immédiatement la situation et lui assura qu'il arrivait. L'homme raccrocha puis ne put s'empêcher de balancer le cellulaire à travers la pièce. C'était de sa faute si aujourd'hui son plus vieux camarade ne voulait plus entendre parler de lui. Entièrement de sa faute à elle. Il ne sut pas combien de temps Marlon avait mis pour accourir jusqu'ici mais bientôt on sonna à sa porte. C'est difficilement qu'il s'avança pour pouvoir lui ouvrir. Le regard morne qu'il lui jeta n'annonçait rien de bon et son ami médecin le comprit tout de suite. Sa question eut le don de faire tomber peu à peu les barrières qu'il s'était fixées, au moins jusqu'à ce qu'il ne vienne. S'il se décidait à venir le secourir. Marlon ne lui était redevable de rien. « Contrarié ? Je suis pas contrarié Marlon. » Il se laissa traîner jusqu'à son salon mais plutôt que de s'asseoir sur le canapé pour laisser son visiteur l'aider, il donna un coup de pied à la table basse qui se retourna et emporta avec elle tout ce qui jadis avait été posé dessus. Ça faisait tellement de bien. Il voulait frapper, il avait besoin de frapper. Et s'il perdait tout dignité en offrant ce spectacle à Marlon après des mois d'indifférence, il savait que lui seul était son salut. Quand il perdait pied lors de ces déchaînements, le blond était le seul à pouvoir l'arrêter, le seul à être assez fort psychologiquement et physiquement pour le contrôler. « Je suis seul, Marlon. » Combien de fois personne n'avait été là pour remédier à ses troubles, combien de fois avait-il frappé cette femme qui lui avait été autrefois cher parce qu'elle s'était malheureusement trouvé sur son chemin en cette période. « Furieusement seul ! » A ce stade-là, ce qu'il disait n'avait pas grand intérêt. Noam revint à grandes enjambées jusqu'à lui avant de frapper le mur juste derrière Marlon du plat de la main. Quelques centimètres de plus et c'était son visage qui prenait. Seule la provocation était suffisante pour forcer Marlon à lui tenir tête. Lui manquait-il ? Pourquoi était-il là alors qu'il le détestait autant ?

L'après-midi ne serait pas de tout repos. Marlon n'aurait jamais du décrocher son téléphone, il le savait. Pourquoi donc Noam l'appellerait-il si ce n'est parce qu'il avait besoin de lui ? Et dire qu'il avait pensé pendant un quart de seconde boire tranquillement une bière avec son ami, parler de la vie, revoir le sourire d'Avery... Il fut bien optimiste. Le jeune blond devait reprendre ses esprits maintenant s'il ne voulait pas finir en bouillie ! Autant aussi dans sa tête que dans son corps.
Lorsqu'il reversa la table basse, harrison comprit qu'il allait falloir agir, et vite ! Parce que Noam ne resterait pas si calme longtemps. Les images de leur ancien appartement commun ravagé par les fureurs du brun lui revinrent en tête. Il n'y pensait plus depuis longtemps. Depuis 2 ans, Marlon avait presque oublié les accès de colère de Noam, il ne voulait garder que les bons souvenirs, se dire que son ex-ami n'était pas si mauvais. A cet instant présent, il n'en était plus vraiment sûr. Marlon allait se retourner et claquer la porte derrière lui. Il n'avait plus l'âge de jouer à ça, il n'avait plus le temps de canaliser Noam, il devait rentrer chez lui, Livia ne savait pas où il était parti, elle ne connaissait pas ses aller-retour sur la tombe de Juliann, il ne voulait pas éveiller les esprits... Si elle commençait à le chercher dans le voisinage... Enfin, elle ne connaissait pas non plus sa véritable relation avec Marlon, il parlait de lui comme d'un vague collègue, celui avec qui ont fait ses études. Alors que ces pensées passait en vitesse dans sa tête, il se demanda ce qu'elle savait vraiment de lui... A cet instant, la main de Noam s'abattit avec force sur le mur. Marlon sursauta et se décala un peu de l'impact. Et dire que Noam venait de lui parler de sa solitude. Marlon resta de marbre. « Tu n'a que ce que tu mérites Noam ! » Son regard était dur. Il savait que ce n'était la bonne solution, il savait qu'en entrant dans son jeu, il risquait de provoquer encore plus la fureur du brun en face de lui. Oui, mais ils n'étaient plus les mêmes, leur relation n'était plus la même, Marlon n'avait pas à subir sans rien dire, il n'avait plus envie d'attendre jusqu'à ce que cela aille mieux pour ensuite ramasser les débris de verre comme il l'avait fait des millions d'autres fois ! « Je ne sais pas ce que je fais encore là, à écouter tes jérémiades ! »

Il ne comprenait pas ce qu'il disait. Il ne comprenait pas sa réaction. Noam avait juste besoin d'être rassuré, d'être un peu protéger, de connaître les véritables pensées de Marlon mais lui, il ne pourrait jamais. Il n'était pas là pour faire le premier pas. Mais alors, pourquoi était-il là ? Les réflexions n'étaient pas de la partie. Tout risquait de se passer trop vite, un coup pouvait partir à tout moment chez son ami, il devait être sur le qui-vive pour se défendre correctement. S'il n'avait jamais fait de sport de combat, ses reflexes étaient tout de même très bons et les bases acquises en judo et boxe au lycée lui avait suffit durant toutes ces années. Marlon faisait toujours du sport, son entrainement était bon, il était bien affuté en ce moment. Le jeune blond n'avait pas peur, il savait de toute façon que Noam ne lui ferait pas de mal... Du moins, il l'espérait ! « C'est bon Noam, on va pouvoir se calmer, non ? Tu va pas mettre toute ta maison à sac pour rien ? » Sa voix s'était radoucit, son regard aussi. Il fit un pas en direction de son épaule. Il tendit le bras pour le poser sur l'épaule de Marlon restant près au cas où son ami le repousserait ce dont il ne doutait pas... Puis, une question lui vint à l'esprit. Ce n'était surement pas le temps de lui demander comment il allait, mais Marlon ne pu s'en empêcher... « Tu es resté calme pendant presque 2 ans Noam, du moins, tu ne m'a jamais appelé ! Pourquoi aujourd'hui ? » Il réfléchis alors à la date... Dans une semaine, Juliann serait morte depuis 6 ans... « Tu aurais des regrets alors ? » Il haussa un sourcil... Cela, il ne pouvait pas le croire ! Marlon prenait un chemin risqué avec toutes ces questions, qu'importe ! Après tout, il comprenait peut-être pourquoi il était là : simplement, pour avoir des réponses...

Chaque fois que Marlon intervenait durant ces manifestations violents du trouble psychologique de Noam, il n'hésitait pas à lui dire ses quatre vérités. Il était le seul qui osait et était capable de le pousser à bout rien que pour éveiller la culpabilité qui le rongeait déjà depuis longtemps. Ils étaient si différents dans leur personnalité : là où l'un était joueur et toujours avenant, l'autre était plus réservé et calme. Là où l'un oubliait parfois les responsabilités qu'il avait, l'autre était toujours là pour lui sauver la mise. Là où Marlon était le côté enfant insouciant, Noam était le rabat-joie qui le raisonnait quand il dépassait les bornes. Aujourd'hui les rôles étaient inversés. Contrôlant avec toute la force qu'il lui restait ses envie de meurtre, il soutenait le regard accusateur et évocateur de son ami. Pourquoi avait-il commis l'erreur de lui avouer ses faiblesses ? Pourquoi avait-il cru que son amitié surmonterait les épreuves même les plus insurmontables ? Oui Noam n'avait que ce qu'il méritait : il éloignait petit à petit toutes les personnes qui comptaient pour lui. Bientôt le tour d'Avery ? Son fils, une fois dans l'âge d'outrepasser l'autorité de son père et de penser par lui-même, éprouverait-il lui aussi le besoin de l'abandonner ? Ça ne serait que juste retour des choses et pourtant cette idée résonnait dans la tête de Noam comme une injustice. Après tout ce qu'il avait fait pour lui, après tous les sacrifices qu'il avait fait pour s'assurer un avenir paisible avec lui... C'était la pire des configurations et même Marlon savait que Noam ne survivrait pas à la haine de sa progéniture. Le médecin blond restait impassible face à son agressivité. Il ne voulait pas qu'il demeure aussi serein, il avait besoin qu'on lui résiste, qu'on lui coupe l'herbe sous le pied avant qu'il ne fasse un carnage dans son foyer. Il avait besoin d'un affrontement et il savait que la franchise et le feu dévouement de Marlon à leur amitié parviendraient peut-être enfin à le tranquilliser.

Marlon restait là, sans rien faire sans rien dire. Il semblait regretter de s'être déplacé pour assister à une telle misère et Noam, vexé, n'en rajoutait que pour le provoquer davantage. Les photos qui ornaient le comptoir qui séparait le salon de la cuisine ouverte suivirent le même chemin que la table, dans un nouveau mouvement déchaîné. Si Avery ne rentrait pas bientôt, il n'aurait pas hésité une seule seconde à refaire la décoration du rez-de-chaussée. Il ne supportait plus ses couleurs gaies qui laissaient croire à une vie paisible. Ni ses photos souriantes, ses souvenirs heureux qui n'étaient là que pour hanter Noam. Alors qu'il tournait le dos au visiteur pour éviter de commettre un geste répréhensible, celui-ci se risqua enfin à poser une main sur son épaule. Cette démonstration, aussi insignifiante était-elle, représentait beaucoup pour lui. Tremblant de tous ses membres, il n'osait se retourner. Autant le détestait-il sûrement depuis leur dernière longue discussion en tant que paire inséparable, autant il volait toujours à sa rescousse. Avait-il pitié de lui ou était-ce en souvenir du bon temps ? Essuyant des larme de rage qui s'accumulaient au coin de ses yeux d'un revers de manche honteux, il l'écoutait. Pourquoi aujourd'hui ? Parce qu'il ne réussissait plus à se débrouiller tout seul ? Rester calme était une illusion. Tout comme l'illusion qu'il s'efforçait de créer aux yeux des autres. Il n'était pas le médecin serviable et généreux qui se lavait juste un peu trop les mains parce qu'en quête de perfection. Il n'était rien de tout ça et la seule personne qui l'avait connu tel qu'il était vraiment n'était plus là pour en témoigner. Bien sûr qu'il avait pété les plombs à plusieurs reprises depuis, deux exactement, comme par hasard toutes à la même date que celle-ci. Il se sentait juste trop minable pour réclamer l'attention de Marlon. Il avait été livré à lui-même et par chance, il avait plus réussi à se faire du mal à lui-même plutôt que d'heurter des innocents ou de mettre encore à sac sa maison. Quand Marlon mit enfin les pieds dans le plat, Noam ne put se maîtriser plus longtemps. Il se retourna rapidement et empoigna son ami par le tee-shirt. Bien qu'il fut plus baraqué que lui, il trouva la force de le plaquer au mur sans le lâcher pour autant. Il le fixait intensément avec un regard à la fois véhément qu'il n'ose parler de ça maintenant et désolé. « Quels regrets ?! » L'emprise qu'il avait sur le vêtement de Marlon était de plus en plus difficile à maintenir puisqu'il savait qu'il s'en dégagerait bien vite, mais il tentait tant bien que mal cette position de domination dont il avait cruellement besoin. Tout le reste lui échappait. « Ça n'était pas ma faute. Pas MA faute ! » Alors que Marlon le repoussa enfin brusquement, Noam continuait de le regarder avec insistance. Il pointait son index vers lui comme s'il allait mieux comprendre miraculeusement. « Tu ne comprends pas. Tu n'étais pas là ! Je sais quelles sont mes erreurs mais tu aurais du être là. Tu aurais compris. C'est pour tout ça que j'ai fait ça ! J'ai besoin de tout ça ! » D'un mouvement ample du bras, il englobait toute la pièce. Le sujet était tabou, ni l'un ni l'autre ne nommait ce qu'ils sous-entendaient mais nul n'avait besoin de le faire. C'était clair comme de l'eau de roche.