JASON & BROOKE

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• Nous étions Dimanche et je voulais sortir de chez moi et ne revenir que le soir. Un petit tour au Starbucks pour prendre de quoi manger et hop. J'avais envie d'aller passer la journée au parc, rien de tel pour me ressourcer et d'écouter chanter les oiseaux. Il n'y a rien de plus apaisant que l'eau, la regarder suffit à me détendre.
J'avais pris de quoi écrire. Envoyer un texto, passer un coup de téléphone, je ne pouvais pas. Je voulais écrire à Julie. Elle me manquait et je voulais lui faire savoir de cette façon. Comme on dit, il n'y a que les écris qui restent. Allait-elle la lire ? Je n'en savais strictement rien, mais au moins, elle verrait que je pense toujours à elle, malgré tout. Sortir seule, ce n'était pas dans mes habitudes, elle était toujours avec moi, sauf si elle avait un empêchement de dernière minute.
La savoir près de moins me rassurait, j'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver, que j'étais en sécurité, elle était ma grande soeur, là pour veiller sur moi. Je savais que je n'étais pas seule, si j'avais des décisions à prendre, si je voulais avoir des conseils, c'est vers elle que je me tournais et personne d'autre. Me confier à mes parents, ce n'était pas possible et je ne voulais pas les mêler à mes histoires, à mes problèmes. Je savais que je n'aurais pas été jugée , mais je me sentais mieux comme ça, en ne disant rien.

« ...Est-ce que tu crois qu'un jour tu seras là près de moi à admirer cette merveilleuse vue ? C'est mon seul souhait à ce moment précis, t'avoir avec moi. J'aimerais que l'on puisse partir dans un fou rire, qu'on ne peut pas contrôler, j'aimerais que l'on puisse sauter dans l'eau sans même se soucier que nous sommes habillées et qu'on s'amuse, qu'on profite ».

Ecrire ces quelques lignes, me font mal. Aurais-je le courage de terminer cette lettre ? Est-ce que j'aurais vraiment le courage de l'envoyer ? Mais si je ne fais pas le premier pas, est-ce qu'elle le fera ? Je ne veux pas attendre, je veux juste être fixée, est-ce mal ? Qu'un signe me soit donné si c'est le cas. Je ne veux pas attendre pour rien, je ne veux plus.
1h30 plus tard, ma lettre était terminée, il ne me restait plus qu'à aller la poster. L'envoyer aujourd'hui ? Demain ? D'ici quelques jours ? Je verrais.

D'habitude j'apporte toujours mon ipod avec moi, mais aujourd'hui je voulais entendre les bruits de la nature, des sons uniques, spéciaux, pour nous être humain. Ca déposait toujours un sourire sur mes lèvres d'entendre tout ça. En voyant les gens courir de bonne heure comme ça, ça me donnait envie de reprendre le vélo, c'est agréable le matin. Je m'imaginais en train de pédaler, encore à moitié en train de dormir, la situation devenait amusante.
Ce sont des moments de détente que je devrais m'autoriser avant de partir travailler, j'allais prendre le temps d'y réfléchir.

Un arbre était posé derrière moi et l'idée de m'appuyer contre, me traversa l'esprit.
Et si je reposais mes yeux pendant un joli quart d'heure ? Non non, je n'allais pas m'endormir, du moins c'est ce que je pensais. Mes yeux se fermèrent et mon esprit eu envie de partir vagabonder dans mes souvenirs, dans mon passé.

Des images de Londres me revinrent à l'esprit, des moments avec mes parents, avec Julie, avec Joshua. J'étais bien, même très bien, je ressentais un bien énorme, rien ne me manquait, j'avais tout ce dont j'avais besoin. Mais dans l'histoire, deux personnes n'étaient plus là, Julie & Joshua... « Je ne peux plus, je veux une vraie vie de couple, je t'aime, mais j'ai supporté ça trop longtemps. 3 ans et je dis stop, je ne te demande pas de comprendre, mais de respecter ma décision ». Ce fut la dernière phrase que je disais à mon premier amour, Joshua. Mon esprit stoppa à cet instant et je sortais de ma petite sieste avec une larme qui coulait sur mon visage.
Pourquoi mon esprit m'avait fait ça ? Je voulais tout sauf repenser à toutes ces histoires, ça me faisait mal.

Un homme en face de moi faisait du vélo et il manqua de tomber à cause d'une bouteille qui était sur le sol. Je souriais, non pas parce que la situation était drôle, bien qu'elle l'était un peu quand même, mais ça me rappelait une rencontre, pas du même genre, mais presque. Dans deux mois ça fera 1 an que je suis à Mount Pleasant et le premier endroit que j'ai voulu voir a été ce parc. Je le trouvais paisible, loin du bruit de la ville, là où je pouvais souffler un bon coup et là où je pouvais respirer une bonne bouffée d'air pur. J'étais allongée sur un banc tout proche de l'eau, je laissais le soleil poser ses rayons sur moi, j'avais ma musique en sourdine et je voulais juste être là et profiter. Quand tout à coup, j'entendis « splashhh » et un homme parler à haute voix assez mécontent. Je ne pouvais pas rester comme ça, je devais faire quelque chose, l'aider. Il avait en fait échappé son milkshake. Le pauvre, il en avait partout. Je me retenais pour ne pas rigoler, car je savais que pour lui, la situation n'était pas du tout évidente. J'avais sous la main ma bouteille d'eau et un paquet de kleenex. « Tenez, j'espère qu'un peu d'eau fera l'affaire ». Et cette phrase avait déclenché, une rencontre. Une amitié était née, je rencontrais enfin quelqu'un après mon arrivée à Mount Pleasant, ça ne faisait que quelques semaines que j'étais là. Je ne connaissais personne. Je tenais à cette amitié plus que tout, je n'étais pas amoureuse, j'avais une tendresse énorme pour lui, il était celui sur qui je pouvais compter, il était comme mon meilleur ami, il ne pouvait pas remplacer Julie, mais je savais que j'avais besoin de lui, je ne dirais pas que je l'ai su dès les premières minutes de notre rencontre, mais presque, ça paraissait évident. Nos soirées ensemble étaient uniques, on en faisait des singeries. Je me souviendrais de notre soirée où l'on a décidé de sauter dans cette fontaine, on rigolait tellement qu'on en pleurait presque. Il a été celui qui m'a redonné le sourire. Je rigolais pour un rien et c'est ce qui me manquait. Tous nos moments étaient importants. Je ne l'avais pas vu depuis 1 an, j'essayais de ne pas trop y penser, je ne voulais pas souffrir encore plus et me dire qu'encore une fois j'étais seule, sans personne. Il était tout ce que j'avais ici à Mount Pleasant. Et tout d'un coup, je pensais à voix haute, tout en étant dans mes pensées : « Il s'appelait Jason » •

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• J'aurais aimé continuer à rêvasser, j'étais bien, je sentais toujours les rayons du soleil sur moi. Et tout en appréciant ce moment, je ne pouvais me détacher de cet instant que j'appréciais au plus au point, c'était bon. Se souvenir des bonnes choses, se sentir sourire, un sentiment de bonheur, de sécurité. Quant au final on se rend compte que tout ça n'est plus pareil aujourd'hui, ou presque, la réalité est difficile à accepter. Il faut savoir faire avec.

A cet instant précis, mon cerveau était parti sur Jason, je me rappelais nos folies, nos délires, tout. Ce sont des souvenirs que je garderais toujours en moi, je ne pourrais jamais les oublier, l'oublier. On ne se connaissait pas depuis des années, mais il aura marqué ma vie, il a déclenché ce changement chez moi, j'étais devenue meilleure, confiante avec Jason à mes côtés. Maintenant, je ne recommence pas tout à zéro, mais presque. Est-ce que j'avais le droit de lui en vouloir ? Au fond de moi je ne savais pas vraiment. Après tout, j'étais qui pour juger quelqu'un ? Personne. Si je devais compter toutes mes erreurs de faites, la liste risquerait d'être longue ! Il a fait un choix, pour une raison et je ne saurais jamais pourquoi. Qu'est-ce qui avait pu provoquer ça ? Si seulement je le savais.

« Il s'appelait Jason », voilà que je pensais à voix haute. Malgré ça, je ne voulais pas ouvrir les yeux. J'étais bien, je voulais encore rester dans cet état un peu plus longtemps.
Et quelques instants plus tard, une voix s'était approchée de moi en disant : « Il s'appelle toujours Jason ». Je rêvais, ce n'était pas possible autrement, qui aurait eu le courage de venir vers moi et de me parler ? Qui était cet homme ? Et là tout à coup, je m'étais levée si brusquement que ma tête tournait, j'étais à la limite du malaise. Et là mon regard se stoppa net, je regardais, je dévisageais cette personne en face de moi, à quelques centimètres de mon visage et là je ne pouvais pas faire autrement et mon premier mot a été : « Jason ». Je ne rêvais pas, il était là. Bien là. J'étais réveillée, bien comme il faut. Mon esprit me disait de partir loin, très loin. Mais moi, qu'est-ce que je voulais réellement ? Le laisse partir à nouveau ? Et pour combien de temps ? J'avais des questions et je voulais avoir des réponses. Etait-il capable de me dire tout ce qui s'est passé dans son esprit ce jour-là ? Aurait-il le courage ? Même si c'était dur à entendre, je devais savoir, il me devait une explication, aussi difficile soit elle à entendre. Tout se brouillait en moi, je ne savais pas quoi faire, devais-je sourire ? Pleurer ? Etre heureuse ? Car oui, quelque part je l'étais. Le revoir près de moi, c'était comme un soulagement, comme si rien ne pouvait m'arrêter. Il représentait, l'homme, mature et qui prend soin des personnes autour de lui, protecteur, c'est le mot que je cherchais. Il l'était, à sa façon et j'aimais ça.

« Jason...tu es revenu ». Et là tout naturellement, des larmes coulaient sur mon visage. J'essayais de me contrôler du mieux que je le pouvais. Je pouvais à peine tenir sur mes jambes. Je m'étais laissée tomber sur le sol et je continuais à le fixer sans rien dire. Et dans ma tête je revoyais tous nos souvenirs, notre complicité, c'était comme un film qui défilait. Mais la scène qui était en mode repeat, c'était Jason qui partait, sans même que je le sache. Je ne ressentais aucune haine. Avant j'aurais certainement eu une réaction bien différente. Mais j'avais changé. Sans même y réfléchir, ma question avait été la suivante : « Pourquoi ? » - Courte, mais probablement efficace. Je n'attendais pas à un grand discours, juste une vraie réponse. Qui pouvait me rassurer, rien de plus, il me connaissait un peu, il devait s'en douter.
Allait-il rester cette fois ou devait-il repartir ? Peut-être qu'il voulait s'assurer si j'allais bien ou je ne sais quoi. Je voulais profiter de ce moment autant que je le pouvais. J'essuyais mes larmes et je devais absolument boire. Mes mains tremblaient. Le reste de cette journée s'annonçait assez particulier, éprouvant peut-être aussi. J'essayais de me ressaisir, il fallait que je prenne sur moi. Je me relevais tout doucement, en enfilant mon pull très large et léger à la fois, il appartenait à mon premier amour, Joshua. J'avais comme des frissons qui me parcouraient. C'est donc ce que l'on ressentait quand quelqu'un revenait dans votre vie ?. Et tout à coup, je me suis mise à sourire comme une enfant. Une enfant soulagée. Je tirais sur les manches de mon pull, c'était un signe de stress chez moi. Et je devais lui dire ceci : « Tu t'es absenté bien longtemps, mais te voici de retour ». C'était tout ce que je pouvais dire. Je voulais le prendre dans les bras. Mais je ne savais pas quelle réaction il pouvait avoir face à ça. Ce qui comptait, c'est qu'il était là. •

JASON & BROOKE

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Profiter du soleil, de cette superbe journée, c'est tout ce que je voulais, rien d'autre. Je ne m'attendais pas à une telle surprise, inattendue fut-elle.
Je pouvais sentir mon coeur battre à 100 à l'heure, c'est ce que j'appelais de l'émotion. Je voulais contrôler mon corps, mais en vain, c'est comme si je n'avais aucun contrôle sur lui. Je devais me calmer et essuyer mes larmes et être forte et prête à entendre ses explications, du moins si il le voulait et le pouvait, je n'allais pas le forcer, il était libre de faire ce qu'il voulait.
Jason était de retour, de retour dans ma vie ? Ou bien il venait me dire que tout était fini, que notre amitié, notre lien si fort n'existait plus ? Voulais-je réellement entendre une telle réponse ?

Je le voyais mal, ne sachant pas trop quoi faire, il avait l'air surpris. Sentir sa main sur mon épaule me réconfortait, il savait que de me laisser comme ça, ce n'était pas ce qu'il fallait, il savait comment j'étais, comment je fonctionnais. Je n'étais pas quelqu'un qui passait son temps à dire ce qu'il fallait faire, quelles réactions avoir etc... non, je n'étais pas une fille comme ça, j'estimais que chacun avait droit à sa chance, peu importe les raisons d'un départ. Du moment que l'on me donnait une explication. Je ne demandais pas toute l'histoire, juste l'essentiel.
Dans sa vie il n'avait pas que moi. Il avait des connaissances, des amies, il avait son propre passé et parfois celui-ci pouvait de temps en temps surgir de nulle part, sans que l'on demande quoi que ce soit. Allait-il me mentir, allait-il avoir le courage de me dire pourquoi ? Je savais qu'il était franc, enfin, c'est ce que je croyais, jusqu'au jour où il a décidé de partir en me laissant comme ça, sans rien.

Il n'avait pas forcément envie d'en parler, d'où sa réponse. Je ne voulais pas tout savoir de A à Z, simplement savoir pourquoi était-il parti si brutalement, sans même me laisser un mot. « Ne crois-tu pas que tu me dois bien ça ? » - Je me sentais mal, il fallait que je retrouve mes esprits. Je tenais debout, c'était un vrai miracle, après un tel choc. Je soufflais un bon coup en regardant autour de moi, rien n'avait bougé, la Terre était toujours pareille, aucun changement, j'étais soulagée.
Je cherchais quoi lui dire, être debout l'un en face de l'autre devenait un peu gênant, j'avais l'impression que l'on nous regardait. En le fixant bien droit dans les yeux, ma seule phrase a été : « Mr Rosebury, allons nous asseoir, ce banc est libre, ça tombe bien, j'ai 2/3 questions pour vous ». Je n'arrivais pas à être sévère, pas avec Jason, c'était stupide, je le savais bien. Je ne voulais pas de dispute, rien de tout ça. Je voulais le toucher pour voir si je ne rêvais pas, mais il aurait peut-être trouvé ça déplacé. Il était prêt à entendre mes questions que j'avais à lui poser, c'était à moi de trier toutes ces questions et de choisir les plus directes. Chose qui n'était pas facile. Là tout d'un coup, je me retrouvais toute seule avec moi-même. Personne ne pouvait m'aider, surtout pas Jason, il devait déjà avoir une pression énorme sur les épaules, avait-il peur au fond de lui ? Ou savait-il déjà quoi répondre, peu importe mes questions ? Je ne pouvais le deviner. C'était à moi de me lancer la première...
« Es-tu parti à cause de nous ? De notre amitié ?  Ou avais-tu peur de ce qui aurait pu se passer par la suite ? ». Comme questions plus directes, on ne pouvait pas faire mieux, ou alors je ne m'y connaissais absolument pas. Je ne voulais pas le stresser, je le laissais réfléchir et je portais mon regard sur autre chose que lui.

Je regardais le soleil qui reflétait sur l'eau, on aurait dit que des étoiles avaient été lâchées, ça brillait tellement, c'était magnifique. Je ne pouvais pas lui faire promettre qu'il resterait à Mount Pleasant pour toujours, je voulais juste qu'il me rassure, que n'importe où, où il ira, il me donnerait des nouvelles, que l'on se verrait malgré tout. J'essuyais une larme qui coulait sur ma joue, l'émotion était présente, j'essayais de canaliser tout ça. J'avais installé mes jambes sur le banc et j'avais appuyé ma tête dessus, je fermais les yeux un instant. Je reprenais ma respiration, j'imaginais les réponses de Jason, même si elles allaient être totalement différentes de ce que je pouvais imaginer. Je le savais très bien. Est-ce que je pouvais retrouver ce Jason qui était plein de bonne humeur, qui était là à me faire des farces ? Je me souviens de cette fois où nous avions rendez-vous, il était venu chez moi, avait sonné à la porte et quand j'avais ouvert, il avait surgi avec de la crème chantilly et me l'avait étalé partout sur le visage. J'en rigolais encore aujourd'hui. J'espérais retrouver ces moments. Je l'espérais plus que tout, Mr Jason Rosebury m'avait manqué...