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 Hi society, welcome problems. | Noam.

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MessageSujet: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyDim 10 Juin - 4:55

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Lentement, mes yeux s'ouvrirent sur ma chambre bercée par une lumière matinale. Baillant aux corneilles, mon regard se porta vers mon réveil : 10:43. Je ne m'étais pourtant pas couchée si tard pour me réveiller à une heure si tardive... Étrange. Toutefois, je sentis que mon corps réclamait à nouveau une cure de sommeil et, n'osant pas le contredire, je reposai immédiatement ma tête sur mon coussin afin de retrouver l'obscurité. Tandis que je sentais peu à peu mes muscles se détendre, ma tante pénétra dans mes appartements en me secouant comme une vulgaire bouteille d'agrume : «  Ta voiture ! Où est ta voiture ?! On a dû te la voler, habille-toi, il faut aller au commissariat. » On s'étonnait parfois de découvrir au détour d'une page de journal qu'un crime avait été commis dans un cadre familial. A présent, je comprenais cette folie passagère, voulant assassiner Elizabeth sur place pour la punir de ne pas connaître le mot « délicatesse ». Je me redressai immédiatement et, histoire de retrouver un semblant de sérénité, je fermai mes yeux un instant. Une fois que je me sentis apaisée, je pointai mon index vers elle : « Me réveiller d'une telle manière c'est inhumain. Pour répondre à ta question : non, on ne m'a pas volé mon 4x4, il est juste tombé en panne hier soir. Sur ce, je t'invite à me préparer un petit-déjeuné digne de ce nom avant que je ne t'étripe sur place.  » Mes derniers mots étaient bien sur faussement menaçants et pour cause, j'esquissai un petit sourire avant de suivre ma tante, visiblement soulagée par cette nouvelle. Tout en m'installant sur le canapé, je pris le temps d’appeler le garagiste afin d'avoir quelques nouvelles à propos de mon véhicule. Manifestement, il ne pourrait avoir la pièce qu'en début de semaine prochaine, évidemment, c'était ma chance. «  Bon, ce soir j'ai un dîner avec le personnel de l'hôpital et que tu le veuilles ou non, je vais devoir m'emparer de ton cabriolet ce qui ne m'enchante pas du tout. Tu ne pourrais pas acheter quelque chose de plus puissant ? J'ai toujours l'impression de... Merci !» dis-je avant de lui offrir un bisou sur la joue. Liza était revenue vers moi et, sans rechigner sur la quantité, elle avait installé petit à petit beignets, café, biscuits, fruits et autres gourmandises sur la table. «  Mais du coup, comment tu as fait pour rentrer hier soir ? » Je lâchai mon croissant immédiatement, presque surprise par sa question qui se voulait pourtant sans ambiguïté. « Oh c'est hum... Noam ! Heureusement d'ailleurs car ton charmant fiancé m'a laissé en plan. » Riant doucement et mal à l'aise par cette situation, je me levai illico en prenant une dernière tartine en main. J'étais consciente que ma façon d'agir était loin d'être habituelle et pouvait sans aucun doute me trahir mais je devais avant tout lutter contre moi-même pour ne pas revoir ces images cruellement exquises. «  Ça alors, c'est fou comme cet homme est dévoué. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi donneur ! » Je mordillai ma lèvre en montant rapidement les marches de l'escalier comme pour éviter tout regard accusateur. «  Ah ça pour être donneur... il est donneur oui ! » Réprimant un sourire conquis, je filai sous la douche afin de refouler ces souvenirs qui commençaient peu à peu à me hanter de nouveau.

Après avoir cranté ma chevelure blonde pour donner un air rétro à ma tenue, je jetai un dernier coup d'oeil à mon miroir. Vêtue d'une robe bustier m'arrivant jusqu'aux chevilles, celle-ci était pourtant raccourcie sur le devant, offrant une vue imparable sur mes jambes légèrement halées. J'avais opté également pour une étole en – fausse – fourrure blanche pour étouffer cette brise nocturne. Enfilant une paire de talon, je pris le volant sans plus attendre, frustrée de devoir conduire un tel veau. Sur le chemin, je commençais d’ors et déjà à me poser un tas de questions. Comment allais-je pouvoir aborder cette soirée ? Noam était avant tout mon supérieur ce soir, j'allais donc devoir m'en tenir qu'aux simples formalités. C'était tout simplement insurmontable et pourtant, je devais m'y tenir afin de rien laisser paraître : l'histoire se répétait inlassablement. A peine garée, je sentais mon estomac se nouer peu à peu, envisageant toutes les possibilités qui s'offraient à moi. Malheureusement, Ginger Drett m'accosta sur le parking, manifestement curieuse de mon nouveau moyen de locomotion. «  Tiens, nouvel achat ?  » Enclenchant la fermeture centralisée, je commençais à marcher vers l'entrée du restaurant sans même l'attendre : cette jeune fille pas plus haute que trois pommes m’insupportais. «  Non, la mienne est tombée en panne. » répondis-je simplement mais, manquant de trébucher, elle tenta de me rattraper visiblement intéressée par cette révélation. «  Hier ? Avec cet orage... Comment tu as fait ? » Depuis quand voulait-elle copiner avec moi ? Pensait-elle vraiment avoir un scoop à l'issu de cette conversation d'une médiocrité hors normes ? Je me présentai à l'accueil mais, bloquant mon passage, elle s'attendait à ce que je lui réponde sur le champs. Je soupirai en indiquant mon identité au major d'homme. «  J'ai fait, tout simplement. » La contournant, je sentais déjà que ce dîner allait s'éterniser pendant un très long moment à ce rythme là. Parcourant la salle du regard, bercée par une douce musique d'opéra, je vis au loin la table qui m'était destinée. Le directeur, sa femme, deux internes, monsieur Beaulieu s'était également déplacé en personne aux côtés de son épouse. Monsieur Selfried, quelques infirmiers, Ginger qui m'avait devancé et Noam Wilder-Smith, le seul et l'unique. Mon cœur ne fit qu'un bon et je compris immédiatement que la situation allait être on ne peut plus délicate à partir de cette seconde-ci. M'armant d'un sourire à toute épreuve, je me dirigeai vers eux d'un pas déterminé : il fallait que j'y arrive même si je sentais le sol se dérober sous mes pieds lorsque mes prunelles s'attardaient un peu trop sur le costard de mon coéquipier. Je pouvais à présent détailler son corps dans les moindres détails, un constat qui ne sut qu'agrémenter mon appréhension. «  Bonsoir. » lançai-je avant de serrer la main à chacun des membres du personnel, mon voisin fut le dernier sur la liste.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyLun 11 Juin - 8:58

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Combien de fois faudrait-il supporter ces dîners interminables qui réunissaient soit disant la crème du personnel ? Le directeur tout aussi sympathique soit-il avait toujours eu cette forte propension à aimer les soirées frugales où le bon vin coulait à flots et les rires hypocrites étaient de mise. Depuis qu'il avait été promu, il avait tenu à faire respecter cette tradition plutôt commune dans le monde américain. Jamais personne n'y manquait et pour cause, pour certains c'était l'occasion providentielle de bien se faire voir pour espérer plus tard petite compensation. Entre deux plats, se discutaient souvent promotions et augmentation et le sujet ne déviait que rarement sur quelques blagues graveleuses qui étaient tout aussi courtes que mauvaises. Les australiens avaient le monopole de l'humour mais c'était plus sain pour Noam de ne rien laisser paraître. Il avait donc répondu présent malgré lui. Les derniers jours avaient été riches en changement et en rebondissement si bien qu'il avait failli manquer le rendez-vous. Par chance, son supérieur l'avait appelé dans la journée pour lui soutenir combien il était enchanté qu'il ne vienne ce soir à ce fameux petit restaurant italien de Mount Pleasant dont il raffolait particulièrement. Le médecin s'était confondu en politesse et courte entrevue de rigueur avant qu'il ne raccroche et ne se mette à paniquer. Il fallait toujours des heures avant qu'il ne se sente présentable et assez élégant pour oser sortir dehors et là il avait tout juste le temps d'enfiler un costume propre et de s'arranger quelques minutes. Une chemise blanche rayée finement, un pantalon à pinces et une veste cintrée plus tard, il était prêt à sortir. Seul petit bémol revint à sa mémoire quand il allait franchir la porte : « Papa, promis je me débrouille tout seul ! » Des petites mains entourèrent ses jambes tandis que Noam se retournait vers son fils : « Je sais que tu peux le faire. Tu m'as déjà prouvé que tu étais un grand garçon. » Il ébouriffa ses cheveux emmêlés, colla un baiser aimant sur son front puis finit par s'éclipser rapidement.

A croire que le ciel était avec lui, quand Noam franchit le seuil du Leonardo's, on le mena à une table où les convives s'installaient tout juste. Ainsi il n'était pas en retard. Avec sa carrière de futur chirurgien, l'homme avait appris la ponctualité, qualité qui lui avait fait grand défaut jusque là. Il serra la main au directeur et salua poliment sa femme qu'il connaissait vaguement. « Vous êtes resplendissante madame. Monsieur ne cesse de nous le rappeler chaque jour. » L'intéressée rougit légèrement et donna une tape sur l'épaule de Noam avec sa pochette noire satinée qui faisait office de sac à main. « Je vois qu'il vous a bien briefé avant d'arriver. » Il ne l'avait aperçue que lors des grandes occasions mais il pouvait déjà affirmer qu'elle était dotée des mêmes qualités altruistes que son mari. Le couple Beaulieu et une interne étaient déjà présents et il s'enquit de leur santé également. A peine eut-il le temps de prendre place que les prochains arrivants firent leur apparition. Une autre interne qu'il voyait pour la première fois et évidemment Mr Selfried qui lui accorda un salut des plus glacials. De toute évidence, il n'avalait toujours pas l'humiliation de leur dernière entrevue et c'était avec précaution qu'il s'était appliqué à le fuir depuis. C'était certainement la meilleure idée qu'il ait eu depuis qu'il avait été embauché ici et pour une fois, Noam ne s'en plaignait pas. Il put s'asseoir aux côtés de la femme du directeur uniquement le temps d'un instant puisque ce fut le tour de Ginger d'arriver. Ils arrivaient au compte-goutte, c'était typique de ces soirées-là et vous passiez plus de temps à vous relever pour saluer les nouveaux que réellement assis. Ginger et Althéa avaient tout compris : apparaître les dernières leur assurait entrée remarquée et la peine d'attendre les autres. Quand Ginger s'empressa de prendre place au dernier côté libre de Noam, la silhouette d'Althéa se dessina jusqu'à eux. Elle était toujours sublime et la façon d'avoir coiffé ses cheveux la rendaient d'autant plus désirable avec cet aspect rétro en plus. Des images peu recommandables lui parvinrent immédiatement en tête mais c'est tant bien que mal qu'il garda contenance et pur intérêt professionnel. Ça n'était pas le moment d'éveiller les soupçons par lors de moments aussi importants que celui-ci. Elle dit bonsoir à tout le monde puis il fut le dernier. Impassible, il frôla son bras en toute amitié avant de l'embrasser comme il avait fait avec toutes les autres femmes ici présentes : « Bonsoir Althéa, vous êtes très belle. » Le tutoiement était fréquent dans les couloirs de l'hôpital mais le cadre chic et officiel du Leonardo's était plus propice au vouvoiement courtois. Noam reprit sa place et force fut de constater qu'elle ne passerait pas la soirée à côté de lui. Ginger avait bien pris soin de réserver son siège en y accrochant son petit sac vert. Althéa se retrouvait donc en face de lui mais par un hasard des plus chanceux, la femme du directeur échangea sa place avec la jolie blonde puisqu'elle préférait se trouver plus près des toilettes. C'était probablement une conscience féminine et soucieuse de son paraître qui l'avait poussée à un tel changement et Noam admirait un tel féminisme à l'âge de la dame. Il avait maintenant Althéa à sa gauche et Ginger à sa droite. De l'animation en perspective. Sans attendre, le directeur finit par se lever et annoncer d'une voix chaleureuse : « Et bien nous sommes au complet pour ce soir. Je remercie chacun de vous pour sa présence, vous êtes aussi importants pour notre hôpital que chers à mon cœur. Après plusieurs décennies à ce poste, je ne me lasse pas de ce petit dîner et j'ose espérer que vous passerez une agréable soirée en notre compagnie. » Il saisit son verre qui fut rempli comme tous les autres d'un fond de champagne et le leva à l'attention de ses invités. « Et sachez que les exquises escalopes à la milanaise de Leonardo me mettront en de bonnes conditions pour discuter affaires ! » Alors qu'un rire prenait l'assemblée, tous levèrent alors leur verre et trinquèrent tandis que monsieur le directeur reprenait sa place. Tout s'annonçait normal pour le moment...
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyLun 11 Juin - 10:37

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J'étais plutôt réticente à l'idée de participer à ce dîner. Connaissant la politique de Mount Pleasant, apparences et rires hypocrites seraient très certainement au rendez-vous. Ce n'était plus une surprise, cette ville était bercée par de nombreux artifices, permettant aux habitants de montrer leurs plus belle image. Lorsque j'avais emménagé, je m'étais sentie en totale opposition avec ce slogan, aimant les personnes naturelles et spontanée, j'avais très vite compris que cette espèce était en voie de disparition dans les alentours. Petit à petit, j'avais donc appris à me tenir à carreau, à ne laisser dépasser aucune mèche rebelle et arborer un sourire on ne peut plus trompeur. Ces gestes étaient désormais devenus routiniers, comme si ma personne disposait de plusieurs facettes prête à s'enclencher dans n'importe quelle situation. Néanmoins, les récents événements m'avaient prouvé à quel point toutes ces manies étaient stupides. Comment agir de façon nonchalante face à un potentiel assassin ? Bien sur, être méfiante face aux autres n'amènerait à rien pourtant, il fallait le reconnaître : un barbare rodait dans le coin, prêt à sévir à n'importe quel moment. Si ça se trouve, je lui avais servi un café lorsque je travaillais encore au Blaine's Coffee, peut-être même que je l'avais renseigné sur la direction à prendre au détour d'une rue bondée. Comment discerner le vrai du faux ? C'est en entrant dans ce restaurant italien que ces interrogations revinrent immédiatement troubler mon esprit. Je pus voir Noam au loin, visiblement dans la plus grande des décontractions, comme si je l'avais simplement quitté en fin d'après-midi en clôturant un dossier. C'est à ce moment même que je compris à quel point les apparences pouvaient s'avérer utiles. J'excellai en la matière, je pouvais donc avancer sereinement sans que l'on puisse distinguer la moindre tromperie. Pourtant, je mis un certain temps avant d'entrer en scène, tentant de réunir tout le courage dont j'aurais besoin au cours de cette soirée.

Noam était définitivement un dieu en la matière. Flegmatique, il avait décidé de me vouvoyer en me serrant simplement la main pour ensuite déposer un bref baiser sur ma joue. Astucieux. Je mis donc rapidement un terme à cette simple embrassade en souriant à sa remarque, un sourire méticuleusement étudié. « Merci beaucoup. » Parcourant la table du regard, je compris qu'aucune place ne nous était destiné par avance. J'avais donc l’embarras du choix et instinctivement, je voulus m'asseoir juste à côté de mon voisin mais Ginger avait bien évidemment marqué son territoire. Elle allait certainement prendre un malin plaisir à lui lancer quelques avances subtiles au cours du dîner, classique. Alors que je m'apprêtai à m'asseoir face à Noam, la femme du directeur me demanda s'il était possible d’inter-changer nos places afin qu'elle puisse être plus proche des lieux d'aisances. Sans scrupules, je lui avais naturellement cédé mon siège pour enfin m'installer aux côtés de mon voisin. Je pris soin d'enlever mon étole blanche et de la déposer juste derrière moi, au cas où une brise fraîche viendrait perturber cette chaleur ambiante. Le directeur prit donc les commandes en nous offrant un discours bref mais agréable. Levant à mon tour mon verre de champagne, les invités ne tardèrent pas à s'enthousiasmer en trinquant ; je m'étais moi-même surprise à rire volontiers à sa dernière remarque. Finalement, la soirée s'annonçait plutôt bien ce qui me détendit machinalement. Monsieur Beaulieu ne tarda pas à reprendre la parole afin de s'adresser à moi, petite stagiaire débutante en médecine.   « Alors très chère Althéa, comment se passe votre stage ? » Alors même que j'étais sur le point de lui répondre, Selfried prit les devants, n'hésitant pas à me sur-complimenter. Se sentait-il redevable de quoi que ce soit ? Cela me faisait doucement rire, venter mes pseudos qualités ne l’amènerait à rien.   « Oh Althéa est la stagiaire rêvée. Elle est on ne peut plus rigoureuse, il est difficile de la détourner de son travail une fois qu'elle a le nez dans ses recherches. Je suis honoré d'être l'un de ses supérieurs, n'est-ce pas Noam ? » Je manquai d'avaler de travers. S'était-il vraiment adressé à mon voisin ? Celui avec qui j'avais passé ma nuit dernière ? Difficile d'être impartial et pourtant, je me doutais bien qu'il s'en sortirait haut la main, comme à son habitude. Je reposai mon verre et, sans prêter attention au reste de la table, mon regard se porta automatiquement vers le biochimiste.   « Le stage se déroule à merveille. Et même si je ne pense pas mériter ces compliments, je dois avouer que j'apprends chaque jours, c'est tellement enrichissant de se retrouver dans un réel cadre de travail. De plus, j'ai deux supérieurs formidables, je ne pouvais vraiment pas rêver mieux. » Quelle remarque hypocrite, je m’impressionnais moi-même à la seconde où j'eus terminé de parler. Bien sur, Noam était un acolyte hors pair, en toute subjectivité mais ce n'était très certainement pas le cas de Selfried qui s'amusait à défier ses compétences en matière de séduction. J'ouvris enfin ma carte, comme tous les invités, tentant de ne pas trop m'attarder sur Noam afin de ne pas divaguer. C'est alors, que la femme du directeur rompit ce silence en s'adressant au personnel.   « Bon dieu, l'orage d'hier soir était mémorable. Moi qui suis craintive de ce genre de tempête, je peux vous dire que je n'ai pas dormi sur mes deux oreilles. » Seigneur, pourquoi avait-elle décidé d'aborder ce sujet en particulier ? Je me contentai seulement d'approuver ses propos, les autres invités commençant à agrémenter la conversation sur les dégâts de mère nature. J'étudiai mon menu lorsque Ginger eut le malheur de prononcer quelques mots, faussement compatissante. Bon sang, pourquoi devait-elle constamment rajouter son grain de sel ?   « Tout à fait ! J'ai eu du mal à rentrer chez moi et je ne parle même pas d'Althéa qui, la pauvre, est tombée en panne sur la route. » Je soulevai à peine mon regard, tentant de ne pas incendier cette petite rousse un peu trop bavarde à mon goût. Inconsciemment, elle avait su réveiller à nouveau quelques souvenirs en rapport avec cette fameuse nuit.   « Bloquée sur la route ? Mais comment avez-vous pu vous sortir d'une telle pagaille ? » La femme de mon chef avait l'air peiné et fortement intéressé par mes déboires passés. Je sentais peu à peu les regards se braquer sur moi et je compris que mes yeux ne devaient en aucun cas croiser ceux de mon coéquipier.   « Oh eh bien... On est venu me chercher avant que je ne prenne la foudre. » L'humour, quelle sublime invention. Sans plus tarder, je baissai les yeux vers ma carte, heureuse d'avoir pu échapper tant bien que mal à cette situation on ne peut plus embarrassante.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyVen 15 Juin - 10:30

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Dès le discours de son supérieur, Noam s'était quelque peu détendu. Ce personnage avait le don d'être d'une franchise et d'une joie sans faille même lors de situations de crise. C'était lui qui avait rétabli la réputation d'un hôpital un peu vieillot. Depuis qu'il était aux commandes, il s'investissait pour moderniser l'établissement et le rendre à la pointe des technologies. La présence du biochimiste de renommée à ses côtés n'était pas anodine. Son partenariat avec les recherches et les appareils de Monsieur Beaulieu avait été le fruit d'un long labeur depuis plusieurs années. Il y était allé au culot lui-même avec son assurance de tenir entre ses mains un personnel prometteur. Il l'avait contacté et depuis c'était non seulement une grande entente professionnelle mais également une profonde amitié qui liaient les deux hommes. Noam lui-même aurait aimé partager un tel coup de foudre professionnel avec un de ses collègues. C'était le cas jadis. Marlon n'avait pas été que son acolyte d'études et son camarade de jeu. Il avait été l'alter-égo, les âmes sœurs qui étaient destinées à faire de grandes choses à deux. Malheureusement, ce destin qu'ils s'étaient créé était terriblement compromis désormais. Le médecin refusait de lui adresser la paroles et c'est parfois, durant ces rendez-vous à la fois sérieux et décontracté, qu'il regrettait amèrement de ne pouvoir les vivre en compagnie de son fidèle compagnon. Sans défaillir, Noam se joignit aux autres pour lever son verre et trinquer à la santé de leur environnement hospitalier. Ils avaient tous un point commun : ils croyaient en leur cause et leurs résultats probants. Finalement l'ambiance était plutôt bonne enfant jusqu'ici et il commençait à se flageller mentalement d'avoir failli oublier cette soirée-là. Même si la compagnie des autres lui était agréable – hormis une ou deux mais il les supportait pour l'heure -, il avait également répondu présent pour une raison. Sa formation de résident commençait à se faire longue. Il lui fallait encore plus de deux années avant de devenir titulaire et c'était une responsabilité lourde à porter. Il se sentait de plus en plus frustré dans son travail, faute de plus de libertés. Il était bien déterminé à convaincre le directeur de son engagement afin qu'il lâche plus de leste pour lui permettre de prendre plus de décisions dans son service. Noam voulait enfin s'imposer un peu plus à l'instar de Mr Selfried qui n'avait pourtant pas été le favori pour prendre la tête du service de biochimie.

Enfin Beaulieu prit la parole pour interroger Althéa à propos de son stage. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il fut mouvementé, entre l'attaque de l'inconnu qui lui avait valu un séjour en tant que patiente et sa vie privée qui prenait un étrange tournant, elle ne devait pas se sentir délaisser entre ces mur blancs. Alors que Noam lui adressa un regard pour écouter sa réponse qui allait être parfaite, Mr Selfried trouva approprié de lui couper la parole et d'en faire les éloges lui-même. Il ne ratait jamais une occasion de se mettre en avant même quand c'était dans le but d'amadouer la stagiaire dégoûtée de son comportement. Contre toute attente, il demanda le soutien de Noam qui ne se laissa pas pendre au dépourvu. « Je suis entièrement d'accord. C'est une stagiaire très dévouée à son travail et nul doute qu'elle devrait continuer dans cette voie-là. Nous n'avons que des excellents employés autour de cette table, je me permets aussi de saluer les deux internes également qui font un début de parcours exemplaire. » Il était obligé de demeurer impartial et si les deux fameux internes avaient été choisis entre tous – avec l'aide de Noam d'ailleurs -, ça n'était pas pour rien. Ils étaient aussi irréprochables. Althéa reprit le flambeau et lorsqu'il entendit sa voix douce qui lui avait murmuré bien d'autres choses moins avouables à un autre moment, il trouva bien plus salutaire de plonger le nez dans sa carte pour préparer sa commande. C'était devenu soudain si compliqué d'être près d'elle en devant feindre le détachement. Devoir agir comme il agirait avec Ginger ou la femme du directeur était une idée tant incongrue qu'il s'en trouvait tout démuni. Mais la fatalité ne l'entendait pas de cette oreille et ajouta un peu de piment quand l'épouse leva la voix pour évoquer l'orage de la veille. Il avait été aussi unique d'avoir un tel temps à cette période de l'année que ce qui s'était passé cette soirée-là avait été tout autant mémorable. Observateur, il leva juste ses yeux verts de la carte pour considérer toute l'assemblée. Ginger mentionnait maintenant Althéa qui avait du lui raconter. Pourquoi une telle erreur ? Ginger était connue pour être la femme la plus pipelette de tout l'étage. Que ce soit avec les patients ou ses semblables, elle parlait tout le temps et c'était souvent pour ne rien dire d'ailleurs. Curieux de savoir comment la jeune blonde allait s'en sortir, il la regarda en même temps que tous les yeux interrogateurs des convives. La pirouette fut bien exécutée et fier qu'elle ait été aussi efficace, Noam se recacha de nouveau derrière sa grande carte de papier glacé avant de dire d'une voix neutre : « C'est là un bon samaritain qui a osé braver cette averse pour venir vous chercher. » Sans qu'on ne puisse le remarquer sinon sur un coup de chance de ses voisines de table, il ne put réprimer un sourire malicieux. C'était presque excitant de jouer ainsi les inconnus mais l'homme prenait bien garde à ne pas faire de faux pas. Ça n'était pas lors de ce dîner que la vérité allait éclater. Il avait bien d'autres projets et il ne voulait aucun obstacle pour les discréditer. La serveuse intervint alors pour prendre les commandes des entrées. Ce fut chacun leur tour et quand elle eut disparu, les discussions reprirent de plus belle. La femme du directeur entendait bien d'animer cette soirée et ce fut à nouveau elle qui se pencha vers Noam pour lui demander : « Mon mari m'a dit que vous aviez un fils. C'est merveilleux pour un si jeune homme ? Comment s'appelle-t-il ? » Soudain fier comme un coq qu'on l'interroge sur sa merveille, Noam passa une main dans ses cheveux avant de répondre sur un ton paternel : « Il s'appelle Avery. Il a bientôt 8 ans. C'est parfois un monstre qui n'en fait qu'à sa tête mais ça reste un enfant comme un autre. » « Oh c'est le digne fils de son père alors ! » La voix à la fois jovial et perfide qui venait de parler n'était autre que celle de Selfried. Si les femmes attendries rirent autour de la table, seul Noam avait compris le réel affront qu'il venait de lui faire. Voulait-il vraiment s'aventurer sur un tel terrain quand il s'agissait de sa progéniture ? « J'ose espérer que vous connaitrez ce bonheur un jour. Etre un père ça grandit l'esprit. »
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyJeu 21 Juin - 9:48

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Il ne fallait pas se leurrer, ce dîner purement professionnel – bien que quelque peu intimidant – était une occasion en or pour me construire un avenir solide. Entourée de cadors, de géants en matière de médecine, je me devais de faire bonne impression au cours de ce souper afin de me forger une réputation digne de ce nom. Actuellement au simple statut de stagiaire, j'étais sur le point d'obtenir mon diplôme et je devais donc forcer le destin pour obtenir une sécurité d'emploi d'ici la fin de mon année. J'allais enfin entrer dans le monde du travail, une page qui allait être certainement difficile à tourner après toutes ces années de dur labeur. Étrangement, je n'avais pas soif de popularité, je ne me considérais pas plus intelligente qu'une autre et exercer à l'hôpital de Mount Pleasant me convenait parfaitement. Néanmoins, je devais le reconnaître, les places étaient très chères et il était on ne peut plus difficile de se frayer un chemin parmi ces brillants chirurgiens et biochimistes. Mais j'étais déterminée, je voulais exceller dans la matière que je m'étais appropriée depuis maintenant plus de six ans. Briller, me surpasser, examiner et agir, voilà quels étaient mes objectifs, j'étais à présent la seule maîtresse à bord, j'avais toutes les cartes en main. Les invités qui m'entouraient autour de cette table pouvaient très certainement donner un tournant à ma carrière et j'étais bien sur résolue à saisir cette chance inouïe. Je n'étais pas dupe, ce soir chacun œuvrait pour sa poire et pour son propre bénéfice, voilà pourquoi je ne désirais pas manquer à la règle : nous étions tous sur le même ring, prêts à dégoter la moindre opportunité à saisir.

Mon supérieur avait donc répondu à la perche lancé par monsieur Selfried en toute impartialité, mêlant bien sur les autres internes qui œuvraient également pour la bonne cause. C'était parfaitement légitime, ils étaient extrêmement compétant et méritaient leurs places tout autant que la mienne. Mon sourire se voulait sincère – peut-être bien le premier de la soirée – en écoutant les louanges que Noam m'avait adressé. Sa maîtrise était admirable et en devenait presque déconcertante, il était remarquable et je commençais à m'en rendre compte au fil des jours. Je pris à mon tour la parole pour m'adresser enfin à Mr Beaulieu et, bien évidemment, je lui avais répondu en toute droiture, tâchant d'inclure mon supérieur collant à contre cœur. C'est alors que la discussion dériva vers un sujet quelque peu épineux – tout du moins pour mon acolyte et moi-même - : l'orage de la nuit dernière. Prise sur le fait accompli, j'avais dû avouer à Ginger mes déboires sur la route et, sans gêne, elle n'avait pas hésité à lancer cette anecdote auprès de la femme du directeur. J'essayai tant bien que mal d'éviter tous regards déstabilisant – notamment celui de mon voisin à vrai dire - pour rétorquer quelques mots amusants, prenant la situation de façon dérisoire. Heureusement, j'eus droit à l'effet escompté pour mon plus grand plaisir mais, mon acolyte semblait joueur ce soir-là puisqu'il n'hésita pas à rajouter une phrase très loin d'être anodine. Je manquai de m'étrangler et, instinctivement, je jetai un coup d'oeil autour de moi comme pour vérifier que personne n'avait pris connaissance de cette petite farce. Je détournai mon regard vers Noam qui prenait un malin plaisir à se cacher derrière sa carte et, d'un air presque enthousiaste, je lui répondis : « C'est vrai oui. J'ai eu vraiment beaucoup de chance hier soir, c'est le cas de le dire. » Insistant sur la graduation, nous étions les seuls à pouvoir distinguer l'allusion ce qui était assez jubilatoire en un sens. Peu de temps après, la serveuse vint donc à notre rencontre pour prendre note de nos commandes. Après coup, la femme du directeur reprit le fil de la discussion et lorsqu'elle questionna Noam sur Avery, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire attendri. Bien sur, je ne comptais pas avouer ouvertement que je connaissais très bien le petit garçon, ce n'était pas du tout le moment approprié. Cependant, Selfried brisa ce moment de douceur pour inclure une petite remarque qui cachait naturellement un message à l'attention de mon acolyte. Se trouvait-il vraiment intéressant? Je pris donc une gorgée de champagne pour ensuite rétorquer : « D'ailleurs monsieur Selfried, j'attends toujours votre signature sur mon rapport de stage, ce n'est pas très sérieux tout ça. » Je me mis à rire pour détendre l’atmosphère et, contre toute attente, le directeur lui même ne mit pas longtemps à renchérir : « Je confirme. Il va me falloir ce papier dans les plus brefs délais et, Althéa, nous allons devoir fixer une date pour un entretien. Votre parcours est excellent et irréprochable, vous êtes assidue et efficace voilà pourquoi j'envisage de vous compter parmi nos employés. » Soudain, de nombreux regards admiratifs me scrutèrent et, sans réprimer ma joie, j’acquiesçai immédiatement à sa proposition . L'offre que j'espérais tant venait de m'être servie sur un plateau d'argent, j'étais simplement comblée à cette minute. Mais, parce qu'un bonheur n'arrive jamais sans embûche, Ginger revint à la charge en essayant de réprimer sa surprise derrière un sourire on ne peut plus hypocrite. « Ah alors... Althéa, notre petite stagiaire débutante va donc travailler à l'étage avec nous. Eh bien, voilà une très bonne nouvelle, attendez- vous à un accueil digne de ce nom mademoiselle Handerson. » Était-ce la une mise en garde ? Nos entrées furent finalement servie et, prenant ma fourchette en main, je m'empêchai de lancer ma terrine au visage de l'infirmière. Elle m’insupportais et c'était réciproque : cela promettait donc de nombreuses journées fortes en rebondissements. « Eh bien, j'ai déjà hâte d'y être dans ce cas. » répondis-je sur un ton enthousiaste mais tout de même piquant. C'est alors que la rousse s'abaissa afin de ramasser une serviette au sol, un geste qui me semblait loin d'être innocent. « Tenez Noam, vous venez de la faire tomber. » Menteuse ! Ginger avait l'air d'une cruche et j'avais parfaitement conscience du fait qu'elle était responsable de la chute du morceau de tissu. Voulait-elle vraiment gagner du terrain de cette manière ? La pauvre était bien mal tombée, je ne comptais pas lui faire de cadeaux, plus maintenant tout du moins. Noam et moi avions partagé un moment des plus intimes et, même s'il n'était pas ma possession, je comptais bien sur m'imposer. C'est avec une pointe d'amertume que je pris une bouchée de mon entrée, heureuse d'être enfin épargnée de toute allusion visant à me déstabiliser inconsciemment ou non.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyVen 22 Juin - 9:42

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Noam commençait lentement à se prendre au jeu. Sa voisine et lui s'amusaient depuis déjà plusieurs minutes à sous-entendre l'évidence et les visages de leurs compagnons demeuraient tout aussi extasiés de naïveté. Ils buvaient leurs paroles comme le plus palpitant du récit sans même flairer que tous les protagonistes de l'histoire étaient assis l'un à côté de l'autre. C'était plutôt divertissant de feindre l'indifférence alors qu'il était assis à côté d'une femme qui se creusait peu à peu une place dans sa vie. Il n'avait pu s'y préparer mais aujourd'hui, il était déterminé à lui faire comprendre combien la dernière soirée qu'ils avaient passé ensemble n'était pas anodine. Il n'était pas prêt à l'assumer auprès des autres – il était d'une réserve sans faille à propos de sa vie privée mais il était prêt à s'y faire à l'idée lui-même. Il n'avait qu'une envie : se faire remarquer auprès d'elle, qu'elle ne voit que lui. Son esprit divaguait à travers des gestes évocateurs qu'il mourrait d'envie de faire. Glisser sa main dans ses cheveux de miel, frôler son poignet dans un mouvement nonchalant. Tant de choses qu'il n'aurait osé accomplir auparavant. Elle éveillait des instincts enfouis, des comportements qu'il croyait avoir abandonnés en Australie. Son impulsivité, son intrépidité, tous ces petites choses qui avaient fait de lui un garçon bien dans ses baskets et qui avaient manqué pour créer l'homme à l'apparence irréprochable qu'il était aujourd'hui. A présent, il calculait chacune de ses attitudes, chacune de ses paroles pour en tirer profit. Ce dîner même autour de cette table n'était que le fruit de stratagèmes savamment étudiés, de talent et de conscience professionnels bien sûr mais surtout de ruses adroites. Le monde du travail n'avait jamais été un océan pacifique : au sein d'une surpuissance mondiale telle que les États-Unis c'était des requins et des murènes qu'il fallait affronter pour espérer prospérer dans son domaine. Noam n'échappait donc pas à la règle et il était on ne peut plus paré aux futurs enjeux qui se jouaient là. La récréation aurait bien du temps à saisir après qu'ils eurent tous quitté le restaurant. Maintenant, c'était du sérieux et Althéa aussi requerrait de beaucoup d'attention pour ne pas se faire happer par la masse. Et pour l'instant, elle se débrouillait comme une chef.

La conversation dévia bientôt jusqu'au fils d'Avery. Ils n'étaient qu'à l'entrée, les choses sérieuses n'avaient pas encore démarré. On préférait s'atteler à des futilités pour mieux dissimuler les intentions de chacun qui étaient pourtant d'une lourde flagrance. Sitôt le plat de résistance servi, les esprits allaient s'échauffer dans des négociations intéressantes. En général, Noam préférait rester en retrait mais l'asticoter sur sa progéniture était soudain devenu captivant. Il pouvait clamer combien il était un bon père et Selfried pouvait se donner tout le loisir d'être le plus désagréable possible. Mais enfin Althéa lança le premier pavé dans la mare. Elle réprimandait son directeur de stage sur son manque de sérieux quant à ses responsabilités. Si seulement elle pouvait aussi raconter bien fort ce qu'elle avait vu de lui lors de la soirée à l'hôpital, peut-être auraient-ils la paix durant quelques heures... De but en blanc, ce dernier annonça alors qu'il comptait prendre Althéa dans son équipe. Quelle retournement de situation ! Elle n'était pas encore diplômée que déjà il lui promettait un poste dans son laboratoire. Alors que tout le monde félicitèrent la jeune femme à renfort de mains sur le bras et de regards envieux, Noam était le seul à garder ses yeux verts fixés sur Monsieur Selfried qui passait alors pour le grand patron généreux. Qu'est-ce que cette générosité cachait-elle ? Pensait-il qu'il allait la piéger enfin dans ses filets en lui offrant l'opportunité que lui n'était capable de lui accorder ? Althéa et Noam n'étaient pas dans la même branche. Si tôt ou tard ils seraient amenés à étudier le même cas ensemble, ça ne resterait qu'occasionnel. Sans le croire, une pointe de jalousie tirailla son estomac l'ombre d'un instant. Tandis que Ginger accueillait la nouvelle avec de faux airs complices avec Althéa, le médecin se découvrait des envies d'étouffer l'homme en face de lui avec la mie de pain qu'il était en train de grignoter avec son entrée. Son comportement aurait pu lui couper l'appétit mais au contraire, Noam se trouva une faim de loup. Une faim de n'en faire qu'une bouchée. Pour une fois, Ginger eut une brillante idée en l’interpellant pour lui rendre sa serviette tombée. Il avait pourtant juré qu'il ne l'avait pas posée de son côté mais aveuglé par cette nouvelle jalousie, il n'y vit que du feu. « Merci Ginger, c'est gentil. » Sans jeter un coup d'oeil à Althéa, il adressa un sourire à la jolie rousse qui se sentit tout enorgueillie de son action. Retrouvant sa place sur la chaise, il but une gorgée du champagne avec lequel il avait trinqué auparavant. Bientôt le vin rouge allait faire son entrée et les langues se délieraient alors. Le directeur de l'hôpital et Monsieur Beaulieu devenaient de véritables bout-en-trains, sitôt un léger coup dans le nez. C'était là le meilleur moment pour attaquer, c'est pourquoi Noam se faisait discret sur ses intentions. « Mais dites-moi Ginger, le poste d'infirmière en chef du service vous convient-il ? J'ai eu vent de votre efficacité à cet étage et je dois dire que je suis satisfait de mon choix. Heureusement que Noam m'a appuyé sur cette décision, il y a de ça quelques années. » La révélation venait de tomber : Ginger avait gagné sa promotion grâce au soutien de Noam. Si la plupart des anciens étaient au courant, les plus récents employés autour de la table eux n'en savaient rien. Éclaircissant sa gorge tout en sachant l'effet que l'annonce aurait sur certaines, il trouva soudain son entrée particulièrement attractive et préféra se concentrer dessus, la tripotant du bout de sa fourchette. Cependant, l'infirmière ne lâcha pas le morceau et tout en parlant, elle avait posé une main délicatement vernis d'un rouge bordeaux sur le bras de Noam : « Monsieur le directeur, je ne suis on ne peut plus ravie. Je ne changerai de service pour rien au monde et je sais que si certains débutants viendront se greffer à l'équipe... » Elle lança à Althéa un regard à la fois hautain et satisfait. « ...Je tâcherai de montrer l'exemple. »
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyVen 22 Juin - 22:51

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Inconsciemment ou non, ce dîner était l'objet de nombreux enjeux. Chacun allait bien sur prêcher pour sa paroisse et, si ce repas semblait toutefois convivial au premier abord, il était certain que personne autour de cette table n'allait oublier son objectif premier. Je n'étais pas friande de ces marchandages purement professionnels visant à se valoriser un peu trop dans le simple but d'obtenir une place, je préférais nettement observer ce véritable combat de coq. A vrai dire ce soir-là, mon esprit s'était automatiquement vrillé vers une personne en particulier : Noam. Inutile de le nier, j'avais beau feindre l'indifférence et me cacher derrière quelques remarques innocentes, mon voisin occupait cependant toutes mes pensées. Si cette fameuse nappe saumon pouvait cacher bien des gestes dévoyés, je n'osais pourtant pas saisir l'opportunité de retrouver à nouveau ce contact direct avec lui. Mes doigts me démangeaient, mes jambes croisées se tortillaient sous cette pièce de tissu mais je n'arrivais pas à franchir ce cap, craintive qu'il ne soit pas réceptif à de telles sournoiseries. J'ignorais encore si ce moment passé avait une valeur significative ou bien s'il était la simple cause de circonstances propices à un rapprochement. J'avais l'étrange impression que l'histoire se répétait et cette sensation était tout bonnement infernale. Je ne comptais pas rester inerte pendant sept années supplémentaires à me questionner constamment sur la nature de cette liaison ou à ce qu'aurait été ma vie si j'avais abordé le sujet plus tôt. D'une manière ou d'une autre, j'allais devoir enjamber cette frontière invisible afin d'affronter une bonne fois pour toute l'évidence. Bien évidemment, le moment était actuellement plutôt inopportun et pourtant, l'idée d'accaparer Noam dans un coin était clairement électrisante.

Monsieur Selfried eut cependant le chic de me sortir de ce demi-songe en m'offrant une place presque inespérée qui cachait, sans l'ombre d'un doute, quelques désirs secrets. Mon supérieur m'avait en quelque sorte offert un cadeau empoisonné que j'étais sur le point d’accepter à contre cœur. Il était brillant, certes, mais la simple vision de travailler avec lui et de supporter ses remarques tout au long de la journée me fit hésiter le temps d'un instant. Néanmoins, je ne pouvais le nier, c'était une aubaine en or et, après coup, je m'étais donc décidée à lui adresser un sourire enthousiaste en guide de réponse. J'avais à peine osé jeter un œil à Noam qui, quant à lui, semblait accaparé par sa délicieuse entrée. Était-ce un moyen de se cacher de tout regard suspect à mon égard ? Je n'en n'avais pas la moindre idée à vrai dire , une fois que l'on me servit ma terrine, je ne mis pas longtemps à le recopier, préférant retrouver un semblant d'anonymat. Pourtant, la soirée prit rapidement un tournant révolutionnaire à la suite du geste soi-disant héroïque de la rousse. Le directeur de l'établissement se mit à questionner Ginger sur sa capacité à gérer son service néanmoins, seuls quelques mots attirèrent mon attention. Noam, l'être qui semblait ne pas blairer tout autant que moi cette infirmière, n'avait pas hésité à venter les prétendus qualités de cette jeune femme afin qu'elle obtienne ce poste. Elle n'était même pas capable de mener une situation de crise à bien, voilà pourquoi je fus surprise d'une telle initiative de la part de mon voisin. Un tontiné contrariée, je dégustai ma terrine silencieusement, en faisant mine d'être intéressée par ce nouveau sujet de discussion. C'est alors que je vis sa main se poser sur le bras de mon acolyte du coin de l'oeil et, sans même faire attention, ma fourchette tomba dans mon assiette en un bruit strident. Soudain confuse, j'espérais que cet acte ne trahirait pas mon amertume et, sans un mot, je repris une bouchée. Seigneur, avait-elle déposé de la glu sur sa paume pour ne plus vouloir se décoller de ce minuscule contact ? Je maudissais intérieurement ce foutu dîner, voyant qu'il prenait inévitablement une tournure qui me déplaisait énormément. Pourtant, je ne devais rien laissé percevoir ce qui, actuellement, ne m'amusait plus du tout. D'un air hautain, Ginger m'adressa un sous-entendu qui me laissa de glace, je ne comptais pas me plier à ses règles, sous aucun prétexte. Brusquée par l'envie de m'en aller sur le champs, je trifouillai mon entrée avec mon couteau sans même m'en rendre compte. « Ginger, vous pouvez me passer la vinaigrette s'il-vous plaît ? » demandai-je comme pour couper court à toute remarque visant à m'incendier volontairement. Sans un mot, elle me passa la bouteille en verre en se servant de son autre bras, un détail qui ne m'avait bien sur pas échappé. J'approvisionnai donc ma salade de cette sauce en écoutant les nombreuses louanges que l'infirmière adressait à mon voisin. Tout en dégustant ma verdure, j'espérais secrètement que le serveur derrière elle fasse tomber ses nombreux plats sur sa chevelure, une idée qui me fit doucement sourire. Pourtant, je sentis aussitôt mon palet s'enflammer, mon décolleté s'empourprer et mes yeux s'emplir de larmes. Aussitôt, je tentai de me faire un peu d'air à l'aide de ma serviette et, en regardant l'étiquette, je compris aussitôt la cause de cette réaction : du piment. Les Italiens étaient connus pour aimer les épices et, à la base, seuls quelques gouttes de ce coulis étaient destiné à relever notre plat. Or, j'en avais mit bien trop abondamment à cause de cette foutue employée. « C'est du piment, bon sang ! » m'exclamai-je avant de me reculer de mon siège. Je pris aussitôt la carafe afin de tenter d'adoucir ces brûlures sur ma langue mais le directeur ne tarda pas à me l'enlever des mains tandis que sa femme m'adressait un regard compatissant. « Non surtout pas d'eau, allez plutôt prendre un bon bol d'air et prenez du pain pour soulager les picotements. » dit-il d'un ton bienveillant en me poussant à me relever. Refoulant une pensée meurtrière à l'égard de la petite rousse, je pris donc rapidement le chemin inverse en essayant de me calmer tant bien que mal. J'ignorais si elle l'avait fait exprès ou non mais j'étais bien sur décidée à lui offrir un châtiment digne de ce nom. Descendant les quelques marches du Leonardo's, je savourais la brise fraîche sur ma peau, honteuse de devoir retourner vers cette table après une telle sortie très loin d'être théâtrale.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyDim 24 Juin - 11:32

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Dès lors qu'Althéa eut obtenu cette proposition d'emploi aux côtés de collègues qui l'avaient déjà joyeusement intégré à la bande. Elle faisait grand effet auprès des jeunes femmes qui avaient trouvé en elle une nouvelle oreille attentive et un soutien de plus à l'égard des hommes généralement plus sérieux qui préféraient avoir le nez dans leur microscope. Seul Selfried fondait encore l'espoir d'approfondir leur relation et d'obtenir des faveurs qu'elle ne réservait qu'à une personne. Aujourd'hui c'était Noam et lorsqu'il surprenait le regard inquisiteur du biochimiste détailler chaque parcelle du visage d'Althéa – à défaut de détails plus croustillants, il se félicitait avec cet orgueil de mâle d'être le possesseur dans l'histoire. Le médecin avait dépassé l'époque du combat de coq entre deux garçons dominants mais le monde professionnel était une jungle et parfois il fallait savoir montrer les dents avant de se faire assaillir par l'ego sur dimensionné des autres. D'ailleurs Ginger ne supporta plus d'être dans l'ombre et décida de jouer les serviables tandis qu'elle ramassait pour Noam sa serviette déchue. Après un remerciement poli, le directeur en profita pour chanter les louanges de la rousse à l'hôpital. Lui-même ne pouvait nier qu'elle était épanouie dans son métier mais tout le monde savait qu'il y avait bien d'autres aspects plus palpitants à la fréquenter chaque jour. Et c'était bien ce qu'il n'aimait pas chez elle. L'hôpital était dédié aux autres, se consacrer aux patients, bosser d'arrache-pied quitte à ne pas en dormir la nuit pour avoir l'espoir de sauver quelques vies. Chacune qui était prolongée était une victoire de plus et l'attention devait rester concentrée là-dessus et sur rien d'autre de trop futile. C'est pourquoi il préféra disséquer l'entrée qui paraissait bien fade à son goût en comparaison de ce qui se passait plus haut. Il n'osait se dépeindre le regard d'Althéa qu'elle pouvait bien lui jeter à cet instant. Il ne savait que trop qu'elle était sa surprise. Noam faisait partie des responsables pour avoir jeter la louve dans la bergerie et si elle constituait un élément de l'énorme obstacle qui se dressait entre les deux jeunes gens aujourd'hui, il ne parvenait à s'en repentir pour autant. Sa conscience professionnelle n'avait d'égal, qu'importe le plus véritable des amours au monde.

Ginger se délectait de nombreuses piques à l'adresse de sa collègue. Noam jouait les médiateurs et il se plaisait à illustrer la rivalité qui transpirait à cette table en une sorte de combat de félins où l'une se jetterait sur les cheveux de l'autre dans un rugissement sauvage. Mais ce qui allait se passer là dépassait toute fantaisie. D'un geste innocent, l'infirmière tendit la bouteille de vinaigrette qui avait été laissée à disposition des clients. Le médecin se décida enfin à avaler sa première bouchée quand il manqua de s'étrangler en avalant de travers. En l'espace d'une poignée de secondes, le visage d'Althéa était devenu écarlate d'étouffement et son décolleté avait rapidement suivi. Bientôt, la réponse à tout ce raffut fut dévoilée. Ginger avait confondu – volontairement ou non seule elle connaissait la réponse – piment et sauce. Une main outrée se posa sur ses lèvres carmin tandis qu'elle fondait en excuses. Tout le monde se pencha sur Althéa dans l'espoir de soulager sa douleur, se disputant même sur la meilleure solution : eau, pain, verre de lait et pourquoi pas une cuillerée d'huile d'olive aussi ? Noam était le seul à demeurer en retrait, préférant déléguer le secours de la jeune femme à ses semblables. Il examinait attentivement le visage de la jolie rousse qui feignait parfaitement la honte et les regrets. Ses yeux verts brillaient d'une fausse inquiétude et elle s'était même levée pour taper dans son dos avec une force insoupçonnée. Lui avait-elle vraiment jouer une pareille mesquinerie au vu et su de tout le monde ? Si tel était le cas, elle devenait la plus efficace des vipères dans ce restaurant. Quand elle fut sortie, les autres essayèrent de se remettre de leurs émotions. C'est alors qu'il en profita pour se lever à son tour tout en s'emparant d'une miche de pain. C'était là le meilleur oubli qu'elle avait pu faire et l'excuse était parfaite. « J'arrive tout de suite je vais m'assurer qu'elle ne s'est pas évanouie devant l'entrée. » La raillerie qu'il s'était forcé à faire pour défier la méfiance fonctionna et Noam se dirigea à grandes enjambées vers la sortie. Depuis qu'ils étaient rentrés, la température s'était grandement refroidi. Même en ce mois de juillet, le temps demeurait capricieux, il avait pu le remarquer depuis son immigration. Au moins, l'Australie prenait partie : l'été était en général chaud et aride, les pénuries d'eau n'étaient pas rares à certains endroits. Il trouva Althéa appuyé contre un petit muret qui portait l'enseigne du restaurant. Il s'approcha d'elle vivement mais se garda d'en être trop près : les regards indiscrets n'étaient jamais loin. Il lui tendit la mie de pain puis posa une main rassurante sur son épaule. « Tu sais, tu as été la première à obtenir les faveurs de l'hôpital, ça n'est pas en te faisant remarquer de cette manière que tu parviendras à plus. » Intérieurement, l'homme se doutait qu'elle ne s'était pas attendue à une telle humiliation. Elle était sûrement agacée, peut-être honteuse ou furieuse. Mais l'heure n'était pas à l'impulsivité. La moquerie ne dura pas bien longtemps et après un bref coup d’œil autour de lui, il se pencha pour dire d'une voix plus basse : « Tout le monde n'a d'yeux que pour toi, ce soir. Reste humble et aussi avenante que d'ordinaire, tu feras des émois. » Quand Althéa daigna enfin le regarder, il ne sut que trouver dans ses prunelles bleues. Il ignorait encore beaucoup de ses réactions et était-elle aussi forte qu'il le pensait ?
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyLun 25 Juin - 10:31

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Quelques mois plus tôt, je n'aurais jamais pu imaginer que mon avenir prendrait un tel tournant au détour de ce simple stage. Dès lors où j'avais franchi les portes de cet hôpital, le destin s'était abattu sur moi afin de me gratifier un tas de surprises, bonnes comme mauvaises. De nombreuses péripéties qui m'avaient faite grandir, me poussant à me surpasser afin de me faire une place au sein de l'équipe médicale. Ce n'avait bien sur pas été une tâche aisée : le personnel était on ne peut plus soudé, difficile de s'intégrer sans sembler arriver comme un simple cheveux sur la soupe. Pourtant, mes efforts avaient reçu le retour escompté : mon supérieur – le moins appréciable malheureusement – m'avait proposé une place que je n'étais pas en mesure de refuser. J'étais à présent certaine d'avoir une porte de sortie à la suite de mes études, considérant enfin le fait que j'allais définitivement entrer dans la vie active. C'était effrayant mais à la fois tellement languissant de se dire que toute cette paperasse scolaire serait désormais derrière moi. Je commençais à me frayer doucement un chemin au beau milieu de l'élite, une nouvelle qui me réjouissait d'ors et déjà. Pourtant, l'idée d'être enfermée dans un laboratoire toute une journée aux côtés de Selfried était loin de me séduire. Cet homme là, en toute honnêteté, était une plaie tout comme Ginger à vrai dire : ils semblaient s'être donnés le mot pour faire de mon quotidien un vrai calvaire. Lors de ce dîner, l'infirmière n'avait d'ailleurs pas hésité un seul instant à me lancer quelques piques faussement anodins, peut-être dans le seul but de me déstabiliser. Je me doutais bien évidemment que son intérêt pour Noam rajoutait un grain de sel à notre rivalité naissante. Pourtant, j'avais une longueur d'avance depuis peu, j'avais franchi un stade défiant toute amitié ambiguë la nuit dernière et c'était tout bonnement jubilatoire. La rousse avait pourtant décidé de se mettre en travers de ma route qu'importe le moyen, téméraire, elle semblait vouloir me mettre des bâtons dans les roues à tout prix.

La petite rousse, prétendant avoir confondu piment et sauce – je restais cependant dubitative – n'hésita pas à me présenter quelques excuses maladroites, soudain confuse de la situation actuelle. Je n'y prêtai pas cas, j'essayais à vrai dire d'éliminer tant bien que mal cette sensation de brûlure le long de mon gosier. Je sentais ma peau s'empourprer et, prise de bouffées de chaleurs, Ginger pensa astucieux de me donner quelques tapes dans le dos pour soulager ma douleur. Si j'avais pu l'écraser au sol comme une vulgaire blatte, je l'aurais fait sans hésiter. Toutefois, après quelques débats sur la meilleure façon d'adoucir ma gorge, je dus rapidement m’éclipser dehors sous les précieux conseils du directeur en chef. Cette brise fraîche me consola et, m'adossant au petit muret face au restaurant, je me sentis soudain apaisée, prise par diverses réflexions. Ridiculisée, je n'avais plus aucune envie de remettre les pieds dans ce restaurant Italien : je commençais à croire que cette soirée était éprouvante non seulement physiquement mais surtout mentalement. Devoir garder une certaine retenue sans pour autant paraître antipathique devenait réellement pénible et je me hâtais déjà de retrouver mes draps douillets. Pourtant et – contre toute attente – Noam vint rapidement à ma rencontre afin de me présenter une mie de pain dans l'espoir de m'aider à atténuer l'inflammation. Dévisageant brièvement le morceau en question, je le pris en main pour ensuite croiser mes bras sous ma poitrine, lassée de cette situation absurde. Observant la pénombre, je me trouvais là comme une simple stagiaire, rassurée par son supérieur qui essayait d'attoucher une note ironique dans le but de dissiper mon aigreur. « J'ai essayé de me mettre dans la peau de Ginger le temps d'un instant mais il faut croire que ça n'a pas fonctionné, je n'ai pas son talent pour me faire remarquer. » répondis-je sans pour autant esquisser le moindre sourire. Je n'étais plus d'humeur, je ressentais un certain poids sur mon estomac et il valait mieux pour mon acolyte et moi que je ne m'attarde pas trop longtemps sur ses iris émeraudes. La main de mon voisin sur mon épaule me fit retrouver un semblant de contact familier bien que ce geste restait encore trop sage à mon goût. Lentement, sa voix vint caresser ma peau, un énième élan pour peut-être me remonter le moral. Ses paroles me firent doucement sourire, un sourire renfrogné qui en disait long sur mes pensées et, pour la première fois de la soirée, je me mis enfin à le considérer. « Je pense surtout que je vais faire des émois au fin fond de mon lit, dans une tenue qui ne me coupera plus la respiration et sans devoir constamment me demander si j'agis de la bonne manière. J'ai surtout envie de rassembler mes affaires et de m'en aller, tant pis, les invités contempleront une autre personne, ça m'est égal. J'en ai assez d'être le point de mire. » Détournant mon regard vers la pénombre, je refoulais cette honte qui m'habitait depuis peu afin de rassembler le brin de courage qui me restait. A ma grande surprise, je vis passer Selfried qui se dirigeait à vive allure vers sa voiture, récupérant une petite valise dans son coffre pour finalement se réorienter vers nous. Ce calvaire allait-il enfin bientôt cesser ? « Alors Noam, je vois que votre protégée n'est pas en train de s'étouffer, vous êtes très prévenant. » lança-t-il d'un air mesquin qui eut don de me faire lâcher un soupir des plus bruyants. Il avait toujours le chic pour lancer quelques vannes en joignant un petit rire à la fin de chacune de ses phrases, c'était typique de sa personne. C'est alors qu'il me considéra de haut en bas et, en quelques secondes, il s'arracha de sa propre veste de costume pour l'apposer sur mes épaules. « Bon sang Althéa, vous devez être gelée. Permettez-moi. » Mordillant ma lèvre inférieur, je me sentais oppressée par ces attentions on ne peut plus hypocrites qui visaient simplement à me corrompre ou, au contraire, à m’offenser. Mon supérieur reprit sa route, visiblement pressé de révéler le contenu de sa mallette. Aussitôt, je retirai son veston, le posant un tontiné brusquement sur mon bras pour ensuite me retourner vers Noam. « C'est affligeant, ce contexte est vraiment absurde. » D'un ton morose, j'hurlais intérieurement. Peut-être y avait-il là un message caché à l'attention de mon acolyte ? Moi-même je n'en savais rien, je semblais ne plus contrôler mes propres mots, comme si la honte surplombait toutes mes émotions. « Il est temps de regagner l'arène, jouer avec les apparences devient mon lot quotidien. » D'un air las, je me dirigai finalement vers l'entrée, fin prête à assumer cette petite farce de mauvais goût. Pourtant, je restais confuse sur la principale de mes préoccupations, une torture sans nom qui trouverait répit une fois le sommeil trouvé.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyMar 26 Juin - 10:46

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L'opportunité avait été trop bonne pour que Noam ne se jette pas dessus à corps perdu. Quand bien même l'atmosphère était plutôt bon enfant et que nulle rivalité n'avait encore transpiré de la discussion, il s'inquiétait de savoir si toutefois Althéa se sentait à l'aise dans cet univers. On était bien loin du gala distrayant de l'hôpital ou bien des journées routinières en blouse blanche. Plusieurs enjeux avaient été misés là et les attitudes s'adaptaient à la situation, comme de malins caméléons. La ruse était de rigueur mais aussi beaucoup de sang-froid. L'entrée avait à peine été consommée qu'on sentait que les esprits étaient fin prêts pour le plat de résistance, tout droit sorti du four et riches en négociations. Parfois il comparait cette soirée trimestrielle à une partie de poker. Chacun avait sa main bien ancré dans sa tête, avait réfléchi à la manière de la jouer ou bien de l'améliorer. Des cartes plus ou moins bonnes s'ajoutaient, d'autres se retiraient et le maître du jeu ne cessait de changer de personnes. Selfried avait pris l'avantage pour acquérir de la crédibilité auprès de sa stagiaire mais auprès de son directeur qui appréciait grandement les initiatives profitable à tout le département de santé de Mount Pleasant. Noam n'avait jamais aimé jouer aux cartes : il trouvait cela trop ennuyeux, à la fois trop aléatoire et trop arbitraire. Il leur préférait les jeux d'équipes où les alliances prenaient le pas sur l'individualité et malgré les apparences, c'était avec Althéa qu'il aurait voulu faire équipe. Il aurait jubilé d'être le principal acteur de cette promotion mais malheureusement quand il s'agissait de la blonde, il était exclu de la partie. Entre eux, c'était une toute autre partie qui se jouait alors et elle apparaissait bien plus primordiale alors. C'est pourquoi il se leva de son siège pour la rejoindre dehors, néanmoins avec une neutralité bien nécessaire pour l'instant. Éveiller les soupçons dans ce restaurant serait une véritable balle tirée dans le pied pour le reste à venir, et c'était d'autant plus important d'accomplir ses objectifs ce soir.

Noam parvint jusqu'à elle, sous la brise naissante de la soirée qui avançait. Tout en lui tendant la mie de pain destinée à calmer la surchauffe de sa gorge, il essaya tant bien que mal de la réconforter et de lui prodiguer quelques conseils. Althéa n'avait rien à apprendre de lui mais il était bien plus expert dans la maîtrise de cette sorte de réunion. Ne dissimulait-il pas tous les jours ce qu'il était réellement aux yeux de tous ? C'était de loin la dernière personne qu'on suspectait de jouer sur les illusions et les faux semblants et pourtant la meilleure. La jolie blonde ne put s'empêcher de déverser son ressentiment à l'égard de Ginger et malgré lui, l'homme s'en trouva amusé. Il avait toujours secrètement apprécié cette rivalité féminine même si ça en devenait vite lassant dès qu'on réitérait cette inimitié continuellement. Il ne pouvait lui en vouloir d'être agacée, qui ne le serait pas ? Sa main sur son épaule, il l'écouta parler de son malaise. Intérieurement, il se sentait victorieux. Ne l'avait-il pas remarqué lui-même quelques minutes plus tôt ? Il fallait croire qu'ils commençaient à se connaître l'un l'autre. « Tu es leur nouvelle attraction, Althéa. Tous les regards seront sur toi la plus grande partie de la soirée... Ne crois pas qu'on invite toutes les stagiaires à un dîner aussi sérieux. Il faut croire que Selfried avait prévu son coup. Tâche seulement de finir ce repas avec brio, tu as déjà tout gagné. » A peine eut-il le temps de finir de parler qu'une voix masculine interrompit le tête-à-tête. C'est à croire que cet homme avait des yeux et des oreilles partout. Sitôt qu'on l'évoquait, il accourait comme la mouche sur la soupe. Et cette fois, il eut le geste qui manquait à Noam. Dans la précaution que la jeune femme ne prenne pas froid, il posa sa veste sur ses épaules avant de regagner le restaurant, sa petite mallette à la main. Noam fulminait. Son visage n'avait guère changé – sinon quelques traits plus contrits, moins détendus mais intérieurement, il bouillonnait. La manière de marquer son territoire était à la fois habile et risqué de sa part. Dans son imagination, il se voyait arracher le vêtement des épaules d'Althéa pour le jeter par terre et le piétiner des deux pieds. Mais il ne bougea pas. La jalousie était un sentiment aussi nouveau que dérangeant, personne ne devait le remarquer pas même la principale intéressée. « Ça n'est pas absurde. C'est seulement nécessaire et c'est ce que tu dois garder en tête. » Lui prendre la main et s'enfuir loin de cette soirée professionnelle, telle était son plus grand souhait. Cependant, il la laissa se résigner et se diriger vers l'entrée de nouveau. Sous l'impulsion, Noam la rattrapa en quelques enjambées et la stoppa net dans sa marche en lui attrapant le poignet. Après une nouvelle vérification, il s'approcha d'Althéa et colla un bref baiser sur son front. « Courage. » C'était la première marque d'affection qu'il avait à l'intention de quelqu'un autre que son fils. Et si ça paraissait peu, il en restait cois lui-même. Sans demander son reste, il la devança alors pour reprendre sa place parmi les autres. Ils demeuraient toujours aussi enthousiastes et la serveuse venait à peine de déposer tous les plats sur la tablée. A peine assis, il fut alpagué par Monsieur Beaulieu : « Tiens Noam nous parlions de vous. Dites-moi, combien d'années en tant que résidant vous reste-t-il avant d'être enfin chirurgien titulaire ? » La réponse fusa. « Une seule, monsieur. » « N'êtes-vous pas intéressé par la biochimie ? Nous manquons de personnes investies comme vous. Ces internes-ci ont vanté vos qualités de dirigeant et une autorité efficace. Un poste à subordonnés, voilà ce qu'il vous faut ! » Interloqué, Noam considéra un instant les internes en question. Ainsi son côté trop sérieux ne frustrait pas les personnes qu'il avait sous ses ordres. Se pouvait-il qu'il ait l'âme d'un chef de service ou même d'un futur directeur ? Il ne le redoutait que trop. « Je vais vous décevoir mais mon domaine est trop épanouissant. J'ai besoin d'étudier les nouveaux cas, d'arriver à la conclusion qui les fera guérir. Je suis fait pour être un médecin au service des autres, non pas un chef. » La réponse était dite avec détermination, un sourire poli sur le visage du médecin. Il avait pressenti l'offre derrière mais il ne briguait pas cette hiérarchie. Du moins pas encore. Portant à ses lèvres son verre, il put goûter le vin rouge délicieux que le directeur avait choisi durant son absence. Un rire cristallin et hypocrite résonna dans la pièce : « Je lui manquerai trop ! » Les convives demeurèrent hagards un instant comme si cette boutade était une révélation puis rirent, histoire de suivre le mouvement. « Et vous Althéa, l'offre de Monsieur Selfried faisait-elle partie de vos ambitions ? Qu'attendez-vous de l'hôpital de Mount Pleasant en particulier ? »
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyMer 27 Juin - 10:28

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Cette soirée était un tourbillon infernal où mes émotions plus ou moins enfouies refaisaient surface à chaque bouchée de mon entrée. La crainte d'être considérée comme une simple stagiaire aux compétences douteuses, l'appréhension qu'un regard trop évocateur à l'égard de mon voisin soit découvert, ce tout nouveau sentiment qui broyait mon estomac lorsque Ginger approchait Noam de trop prêt. Ce dîner était tout simplement un défi à lui seul et si jusqu'à présent, je pensais m'en être sortie sans trop de casse, ce dernier événement fut la cerise sur mon dessert pas encore dégusté. A présent, je devais faire face à la honte. La bassesse dont avait fait preuve l'infirmière avait fini de m'achever et si l'échappatoire de me retrouver dehors m'avait fait le plus grand bien, je redoutais d'ors et déjà d'affronter de nouveau les regards amusés des autres invités. Je n'étais pas le genre de personne orgueilleuse, s'offensant à la première remarque dont elle était victime mais aujourd'hui, j'étais comme blessée en mon fort intérieur. L'idée que mon acolyte ait une toute autre image de moi m'obnubilait et si toutefois j'essayais de garder un certain self-contrôle, cette perspective m'apeurait comme jamais. Pourtant déterminée à ne rien laisser paraître, je commençais à croire que cette mission devenait peu à peu irréalisable. Les derniers événements avaient semé la pagaille dans mon esprit, mes pulsions devenaient de plus en plus persistantes. L'envie d'accaparer son attention, de prouver à nos collègues que nous n'étions pas que de simples coéquipiers, l'espoir de retrouver le temps d'un seul instant notre étreinte passée. Cette simple perspective me troublait au possible et, même si ce n'était habituellement pas dans mes habitudes, fuir me semblait la meilleure des alternatives actuellement

Je ne mis pas longtemps à confier mes craintes à Noam, lui avouant clairement que cette dernière farce m'avait coupé l'appétit. Je ne supportais pas cette rivalité puérile entre Ginger et moi, ces faux-semblants pour terrer une rancœur bien réelle. Je ne m'étais pas encore prise à son jeu et pourtant, je comptais marquer dès lors mon territoire, une guerre sans merci était officiellement annoncé. Mon acolyte sut cependant trouver les mots adéquat pour m'apporter une once de réconfort en m'offrant toute son attention et son soutien. Toutefois, cette situation était déplorable à mon goût et je n'avais plus goût à la fête ni aux négociations. La simple esquisse de devoir encore feindre l'indifférence face à mon voisin pendant les prochaines heures était tout bonnement insupportable, j'arrivais à un stade où cette inertie devenait atroce. « Je sais bien, c'est une chance incroyable mais comme tu l'as si bien dit, Selfried avait parfaitement prévu son coup et c'est le genre de chose qui m'insupporte. J'ai eu ce que je voulais c'est certain, et j'en suis vraiment heureuse, mais à quel prix. » annonçai-je d'une voix renfrognée, trahissant mon amertume mais également mon mécontentement. Ces petites cachotteries visant à obtenir gain de cause me déplaisaient mais je n'avais rien d'autre à faire que de me cacher derrière un sourire des plus courtois. D'ailleurs, mon supérieur ne tarda pas à s’immiscer dans notre conversation sans la moindre gêne, apposant sa veste sur mes épaules d'un geste attentif. Je me doutais que cette attention était loin d'être anodine et, pour cause, je ne mis pas longtemps à retirer son blazer en guise de protestation. Les paroles de Noam suffirent à m’entraîner de nouveau vers le théâtre de mes déboires mais, alors que je me dirigeais d'un pas las vers l'entrée, mon voisin m'accosta de nouveau. Je lui lançai alors un regard interrogateur, confuse de cette soudaine initiative mais, sans plus attendre, il déposa un baiser sur mon front comme pour m'apporter une force supplémentaire. Esquissant un petit sourire sans qu'il puisse s'en rendre compte, je lui emboîtai enfin le pas après avoir pris un dernier bol d'air frais. Les sujets de discussions fusaient autour de notre table mais je pris soin de me mêler discrètement à la foule en regagnant ma place. Aussitôt, monsieur Beaulieu épingla enfin mon voisin dans l'espoir de lui confier de nouvelles responsabilités. Buvant une gorgée de vin, j'écoutais minutieusement les paroles du biochimiste qui fit une proposition des plus alléchantes à mon acolyte. Il la déclina sans surprise et pourtant, j'aurais été comblée de l'avoir à mes côtés. Bien-sur, je me doutais bien qu'il était friand des cas peu communs, je l'avais compris au fil de mon stage, Noam incarnait un véritable Sherlock Holmes en matière de médecine. Prenant ma fourchette en main, mes doigts se crispèrent sur le couteau en entendant les paroles de Ginger. Se croyait-elle intéressante ? Je mordillai ma lèvre inférieure frénétiquement pour essayer de dissiper cette jalousie en moi, préférant m'acharner sur mon morceau de viande. Cependant, en pleine boucherie, le médecin m'adressa de nouveau la parole afin de recueillir mes impressions. Aussitôt, un masque emplit de sympathie recouvra mon visage et, en posant mes couverts autour de l’assiette, mes mains liées vinrent alors soutenir mon menton. « Je dois dire que cette proposition est un privilège sans nom. Je ne m'attendais pas du tout à finir mes études en ayant la certitude d'avoir une place attitrée. En toute honnêteté Mr Beaulieu, je crois bien que mon unique ambition est de mettre mes connaissances à l’œuvre afin d'assurer la guérison des patients. Je n'ai pas la prétention d'attendre quoi que ce soit de l'hôpital de Mount Pleasant. Si toutefois j'aimerai beaucoup qu'une ambiance agréable règne au sein de ma future équipe, je n'oublie pas mon objectif premier : le bien-être des malades lors de leurs convalescence. » Sur ces mots, j'adressai un sourire des plus chaleureux au biochimiste – qui semblait conquis par mon discours - pour enfin m'attaquer à mon plat de résistance. Les négociations plus sérieuses revinrent alors sur le tapis et si de temps à autres, mon regard s'attardait un peu trop sur mon acolyte, j'essayais de me convaincre que ce calvaire était sur le point de s'achever. Pourtant, le fameux gala de charité fut de nouveau sur le sujet en vogue et le directeur lui-même n'hésita pas à venter fièrement les bénéfices de cette soirée. Ginger fut tout à coup le centre d'intérêt, l'entrain dont elle faisait preuve ne me plaisait pas du tout et je pronostiquais une nouvelle remarque déplacée d'ici peu. « C'était vraiment fabuleux oui. Les lots étaient vraiment incroyables, j'ai été ravie de pouvoir y participer. J'ai passé une excellente soirée et d'ailleurs, heureusement que j'ai remarqué que l'ascenseur était en panne sinon Althéa et Noam auraient pu y passer la nuit. J'ai eu le flair comme on dit. » lança-t-elle de but en blanc, manifestement heureuse de son acte soi-disant héroïque. Riante, la rousse m'accorda un regard oppressant, comme pour guetter ma réaction qui se faisait quelque peu tardive. Heureusement – pure ironie - la femme du directeur prit l'initiative de surenchérir d'un ton peiné : « Coincés ? Bon sang, j'aurais pu frôler la crise cardiaque dans de telles circonstances. Comment avez-vous réussi à tenir le coup ? Passer le temps dans de telles circonstances n'est pas chose facile je suppose. » Jésus, Marie, Joseph, je vouais mes dernières prières à Dieu, espérant que Noam puisse trouver une échappatoire à la hauteur de sa personne. Les secondes défilaient et mes neurones surchauffaient à une vitesse fulgurante. Je voyais peu à peu Selfried s'intéresser soudainement à nos deux visages, épiant la moindre trace douteuse.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyVen 29 Juin - 0:14

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Althéa ne s'était sans doute pas attendu à barboter dans un tel monde de requins qui pourtant s'accordait sur une cause unique : entretenir la santé de la population. Derrière ses grands airs de service international et dévoué, il fallait se souvenir que les places étaient peu nombreuses et très convoitées. Certains aspiraient à la sécurité d'un emploi bien rémunéré et qui assurait réputation et confort jusqu'à sa retraite. D'autres ne briguaient que soutenir les personnes en difficulté et d'avoir la satisfaction d'avoir préservé une famille aimante d'un deuil. Qu'importe les motivations, le résultat était le même. On n'atteignait pas ses objectifs en gravissant des marches régulières et pourvus d'une rambarde, Noam l'avait appris à ses dépens. Au contraire de la jeune femme, personne n'avait été là pour le prévenir de cet aspect sans pitié du travail et il avait débarqué, tout fringant aux États-Unis en pensant naïvement que son diplôme le mènerait naturellement jusqu'à un poste offert. Aujourd'hui, il s'était fondu dans la masse, tout en refoulant nombreux éléments de sa personnalité qui faisaient jadis de lui un homme entier et à l'aise avec sa propre personne. En signe de revendication, la future biochimiste retira la veste de son employeur qu'elle posa sur son bras. Jamais tel geste anodin n'aurait pu autant contenter son côté machiavélique. Dans l'histoire, il imaginait Selfried en grand sorcier malfaisant et lui-même jouait le prince avenant et sage qu'on écoutait comme le messie. N'était-ce lui qui apaisait les angoisses et les colères d'Althéa sans espérer quelque chose en retour ? De toute manière, il l'avait déjà obtenu et c'était avec perversion qu'il souhaitait le murmurer à l'oreille de l'homme avec une voix mielleuse. Tous deux reprirent enfin le chemin du dîner, tout en veillant à garder une distance innocente entre eux. Noam avait toujours été habitué à feindre l'impartialité même quand sa petite amie de l'époque, Juliann, officiait avec lui tous les jours. Malgré ses tentatives d'approche, il s'était toujours efforcé à ne laisser aucun favoritisme juste parce qu'elle partageait sa vie, quitte à agir totalement paradoxalement et l'écarter de toute bonne opportunité. A l'instant même, le médecin découvrait alors que ça n'était pas si simple d'être indifférent dès lors que sa présence même provoquait en lui des agitations jusqu'alors inconnues...

A peine fut-il assis sur sa chaise qu'on l'épingla avec une proposition aussi inattendue. Ce fut au tour de Noam de subir les regards jaloux et admiratifs de ses camarades mais il ne s'en déstabilisa pas. Avec délicatesse et courtoisie, il déclina néanmoins l'offre. La biochimie ne l'intéressait pas : si toutefois Monsieur Beaulieu avait pris le risque de lui demander la raison de son choix sans doute aurait-il eu envie de dire qu'il trouvait ce domaine répétitif, routinier. Il n'aurait supporté d'exécuter les mêmes recherches, de consigner chacun de ses faits dans un registre pour espérer trouver une illumination à la relecture. Il attribuait les trouvailles des biochimistes un peu sous le fruit du hasard et c'était un avis tranché qu'il se gardait bien de faire partager. Les fourchettes s'activaient avec faim dans les assiettes mais les langues demeuraient tout aussi déliés. Personne ne comptait perdre son temps ce soir et tout le monde vaquait à leurs propres buts et autres interrogations, au dépens du repas qui était pourtant finement délicieux. Noam ne s'impatientait que pour le dessert, qu'il avait choisi bien sucré et savamment fruité pour sa plus grande gourmandise. Le dessert signifiait souvent l'approche de la fin de soirée et c'était ce moment le plus crucial, là où plus personne ne s’embarrasserait des formes pour s'occuper du fond. La réponse d'Althéa était rondement menée : de l'objectivité, de la modestie, pas mal d'ambitions et quelques subtils reproches glissées à l'intention des intéressés. Quand bien même ces attitudes l'exaspéraient, elle prenait facilement le pli. Lui préférait se hâter à terminer cette viande plutôt bonne malgré ses réticences à l'amour de la chair animale. L'Australie était une fervente défenseur de la cause animale en raison de ses espèces rares établies sur ses territoires mais elle était également réputée pour ses recettes de steak de kangourou. Et c'était là un paradoxe plutôt carnassier et cupide qui avait convaincu Noam de limiter sa consommation de viande désormais. Alors que la tablée se félicitait du succès de la vente aux enchères qui avait eu lieu lors du gala annuel de charité, le grain de sel perpétuel de Ginger ne manqua pas de faire sensation une fois de plus. Ses goûts pour les potins n'étaient plus à remettre en question mais une toute nouvelle propension à l'épinglage public de ses collègues était un vice dont il n'avait pas soupçonné auparavant. Une Althéa dont les prunelles bleus fulminaient de rage, un Selfried d'une curiosité malsaine soudaine, le regard interloqué du directeur qui n'avait eu vent d'un tel incident technique au sein de son établissement... Toutes les conditions étaient réunies pour que Noam ait la charge de se dépêtrer de ces sables mouvants. « Et bien nous restons calmes et nous prions pour que l'hôpital ait bien embauché des techniciens compétents pour parvenir au bout de cette panne. Ce qui a été le cas, ça n'a été l'affaire que de quelques courtes minutes. » Des courtes minutes qui avaient plutôt l'allure de minutes paradisiaques... « En parlant d'emploi, dites-moi monsieur le Directeur, savez-vous si les subventions de cette année seront suffisantes pour aménager de nouvelles installations à notre étage ? Il manque cruellement de nouveautés. » Selfried prit tout de suite la perche au vol. « Oui, dites-nous, il faudrait peut-être songer à aménager des activités dans les ascenseurs pour les collègues qui se complaisent à rester coincés dans dix mètres carrés. Histoire de passer le temps. » Une fourchette s'effondra dans l'assiette dans un tintement caractéristique. « Je vous demande pardon ? » Un rire nerveux tenta de briser la tension qui s'était brusquement créé et la voix affable du directeur retentit : « Allons Noam, c'était une boutade. »
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptyVen 29 Juin - 10:02

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Noam, quelque peu maladroit cependant, avait su trouver les mots qu'il fallait pour me réconforter. Déterminée à ne plus retourner à l'intérieur de ce restaurant, je n'avais plus du tout envie de badiner ni même de finir mon repas sous le regard amusé de mes collègues. Une certaine amertume m'habitait à présent, une exaspération bien présente qui torturait non seulement mon corps mais également mon esprit. Divers sentiments – nouveaux pour la plupart – s'était imposés malgré moi au beau milieu de mon repas. La honte de devoir affronter certains regards après cet événement des plus fastidieux. L'envie de clouer le bec à cette pauvre Ginger qui pensait encore avoir sa chance. La jalousie d'apercevoir Ginger accaparer un peu trop à mon goût l'attention de Noam. Le désir de céder à divers gestes quelque peu sournois afin de dévoiler à mon acolyte l'intérêt que je lui portais. Une véritable cohue en moi, un désordre que j'avais de plus en plus de mal à gérer contrairement à mon voisin qui semblait à l'aise au possible. C'était à la fois admirable mais également effrayant. Une telle indifférence amenait de nombreuses questions maladroites : nos chemins allait-ils finalement se rencontrer de nouveau ? Cette nuit-là avait-elle était des plus frivoles pour qu'il puisse l'ignorer ainsi ? Étais-je simplement l'objet d'un désir inavoué ? Ce stoïcisme était des plus frustrant et si toutefois ce baiser sur mon front eut le don de me rendre le sourire, je compris pourtant que ce simple contact était, dès lors, insuffisant. Il me fallait plus, j'avais besoin de plus : cette amitié platonique entre-nous résonnait à présent comme un simple souvenir. J'observai alors le médecin se diriger vers sa place en tentant d'épargner ma conscience : sa carrure m'accablait, son regard m'embrasait et sa voix sonnait comme la plus agréable des mélodies. L'attrait que j'avais pour lui devenait, au fil du temps, des plus déconcertant.

La situation actuelle était clairement pittoresque. Je m'étais pourtant convaincue que les discussions actuelles étaient purement professionnelles et que, par conséquent, je n'aurais aucun mal à me fondre dans la masse. L'heure était aux négociations et si monsieur Beaulieu s'était alors gentiment adressé à moi pour m'interroger sur mes impressions, j'avais su couper court à la conversation en exposant ma propre opinion. Je ne désirais pas venter les louanges de cet hôpital dans le seul but d'attiser la sympathie du biochimiste. Bien évidemment, j'étais restée diplomate en ajoutant malgré tout mon petit grain de sel. Le seul prétexte d'être une stagiaire ne m'empêchait pas d'être honnête et je ne comptais pas faire à nouveau preuve d'hypocrisie au cours de cette soirée, tout du moins, pas à ce sujet. Heureuse d'avoir passé cette énième épreuve, je me concentrais enfin sur mon plat de résistance que je dégustais lentement en bonne omnivore que j'étais. Pourtant, ce délicieux morceaux de viande s'entrava soudain au beau milieu de ma gorge lorsque j'entendis les paroles de Ginger. Je voyais rouge peu à peu et si j'essayais tant bien que mal de ne pas paraître confuse, j'espérais que Noam puisse trouver un moyen de contourner la discussion. Je me sentais observée, détaillée même comme si l'oscar était attribué à la personne qui saurait discerner le vrai du faux après l'intervention de la femme du directeur. Par chance, mon acolyte favori sut à nouveau trouver les mots adéquat pour nous sauver de cette immersion. J'aurais pu l'embrasser sur le champs pour le remercier de tels efforts et pourtant, je me contentai simplement de sourire aux invités comme pour approuver les dires de mon voisin. Le silence était parfois la meilleure des trappes pour se sauver d'une situation si embarrassante. Le médecin ne tarda pas à surenchérir, curieux de connaître les futures innovations en rapport avec son étage. L'hôpital était très moderne mais manquait parfois de fraîcheur, je l'avais moi-même remarqué au cours de mon stage et même si cela n'était pas pénalisant pour autant, une note de modernise n'était certainement pas de trop. Cependant, cette interrogation prit un tournant surprenant. Tout comme Ginger, Selfried s'extasiait à saisir chaque opportunité dans l'espoir d'enquiquiner un peu plus Noam. Sa remarque – bien que – faussement – ironique – était pourtant on ne peut plus déplacée à mon goût. Le biochimiste n'avait pas hésité à insinuer diverses allusions et je me hâtais de lui clouer le bec comme il le fallait. Toutefois, je perçus du coin de l'oeil la fourchette de mon coéquipier s'écraser dans son assiette comme en signe de protestation. Mordillant ma lèvre inférieure discrètement, j'osais espérer que la situation ne se dégraderait pas d'avantage. Aussitôt, ma main vint alors se poser sur le poignet de mon voisin pour attirer son attention – et pour le plus grand bonheur de Ginger qui scrutait alors ce geste entreprenant. Une fois que j'eus enfin accaparée son regard, un sourire faussement radieux se dessina sur mes lèvres.  «  Mais voyons monsieur Wilder-Smith, vous n'êtes pas sans savoir qu'il est toujours fort agréable de se retrouver en charmante compagnie dans de telles circonstances. Que ce soit dans un ascenseur, au beau milieu d'une piste de danse ou même, en parlant de lieu étroit, dans le bureau de l'infirmerie par exemple. N'est-ce pas monsieur Selfried, qu'en pensez-vous ? » Mes derniers mots se voulaient volontairement plus piquants car, pour la première fois de la soirée, je parlais en connaissance de cause. Mon supérieur perdit tout à coup toute trace d'amusement, conscient que cette remarque le concernait en premier lieu et préféra boire une gorgée de son vin afin de tasser le sujet.  «  Pour votre plus grand bonheur n'est-ce pas Althéa ?  » Les sous-entendus de Ginger devenaient de plus en plus pensants et alors que je m’apprêtais à lui répondre, Selfried m'accosta de nouveau. «  Oh, j'en profite mademoiselle Handerson. Je suis allé chercher votre papier à l'instant et, il manque votre signature. Une petite broutille qui a cependant son importance. » Tandis que les autres invités s'attardaient sur les repas douteux qu'offraient la cafétéria de notre lieu de travail, je tendis mon bras afin de recevoir le document en question. Néanmoins, certainement déterminé à amoindrir notre proximité, il contourna la table pour venir se pencher au dessus de mon épaule. Pensait-il réellement que j'allais établir le moindre contact comme je venais de le faire avec mon acolyte ? Le biochimiste me présenta alors ma fiche que je pris tout de même soin de lire avant de signer, tâchant par ailleurs de trouver le petit mot qu'avait écrit Noam en ma faveur. Si j'essayais tant bien que mal de me concentrer sur ma lecture, la présence de Selfried – qui n'avait pas bougé d'un pouce – devenait de plus en plus insupportable et, discrètement, mes iris bleus s'étaient donc posés sur mon acolyte à qui j'avais lancé un regard trahissant mon agacement suivit d'un petit sourire complice.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptySam 30 Juin - 2:34

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Fallait-il croire que le ciel s'était ligué contre Althéa et Noam pour leur faire vivre la soirée la plus pénible de leur existence. Sitôt qu'ils avaient enfin décidé de laisser libre cours à l'attraction qui les liait secrètement depuis un sacré bout de temps, il semblait que le reste du monde n'entendait pas laisser cette relation évoluer comme ils l'avaient cru. Depuis cet orage déchaîné et pourtant divin, ils n'avaient eu l'occasion de se reparler, ni même de passer un moment en tête-à-tête. Ils s'étaient brièvement croisés, s'étaient salués, avaient travaillé ensemble un jour ou deux avec l'aide de plusieurs internes mais leurs vies privées ne s'étaient pas de nouveau rejointes. Alors que tout commençait à s'éclairer dans son esprit, voilà qu'un nouvel obstacle se dressait, droit et menaçant. Althéa avait vu se faire offrir un poste à l'hôpital de Mount Pleasant. La proposition était alléchante et il ne lui avait pas fallu plus de deux minutes pour l'accepter avec plaisir, même si cela présageait de longues journées aux côtés du biochimiste séducteur Selfried. Elle avait eu raison de ne pas laisser ses ressentiments prendre le dessus sur ses besoin professionnels et c'était un joli début de carrière qui se profilait devant elle à présent. Il ne s'était pas encore interrogé sur comment allait-il lui-même gérer la situation. Baby-sitter, voisine de rue et désormais collègue à plein temps, toutes des raisons indispensables à la clarification de ce que leur réservait l'avenir. Au fur et à mesure que la soirée avançait, les doutes s'intensifiaient et Ginger n'hésitait plus à user de toutes ces armes pour tenter de percer le secret. Si elle avait toujours été une jeune femme enjôleuse, elle avait redoublé d'efforts pour mettre mal à l'aise l'un et l'autre. Plus tôt, Althéa lui avait fait part de sa frustration quant à ce dîner bien trop guindé et tracé à l'avance pour être complètement authentique. Il avait pris les devants et l'avait réconforté de quelques mots avant de gérer au mieux les prochaines situations préjudiciables. Mais il fallait croire qu'il était désigné d'office deuxième victime potentielle dès qu'on consentait à donner un peu de répit à l'élégante stagiaire. La patience et la diplomatie de Noam paraissaient sans frontière mais c'était là un leurre. A cet instant, grimper dans son 4x4 et leur rouler dessus sans scrupule était la meilleure image qui puisse refléter la rancœur qu'il éprouvait à l'égard de ses collègues.

S'étant intégré à son tour dans la danse, Selfried lâcha la remarque de trop. Sous le choc d'une telle allusion qui pourtant s'avérait vérifiée, la fourchette de Noam tomba dans son assiette tandis que celui-ci contenait tant bien que mal la colère qui le rongeait. Voulait-il vraiment jouer ce duel ici devant tous les regards les plus importants pour leur carrière ? Si les femmes semblaient trouver là un divertissement théâtral, les maris dissimulaient une gêne sous leur sourire nerveux, comprenant certainement mieux les rivalités masculines qui éclataient là. Sous la table, le médecin serra son poing gauche et l'envie dévorante d'aller se savonner les mains l'assaillait sauvagement. Il avait besoin de se purifier de toute cette souillure qu'on lui attribuait. Non pas qu'il avait honte qu'on puisse découvrir la relation particulière qu'il entretenait avec Althéa mais ça ne faisait pas partie des nouvelles qui se devaient d'être annoncées. Sa voisine ressentit le trouble de Noam et posa sa main sur son poignet tout en débitant une ironie maline destinée à le détendre et à dénoncer subtilement le manque de professionnalisme du biochimiste. L'intervention de l'infirmière manqua de faire tourner le dîner au massacre et tandis que le directeur interpellait une serveuse pour qu'elle apporte les desserts, Selfried trouva plus rassurant de dégainer le contrat pour apaiser les tensions. Les deux internes trouvèrent ce moment salvateur pour s'éclipser, prétextant une soirée dédiée aux internes qui se produisait dans un bar, à quelques mètres d'ici. Après les salutations, ils s'empressèrent de sortir du restaurant après avoir réglé leur propre note. Ils n'avaient rien obtenu de leurs attentes ce soir et c'était frustrés qu'ils avaient préféré achevé ce repas. Pendant ce temps, l'homme était penché sur Althéa qui signait le papier qu'il lui avait tendu. Noam observait son manège d'un mauvais œil et même lorsque la serveuse posa son crumble aux fruits rouges agrémenté d'une boule de glace à la vanille, il ne trouva pas la force de détourner son regard jaloux. Il cherchait quoi lui dire pour qu'il daigne enfin lâcher l'affaire et retourner à sa place mais pour son plus grand bonheur, la serveuse, deux assiettes dans les mains, fut empêchée dans ses mouvements par la présence de Monsieur Selfried. « Excusez-moi, Monsieur, vous avez commandé le tiramisu ? » Althéa eut terminé et penaud, il regagna son siège avant de ranger la feuille dans la mallette qu'il avait apportée. La soirée touchait à sa fin, il le priait de toute son âme. Enfournant une cuillerée du crumble encore chaud dans sa bouche, le délice gustatif auquel il avait le droit eut le don de lénifier un peu son humeur. Un bref coup d’œil en direction d'Althéa qui savourait également son dessert et Noam fut soudain pris à la gorge de l'envie d'un tout autre dessert. Les éclairs tonitruaient de nouveau dans sa mémoire, l'odeur de l'atmosphère pluvieuse chatouillait ses narines et la sensation des touchers qu'il avait fiévreusement exécutés revenaient à ses paumes. Qu'il aurait tout donné pour revivre à nouveau cet épisode et s'endormir enfin sans subir ces affreux cauchemars... Dans un silence de religieux, il se concentrait seulement sur son dessert, attendant que la soirée ne s'achève sur une note positive.
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MessageSujet: Re: Hi society, welcome problems. | Noam.   Hi society, welcome problems. | Noam. EmptySam 30 Juin - 22:32

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Ce dîner touchait à sa fin pour mon plus grand bonheur et très certainement pour celui de mon voisin. Cette soirée purement professionnelle s'était transformée en un interrogatoire maladroit, visant à dénicher le moindre mensonge dans nos deux regards. Je me sentais cruellement épiée et si toutefois Noam avait su trouver une faille pour s'en sortir avec brio, je craignais cependant que mes pupilles me trahissent. Au fil des minutes, ce repas s'annonçait de mauvaise augure et j’espérais que le dessert serait enfin le point final à toute cette masquerade. Ginger et Selfried ne s'étaient pas gênés d'inclure certaines vannes dans leurs répliques, peut-être dans l'espoir de nous déstabiliser. Autant je tenais à mon travail et à l'image que j'entretenais depuis bien longtemps, autant j'avais la brusque envie de flanquer une raclée à ces deux pseudo enquêteurs. Non pas que je craignais qu'ils découvrent la vérité – à vrai dire, c'était une idée assez jubilatoire en un sens – mais mon statut de stagiaire ne me permettait pas de tels batifolages. Ce n'était pas interdit, certes, mais pour qui allais-je passer autour de cette table ? Une jeune femme jouant de son influence sur son supérieur afin d'obtenir une bonne appréciation ? Noam quant à lui salirait sa réputation qui lui était chère : ce n'était absolument pas le bon moment pour en parler. J'étais désormais sure d'avoir une place à l'hôpital de Mount Pleasant, je me devais donc de garder le silence pour l'instant ou peut-être à jamais. Nous n'avions pas abordé le sujet et je restais encore dubitative sur la façon d'entamer cette conversation des plus gênante. Une mise au point s'imposait et cette perspective était réellement effrayante : nous ne nous étions pas retrouvés seuls depuis bien trop longtemps à mon goût.

Selfried était de nouveau entré en scène, préférant apaiser les tensions en me présentant la dernière fiche qu'il me restait à signer. Sans surprise, il avait tenté une nouvelle approche, friand de tester son pouvoir de séduction sur la seule personne qui restait de marbre face à lui : moi. Ces remarques devenaient clairement insupportables et, une fois à mon poste, je prévoyais de mettre les choses au clair entre-nous. Je voyais peu à peu le regard de mon acolyte s'assombrir et, secrètement, je jubilais. Je tâchais cependant de rester professionnelle et sans plus attendre, je signai ce fameux morceau de papier pour enfin échapper à cette proximité étouffante. Pourtant, mon supérieur semblait vouloir retarder l'échéance en s’attardant sur certains points des plus futiles. Mais par chance, Dieu fut enfin clément grâce à l'intervention de la serveuse qui n'était plus libre de ses mouvements. J'esquissai cependant un petit sourire en voyant le dessert qu'avait commandé Noam : un crumble aux fruits rouges. Ces petits détails commençaient à m'être familier. Quant à moi, j'avais été tentée par une panacota, une petite gourmandise purement Italienne. Ce calvaire touchait doucement à sa fin pour mon plus grand bonheur et, une fois que j'eus fini, j'attendais patiemment que le directeur mette fin aux festivités. « Eh bien, ce fut fort agréable. Merci à tous de votre présence, je vous souhaite une très bonne fin de soirée. » lança-t-il d'un ton guilleret. Si me hâtais de rentrer enfin chez moi, je ne pouvais ignorer que Noam et moi allions de nouveau être séparés par une ultime barrière. Cette perspective était loin d'être appréciable, mes rêves allaient très certainement être de nouveau mouvementés par diverses interrogations affligeantes. J'enfilai finalement mon étole et après avoir salué poliment les invités, - et à contre cœur Noam de façon bien trop indifférente - je pris finalement le chemin de ma voiture. Ce dîner appartenait enfin au passé.
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