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 N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA

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MessageSujet: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyDim 1 Juil - 1:20

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Le rendez-vous est confirmé à 15 heures. Passez une bonne matinée. Élisabeth. Cette voisine était un sacré numéro. En rentrant de sa matinée à l'hôpital – il avait obtenu son après-midi par le plus grand des heureux hasards, il avait découvert ce petit mot manuscrit dans sa boite aux lettres. La tante d'Althéa et Noam s'étaient pourtant téléphonés pas plus tard que la veille afin qu'il soit convié à prendre le thé chez elle. Elle lui était éternellement reconnaissance depuis l'épisode sanglant du Brittanion Hôtel et le médecin ne savait plus comment lui faire comprendre qu'il n'avait fait que son métier. Il avait prodigué les premiers soins à l'épaule de sa nièce adorée qui, même si son pronostic vital n'avait pas été engagé, avait subi un sale coup avec un objet dont on ignorait toujours l'identité malgré quelques caractéristiques physiques. Aujourd'hui, un fine cicatrice presque invisible à l'oeil nu rappellerait seulement ce mauvais souvenir à Althéa mais il fallait croire que sa tante demeurait toujours aussi traumatisée par l'événement. Il s'était promis de passer un après-midi avec elle afin de la rassurer quant à ce psychopathe qui courait toujours les rues et il n'avait trouvé le temps jusqu'à hier, lors de leurs appels. Elle avait assuré que sa nièce était au courant et qu'elle participerait et Noam était encore surpris qu'Althéa laisse se jouer une telle situation qui le profilait comme un héros au lieu de n'être que le médecin de l'histoire. Il n'avait pas cherché à contrarier la dame qui avait un caractère plutôt trempé et c'était avec un ''A demain'' autoritaire mais enjoué qu'elle avait conclu la conversation. C'était une femme tout à fait dans son temps, avec ses manières parfois rétro mais qui s'assumait entièrement à son âge. Elle se rebellait en quelque sorte contre la technologie au profit de la communication authentique et directe, c'est pourquoi elle avait préféré glisser un mot écrit de sa propre main plutôt que de subir la sonnerie stressante du combiné de téléphone. Il avait souri à la lecture et s'était empressé de rattraper son fils qui avait ouvert la porte à la volée, impatient de se jeter dans les bras de son père adoré. « Papa c'est cet après-midi que je commence mon entraînement de football américain, je suis enfin prêt ! » De sa main libre, Noam tapota le casque à grille tout neuf qu'Avery portait déjà avant d'être arrivé sur le terrain. « C'est un futur champion que j'ai là. Et tu sais comment se prépare un champion avant d'entrer en scène ? » Le gosse s'agita pour descendre des bras de son père puis recourut en direction de la maison tout en hurlant : « Un bon repaaaaaaaaas ! »

Après avoir conduit son fils au club où il l'avait fraîchement inscrit – ça faisait partie de ses promesses qu'il tiendrait lorsque son fils approchait de ses 8 années, Noam gara sa voiture dans son allée avant de traverser la rue afin de rejoindre la maison d’Élisabeth Handerson. Cette rencontre officielle était pour le moins incongrue et il ne pouvait nier que le stress rendrait ses mains moites alors qu'il franchissait le perron. Il ignorait pour quelle raison cette nervosité l'habitait mais il avait un mauvais pressentiment quand il toqua avec le heurtoir en forme d'aigle, emblème des États-Unis. Qu'est-ce que ça donnerait s'il en affichait un en forme de kangourou à sa porte, le prendrait-on pour un patriote fou à lier ? Pour l'occasion, il avait acheté un bouquet de tulipes rubescentes sur le chemin du retour pour les offrir à la tante en espérant que celles-ci lui plaisent. Il n'avait rien à offrir à Althéa, c'était cependant intentionnel. Ça pouvait paraître goujat ou impoli de sa part mais ça lui était salvateur. Il voulait paraître comme le voisin aimable et sympathique, non pas comme celui qui avait posé les mains sur sa fille il y a quelques jours de cela sur la banquette arrière d'une voiture. Cette pensée pourtant délectable acheva de lui donner des bouffées de chaleur. Elle avait le don pour révéler chez lui des faiblesses qu'il espérait enfouies à jamais, c'était une impuissance des plus frustrantes. Il réajusta ses larges lunettes à la monture fine bleue marine qu'il portait tout le temps lorsqu'il était au bureau. Sa vue était de plus en plus trouble lorsqu'il les ôtait et il craignait que la vieillesse ne se manifeste à lui en le rendant myope pour de bon. Quand la porte s'ouvrit lentement, il s'attendit à ce que la dynamique tante ne se présente à lui mais ce fut plutôt Althéa qui était toujours aussi resplendissante. Baissant légèrement son bouquet pour le préserver pour Élisabeth, il la salua avec un sourire des plus neutres. Les rideaux n'avaient-ils pas des yeux ? « Bonjour Althéa. » Néanmoins, le regard bleu pantois de la jeune femme laissait croire à de la surprise. Etaient-ce les lunettes qui le rendaient méconnaissables ou bien visiblement ne s'attendait-elle pas à le voir sur le pas de sa porte ? Soudain inquiet, il resta interdit à son tour avant d'ajouter, d'une voix hachée et anxieuse. « Quoi ? … Je me suis trompé de jour c'est ça ? »
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyDim 1 Juil - 4:56

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 « Tu penses qu'une guerre se prépare d'ici peu ? Non parce que je crois que ce n'est plus la peine de faire les courses pour l'année là. A moins qu'on attende Barack Obama ou encore la reine Elizabeth. » Ces sachets cartonnés me brisaient les doigts et, retenant la porte pour que ma tante puisse entrer à son tour, je constatais petit à petit que notre espace vital était encombré par nos commissions faite à l'aube. Pour mon seul jour de repos, la blonde avait eu le bonne idée de réapprovisionner les placards dès l'ouverture du centre commercial. Je trouvais cette initiative pour le moins surprenante mais ma tante était parfois prise d'idées quelques peu loufoques, voilà pourquoi je ne l'avais pas questionnée d'avantage. Les aller-retour de la jeune femme à travers les rayons avaient fini de me fatiguer, voilà pourquoi je m'étais contentée de pousser le cadis et, comme à son habitude, elle avait vu bien trop gros. Je me hâtais de retourner chez moi pour finir ma nuit de sommeil comme convenu pourtant, Liza ne semblait pas partager cette perspective.  « Au lieu de dire des bêtises, mets ton tablier. J'ai oublié le cake alors bouge ton jolie popotin pour me faire une pâtisserie digne de ce nom. » Je la regardai d'un air béat : avec tout ce que nous avions acheté, elle n'avait pas été capable de se procurer la seule chose pour laquelle nous étions venues à la base. En lisant le journal, je m'étais souvent étonnée des meurtres en pleine famille, ne comprenant pas cette folie passagère et pourtant aujourd'hui, les articles prenaient tout leurs sens. Je murmurai quelques jurons dans ma barbe en me dirigeant vers la cuisine, tentant de fouiner à travers les différents paquets pour trouver les ingrédients adéquat. Une tarte au myrtille me semblait on ne peut plus adapté à cette situation encore inconnue et, en toute honnêteté, il était préférable que je m'y atèle. Tout au long de ma recette, j'avais donc tenté de la questionner, consciente qu'une surprise se tramait, mais, déterminée, elle ne lâchait pas une lettre sur ce petit complot malhonnête.

Elizabeth s'était éclipsée pour s'habiller et, à son retour, je fus on ne peut plus surprise par sa tenue : une classe à toute épreuve. J'usais alors de malice pour contourner le vrai par le faux mais, consciente de cette manigance, elle m'envoya dans ma chambre pour que je puisse me changer à mon tour. Levant les yeux au ciel, je laissai donc tomber mon enquête pour finalement enfiler une robe longue des plus estivale avant de m'allonger sur mon lit, prête à pianoter sur mon clavier d'ordinateur. Il était temps pour moi de rédiger mon rapport de stage et si je m'étais fait un plaisir d'ignorer cet ultime devoir pendant près d'un moi, la raison m'avait rapidement rattrapée. Je n'avais encore aucune idée de la manière dont je pouvais aborder le sujet sachant que cette expérience avait été on ne peut plus mouvementée. Parler de mon supérieur collant qui m'avait offert une promotion alléchante ? Noter que mon acolyte était devenu mon amant le temps d'un orage ? Commenter mes péripéties à l'hôpital après m'être fait sauvagement griffée par un inconnu ? Citer les nombreuses vannes de cette chère Ginger à mon propos ? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir bien longtemps puisque ma tante cria soudain de sa chambre d'un air autoritaire.  « Althéa ! On tape ! » Je fermai alors mon ordinateur pour descendre d'un pas las les marches de l’escalier, songeuse et à la fois agacée. Mais, lorsque j'eus ouvert la porte, je crus être victime d'une douche froide : Noam. Je n'étais certainement pas préparée à l'affronter en dehors des couloirs de l'hôpital, la présence de nos collègues étaient devenues on ne peut plus rassurante au final. Comme à son habitude, il était d'une élégance irréprochable mais, surprise de cette visite, il me relança immédiatement.  « De... jour ? Non, non c'est juste que je n'étais pas au courant de... » Elizabeth refit enfin son apparition en ouvrant un peu plus la porte et en me lançant un sourire narquois : pour une fois, elle n'avait pas pipé mot, ce qui tenait de l'ordre du miracle. Pourtant, sa joie s'estompa rapidement après m'avoir scrutée de haut en bas.  « Mais pourquoi tu as changé de chemise de nuit ? Et tu ne salues même pas ton sauveur ? Redescends sur terre Althéa. Entre Noam, je suis heureuse de te voir.  » Je lui lançai aussitôt un regard noir tandis qu'elle s'éloignait petit à petit : avait-elle réellement insinué que ma tenue était immonde devant l'homme qui me faisait perdre pieds? Je m'écartai alors de l'entré pour le laisser pénétrer chez moi et, histoire de paraître naturelle au possible, je vins poser ma main sur son épaule pour déposer un bref baiser sur sa joue.  « Excuse-moi, elle ne m'avait rien dit, comment vas-tu ?  » Je me déridai enfin en détaillant son visage d'un air taquin, il était cruellement séduisant encore une fois et, ma tante me connaissant par cœur, j'avais tout intérêt à contrôler certaines pulsions inappropriées. Je désignai alors la monture bleu marine qui encadrait son regard de mon index, un sourire malicieux aux lèvres.  « Jolie paire de lunette.  » Je m'avançai enfin vers le salon à ses côtés pour finalement m'asseoir sur notre sofa, contrairement à ma tante qui se faisait un plaisir d'éparpiller quelques gourmandises sur la table. Noam avait gentiment offert un bouquet de tulipe à la jeune femme qui ne tarda pas à le remercier, heureuse d'une telle attention à son égard. Mon regard avait très certainement dû trop s'attarder sur mon acolyte et, une fois assise, Elizabeth ne tarda pas à le notifier d'une note taquine.  « Arrête de bader ton voisin et sers le thé plutôt.  » Avait-elle réellement osé prononcer ces quelques paroles à la suite d'un rire moqueur ? Dépitée – et pouffant malgré moi - , je m'approchai alors de la table basse, préférant apporter toute mon attention aux tasses que je remplissais. Cette après-midi allait sans aucun doute détrôner le fameux dîner professionnel d'il y a quelques jours.
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyDim 1 Juil - 10:59

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La perspective de passer une après-midi entouré de deux jeunes femmes dynamiques et bavarde pour l'une d'entre elles, autour d'une table joliment nappé où trôneraient thé bouillant et petits gâteaux était fort cocasse. Noam avait l'impression d'avoir atterri dans la scène de ces séries télévisées pour ménagères qui rêvaient d'un quotidien ensoleillé et agrémenté d'arômes de thé savoureux. Sans doute aurait-il fait part de son invitation à Avery qu'il aurait été le premier à se moquer de son père, lui faisant remarquer qu'il s'empâtait peu à peu et qu'il se fondait dans la masse du quartier de banlieue chic. C'était une réflexion tout aussi frustrante que véridique. Ces derniers temps, le médecin se sentait sombrer. Il ne trouvait plus de moyen de sortir de cette routine et quand même bien un nouvel élément aux cheveux de blés s'était immiscé pour chambouler sa vie, ce dernier échappatoire semblait lui avoir tendu un piège des plus mordants. Oui en frappant à cette porte, Noam se sentait berné, il avait la désagréable impression de mettre allègrement le pied dans un traquenard savamment tendu avec le plus excitant des appâts au bout de la ligne. Immobile devant la porte, il se répétait en tête tout ce qui devait être irréprochable pour quand la porte s'ouvrirait. Avery ne serait pas là pour débiter ses souvenirs humiliants, il s'était lavé les mains une dizaine de fois avant de daigner venir, il avait même changé de chemise parce qu'il avait mis le doigt sur une tâche que lui seule était en mesure d'apercevoir. Les tulipes étaient fraîches et si la chocolaterie n'avait pas décidé de fermer de façon inhabituelle, elles auraient été accompagnés d'une boite de douceurs. Pour être sincère, il s'était préparé comme pour un entretien importante qui requerrait le meilleur de lui-même et pourtant Madame Handerson avait été claire, avec sa petite voix malicieuse : « Oh ça ne sera qu'un petit goûter entre vous et nous, Noam. Je me sens redevable de votre bravoure. » Mais plus la minute M approchait, plus il comprenait avec aigreur que tout n'avait pas été dit entre les deux. Cette tante était une cachottière tout comme sa créature de rêve de nièce...

Noam avait enfin eu le courage de taper sur le heurtoir pour signaler sa présence. En revanche, ce fut une Althéa prise au dépourvu qui lui ouvrit alors. Tout fut soudain limpide dans sa tête : elle était là l'embuscade. Élisabeth venait d'organiser une rencontre arrangée sans que l'un des partis ne soit au courant. Qu'avait-elle derrière la tête, il l'ignorait et craignait de plus en plus de le découvrir au fil de l'après-midi. Althéa lui avoua qu'elle n'avait aucune connaissance de sa venue et à cet instant, Noam eut envie de déguerpir. Il n'eut pas le temps d'y songer que la responsable de ce quiproquo apparut aux côtés de sa nièce avec un sourire aussi sincère que taquin. Elle ne manqua pas de la réprimander à propos de sa tenue, qui était pourtant estivale bien que décontractée avant de l'inviter à entrer. Tandis qu'il franchissait le pas de la porte, il ne put réprimer un faible rictus amusé tout en jetant un regard désolé à la blonde. C'était plus fort que lui : Élisabeth la traitait encore comme une adolescente dont elle avait la charge, quitte à être un peu trop mère-poule et sur son dos. Peut-être la bordait-elle encore le soir à son insu ? L'hôte disparut un instant pour terminer de préparer l'arrivée de Noam. Althéa le salua, une main sur son épaule et il en fit de même, tout en prenant garde de ne pas établir un contact avec elle. « J'ai cru comprendre. Ça va très bien et toi ? Tu viens de te réveiller ? » Espiègle, il rajoutait une couche à l'observation désobligeante de sa tante et il savait qu'elle n'en tiendrait rigueur. Il lui adressa un sourire tandis qu'elle lui faisait remarquer sa nouvelle paire de lunettes. L'homme haussa les épaules et prit un air accablé : « La vieillesse me guette, hélas. » Il reporta directement son attention sur Élisabeth qui courait déjà partout et l'interrompit dans sa précipitation pour lui tendre le bouquet de fleurs. « C'est pour vous remercier de votre hospitalité. » Elle le remercia chaleureusement d'un bisou amical sur la joue avant d'aller les mettre dans l'eau. Elle clamait alors qu'elle adorait les tulipes et malgré le soulagement de Noam, il n'aurait pu dire si c'était pour lui faire plaisir ou bien s'il s'agissait de la vérité. Il préférait simplement y croire. Son regard vert s'attarda sur le salon qu'il découvrait pour la première fois. La décoration était parfois un peu vieillotte mais la maison avait cette âme vivante dont on ne pouvait douter quand on savait qui y logeait. Elle avait respecté quelques traditions américaines qu'il avait pu remarquer dès son arrivée sur le sol mais elle n'avait pas hésité à y apposer sa propre patte. C'était une vraie cellule familiale pour Althéa qui vivait avec sa tante pour des raisons inconnues. Il soupçonnait la mort de ses parents ou une rupture familiale mais il n'en avait jamais su plus – à vrai dire il ne s'y était jamais intéressé. Il était le premier à savoir que la famille avait des secrets qu'il valait mieux ne jamais divulguer. Attendant qu’Élisabeth lui somme de s'asseoir, il finit par prendre place sur le sofa. Intimidé, il n'osait esquisser aucun geste ni jeter un bref regard en coin à Althéa. Il ne craignait que trop les yeux acérés de l'hôte. D'ailleurs, il vit juste puisque cette dernière asséna sa nièce d'un reproche bien senti, comme quoi elle le regardait trop. Intérieurement fier qu'elle se soit faite prendre la première, il affichait un sourire presque détendu. Tandis que la blonde servait le thé à Noam, elle ne prit la peine de lui demander quelle saveur il choisissait. Des fruits rouges. Si elle n'avait pas été mise au courant de sa visite, il aurait été persuadé qu'elle l'avait fait exprès pour l'occasion. « Excusez ma nièce, Noam, elle a les yeux un peu trop traînants sur les partis tels que vous. » Élisabeth paraissait on ne peut plus sérieux malgré sa mine réjouie et le médecin se gratta la nuque, visiblement gêné : « Mais il n'y a pas de mal. » Avec des prunelles désolées, Althéa lui tendit sa tasse qu'il s'empressa de prendre. Alors qu'elle allait s'installer sur un fauteuil à son tour en face de sa tante, celle-ci ne manqua pas de s'exclamer : « Tu ne vas pas laisser Noam seul sur le sofa, mets-toi donc à ses côtés. » Sans attendre, Noam fit de la place pour la jeune femme, sa tasse à la main. Il n'osait boire, encore moins souffler dessus pour le tiédir un peu. Il se sentait comme l'enfant dont on épiait les moindres faits et gestes pour dénicher la moindre bêtise. Et si sa tante savait quelles bêtises ils avaient commis...
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyLun 2 Juil - 7:00

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Ma tante Elizabeth était très loin d'être une menteuse hors pair. Je la connaissais sur le bout des doigts et, chacune de ses réactions m'étaient à présent familières : son regard se perdait sur un objet quelconque, elle se m'était ensuite à bégayer sur chaque syllabe pour au final fuir lorsque son bobard était sur le point d'être révélé. Par chance, j'avais hérité d'un aplomb à toute épreuve – certainement la seule bonne leçon que mes parents m'avait enseignée - et même si parfois cela s'avérait difficile, j'arrivais tant bien que mal à me sortir d'une situation embarrassante. Pourtant ce jour-là, elle avait réussi ne pas piper mot jusqu'à la dernière seconde et c'était sans gêne qu'elle m'avait donc fait part de sa fierté en m'adressant un sourire orgueilleux. Au fil des semaines, je m’apercevais que le ciel était de moins en moins clément à mon égard : pourquoi avait-elle ainsi choisi cette après-midi là en particulier pour ne pas crier garde ? La blonde avait donc décidé d'inviter Noam de manière sournoise et, même si ses intentions étaient loin d'être insidieuses, je me sentais on ne peut plus frustrée de ne pas m'être préparée psychologiquement à cette rencontre. Depuis ce fameux orage qui avait non seulement déchaîné la ville mais également nos désirs les plus secrets, je n'avais pas eu l’occasion de me retrouver seul à seul avec l'essence même de toutes mes convoitises. Un dîner des plus professionnel, une étude sérieuse et appliquée d'un dossier : ces instants étaient très loin d'être opportun à une telle discussion. Cependant, j'étais encore lucide : j'allais à un moment donné devoir aborder ce sujet épineux qui sonnait comme la pire dissertation au monde. J’espérais secrètement que mon voisin puisse franchir ce cap le premier et, faute d'initiative, j'allais devoir m'y coller d'une manière ou d'une autre. J'ignorais si ces interrogations démangeaient également son esprit ce qui, en soit, ne me rassurait pas du tout et finissait de m'achever.

Sans plus tarder je repris du poil de la bête, souriante comme à mon habitude, j'avais finalement laissé entrer Noam sous les recommandations de ma tante. Celle-ci s’éclipsa rapidement pour entamer ce goûté faussement improvisé : une première car souvent amenée à se déplacer, recevoir ses voisins passait donc en dernière position sur sa liste de bonnes manières. Toutefois, je n'étais pas dupe et son œil taquin ne présageait rien de bon : peut-être avait-elle discerner mon regard un peu trop admiratif à l'égard de mon acolyte. Cette pensée me fit perdre pieds et pourtant, le principal intéressé n'hésita pas à m'adresser quelques paroles narquoises pour soutenir les dires de mon aîné et ainsi, me sortir de cette minuscule torpeur.  « Je crois bien que cette robe va finir à la benne d'ici ce soir. » Bien sur, j'étais consciente que ses paroles étaient purement insignifiantes même si, en définitive, je n'étais plus sûre de rien ces temps-ci. C'est alors que je remarquai sa nouvelle paire de lunette qui le sciait à merveille – quoi que, qu'est-ce qui ne le rendait pas irrésistible au final ? Il évoqua alors son âge soi-disant avancé ce qui me fit doucement rire tandis que je m'avançai vers le salon. Moi-même, j'allais très certainement être amenée à choisir une monture d'ici peu : ma spécialité exigeait une vue impeccable et les microscopes avaient le don de troubler de plus en plus ma vision, un triste constat à mon âge. Cette petite entrevue s'écourta rapidement une fois que nous fûmes tous assis sur le sofa. Telle une adolescente en proie de son premier coup de foudre, Elizabeth ne tarda pas à me faire remarquer que mon regard se voulait trop insistant. J'eus la subite envie de la noyer dans cette théière mais, gardant cette ressource de côté, je pris finalement cette allusion de manière dérisoire : mieux valait rester nonchalante. Malheureusement, son dernier commentaire eut le don de m'achever. Gardant une certaine maîtrise malgré tout, je tendis la tasse à Noam en lui démontrant clairement le fin fond de ma pensée. Mais, histoire de m’assommer dans les règles de l'art, ma tante me suggéra – m'ordonna ? - de m'asseoir au côté de mon voisin. Bien sur, ce n'était pas une corvée à proprement dit et pour cause, je ne mis pas longtemps à prendre place à ses côtés : une proximité que je trouvais plutôt agréable en fin de compte. Mon aîné, après avoir prit une gorgée de sa boisson se mit à sourire en nous dévisageant l'un après l'autre, son air espiègle ne pronostiquais rien de bon.  « Noam, merci encore d'être venue chercher ma nièce ce soir-là car si je comptais sur mon satané fiancé, elle y serait encore. Et puis, vous êtes rentrés si tard, ça a dû être horriblement long pour vous deux. Je t'assure Noam, s'il m'était arrivée la même chose...bon Dieu j'ose à peine imaginer ma réaction. Ma chère Althéa par contre était rayonnante le lendemain matin, guillerette, de bonne humeur... Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais...  » Ne pouvait-elle donc pas couper sa langue ? Je reposai aussitôt ma tasse de thé en me levant immédiatement.  « Du sucre ! Il manque du sucre. Je vais chercher le sucre.  » Je préférai m'échapper avant de subir le regard d'Elizabeth et surtout, pour ne pas percevoir la réaction de mon acolyte. Filant à toute vitesse vers la cuisine, je laissai cependant la porte ouverte pour pouvoir entendre la suite de cette conversation pour le moins cocasse. J'entendis alors une voix féminine raisonner de nouveau alors que je revenais vers les deux voisins, prenant soin de poser une petite boite rouge sur la table.  « … et puis alors, elle était affamée, j'ai dû lui préparer un petit déjeuné royal. » Ma tante se mit aussitôt à rire de ses propres dires alors que je m'assis de nouveau aux côtés du médecin, honteuse de cette situation cruellement gênante.  « Tu sais, je pense que mon appétit n'intéresse pas vraiment Noam.  » Je rejoignis en un geste ma chevelure blonde en une queue de cheval tandis que ma tante se décida enfin à changer de sujet, questionnant mon coéquipier sur la présence d'Avery. Trouvant un soudain intérêt au parquet luisant qui recouvrait la pièce, mes yeux n'osaient plus scruter les deux personnes qui m'entouraient : un moyen de dévier les prochaines remarques d'Elizabeth et de préserver ma bonne conscience.
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyMar 3 Juil - 4:19

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Assis sur ce sofa immaculé, une tasse entre les mains, Noam vivait à la fois une situation inédite et angoissante tout en ayant une impression de déjà-vu. En effet, la cinquantenaire qui se tenait face à lui, totalement décomplexée, lui faisait penser à son propres fils. Ils avaient la même verve instinctive, la même sincérité innocente. Quand Avery parlait trop parce qu'il ne réfléchissait pas à ses mots avant, on pouvait croire qu'au contraire, Elisabeth était assez certaine de ses dires pour les divulguer sans aucune pudeur. Elle demeurait non moins une femme raffinée et terriblement moderne pour quelqu'un qui vivait dans le même quartier plusieurs décennies durant. Elle n'avait pas cédé à la tentation du train-train rassurant et ça n'était pas étonnant qu'elle ait pris un homme certainement veuf ou divorcé dans ses filets. Elle était à nouveau fiancée et c'était un espoir qui résonnait dans le cœur de Noam comme la promesse qu'il ne finirait pas vieux garçon. Parfois cette hypothèse le contentait parfois elle le pétrifiait. Aujourd'hui, il s'était plus ou moins fait une raison : de toutes les manières, il ne saurait être malheureux avec son fils à ses côtés qui grandissait à une vitesse affolante. A ses côtés, s'effaçait discrètement sa voisine blonde, sa future collègue de travail mais également sa maîtresse ? Fallait-il user d'un tel terme trouble qui sous-entendait le secret et la honte ? Dès lors que lui-même ignorait encore ce qui les liait concrètement, il n'osait alors imaginer l'évoquer un jour librement en compagnie de sa tante qui avait l'air aussi piquante que sur-protectrice. Comment réagirait-elle ? L'accepterait-elle ? Les pousserait-elle à s’officialiser comme les petits jeunes couples fraîchement débarqués de leur nuage, comme on l'avait jadis catalogué à son arrivée avec Juliann ? Ca n'était pas à l'ordre du jour pour son plus grand soulagement et il croyait de tout cœur qu'Althéa n'avait vendu mot de la complicité ambiguë qu'ils partageaient actuellement...

Fort heureusement, Élisabeth avait le don pour mettre les gens à l'aise comme mal à l'aise en l'espace d'une seconde. Elle était si attendrissante à réprimander chacun des faits et gestes de sa nièce, comme si l'observer quelques secondes de trop relevait du crime. Elle était également fort douée pour les compliments mais Noam lui découvrait une petite manie d'exagérer, une extravagance délicate qui lui seyait à merveille. Calmement, il but une gorgée de sa boisson chaud après avoir pris le soin de souffler dessus pour ne pas risquer la brûlure. Il prenait garde à se tenir droit, à ne pas se jeter sur les pâtisseries pourtant appétissantes qu'elle avait éparpillées sur la table basse. Oserait-elle blâmer son invité pour sa gourmandise excessive ? Mentionnerait-elle les risques liés au diabète, un discours pompeux qu'il ne connaissait déjà que trop ? Le médecin préférait alors attendre le feu vert ou que l'une d'elles ne se serve la première. Sans attendre, Élisabeth bondit les deux pieds dans le plat et le remercia pour l'avoir raccompagnée suite à l'orage turbulent qui était survenu plus tôt. Noam n'était plus en mesure de l'oublier désormais et prenait même un certain plaisir à se rappeler à quoi avait bien pu ressembler cette merveilleuse attente du dépanneur. Alors qu'elle décrivait la réalité embarrassante du lendemain avec un plaisir non dissimulée, Althéa choisit alors de s'éclipser avec le sucre comme prétexte. Il savait la jeune femme discrète sur sa vie privée et bien que son apparence vestimentaire méticuleusement étudiée et originale laissait croire à une assurance parfois orgueilleuse, il ne connaissait plus humble qu'elle. Pourtant à quel point Noam connaissait la gente féminine pour être des créatures complexes et souvent incompréhensibles... Lorsqu'elle se décida enfin à montrer sa tête de nouveau, Élisabeth conclut sur sa fringale matinale. Avec un sourire amusé, son regard vert glissa malgré lui vers les joues cramoisies d'Althéa. De l'embarras ou de l'agacement envers les bavardages de son aïeule, il ne saurait dire mais lui trouvait tout ça fort instructeur. Il en rajouta même une couche : « Au contraire, c'est plutôt intéressant. » L'hôte clama sa légitimité avec un « Tu vois ! » adressé à sa nièce avant de changer de sujet. Elle déplora l'absence d'Avery et lui demandait si toutefois il était resté seul à la maison. « Je l'ai inscrit au football américain. Il aura 8 ans en août, c'était une promesse que je lui avais faite. Il est donc à son premier entraînement et autant vous dire qu'il n'aurait raté ça pour rien au monde. » Il s'agissait surtout de ne plus laisser son fils seul dans une grande maison déserte dans une époque où un malade qui en voulait à Mount Pleasant s'en prenait aux gens dans un hasard dément. Au moment où il remarqua qu'Althéa baissait les yeux, souhaitant apparemment l'invisibilité à cet instant, la question interdite fusa alors sous la voix pourtant sincère d'Elisabeth : « Il grandit vite ce garçon. Je dois reconnaître votre talent à être un père exemplaire. Sa mère ne lui manque-t-il pas parfois ? » Noam manqua d'avaler de travers. Voilà longtemps que personne n'avait parlé de ce sujet, à croire que les gens avaient enfin compris que ça demeurait tabou et pour l'un et pour l'autre. Et pour l'heure, Althéa ne lui serait d'aucune aide. L'anniversaire de son décès était pour la fin du mois et c'était une date qu'il aimerait tant effacer pour de bon. Haussant les épaules, il adopta pour de la sérénité qu'il espérait crédible : « Il pose parfois des questions mais il est assez entouré pour ne pas se sentir délaissé. » Joignant ses deux mains dans un applaudissement, l'exclamation de soulagement d'Elisabeth fit retomber la pression : « C'est parce que ma Althéa fut une baby-sitter d'enfer ! Servez-vous donc, Noam, n'attendez pas qu'elle le fasse, j'ai parfois l'impression qu'elle fait attention à sa ligne. Hein Althou ? » Un biscuit, des glucides pour apaiser l'aigreur qui se formait douloureusement à son estomac...
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyMer 4 Juil - 10:23

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Depuis quelques temps, j'avais l'impression que mes déboires passés se répétaient inlassablement. Une sorte de roue infernale, un circuit fermé qui retraçait une histoire bien trop familière à mon goût. Auparavant baby-sitter et voisine, désormais collègue de travail et amante le temps d'une nuit, j'étais à présent assise entre deux chaises, brusquée par l'envie de quémander quelques explications à ce cher Noam qui était assis à côté de moi, dégustant son thé d'une sérénité déconcertante. Je m'étais pourtant longtemps appliquée à masquer cette attirance que j’éprouvais à son égard depuis mon adolescence. Un baiser, furtif et sans lendemain avait su éveiller diverses sensations peu communes mais, je m'étais cependant résignée à feindre l'indifférence pour ne pas semer le trouble dans un ménage bien trop parfait en apparence. J'avais donc poursuivi ma vie, mes études qui rejoignaient inconsciemment celles de mon acolyte et nos rencontres étaient dès lors devenues le fruit du hasard. Une entrevue autour d'une tisane, un signe de main en récupérant notre journal, un petit échange au cours des fameuses réunions de Meadows Bellvue : nous nous en tenions qu'aux simples formalités. Pourtant, nos deux destins s'étaient de nouveau entrechoqués au cours d'un gala, nous révélant enfin l'attirance qui nous habitait. Au lendemain, tel un scénario d'antan, le sujet avait été complètement ignoré et je m'étais alors persuadée que tout cela ne se reproduirait plus jamais. Grossière erreur. L'inévitable s'était produit entre nous et, dès lors, ce petit jeu que nous partagions innocemment avait prit une toute autre ampleur. Je me refusais de croire qu'aucun filament – minuscule soit-il – ne nous reliait pas d'une manière ou d'une autre. Tentée d'en parler à ma tante de façon implicite, j'étais désormais certaine d'avoir choisi la bonne alternative. Elle n'était pas stupide, elle avait très certainement remarqué mon comportement quelque peu énigmatique et il aurait été bien trop risqué d'en parler. Le silence était d'or.

Renfrognée, j'avais trouvé l'idée de me retirer dans la cuisine judicieuse. Derrière cette cloison, je pouvais entendre les dires de ma tante qui se voulaient bien trop enjoués à mon goût. Plus les secondes passaient, plus l'envie de me cacher dans un des placards me démangeait, pourquoi se sentait-elle obligée de me descendre d'une telle manière ? Voulait-elle un aveux de ma part ? Je me sentais persécutée et le simple fait de devoir de nouveau affronter le regard de Noam après une telle déclaration me rendait terriblement honteuse. Il connaissait donc le comportement que j'avais adopté à mon réveil, après cet orage turbulent qui avait été le théâtre de quelques plaisirs charnels. C'était monstrueusement abject mais, usant d'un prétexte des plus hasardeux, je m'étais réfugiée derrière cette minuscule boite de sucre. Sans gêne – et d'une poigne qui eut le don de me surprendre – j'avais ainsi fait part à ma tante de mes doutes sur l'intérêt que portait mon voisin sur mes habitudes alimentaires. Toutefois, d'un air presque joueur, le principal intéressé n'hésita pas à surenchérir comme pour avancer le clou d'avantage. Je levai alors les yeux au ciel pour manifester mon embarras et, sans broncher, je pris alors un coussin orné de petit froufrous en guise de bouclier. Heureusement pour moi, la discussion prit un tout nouveau tournant et nous nous attardâmes alors sur Avery. Sans aucun doute, Elizabeth aurait été ravie de le revoir ce petit garçon qui était tout autant jovial que la quinquagénaire. Je pris une gorgée de ma tisane en écoutant les paroles de mon acolyte qui, comme à son habitude, avait la bouche pleine de sa progéniture. « Je l'imagine parfaitement bien avec son casque et son gant, fidèle au poste. Puis c'est sympathique comme activité extra-scolaire. » Souriante, je reposai ma tasse sur la table basse mais, je restai fixée quelques secondes sur la théière lorsque ma tante questionna de nouveau notre voisin sur un sujet légèrement épineux. J'ignorais s'il considérait la mort de sa femme comme tabou mais, par respect, je ne m'étais jamais attardée à le lui demander. C'était assez bancal d'arriver comme un cheveu sur la soupe et pourtant, mon aîné s'y était risquée sans le moindre embarras. Son naturel était à toute épreuve et je devais avouer que j'admirais beaucoup cette caractéristique qui était propre à sa personne : sans complexe, elle n'hésitait pas à avoir un franc parler et à dire les choses par leurs noms. Par chance – pour Noam tout du moins – l'interrogatoire fut rapidement expédié pour revenir aux premiers amours de ma tante : moi. « Tu sais bien que je ne fais pas attention à ma ligne quand il s'agit de biscuits. » répondis-je en esquissant un petit sourire néanmoins, notre entrevue fut rapidement interrompue par la sonnerie du téléphone de ma tante. En un bond, elle décrocha son portable et, pour une fois, je pus voir une Elizabeth on ne peut plus sérieuse et intransigeante, je me doutais donc que son travail l’appelait pour la énième fois. Elle se releva alors aussitôt et nous adressa un sourire en total contradiction avec son timbre de voix qui se voulait inconsciemment sévère. « Je reviens vite, Althéa je compte sur toi pour prendre soin de notre invité comme il se doit. Use d'originalité.  » Je trouvais son ton bien trop espiègle pour qu'il soit simplement anodin et, alors qu'elle s'éloignait petit à petit pour poursuivre son entretien, je vins blottir mon visage contre mon coussin afin d'étouffer un cri. Cette situation était cruellement embarrassante et je réalisais alors que nous étions – pour la première fois – seuls. Dès lors une boule embourba mon estomac, cette perspective était légèrement intimidante et, pour éviter toute anomalie, mes iris se dirigèrent vers ceux de Noam . « Ma tante est parfois un peu trop... enfin pas assez... Bref, c'est elle dans toute sa splendeur. Elle n'est pas très douce pour parler. » Pouffant, je lui adressai un regard désolé avant de mordiller ma lèvre inférieure, une fâcheuse manie qui trahissait souvent diverses émotions dont j'étais victime. Sans dissiper mon entrain, je pris soin de couper la tarte aux myrtilles qui me guettait depuis bien trop longtemps pour ensuite donner une part à mon voisin, j'espérais que cette petite douceur anéantirait le moindre malaise naissant. « Comme l'a dit Elizabeth, il est temps de passer aux choses sérieuses. » Je lui tendis alors son assiette, la conversation téléphonique de mon aîné pouvait s'éterniser comme être très brève, mieux valait donc jouer les voisins parfaits. Néanmoins, comment ignorer les événements passés ?
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyJeu 5 Juil - 7:58

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Lorsqu'Althéa évoquait l'image d'Avery avec son casque tout neuf et son gant qui sentait encore le cuir bien récent, elle ne pouvait faire une image plus emblématique. Dès lors que Noam avait accordé son aval pour la pratique de ce sport, le petit garçon s'était lancé dans l'achat de toute la panoplie du parfait joueur de football américain allant jusqu'à ruiner son père pour le même modèle de chaussure que son idole sportive. Il grandissait comme le parfait gosse des États-Unis, très patriote sur ses équipes préférées et intarissable sur les célébrités qui passaient à la télé lors d'interviews suivant une victoire. Il se fondait dans la masse tout en gardant cette personnalité atypique et terriblement espiègle qui constituaient la majeure raison de l'estime qu'on lui portait. Intérieurement, Noam supportait toujours l'équipe de ses terres natales mais avec un tel fervent spectateur comme Avery, il lui devenait impossible d'évoquer un parti adversaire sans se faire violemment traiter de traître. Il déplorait parfois que sa progéniture n'ait pas la veine australienne mais que pouvait-il bien y faire ? Proposer à son fils le sport national qui demeurait depuis des décennies le cricket n'apporterait que railleries et éclats de rire narquois de sa part. Le père s'était donc résigné à accepter toutes les lubies de son fils, aussi frustrantes soient-elles. Qu'il lui aurait réclamé la danse classique qu'il n'en serait même pas surpris. Avery était destiné à devenir un homme avec un caractère atypique tout comme lui-même autrefois avant que son immigration ne gomme toutes les particularités un peu trop cavalières pour cette société. Il aurait pu bavassé encore des heures sur comment il avait réussi à attraper sa première balle, comment il ne quittait plus les livres imagés qui enseignait les tactiques parce qu'il aspirait maintenant à devenir un joueur mondialement connu – il avait apparemment délaissé l'ambition d'être pilote de chasse depuis quelques semaines. Seulement Élisabeth s'aventura sur un sujet bien moins appréciable, s’interrogeant sur le bien-être mental d'Avery alors qu'il n'avait qu'une autorité et qu'une épaule sur laquelle se reposait. Avec le plus difficile des contrôles, il s'était contenté d'une réponse brève et claire tout en espérant que la tante soit finalement distraite.

La providence eut raison de son petit cœur et une sonnerie de téléphone retentit dans la salle. C'était le cellulaire de son hôte qui eut rapidement fait de s'éclipser après avoir sommé Althéa de bien s'occuper de leur invité. Noam ne doutait pas qu'elle avait toutes les capacités pour le satisfaire mais il n'était pas question de ses idées érotiques et saugrenues pour le moment. Bientôt il ne resta qu'eux deux, assis l'un à côté de l'autre avec la voix lointaine d’Élisabeth en guise de bruit de fond. La jeune femme s'excusa immédiatement de l'attitude peut-être un peu trop impertinente pour des inconnus qui n'auraient vent de sa franchise. Lui n'en tenait rigueur, il était même plus amusé de ne pas être le seul à avoir un parent qui en disait toujours trop. Avery avait la palme des gaffes, Élisabeth n'arrivait que seconde sur le podium qu'Althéa en soit rassurée. Aussitôt cette dernière se reprit en main et se mit à la tâche de découper cette tarte dont la couleur pourpre était reconnaissable entre mille : de la myrtille. Noam était un incollable sur les fruits rouges et peut-être même était-il le seul à savoir différencier la couleur des myrtilles de celles des mûres ainsi que celle de la framboise classique par rapport à celle de bois. Si toutefois la saveur du dessert avait été volontaire, il devait se rendre à l'évidence : sa voisine commençait à connaître les petits détails de son quotidien. C'était à la fois affolant et plutôt séduisant. Même si plus personne n'était là our les observer, il l'espérait du moins, elle s'entêtait à jouer la voisine exemplaire que rien n'unissait à son collègue. Pourtant cette fois-ci, Noam n'avait pas envie de faire les choses sérieusement. Il crevait d'envie de se rapprocher d'elle tout comme d'initier enfin la discussion inévitable qui traînait de plus en plus et qui devenait de plus en plus compliquée à aborder. « Merci. » Dit-il tout en saisissant à deux mains l'assiette avant d'y plonger sa fourchette. C'était un fin gourmet, grand amateur de tartes : achetée au supermarché du coin et c'était une déception. Cependant, quand il porta le morceau à sa bouche, l'arôme de la myrtille fraîche manqua de le faire tomber à la renverse. Pourvu qu'il en reste et qu'elle le lui donne pour le retour... La tarte ne verrait même pas l'intérieur de la maison, sitôt la rue traversée qu'il n'en resterait une miette pour son fils. Fourrant un autre morceau succulent dans sa bouche, laissant des traces de sucre glace sur la commissure de ses lèvres, Noam fut obligé de reposer l'assiette sur la table basse pour ne pas tout dévorer avant le retour de la tante d'Althéa. Reportant toute son attention sur elle, il avala rapidement avant de déclarer d'une voix malicieuse : « Je réitère mais même en guenilles tu ne saurais être moins désirable. » Peut-être enivré par les glucides ou tout simplement fou, il se mettait à des compliments explicites qu'il n'avait jamais été capable de formuler auparavant. Elle provoquait ce furieux besoin de lâcher prise, de redevenir quelqu'un de spontané et d'un peu barré comme il l'avait été davantage il y a de longues années. Après un bref coup d’œil par-dessus son épaule pour vérifier que la quinquagénaire ne repointait pas le bout de son nez, il posa sa main sur la joue de la jeune femme pour déposer un rapide baiser sur l'autre joue. Il en profita pour lui murmurer : « Tu as été parfaite l'autre soir, ils n'avaient d'yeux que pour toi. » Noam se reculait finalement pour poser sa tête sur le dossier du sofa. Il se sentait comme un adolescent dont on épiait les moindres faits et gestes pour lui éviter de commettre des erreurs irréparables pour les espoirs candides des parents. Et pourtant c'était bien comme un ado désobéissant qu'il avait envie d'agir. Il finit par reprendre sur un ton un peu plus sérieux, ignorant si Althéa consentirait à ce comportement au sein de la demeure de sa tante adorée : « Alors comment Élisabeth a-t-elle pris la nouvelle ? Elle t'a offert un nouveau cartable pour tes débuts en tant que biochimiste ? »
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MessageSujet: Re: N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA   N°4002, smiling mischievous auntie → ALTHEA EmptyVen 6 Juil - 1:51

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La situation que je redoutais tant venait de m'être service sur un plateau d'argent. Était-ce encore là une manigance d'un Dieu boute-en-train ? J'avais l'étrange impression que ce lien invisible était dû à un destin joueur. Une fatalité qui nous forçait à affronter véritablement cette attirance qui nous liait depuis un long moment. Nous avions longtemps joué la carte de l’indifférence, préférant agir en bons et loyaux voisins mais les récents événements avaient fini d'achever cette fausse couverture. Il allait bien falloir jouer carte sur table un jour ou l'autre et ce moment s'avérait on ne peut plus propice à une ébauche. Pour mon plus grand bonheur, ma tante semblait entretenir une longue conversation au téléphone avec un employé ronchon, j'avais donc la certitude de ne pas la revoir pendant un petit bout de temps. Seul l'écho de sa voix rendait la situation quelque peu stressante : je ne voulais pas être surprise sur le fait accompli et certainement pas par Elizabeth. Elle m'avait bien assez charriée à mon goût et surprendre notre future conversation crapuleuse aurait été un peu la cerise sur le gâteau. Il fallait que j'agisse vite mais un mur invisible bloquait cette dernière initiative que je me devais pourtant d'entreprendre. Ridicule. Je n'avais pas mit longtemps à embrasser Noam lors de cet orage déchaîné défiant les pouvoirs de mère nature. Je ne m'étais pas gênée de lui rendre son baiser sept ans plus tôt alors que Juliann se promenait à l'étage sans le moindre soupçon à mon égard. Jamais intimidée par qui que ce soit, je m'appliquais à poursuivre ma vie sans qu'une nonce d'embarras vienne alourdir mon regard, c'était pour moi une marque de faiblesse déconcertante. En quel honneur devions-nous rougir face à une personne qu'elle que soit son rang ou son âge ? Je trouvais stupide de devoir se renfrogner derrière certaines apparences et ainsi, échapper à toute trace de timidité. Je ne me considérais pas comme supérieure néanmoins, je ne comptais pas m'abattre face à mon voisin ni même face à la reine d'Angleterre. Toutefois, mes idéaux venaient d'être remis en cause par ma propre personne à cet instant précis. Je me sentais doucement faillir sous l'oeil attentif de Noam et présageant les embûches s'accumuler entre nous, je décidai enfin de donner un coup de pieds à ces morceaux de bois qui bloquaient jusqu'à présent mon – notre - chemin.

Du sucre, voilà le meilleur moyen de préparer le terrain intelligemment. Je commençais à connaître les goûts de Noam et même si je n'avais pas fait exprès de préparer une tarte au myrtille, celle-ci tombait pourtant à pic. En lui tendant son assiette, je me doutais bien qu'il ne résisterait pas longtemps à l'appel de ce succulent dessert et comme prévu, je reçus l'effet escompté. Manifestement, ma pâtisserie connaissait un franc succès. A mon tour, je pris une bouchée, commençant doucement à réfléchir à la manière donc je pouvais aborder ce sujet on ne peut plus périlleux. Néanmoins, la douceur du fruit rouge me consola rapidement, m'obligeant à penser à mes futures péripéties en cuisine. C'est alors que mon voisin daigna de nouveau m'adresser la parole, préférant délaisser sa fourchette pour mieux accaparer mon attention. Sa remarque me fit alors doucement sourire, me pensait-il susceptible au point de devoir se justifier d'une telle manière ? Je me redressai tout en saisissant au passage une serviette en papier : ce brusque compliment me rendait fébrile et pour cause, je ne fus pas au bout de mes surprises. D'un geste des plus délicat le médecin s'empara de mes deux joues : l'une était doucement frôlée par sa main, l'autre était couverte d'un petit baiser. Je ne le connaissais pas aussi audacieux mais c'était un comportement qui me plaisait beaucoup, peut-être s'était-il finalement résolu à flanquer sa retenue à la porte. Ses dernières flatteries suffirent à me faire divaguer : j'en oubliais presque la tâche que je m'étais personnellement admise. Cette distance qui était autrefois insoutenable devenait à présent exquise et, je ne pouvais le nier, j'en voulais d'avantage. Je me redressai alors d'un air faussement hautain pour ensuite passer ma serviette sur ma bouche. « Toi inclus ? » Je me fichais de ce que pouvais penser Selfried, Ginger, Mr Beaulieu et même le serveur à la moustache si bien taillée : seul l'avis de Noam m'importait. Je me doutais bien qu'il devait s'inclure dans le lot mais j'avais la prétention de vouloir réellement l'entendre me le dire. Alors que je pensais doucement me frayer une place sur un lieu que je percevais d'ors et déjà miné, mon acolyte me questionna sur la réaction de ma tante concernant ma promotion. Pouffant, j'haussai mes épaules pour finalement me positionner correctement sur le fauteuil : « Très drôle, elle m'a même rempli ma trousse de stabilos si tu veux tout savoir. Non plus sérieusement elle était vraiment ravie et n'a pas hésité à proclamer sa fierté à tous les coins de rue. » Elizabeth était parfois vraiment chauvine, n'hésitant pas à vanter les louanges de sa famille sous toutes les coutures mais ce n'était pas dans un sens provocateur, bien au contraire : ma tante était certainement la femme la plus humble que je connaissais. Après coup, j'entendis alors la principale concernée fermer la porte de son bureau qui se trouvait à l'étage : cela voulait-il dire que nous étions finalement seuls ? Je sentais peu à peu ma gorge se nouer et à ce moment-même, j'avais réellement envie de gifler mon visage pour me châtier d'une telle attitude, c'était tout bonnement aberrant. C'est alors que le téléphone fixe sonna et, en tendant simplement mon bras, je pus décrocher le combiné sans effort. « Allô ? Oui c'est elle-même. Je vois, très bien. Faîtes au plus vite, je crois bien que je vous ai laissé une marge considérable pour que tout puisse rentrer dans l'ordre dans les plus brefs délais. A vous aussi, bonne après-midi, au-revoir. » Après avoir noté quelques mots sur un morceau de papier, je me retournai enfin vers Noam, reprenant ma tasse de thé entre mes mains. « C'était le garagiste. Figure-toi que le bonhomme s'est rendu compte qu'il manquait en fait une pièce indispensable au bon fonctionnement du moteur. Le genre de pièce qu'il faut commander une décennie à l'avance. Je crois qu'il aurait été plus simple de m'acheter une autre voiture. Enfin, je me souviendrai de cette nuit... » Je bus alors une gorgée de ma tisane avant de reposer celle-ci sur la table basse. « Dans tous les sens du terme... » Inconsciemment, je lui avais révélé le fin fond de ma pensée et je ne mis pas longtemps à m'en rendre compte. Voilà le déclic qui nous manquait, le pas que nous n'osions pas franchir. Cependant, je ne pouvais le nier, je cherchais à présent le minuscule petit endroit où je pouvais me cacher. Mordillant ma lèvre inférieure, je repris mon assiette en main par dépit, mieux valait réfugier ma honte dans une douceur qui sonnait à présent comme le plus amère des desserts.
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