Mount Pleasant ou la petite ville où il ne se passe rien. Depuis son arrivée ici, sa vie est d’une platitude infinie, à cent lieux de ce qu’il a connu dentant. Il savait pertinemment qu’en venant ici sa vie d’avant allait lui manquer mais il ne pouvait pas tout laisser tomber. Il était venu ici pour son poste et il comptait bien gravir les échelons pour partir de cette petite ville au plus vite. La vie à Mount Pleasant n’était pas des plus passionnantes, certes il se passait des choses comme partout mais il manquait l’agitation et le dynamisme des grandes villes. Il avait passé toute son enfance à New York et sa vie de jeune adulte à L.A. alors forcément, le mode petite ville le changeait beaucoup. C’est limite si ici tout le monde se connaissait. Les centres commerciales, les cafés, les boites de nuit, le monde, le bruit, le métro et toutes ces choses lui manquaient terriblement. Il n’a jamais été et ne sera jamais un adepte des petites villes. Généralement il ne traine pas trop en ville, il se contente d’aller au travail et de rentrer tel l’automate qu’il est. Quelle merde la vie d’adulte ! La vie universitaire lui manque énormément malgré le fait que tout n’est pas toujours été rose. L’insouciance de la jeunesse, voilà ce qu’il regrette. Etre adulte c’est tellement plus de responsabilités, tellement plus de stress.

Il était là, dans sa voiture arrêté au feu rouge entrain d’écouter de la musique à tue tête. Il imitait la batterie en tapant sur son volant et ne faisait pas vraiment attention à ce qui l’environnait. Il était plus absorbé par sa musique que par ce qui l’entourait. C’est en relevant la tête qu’il fut saisit. Sarah ! Elle était là tout sourire entrain de traverser. Etait-il entrain de rêver ou était-ce vraiment elle ? Il retira ses lunettes de soleil et la suivit du regard. C’était bien elle entrain de traverser. Sarah à Mount Pleasant, quelle chose étrange. D’un coup, tout lui revint en mémoire, du soir de leur mariage au départ de Sarah pour New York en passant par leur premier vrai baiser. Il se remémora alors tous ces instants, tous leurs souvenirs à eux que personne ne leur enlèvera jamais.

*** FLASH BACK ***

« On ne peut pas continuer comme ça. » Ils avaient essayé et pourtant les choses ne s’arrangeaient pas. Tous deux faisaient des efforts pour que ça aille mieux. Il essayait d’être moins jaloux, elle l’impliquait plus dans sa vie pour qu’il en fasse totalement partie mais malgré tous ces efforts mutuels, ils ne s’en sortaient pas. Ils n’étaient tout bonnement plus heureux ensemble. Leur relation ne se passait plus du tout comme ils l’attendaient, ils s’aimaient mais ça ne suffisait plus et c’est cet amour persistant qui rendait les choses encore plus dures. Aimer l’autre mais savoir que ça ne sert à rien de rester avec parce que les choses ne fonctionnent plus. Comment mettre un terme à une histoire quand les sentiments sont toujours là ? C’est là la grande question à laquelle il ne pouvait répondre. Il avait beau retourner le problème dans sa tête, rien n’y faisait. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait plus quoi faire pour que les choses fonctionnent. Il était évident qu’il ne lui avait pas pardonné pour Jason, il avait cru au moment de se remettre avec elle qu’il y arriverait avec le temps, que sa confiance allait peu à peu revenir mais ça faisait maintenant un petit bout de temps qu’ils s’étaient remis ensemble et il n’en était rien. Les choses se dégradaient plus qu’elles ne s’arrangeaient et quoi qu’il fasse ça n’allait jamais. Il baissait les bras. Assis là sur son lit, ils se regardaient dans les yeux en sachant pertinemment que c’était la fin. Il n’aurait jamais cru ça possible or ils en étaient là. Ils allaient se rendre leur liberté réciproque. Il savait qu’elle pensait comme lui, qu’elle non plus n’était pas heureuse dans cette relation. Cette relation qui était bien loin de celle qu’ils avaient connu à l’époque. De l’époque où ils étaient insouciants comme lorsqu’il avait fait tinter sa cuillère contre un verre de cristal pour faire une fausse déclaration d’amour en public : « Sarah, depuis que je te connais, ma vie a complètement changé. Tu as fait de moi un homme meilleur et je sais que tant que nous serons ensemble, rien ne pourra nous séparer. Je t’aime Sarah, voila pourquoi je veux faire de toi ma femme. Sarah Pearce, veux-tu m’épouser ? ». Il se rappela ce bon moment. Ca avait été la première fois qu’il lui avait dit je t’aime. La seule chose c’est qu’à cette époque, il n’en avait pas encore conscience mais c’est réellement lors de ce week-end que ses sentiments pour elle se sont développés. Il se souviendra d’ailleurs toujours de ce moment où au bord de la piscine il l’avait embrassé. Ce baiser qu’il n’avait pas du tout prévu et qui avait par la suite foutu la merde dans sa vie mais qui au final avait été la première étape vers ce qui allait devenir leur histoire. Ce souvenir de tout ça lui déchirait d’autant plus le cœur. Il aurait tellement aimé que la bonne fée lui propose trois vœux pour pouvoir souhaiter que les choses s’arrangent avec Sarah, souhaiter vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants. « Les choses ne fonctionnent plus entre nous et même si ça me brise le cœur de dire ça, je crois qu’il vaut mieux qu’on prenne quelques distances. » Prendre des distances, quel doux euphémisme. Une jolie tournure de phrase pour éviter d’avoir à prononcer le mot séparation …

*** RETOUR AU PRESENT ***

Il n’avait pas repensé à leur séparation depuis si longtemps que ça lui fit tout drôle. Bien sûr qu’il pensait à elle de temps en temps, de manière ponctuelle mais étrangement, il se rappelait toujours des bons moments. C’est comme si son esprit avait occulté tous les mauvais moments de sa mémoire pour ne garder que les bons. Il n’avait pas oublié les mauvais, ils étaient là quelque part au fond de son esprit mais il n’y repensait jamais. Généralement, c’était au détour d’une chanson, d’un petit détail, d’une odeur ou simplement d’une impression de déjà vu que ses souvenirs remontaient à la surface. Ce n’était pas constant, juste par moments un peu comme maintenant. Il suffisait qu’il la revoit pour que tout remonte d’un coup. Il ne l’avait pas revu depuis son départ pour New York, depuis ça, il n’avait plus jamais osé décrocher le téléphone.

*** FLASH BACK ***

« J’embarque ce soir pour New York. » Elle lui avait dit son désir de s’envoler pour New York et malgré tout, il avait toujours pensé que malgré tout, elle ne partirait pas. Ils avaient beau ne plus être ensemble à présent, il ne pouvait pas concevoir le fait de la savoir loin de lui à l’autre bout du pays. Le fait de la savoir à deux pas, de la voir de loin dans les couloirs de l’université, de pouvoir à tout moment débarquer chez elle pour s’excuser et tout recommencer le rassurait. Elle était son point de repère depuis si longtemps. Il savait que malgré leur séparation, si un jour quelque chose n’allait pas, il suffirait qu’il aille la voir pour que tout s’arrange. A présent, tout ça allait s’écrouler. Que devait-il faire ? Il relu son message plusieurs fois. Il savait qu’il aurait beau tout dire, tout faire, rien n’y changerait. La volonté est plus forte que tout, de plus, elle envisageait depuis si longtemps de partir étudier pour New York. Vouloir la retenir était terriblement égoïste. S’il voulait qu’elle reste c’était pour l’avoir prêt de lui, pour la garder dans sa vie tout en sachant qu’ils ne seront plus jamais de nouveau ensemble. Tout ça semblait tellement illogique. Vouloir garder quelqu’un prêt de soi sans être avec malgré le fait de l’aimer. Cherchez la logique ! Faire ça, c’est être égoïste. Etre égoïste, n’était-ce pas là l’un de ses principaux traits de caractères ? Il se leva alors précipitamment et fonça. Ses pensées s’entrechoquaient et il ne savait pas vraiment ce qu’il était entrain de faire. Foncer ! Il était comme dans un état secondaire, comme en transe. Il ne comprit pas vraiment ce que lui raconta la dame à l’accueil, il ne pouvait franchir la douane sans prendre de billet. Il secoua la tête d’incompréhension et sortit sa carte de crédit. « Oui, oui c’est très bien. », s'entendit-il dire avant qu'on ne lui remette un billet entre les mains. Il marcha alors précipitamment jusqu’à la douane lorsqu’il entendit dans les haut-parleurs que les passagers du vol 445 de 22h15 en direction New York allaient embarquer. Il fallait qu’il aille plus vite. Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous ! Il avait envie d’hurler à la sécurité d’aller plus vite pour lui faire passer cette maudite douane mais il ne pouvait pas. Il était obligé d’attendre comme tout le monde. Il se rendit alors compte qu’il ne s’était encore jamais senti aussi frustré. Lorsqu’il passa enfin, il se précipita en salle d’embarquement. Il regarda frénétiquement à droite puis à gauche à la recherche de Sarah. Où était-elle ?! Il ne la voyait nulle part. Il alla demander des renseignements à une jeune femme qui lui dit que l’embarquement avait eu lieu et que l’avion allait s’envoler. Il insista alors pour passer. La jeune femme eu beau tout faire pour l’en empêcher, il réussi à se dégager. Il se retrouva alors au milieu de plusieurs cars qui menaient aux avions. C’est de loin qu’il regarda l’avion dans lequel se trouvait Sarah prendre son envol. Il été arrivé trop tard. Il ne se rendit même pas compte que des hommes de la sécurité l’entrainaient à l’intérieur de l’aéroport. Il était arrivé trop tard. Il était arrivé trop tard. Il était arrivé trop …

*** RETOUR AU PRESENT ***

Depuis l’envol de Sarah pour New York, il n’avait jamais trouvé le courage de l’a rappeler ou de lui rendre visite. Elle lui avait fait ses adieux à travers un simple message lui indiquant qu’elle embarquait. Elle n’a jamais su ce qui s’était passé ce fameux soir et ne le saura jamais. A quoi bon lui dire ? A quoi cela servirait-il aujourd’hui de sortir de la voiture pour lui dire qu’il y a sept ans il avait couru à l’aéroport pour la supplier de rester si ce n’est à rien. Tant de choses s’étaient produites depuis ce temps là. De l’eau avait couler sous les ponts et tous deux avaient évolué dans deux mondes différents. Il ne savait même pas si elle a réalisé ou non son rêve de devenir avocate. Etait-elle mariée ? Avait-elle des enfants ? Ses relations avec ses parents s’étaient-elles arrangées ? Pensait-elle à lui de temps en temps ? Etait-elle heureuse ? Tant de questions dont il ne connaissait pas les réponses. Ils étaient deux étrangers l’un pour l’autre. Son regard ses pensées s’attardèrent encore un peu sur elle avant que le feu ne passe au vert et qu’il enfonce son pied sur l’accélérateur …

Il lui sembla qu’elle l’avait vu en traversant mais il ne pouvait pas en être sûr. Il n’était même pas sûr qu’il s’agisse réellement d’elle et pourtant tout le laissait croire. Elle avait le même visage, la même allure, les mêmes yeux. C’était forcément Sarah ou alors il délirait totalement. Il avait beau la voir de ses propres yeux, il n’arrivait pas à réaliser qu’il s’agissait bien d’elle, qu’il n’était pas entrain de rêver. Après tout, que ferait-elle à Mount Pleasant ? Ca n’avait aucun sens. La revoir le chamboula au plus haut point. Il repensa à divers points clés de leurs existences. Tant de souvenirs les liaient l’un à l’autre, tant de souvenirs ineffaçables qui n’appartiennent qu’à eux. Il repensa entre autre à ce fameux soir où elle s’était envolée pour New York avec pour seuls adieux un vulgaire sms. Peut-être aurait-il du lui en envoyé un pour réponse mais ce soir là, après être rentré de l’aéroport, il n’était tout simplement plus en état de lui écrire. Il ne l’a plus jamais été d’ailleurs, ça lui aurait été trop douloureux. Pendant longtemps il s’est interdit de penser à elle, interdit de pleurer sur son départ jusqu’à finalement explosé un soir. A force d’interdire à son esprit de penser à Sarah, il en rêvait toutes les nuits, il ne pouvait se défaire totalement de son emprise alors une fois, rien qu’une fois, il s’est autorisé à y penser pour mieux pouvoir l’oublier ensuite. Ce soir là, seul, il a sortit toutes les vieilles photos, serré l’ourson en peluche qu’elle lui avait offert et but jusqu’à en perdre connaissance. A ce moment, l’alcool était son seul allié pour ne pas se laisser submerger par l’émotion. Ce n’est que le lendemain qu’Olivia l’avait retrouvé inanimé au milieu du salon. Hospitalisation d’urgence, lavage d’estomac et observation pendant cinq jours. Il ne fut relâché qu’à condition qu’il accepte de se rendre à des séances d’alcoolique anonyme. N’étant pas alcool, il n’y voyait pas d’intérêt, il s’y rendait simplement pour qu’on lui foute la paix et jamais personne n’a réussi à le faire parler de pourquoi il s’était mis dans un tel état ce fameux soir. Plus jamais il ne reparla de Sarah à qui que ce soit. Il l’a sortit complètement de sa vie. Aux personnes qui les connaissaient, il répondait qu’elle s’était envolée pour New York et que le concernant, le sujet était clos. Sarah avait choisit de partir, pire encore, elle avait décidé de partir en lui envoyant un vulgaire sms. Elle avait choisit de l’exclure de sa vie et bien soit, il ferait de même et il fit de même. Plus de Sarah, juste Cayden et une nouvelle vie.

Repenser à tout ça le remua plus qu’il ne l’aurait cru. Il était convaincu qu’après toutes ces années il ne ressentirait plus rien pour elle, que la revoir le laisserait de marbre or il n’en était rien. Pourtant aujourd’hui une chose était sûre, il avait tourné la page. Il ne l’aimait plus, ce n’était plus comme avant. Tout ce qu’elle représentait désormais pour lui, c’était un souvenir douloureux du passé, une personne qu’il avait aimé mais qui l’avait également terriblement fait souffrir. Lui reparler était exclut. Il connaissait leur mode de fonctionnement, retomber dans les bras l’un de l’autre pour mieux se déchirer par la suite. Cette fois, il n’en serait rien. Il appuya sur l’accélérateur et démarra en trombe. Tout en conduisant, il ne put s’empêcher de se rappeler le passé.

*** FLASH BACK ***

« Viens, suis-moi » Ils montèrent sur sa moto. Il voulait lui faire une surprise pour que le moment soit parfait. Il la conduisit devant le bar où ils s’étaient rencontrés la toute première fois, le bar qui les avait réunis la toute première fois. Il n’y avait pas de lieu plus symbolique que celui-ci pour lui prouver son amour. Il venait de lui dire qu’il l’aimait pour la toute première fois. Il lui avait fallu du temps pour en prendre conscience et pourtant c’était désormais le cas, il l’aimait, il en était certain. Lui avouer ses sentiments fut une grande épreuve. Il n’a jamais été doué pour les déclarations ni même pour les longues tirades romantiques. Il a du mal à gérer tout ce qui touche de près ou de loin aux sentiments. Il avait beau savoir que Sarah ressentait la même chose pour lui, il ressenti un trac monstre au moment de lui avouer son amour. Une fois les mots sortis de sa bouche, il ressentit un soulagement intense. A partir de là, les choses devinrent sérieuses. C’était pour ça, pour marquer le coup qu’il l’amena dans cet endroit. « Tu te souviens ? », lui murmura-t-il à l’oreille. « A croire que la plus grosse erreur de notre vie s’est avérée être la meilleure chose qu’on n’ait jamais faite. » Il faisait référence à leur mariage. Ils s’étaient mariés sous l’effet de l’alcool et en se rendant compte qu’il s’était marié à une parfaite inconnue, sa première réaction avait été de paniquer. Il se rappela alors avoir du moment où il était tombé sur le contrat de mariage. A croire qu’il l’avait confondu avec le menu du room-service ! Quelle ineptie ! Sa première réaction fut l’incrédulité, puis de se taper frénétiquement la tête contre le mur comme pour se punir. A l’époque, ce mariage lui avait semblé être la plus grosse erreur de sa vie or à présent, il remerciait le destin de les avoir réuni. Comme quoi, rien n’a jamais lieu par hasard en ce bas monde.

*** RETOUR AU PRESENT ***

Non Cayden, ressaisit toi ! Arrête de ne penser qu’aux bons moments ! Tu n’était pas heureux avec Sarah, souviens toi du moment où elle s’est envolée pour New York te disant adieu sur un simple sms, souviens toi du moment où vous avez décidés de vous séparez et de toutes les autres fois où les choses n’allaient pas entre vous. Son esprit lui jouait régulièrement de mauvais tours en ne le faisant se souvenir que des bons moments mais heureusement sa raison était là pour lui rappeler que les choses n’étaient pas si géniales que dans ses souvenirs.

*** FLASH BACK ***

« Les choses ne fonctionnent plus entre nous et même si ça me brise le cœur de dire ça, je crois qu’il vaut mieux qu’on prenne quelques distances. » Il ne rêvait pas, il venait bien de prononcer cette phrase. Ca faisait un petit moment déjà que les choses n’allaient plus entre eux et il était temps qu’ils arrêtent de se voiler la face. Sarah ne semblait pas prête à prononcer ces mots alors il le fit. Ca avait beau lui faire mal, ils n’étaient plus heureux ensemble et il fallait qu’ils se rendent leur liberté réciproque pour pouvoir avancer sans se détruire mutuellement. En prononçant cette phrase, il acceptait que Sarah sorte de sa vie, pas forcément de manière définitive même s’il se voyait mal devenir son ami, mais de manière temporaire en tout cas. Il fallait qu’il prenne du recul pour voir où il en était. « Je t’en prie dis quelque chose. » Sa voix était grave et pleine d’émotions. Pour une fois, il n’avait pas envie de cacher ce qu’il ressentait réellement. Il voulait qu’elle sache que ce n’était pas de gaité de cœur qu’il mettait fin à cette relation et que malgré tout, il l’aimait toujours …

*** RETOUR AU PRESENT ***

Repenser à cette période du passé l’aida. Après tout, à quoi bon se lamenter sur le passé ? Il ne pourra pas changer les évènements qui se sont produits, il ne peut rien contre le passé contrairement à l’avenir. C’est à lui de construire son bonheur et ce sont les décisions qu’il va prendre qui détermineront son futur. Il ne peut pas changer le passé mais il peut changer l’avenir et décidé de ne pas accorder la moindre importance au fait d’avoir revu Sarah …

Pourquoi faut-il qu’elle se pointe pile aujourd’hui ? De tous les bleds pommés pourquoi a-t-il fallu qu’elle choisisse Mount Pleasant ?! Pour me faire chier, voilà c’est ça, pour me faire chier ! Ca ne lui a pas suffit de s’envoler pour l’autre bout du pays il y a des années, non, bah non, il fallait qu’elle en rajoute une couche et qu’elle se pointe maintenant pour me pourrir la vie ! Impossible pour Cayden de se calmer. Il conduisait sans trop vraiment faire attention à ce qui se trouvait autour de lui. Il était une boule de nerfs. Se calmer était exclut, c’était mission impossible. Le contrôle de ses émotions est une chose avec laquelle il a du mal, beaucoup de mal même. Gérer ses sentiments, il y arrive – ou du moins, il arrive à faire comme s’ils n’existaient pas – mais gérer ses émotions c’est une autre affaire. A la limite, il gère mieux qu’avant son impulsivité mais il reste lâche concernant les confrontations : la preuve, il venait de démarrer en trombe avant même de s’être assuré qu’il s’agissait bien de Sarah et non d’une inconnue. La vérité, c’est qu’il ne voulait pas penser à elle, il avait enfin réussi à se débarrasser de cette histoire et ne tenait pas à replonger dedans en ce moment. Ca vie était suffisamment compliquée pour qu’elle ne réembarque pas dedans tout chambouler. Il en est à un point où il se demande ce qu’il fait ici, s’il a bien fait de plaquer sa vie à Los Angeles pour venir travailler dans cette petite ville, s’il est normal qu’à son âge il n’est pas encore fondé une famille. En somme, il se demande s’il n’a pas raté sa vie, ce qui est plutôt préoccupant étant donné qu’il est encore jeune. N’empêche, lui qui trouvait la vie ennuyeuse ici, il allait regretté d’avoir dit ça s’il s’agissait vraiment de Sarah.

*** FLASH BACK ***

L’heure était grave. Jusque là, ils avaient toujours réussi à éviter la rupture mais là c’était imminent. Il fallait qu’un d’eux se décide à prendre les devants et à dire ce que l’autre n’aimerait pas entendre. Sarah n’avait pas l’air décidé à le faire alors il s’en chargea. Elle resta immobile. Pourquoi ne disait-elle rien ? Il se demanda si elle avait bien entendu ses paroles. Elle n’avait pas l’air de réagir. Il lui demanda alors de dire quelque chose et elle finit par acquiescer. Elle était d’accord avec sa décision. Les choses n’allaient plus et ils venaient d’y mettre un terme. S’en était fini de leur couple, fini d’eux deux, à présent chacun ira de son côté. Il avait du mal à se rendre réellement compte de tous les changements que ça allait impliquer dans sa vie ; on se rend rarement compte de ce qu’implique une séparation avant le moment où l’on se retrouve seul avec ses pensées à faire le point. Sarah le remercia ensuite pour tout. Il savait de quoi elle parlait mais en contrepartie, il lui avait également apporté beaucoup de soucis et il n’était pas sûr de mériter des remerciements. Avec lui ça a toujours été ou tout blanc ou tout noir, il ne nuance pas, ne fait pas dans le gris, il aime les extrêmes et c’est de cette manière qu’il fonctionne, de cette manière qu’il a fait fonctionner son couple. Ca a peut-être donné l’impression à Sarah d’être en vie tellement les choses étaient intenses et toujours dans l’extrême, mais d’un autre côté, ce fut source de tracas et de peines. Ne voulant pas étendre le moment plus longtemps, il se leva et dit : « Je ferais mieux d’y aller. » Il regarda Sarah. Cette séparation lui faisait sans doute autant de mal à elle qu’à lui et il pouvait le lire dans son regard. Sur ce dernier regard, il se retourna et partit.

*** FIN DU FLASH BACK ***

Repenser uniquement aux mauvais moments ne l’aidait pas vraiment. A dire vrai, ça ne faisait que l’énerver encore plus. L’idéal aurait été de pouvoir appuyer sur le bouton off de son cerveau pour arrêter de penser tout court. Le plus gros problème, c’est qu’il avait beau forcer son cerveau à penser aux mauvais moments, ce dernier avait une fâcheuse tendance à se focaliser uniquement sur les bons. Là encore, il repensa à l’un de leurs bons moments …

*** FLASH BACK ***

Cayden a beau être impulsif, il y a une chose pour laquelle il ne l’est pas : dire « je t’aime ». Pour lui, ces trois mots veulent dire beaucoup. Ils signifient aimer l’autre, ses qualités comme ses défauts, aimer être avec l’autre, partager ses secrets, ses doutes et ses craintes et surtout, avoir confiance. En prononçant ces mots à Sarah, il s’engageait à être avec elle et à former un véritable couple. Le rôle du copain modèle, ce n’était pas son truc, ça ne l’a jamais été, il suffisait de voir sa relation précédente – qui était d’ailleurs son unique relation sérieuse – et la manière dont elle s’était achevée. La fille avait carrément quitté le campus sans lui donner d’explications. Autant dire qu’après ça, ses doutes et sa réticence à s’engager dans une relation amoureuse étaient justifié. Là, avec Sarah, il était sûr. Il n’avait pas simplement le béguin, non, il était amoureux et voulait commencer une histoire sérieuse avec elle. Pour marquer cette soirée, il conduisit Sarah devant le bar de leur rencontre. Elle se souvenait de ce lien. En même temps comment l’oublier ? C’est ici que tout a commencé. Visuellement, le bar était miteux, situé sur le bord de l’autoroute dans un coin pommé mais pour lui, ce bar représentait un lieu magique. Tout le côté réaliste du lien s’envolait pour laisser place à un côté idéaliste. A l’heure actuelle, ils étaient ravis de s’être marié à la va-vite alors qu’à la base, cette nouvelle était loin de les ravir. Il se souvient encore du jour où il s’est pointé devant elle, contrat de mariage en main, pour lui demander de but en blanc si elle était Sarah Pearce. Il se souvient également de la manière on ne peut plus aimable dont elle l’avait accueillit. « Bonjour en premier ! », voilà exactement les mots qu’elle lui avait dit. Dès lors, il sentait que c’était mal parti et ce fut mal parti, au début du moins. Les choses se sont ensuite arrangées, pour exploser de nouveau et ainsi de suite jusqu’à Miami puis aujourd’hui. « Allez vient, on va prendre un verre. » Il lui attrapa la main – chose toute nouvelle – et l’entraina à l’intérieur. L’ambiance n’avait pas changé, c’était toujours le même boui boui qu’avant mais tout apparaissait plus magique ce soir.

*** FIN DU FLASH BACK ***

Il gara sa voiture devant chez lui. Une fois chez lui, il alla directement se servir un verre. S’en était plus qu’il ne pouvait le supporter. Il fallait qu’il oublie Sarah à l’aide d’un verre. Une femme le poussait à boire, c’était un comble ! Il espérait pour lui qu’il n’avait eu aujourd’hui qu’une simple hallucination et rien d’autre sans quoi sa vie risquait de nettement se compliquer …

Quand les souvenirs vous assaillent il est très difficile de les effacer et de rediriger sa pensée vers une autre direction. C’est ce qui se passa. Qu’il s’agisse de bons ou de mauvais souvenirs, il détestait ça. Repenser au passé était ridicule et inutile. A quoi bon ?! Repenser aux bons moments vous torture et repenser aux mauvais vous déprime alors en matière de souvenirs, mieux vaut les effacer et ne se souvenirs de rien. Hélas, il n’avait pas cette chance. Depuis qu’il a entraperçu Sarah, il n’arrive pas à s’arrêter de penser. Les moments s’emmêlent dans sa tête, les moments forts qu’ils ont vécu ensemble défilent devant ses yeux comme s’il les avait vécu hier. Pourtant, de l’eau a coulé sous les ponds depuis, sa vie a continué, il grandit séparément de Sarah et les choses ont continué sans elle or malgré tout, il repense encore à tout ça et ne peut empêcher de le revivre personnellement. Malgré le temps, malgré la séparation, malgré tout ce que la vie à pu faire pour la détacher de lui, il reste encore très affecté par tous ces souvenirs qu’il a vécu à un moment donné de sa vie. Prendre les choses avec légèretés et repenser à tout ça naturellement sans en souffrir ou sans s’énerver, il n’y arrive pas. Il a toujours pris les choses très à cœur même s’il semblait détaché de tous sentiments humains. Là encore, rien qu’en repensant à la première fois où il avait dit ‘‘je t’aime’’ à Sarah, il avait l’impression de revivre toute la scène : il l’avait emmené dans leur endroit pour donner à cette soirée un côté romantique. Il n’avait pas voulu que ce soit un vulgaire ‘‘je t’aime’’ qu’on dit comme ça, machinalement, sans le penser, il voulait marquer le coup, que Sarah s’en souvienne longtemps et aussi, faire un petit clin d’œil au destin qui leur avait permis de se rencontrer. Dans sa philosophie, il y a une raison à tout et pour tout. Là par contre, il n’arrive pas à comprendre pourquoi le destin le fait tomber sur Sarah pile maintenant. Pour le coup, il a beau avoir l’esprit logique, il n’arrive pas bien à voir pourquoi elle réapparait sur sa route pile maintenant. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans le même bar des années plus tard à picole comme des trous et à en perdre la raison, il y avait eu une raison logique à ça mais là, rien. Enfin il faut bien reconnaître qu’en se mariant sous l’effet de l’alcool, il ne s’attendait pas à tout ça. Il s’attendait à retrouver cette fille et à divorcer, ni plus, ni moins mais force est de constaté que les choses ne se sont pas du tout passées comme ça. Ce fut le mariage, la haine, l’entourloupe pour faire digérer la nouvelle aux parents, la guerre, l’amour, la rupture. Quel beau tableau ! En y repensant bien, il comprend mieux pourquoi il n’aime pas penser à Sarah, biens trop d’évènements marquants de sa vie s’y rattachent. Tout n’a pas toujours été aussi rose que leur premier ‘‘je t’aime’’ et c’est normal : en prononçant ces mots, il s’engageait, il franchissait un cap dans leur relation. Les choses devenaient sérieuses pour de bons et les sentiments venaient de franchir un cran. Quand on dit ces mots, on est forcément heureux et en les prononçant, Cayden savait que Sarah ressentait la même chose pour lui. Il lui avouait ses sentiments le cœur léger sans craindre de se prendre une veste. Enfin , le cœur léger pas tout à fait, il craignait tout de même que les choses ne se passent pas biens mais de manière générale, il savait que tout irait bien. La soirée s’était déroulée parfaitement : une musique rétro laissait échapper des notes mélodieuses du juke-box, les bières se décapsulaient facilement, l’environnement n’était pas bruyant, les mots d’amour fusaient comme des éclairs et les malicieux s’allaient pour devenir complices.

Souvenirs, souvenirs, pas tous bons hélas. Si les bons sont nombreux, les mauvais le sont encore plus. Ils n’ont jamais vécu une relation simple, les choses ont toujours été compliquées entre eux, bien plus compliquées qu’elles n’auraient du l’être mais c’était leur mode de fonctionnement. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?! Ca pourrait être leur devise tellement ça leur correspond bien. Le fait est que dans la catégorie mauvais souvenirs, on peut mettre leur séparation. Etrangement, c’est le mauvais souvenir où il y a eu le moins de cris, le moins de désaccord, tous deux étaient d’accord pour y mettre un terme, pour faire cesser ce couple qui n’avançait plus. Tous deux eurent du mal mais ça restait nécessaire et c’est lui qui partit le premier …

*** FLASH BACK ***

Elle voulait qu’il reste avec elle mais il ne pouvait pas rester. Ca ne servirait à rien, il fallait qu’il parte, qu’il mette un terme à tout ça une bonne fois pour toute. Rester ne servirait à rien d’autre qu’à rendre les choses encore plus compliquées. Plus il resterait, et moins il aurait envie de partir or il se devait de partir. Il fallait qu’il mette un terme à leur relation en quittant la pièce sans quoi la rupture n’en serait pas réellement une. « Désolé, je ne peux pas rester plus longtemps. » Il ne se retourna pas, il ne voulait pas avoir à lui faire face, pas cette fois, pas maintenant. Il voulait uniquement sortir de cette pièce et partir le plus loin possible pour pouvoir gérer tout ça à sa façon. « Au revoir Sarah. », furent les mots qu’il prononça la dernière fois qu’il la vit. Il s’en alla sans se retourner et claqua la porte derrière lui. Leur couple était mort.

*** FIN DU FLASH BACK ***

… pour ne pas étendre les adieux. Ce n’est jamais bon de vouloir étendre un mauvais moment, ce n’est que reculer pour mieux sauter. C’est un peu ce qu’il fit aujourd’hui en prenant la fuite lorsqu’il cru la voir. Il aurait pu l’affronter, lui parler, prendre de ses nouvelles mais non, il a préféré s’enfuir comme un gamin et ne pas faire face. Lui qui se croyait adulte et qui pensait avoir évolué, autant dire que c’est raté. Il est toujours le même trouillard qu’il y a cinq ans. Pourtant entre temps il s’est passé beaucoup de choses dans sa vie. Il a connu une période assez difficile dont il ne préfère pas parler puis a décroché son diplôme. Il a ensuite accepté un premier poste sous-payé proportionnellement au travail fourni. Un an et une démission plus tard, il travaillait au gouvernement californien entant qu’analyse financier. C’est là-bas qu’il rencontra celle qui allait par la suite devenir la troisième femme de sa vie mais comme tout, les choses se fanèrent assez vite. De nouveaux problèmes, une mutation plus tard et il arrivait à Mount Pleasant, plus forcé que de plein gré. Promotion mon œil comme dirait l’autre ! Le fait qu’en réalité, ils ont décidé de l’écarter justement à cause de ses problèmes ou plutôt de son problème. Dans un sens, c’est une bonne chose. La vie tranquille lui convient bien. Ca lui permet de se ressaisir, de réfléchir, et surtout de déconnecter avec sa vie d’avant même si parfois ça lui manque. Il faut dire que les choses sont bien différentes de L.A. mais il avait justement besoin de cette différence …

Le destin lui jouait encore un mauvais coup aujourd’hui mais après tout, il avait très bien pu halluciner. Ce ne serait pas le première fois que son esprit lui jouerait un vilain tour en lui faisant confondre une personne avec une autre. Là c’était peut-être le cas, ou peut-être pas. Pour s’assurer qu’il s’agissait bien de Sarah, il aurait du ralentir et mieux regarder au lieu d’accélérer. Accélérer c’était la solution de faciliter. Ca équivalait à fuir pour ne pas avoir à lui faire face. Qu’aurait-il fait s’il s’était retrouvé face à elle ? Il l’aurait salué, lui aurait sourit, et après ? S’arrêter pour lui parler, faire comme si tout allait bien entre eux alors qu’en fait c’est tout le contraire. Ca fait même des années que les choses vont mal parce qu’ils n’ont jamais pris la peine de les résoudre. C’est en grande partie de sa faute, il n’a jamais été doué pour les faces à faces. Les affrontements il les aime seulement lorsqu’il peut cogner sur quelqu’un ou humilier l’autre verbalement or avec Sarah, il n’était ni question de l’un ni question de l’autre alors forcément, prendre la fuite était la meilleure des solutions. C’est ce qui se passa lors de leur rupture. Non il ne voulait pas rester. A quoi bon ? Retarder le moment des adieux ne sert à rien car plus on attend, et moins on a envie de quitter l’autre or il le faut. Dans leur cas, il le fallait. Quand les choses ne vont plus, ça ne sert à rien de s’accrocher inlassablement, il vaut mieux prendre sur soi même si c’est dur et laisser les choses couler. L’être humain a beaucoup de mal à se détacher des personnes qu’il a aimé. La peur de se retrouver seul sans doute. Cayden ne voulait pas de ça. Il ne voulait pas rester avec Sarah pour de mauvaises raisons, il voulait rester avec elle par amour et non par peur de l’inconnu et habitude du quotidien. Les choses n’allaient plus, le quotidien empiétait sur leur amour et au final, les choses allaient de mal en pire alors autant dire stop et s’arrêter maintenant avant d’arriver à un point de non retour. C’est pour cette raison qu’il n’était pas resté. Ce ne fut pas facile. Rien n’a jamais été facile lorsqu’il s’agissait de Sarah. Leur rupture, bien sûr qu’il l’a regretté mais au moment où ils ont mis un terme à leur relation, elle était nécessaire. Ils avaient besoin de faire la part des choses, de prendre du recul. Lui, il en avait besoin et c’est ce qu’il fit. Il prit du recul, un recul nécessaire qui lui fit prendre conscience d’à quel point il tenait à elle. Il a couru à l’aéroport pour la retenir, a acheté un billet vers une destination quelconque uniquement pour passer la douane, s’est précipité vers la piste en brusquant l’hôtesse de l’air pour aller la rejoindre, il a fait toutes ces choses juste pour lui crier qu’elle devait rester avec lui seulement il était arrivé trop tard. Après ça, ce n’était plus pareil. Lui téléphoner, lui écrire ? Oui mais à quoi bon ? C’était trop tard et il fallait qu’il accepte de l’avoir perdu et qu’il aille de l’avant. Depuis Sarah, il a connu une relation sérieuse qui s’est mal terminée par sa faute. A croire que c’est toujours de sa faute ! Il a parfois l’impression d’être maudit sentimentalement parlant. Normalement, il devrait être casé et non pas en être au même point qu’il y a longtemps. Il a parfois l’impression de faire du sur place dans sa vie, comme s’il était incapable d’évoluer. La vie lui souriait pourtant mais il a pris un mauvais chemin et finalement il s’est retrouvé ici avec le sosie de Sarah. Repenser à elle lui faisait repenser à sa vie depuis son entrée à la fac. Qu’est-ce qu’il a pu aimer les années fac ! Ce furent sans doute les meilleures de sa vie même si ses années lycée n’étaient pas mal du tout. L’université c’était les filles, les premiers amours sérieux, les fêtes tous les soirs, la vie en fraternité, le premier appart en collocation, le premier job minable, le football, les histoires de rivalités. Sa vie ressemblait à un film à cette époque. Il y avait du rebondissement à gogo. Il ne s’ennuyait jamais, croquait la vie à pleine dents. Aujourd’hui c’est encore le cas mais il a ce côté sérieux en lui qui l’empêche d’être aussi insouciant et impulsif qu’il l’était à l’époque. Son impulsivité lui a fait prendre trop de mauvaises erreurs et aujourd’hui il n’a pas l’intention de les réitérer sous prétexte qu’il n’a pas assez réfléchit. Que Sarah soit en ville ou non ne changera rien à sa vie. Il mène une vie paisible sans chichi, et bien que ça continue !